Les goûts musicaux c'est pas évident - Novembre 2011

Sale nouvelle, ce soir : Montserrat Figueras, la "voix de l'émotion", compagne à la ville de Jordi Savall, a tiré sa révérence une dernière fois.
 
J'ai découvert la voix extraordinaire de Montserrat Figueras quand j'avais onze ans. Je parlerai une prochaine fois de la pièce baroque où je l'ai entendue pour la première fois, une pièce qui a pour moi une saveur toute particulière, toute personnelle, et qui n'aurait donc pas sa place dans cette chronique. A la place, j'aimerais vous proposer autre chose... La voix de Montserrat Figueras pouvait prendre des formes et des personnalités peu communes. Elle pouvait s'illustrer dans des pièces d'une extrême gravité, telles ce Chant de la Sibylle, où sa puissance solitaire évoque rien de moins que la fin des temps.
 
Sa force ne se limitait cependant pas à la gravité solitaire. Il serait vain d'essayer de faire la liste de tous les visages de sa voix, aussi, j'aimerais conclure cette chronique brève, bien trop brève à l'égard du talent de Montserrat Figueras par une pièce peut-être bien peu appropriée pour ces circonstances douloureuses. La musique est morte, un peu, ce soir, mais j'aimerais me souvenir d'elle ainsi : Montserrat Figueras chantait avec modestie, en insérant sa voix dans celles des choeurs. En ce sens, sa voix qui savait se montrer si grave pouvait aussi être joie et même, osons-le, mutine...
 
Adieu, Montserrat Figueras. Et merci.

Commentaires

Guillmot a dit…
Une grande perte pour la musique.