Kurt Beckett tome 1

J'ai rencontré les frères Datry au Salon de l'Imaginaire de Nogent-sur-Oise. Ils m'ont parlé de leur personnage, Kurt Beckett, un dur à cuire qui écume les régions un peu louches d'un espace en cours de colonisation... Voici le premier volet de ses aventures.
Résumé :
Qui est Kurt Beckett ? Rien d'autre qu'un justicier intergalactique free-lance, ex-flic, voyageant de bar en bar à bord d'une R5 spatiale pourave mais à laquelle il tient comme à la prunelle de ses yeux. Il faut dire que depuis que sa femme l'a quitté, il n'a plus beaucoup d'attaches dans le monde... hormis les contrats qui lui sont proposés par des individus plus ou moins louches. Des contrats qui nécessitent qu'il paye de sa personne... Et voilà qu'une femme riche réclame de sa part qu'il aille rechercher quelque chose qui lui a été volé par les redoutables Amazones ! Comment va-t-elle s'y prendre pour le convaincre d'accepter ce qui s'apparente à une mission suicide ?
Commençons par le trait : tout en arêtes et en lignes droites, il m'évoque assez ce que l'on peut lire dans certains vieux numéros de Fluide Glacial. En revanche, quelques innovations dans la mise en mouvement des personnages et des cases m'apparaissent tout droit sorties du manga. Les frères Datry, de toute évidence, ont cherché à rendre hommage à la BD de leur (notre) adolescence tout en réutilisant des codes issus d'oeuvres différentes. Brouillage des lignes : voilà qui est de nature à me plaire. Sans en rajouter dans la prise de tête illisible, cette BD impose d'emblée sa personnalité : c'est plutôt bienvenu. L'emploi du noir et blanc rappelle lui aussi le manga et impose une ambiance "film noir" de bon aloi.

Continuons par l'intrigue : il faut reconnaître que c'est, peut-être, un peu plus convenu : Kurt Beckett est un mercenaire, un dur à cuire, on l'amène chez sa cliente, il se laisse convaincre, et il met au point une stratégie d'infiltration. Et puis les cases, entre une séquence baston et une séquence émotion, ne contiennent pas toujours beaucoup de dialogue. Néanmoins, cela reste pas mal amené, ainsi que tout à fait lisible. On se sent bien, et en terrain familier : après tout, L'Incal de Jodo lui-même ne démarre-t-il pas de la même façon ? Et puis cette idée de nation Amazone, "female only", hostile aux hommes, et totalitaire à l'évidence, a quelque chose de très intéressant. Quelque chose de pulp - qui fera peut-être bien grincer quelques dents... En bref ça se laisse lire et mieux que ça : on est intrigué. On se dit qu'on donnera sa chance au prochain épisode, et pas que parce qu'on souhaite savoir comment ça va se finir !

Concluons par des encouragements aux heureux créateurs de Kurt Beckett : le personnage, de toute évidence, mérite sa chance...

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