Übel Blatt tome 14

Les parutions de la série Übel Blatt sont maintenant très espacées, pour cause de rattrapage de la publication japonaise. Venu à point nommé cinq bons mois après un tome précédent riche en promesses, que nous réservait la publication la plus récente ?
Résumé : 
Lebellond, qui a enduré de graves brûlures suite à son duel avec Köinzell, s'est retranché dans une glaciale forteresse où il tente maintenant d'organiser la résistance face à Glenn. Son ancien rival, ressuscité mais aussi rajeuni sans que l'on sache comment, est en train de gagner la "Guerre des Héros". S'opposent donc les derniers survivants des Sept : Ishüdien, toujours en retrait derrière Glenn, et Lebellond en théorie soutenu par leurs deux derniers acolytes... Pour Köinzell, rien n'a d'importance : ni l'issue de la bataille qui s'annonce, ni les défections qui menacent le camp de Lebellond, ni même la folie grandissante de ce dernier qui croit pouvoir encore renverser la situation... La vengeance, voici son seul et unique objectif. Et la "Guerre des Héros" pourrait bien lui permettre de l'atteindre plus vite que prévu...
Alors que les précédents volets de la série avaient dépeint un marquis Lebellond de plus en plus arrogant et bien près de s'asseoir sur le trône qu'il convoite avec une ardeur toujours plus forte, ces deux derniers ont au contraire brisé avec un soin méthodique l'ensemble de la construction et des espoirs du plus cruel des Sept Héros. En face de lui, la figure de Glenn - que je trouvais disparu trop tôt dans la série - s'affirme à nouveau comme celle du "boss ultime" pour Köinzell. Plus mystérieux que jamais, rajeuni alors que les Sept, au contraire, sont maintenant des hommes un peu trop mûrs, Glenn en ressort d'autant plus inquiétant alors que Lebellond se change en véritable épave. On n'aura guère plus de considération pour les deux derniers alliés de celui-ci : lâches et suivistes déjà lors de l'épisode qui scelle leur destin, celui de l'élimination des quatre "Lances de la Trahison", ils ne se montrent guère plus intéressants lorsqu'il s'agit d'essayer de sauver leur peau - que ce soit de la puissance de feu implacable de Glenn, ou de l'épée vengeresse de Köinzell.

Depuis quelques épisodes, le demi-elfe reste tout de même en retrait de cette épopée dont il est sans nul doute le personnage principal et le anti-héros (à tous les sens du terme !). Les scènes de bataille dantesque, d'une façon assez surprenante, sont pour lui autant d'occasion d'approcher les cibles qui lui restent à détruire. Au terme de cet album, avec la décimation du camp de Lebellond, il n'en restera donc plus que deux, à savoir celle d'Ishüdien, toujours en retrait derrière la dernière cible, à savoir celle de Glenn. On regrettera de si peu voir Köinzell et ses amis : nul doute que les prochains épisodes de cette histoire, après deux volets si sanglants, seront plus contemplatifs, occasion peut-être pour l'auteur de nous ramener un peu plus dans le passé histoire d'éclaircir une bonne fois pour toutes la relation perturbée entre Glenn et Ascheriit/Köinzell. On regrettera aussi, un peu, la couverture peut-être un peu trop provocatrice : si Übel Blatt est un seinen soit donc une série plutôt adulte, le choix de ce personnage pour l'illustrer me semble au contraire un peu mal venu, à même d'allécher plutôt certains adolescents, ceux qui lisent cette série pour de mauvaises raisons, c'est-à-dire les moins mûrs d'entre eux... Mais il est vrai que je suis réputé mauvaise langue.

Bien loin d'être manqué, ce tome 14, avec ses questions en suspens, contribue très bien à une série d'exception. Je n'ai qu'une seule attente : que le prochain sorte au plus vite !

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