Mimosa

Un livre que je me suis procuré en Scylla il y a plusieurs semaines, et qui m'a été dédicacé par son auteur. Entre deux volets du Trône de Fer, je me suis (enfin) penché dessus avec toute l'attention méritée par la sympathie témoignée par Vincent Gessler...
Résumé :
Santa Anna est une Cité-Etat d'une Amérique du Sud future, à une époque où tout le monde est devenu végétarien et où chacun cherche à être le sosie d'un personnage historique ou de fiction. A Santa Anna, vit pourtant Tessa, une jeune femme qui n'a jamais tenté d'imiter qui que ce soit, et qui est détective privée assermentée auprès de la police locale. Assistée par Ed, un hacker - corps de métier indispensable à son travail, à une époque où presque tout se passe maintenant sur un Réseau plus vaste qu'Internet - voilà qu'elle enquête sur un souvenir perverti : une sombre histoire de mimosas blancs... Qui est le "tueur aux mimosas" dont le seul nom suffit à épouvanter dans les rangs de la pègre ? Et jusqu'où s'exerce son influence ? Pour le découvrir, Tessa aura bien besoin de se faire aider par Ed mais aussi Rod, alias Crocodile Dundee...
Au cours de ma lecture, je me suis dit : en voilà un qui ne sera pas facile à chroniquer. Mon impression ne s'est pas démentie : c'est un livre surprenant, déjanté, où l'avalanche de sosies dénote, je pense, la volonté de pastiche. A l'appui de cette idée, j'ai envie d'appeler aussi les innombrables références à la rock-, pop-, geek- et SF-culture. Ainsi les personnages évoquent-ils aussi bien Indiana Jones que les modules étranges sortis du film Dune de David Lynch, le tout sur une bande-son de titres que je suppose rock - ayant été incapable d'en reconnaître la majeure partie, ça doit être ça.

Bande-son : l'expression n'est pas usurpée. Mimosa est conçu (pensé ?) comme un film, avec des voyages d'un personnage à l'autre et des morts qui se relèvent à la fin, à travers des "bonus" tels que des entretiens avec les personnages principaux et même un bêtisier ! Dans cette sombre histoire où les "mailles du réseau" disputent aux égouts - infestés de Titans, des machines semble-t-il tout droit sorties de Matrix - le statut de dernier endroit où rôder si l'on a envie de rester en bonne santé, on a une trouvaille toutes les dix pages et parfois même plus souvent.

L'ennui, c'est qu'à force de trouvailles et de références on finit par perdre de vue les personnages et leur combat - lequel part de l'anodin pour en arriver au spectaculaire, à savoir sauver le monde, quand même - et ne plus comprendre grand-chose au film, pardon, à l'intrigue. En fin de compte, Mimosa se lit presque comme on jouerait à un jeu vidéo : il s'agit en soi d'une performance et d'un pied de nez...

Chose qui ne m'empêche pas de sélectionner ce livre pour l'édition 2012 du Prix des Blogueurs Planète-SF. Bien au contraire.

Commentaires

Efelle a dit…
C'est le problème des romans à référence, on finit par larguer la plupart des lecteurs. Exercice d'érudition un peu vain si je te comprends bien.
Je passe.
Anudar a dit…
"Erudition" est peut-être un mot bien grand... "Hommage" conviendrait peut-être mieux !
Connaissant tes goûts, je pense en effet que tu peux passer :) . Tiens, "Blind Lake" est dans les tuyaux pour le mois de Juillet ! Faudra qu'on se cale un rendez-vous en Septembre pour que je te le rende... prétexte à discuter un bon moment comme l'autre fois !
Gromovar a dit…
Faudrait aussi un peu que les auteurs français essaient d'écrire pour les lecteurs payants et pas juste pour leurs potes.
Anudar a dit…
Il est suisse, mais je suppose que tu voulais dire "francophone" :P ...