Kick-Ass 2

L'un des premiers films vus par ce blog n'était autre que l'inénarrable Kick-Ass, très amorale, jubilatoire et truculente parodie de film de super-héros, dans laquelle un teenager très, très moyen prenait la décision de revêtir un costume loufoque dans l'espoir de changer le monde. En commençant bien sûr par ce qui se passe au coin de sa rue. Et sans savoir qu'au-delà, rôdaient d'autres super-héros du quotidien, quoi qu'un peu plus fêlés que lui, à savoir les très entraînés Big Daddy et Hit-Girl. Kick-Ass ne manquait pas, à la fin, de suggérer qu'une suite était dans les tuyaux et, même si elle n'est pas sortie aussi vite que ce que je pensais puisqu'il nous a fallu attendre un peu plus de trois ans (déjà), Hollywood n'a pas manqué de nous mitonner une séquelle à cette licence à mon avis fructueuse.
Résumé : 
Frank d'Amico est mort, dégommé par le missile d'un bazooka tenu par Kick-Ass : Chris, le fils du parrain mafieux, a juré vengeance et endosse l'identité du Motherfucker, le premier super-vilain de l'Histoire. Son atout ? Sa richesse colossale, qui lui permet de recruter les tueurs les plus psychopathes... Dave, toujours sous son costume de Kick-Ass, a demandé à Mindy Macready de l'entraîner pour devenir un super-héros plus crédible. Mais la jeune fille, à présent sous la tutelle d'un policier, ancien collègue de son père, se débat entre son identité réelle et le personnage de Hit-Girl que Big Daddy lui avait composé... Dave va donc rejoindre un groupe de super-héros du quotidien rassemblé autour du Colonel Stars and Stripes, sans savoir que pour le Motherfucker, la guerre est déjà déclarée. Le jeune homme derrière le masque de Kick-Ass a déclenché un mouvement qui est en train de lui échapper : pourra-t-il l'interrompre ? S'en tirer sans que le prix soit trop élevé à payer ?
A la différence du précédent film, qui construisait avec un certain talent une véritable tension se résolvant par un réjouissant jeu de massacre final en mode bruit et fureur, celui-ci se décompose en deux temps. Le premier tourne autour du personnage de Hit-Girl, toujours aussi charismatique, laquelle cherche à savoir qui elle est : peut-elle être Mindy Macready et rien d'autre ? Ou bien l'éducation tordue que son père lui a offerte n'a-t-elle pas déterminé toute sa vie ? C'est une question très cuisante, que l'on ne peut évacuer à travers les seules teenageries parfois scatologiques auxquelles se livre le personnage, et qui touche en fait à l'éternel débat entre l'acquis et l'inné. Ici, les auteurs du film ont choisi leur camp : Mindy est Hit-Girl, et ne peut s'empêcher de l'être, à cause de ce qu'elle a vécu aux côtés de son père qui l'a fanatisée. En face d'elle, pendant la première moitié de ce film, Dave/Kick-Ass apparaît beaucoup plus effacé, jouant quant à lui au super-héros et flippant grave lorsqu'il tombe, dans son groupe de costumés, sur des mecs plus chtarbés que lui qui n'hésitent pas à défier les barons de la pègre dans leur repaire.

On pourrait donc penser, dans un premier temps, que Kick-Ass 2 ne fait guère plus que rejouer - en plus trash - le schéma du premier film. Et puis vient le dernier tiers du temps fictionnel, quand l'aventure de Dave tourne à la véritable tragédie. Fini de jouer quand le Motherfucker et ses hommes (ou pas) s'en prennent à sa copine puis à son père : pour Kick-Ass, qui n'avait pas encore éprouvé le traumatisme fondateur à l'origine de l'histoire de tant des super-héros de comics, c'est le début des choses sérieuses, et son alliée Hit-Girl n'est pas sans le comprendre puisqu'elle lui offre une partie de l'équipement de son père. Le duel final sera double, cette fois-ci, et le fait que Hit-Girl s'adjuge la mission d'éliminer le lieutenant du Motherfucker, vaincre celui-ci sera celle de Kick-Ass qui s'affirme donc bel et bien en tant que leader, sans même l'avoir voulu, peut-être...

La scène finale, qui une fois de plus laisse ouverte la possibilité d'un nouveau (et dernier ?) volet, n'est pas dépourvue de beauté. Avec le départ ambigu de Mindy, voilà que Dave se trouve seul à tous les sens du terme pour prendre la succession de Big Daddy. Pour les amateurs de la franchise, il reste bien sûr moult morceaux de bravoure bien trash mais trop graphiques pour être réalistes. A nouveau, on se fend la gueule devant ce jeu vidéo con à souhait - mais tout compte fait pas si con. Et l'on se demande comment ils pourront terminer cette histoire...

Commentaires

Guillmot a dit…
J'ai adoré Kick Ass, mais sur le coup, j'ai un peu peur d'être déçu par cette suite. Du coup j'hésite.
Anonyme a dit…
Tu aurais pu prévenir qu'il y avait des spoilers....
Par contre, tu dis que le film tourne en 2 temps, mais tu nous parles d'une 1ère moitié et d'un dernier 1/3. Il ne se passe rien pendant les 16% restants?
Anudar a dit…
Il faut toujours prendre le risque d'être déçu pour ne pas risquer de manquer quelque chose.
Anudar a dit…
Bienvenue ici !

Les gens qui lisent mes articles le font à leurs risques et périls ;) .

Pour le dosage des pourcentages, il convient bien sûr d'enlever le générique de fin et là, ça doit coller. Blague à part, ouais, j'ai dû me mélanger les pinceaux dans l'évaluation des temps. Disons que c'est du moitié/moitié, ou à la rigueur du 1/6 puis 1/2 puis 1/3, allez... Sachant que le premier sixième correspondrait alors à une grosse introduction.