La vidéo SF du mois - Juin 2012

J'ai parlé il y a quelques temps de l'adaptation animée du Gandahar de Jean-Pierre Andrevon. Voici, pour ouvrir le mois de Juin, les dix minutes les plus spectaculaires de ce dessin animé...

Contexte :
A Jasper, capitale de Gandahar, tous désespèrent. Les Gandahariens, qui ont oublié l'art de la guerre, sont impuissants à contenir l'invasion des hommes-métal toujours plus nombreux. Voici que leur troupe infatigable déborde les derniers défenseurs : en désespoir de cause, la reine Myrne Ambisextra ordonne de faire séparer le palais de la colline qu'il occupe afin que le peuple de Gandahar puisse prendre la fuite... C'est ainsi que les Transformés, qui se sont décidés en fin de compte à aider leurs lointains cousins bien qu'ils aient été jadis relégués dans le désert par leurs ancêtres, découvrent un Gandahar en déroute. Il n'y a plus rien à faire pour empêcher la victoire des hommes-métal... sauf peut-être faire confiance à Sylvin, que le Métamorphe a plongé en hibernation dans les profondeurs de l'Océan excentrique. Sa mission : tuer le Métamorphe quand il sera devenu vieux et vulnérable, et ainsi empêcher l'invasion de Gandahar. Découvrira-t-il ce que deviennent ceux de son peuple dans le futur lointain où on les transporte pétrifiés ?
 
Avec cette série de scènes, on tient là un message très puissant. La déportation des Gandahariens vers le futur cesse, d'un coup, d'être une simple entreprise dictatoriale pour se changer en préalable à l'extermination généralisée. Une citation très lisible de l'entreprise nazie, avec cet amoncellement de cadavre décharnés que le Métamorphe devenu vieux rejette comme de véritables déchets. Dans ce dessin animé, René Laloux parvient à proposer une scène d'une rare puissance, à même de faire froid dans le dos y compris à un jeune spectateur qui ne connaîtrait pas encore son Histoire moderne. Le conte, ici, n'a jamais été un simple roman d'aventures manichéen : même le Métamorphe, au fond, n'est pas mauvais puisqu'il donne à Sylvin le moyen de sauver son peuple... Pourtant, l'histoire atteint à ce point une véritable profondeur. Il ne s'agit pas de sauver Gandahar d'une invasion. Il s'agit bel et bien d'empêcher qu'une force puisse transformer l'être humain en simple ressource naturelle. Un message qui ne cessera jamais d'être d'actualité.

Commentaires

Efelle a dit…
Je plussoie et farpaite.

Un excellent film aux thématiques bien approfondies. D'ailleurs l'adaptation est bien meilleure que le roman d'origine.
Anudar a dit…
Comme souvent avec Laloux. J'ai toujours trouvé que "Les Maîtres du Temps" avaient une saveur supérieure à "L'Orphelin de Perdide", à savoir le livre écrit par Stefan Wul.
Efelle a dit…
Pour l'Orphelin de Perdide, je trouve que les deux versions se valent. Sans doute le meilleur Wul et l'adaptation de Laloux est dantesque.
Anudar a dit…
Laloux a réussi, dans chacun des cas, un excellent travail.

J'ai profité de l'occasion pour corriger une faute d'orthographe dans mon article...