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Les expositions des Utopiales 2017

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Comme chaque année , les Utopiales proposaient plusieurs expositions très variées, dont trois en particulier m'ont tapé dans l'oeil... Je parlerai d'abord de l'exposition Galactik Bricks 2, laquelle proposait des montages en briques Lego de vaisseaux et de personnages issus des univers de SF les plus variés : Le Général Grievous de la prélogie Star Wars joue-t-il de la batterie ? Un bon vieux Xénomorphe tout droit sorti d' Alien .   Cette exposition proposait par ailleurs des ateliers à destination du jeune public : Il va de soi qu'étant gosse, j'aurais sans nul doute apprécié de faire plusieurs sessions de construction histoire de participer au mieux à la colonisation de la planète étrangère... Quoi qu'il en soit, voici à quoi ressemblait le résultat final au bout des cinq jours (enfin, cinq siècles dans le cadre du scénario proposé aux jeunes ingénieurs !) : Autre exposition fort intéressante : c

Alice au Pays des Merveilles (1949)

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J'aime l'oeuvre de Lewis Carroll depuis l'enfance : je possède en effet une édition intégrale d' Alice au Pays des Merveilles et de De l'autre Côté du Miroir , les deux contes dont l'intrigue et le décor sont posés par deux des jeux combinatoires les plus célèbres - le jeu de cartes et le jeu d'échecs. Même si pour une raison ou pour une autre j'ai toujours préféré De l'autre Côté du Miroir , le premier volet des étonnants voyages d'Alice est une oeuvre que j'apprécie beaucoup. J'ignorais tout à fait l'existence de cette adaptation vieille de près de soixante-dix ans (la vache !), et ce fut donc un bonheur de pouvoir la découvrir aux Utopiales 2017 ... Résumé : A Oxford, le jeune révérend Dogson se fait remarquer pour ses passe-temps étonnants : la photographie - ses sujets n'étant autres que les enfants du doyen de l'Université - mais aussi la rédaction sous le pseudonyme de Lewis Carroll de poèmes comiques et peut-ê

Le temps de l'évolution

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Patrice Lajoye, Jean-Sébastien Steyer, Perig Pitrou, Sylvain Chambon, Matt Suddain et Claude Ecken . Le titre de cette conférence, la deuxième à laquelle je me suis rendu aux Utopiales 2017 , m'a fait de l'oeil dès que j'ai pris connaissance du programme de cette journée : l'évolution et les échelles de temps concernées me fascinent, en tant que biologiste mais aussi en tant qu'amateur de SF. Ici, les intervenants témoignaient d'une interdisciplinarité de bon augure : outre Claude Ecken - le modérateur - et Matt Suddain - auteur néo-zélandais - se trouvaient ici plusieurs chercheurs touchant à des champs aussi variés que l'anthropologie et la génétique moléculaire de l'évolution. Le spectacle s'annonçait prometteur : nous n'avons pas été déçus.  Darwin a-t-il inventé la notion de temps long qui est celui de l'évolution des espèces ? Perig Pitrou rappelle d'emblée que la datation des temps longs peut se révéler complexe en

Quelle géopolitique dans la BD d'anticipation ?

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De gauche à droite : Alain Musset (géographe à l'EHESS, Denis Bajram  (auteur de BD), Audrey Alwett (auteur de BD) et Lloyd Chery. Pour ma première conférence de ces Utopiales 2017 , j'avais choisi un sujet des plus alléchants grâce à ce titre évocateur ! La conférence elle-même fut d'un niveau et d'un intérêt tout à fait excellents comme je vais tenter d'en rendre compte. La géopolitique : un ensemble de relations entre entités différentes. La géopolitique d'anticipation peut s'intéresser aux relations des Etats entre eux, mais aussi des Etats et des firmes transnationales, voire entre individus. Denis Bajram, quand il commence à écrire à la fin des années 90 ce qui deviendra Universal War , perçoit l'influence grandissante que les multinationales obtiennent dans la sphère politique. Universal War est l'histoire d'un monde futur où ce qu'il reste des anciens Etats, consolidés au sein d'une Fédération investie de quelques fo

Les Etats Généraux de l'Imaginaire

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Jérôme Vincent d' ActuSF s'apprêtant à ouvrir les Etats Généraux de l'Imaginaire. L'imaginaire est notre bien commun , a dit Jérôme Vincent dans sa présentation préliminaire de ces Etats Généraux de l'Imaginaire aux Utopiales de Nantes édition 2017 . J'avais appris le lancement de l'initiative à la Convention Nationale de SF&F de Grenoble en juillet 2017, même si je n'avais pas pu assister alors à la conférence de présentation. Co-propriétaire de l'imaginaire, pour paraphraser la belle expression qui ouvre le présent article, et conscient de l'être depuis très, très longtemps, je suis - comme tous les autres co-propriétaires - peu satisfait du sort qui est fait à ma culture de prédilection. La SF n'est peut-être pas ma vie, mais il est clair qu'elle en fait partie et que je ne saurais m'en passer ; comme d'autres, je ne comprends pas comment il se peut qu'alors que les genres de la SFFF explosent au cinéma et en BD

JoJo's Bizarre Adventure : Chapter 1

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Il arrive que parfois l'on aille voir des films sans trop savoir pour quelle raison : un ami vous en signale l'existence et/ou son intention d'y aller, vous jetez un coup d'oeil au pitch et d'un seul coup vous êtes saisi de l'envie d'aller en juger par vous-même. Celui-ci est adapté d'un manga, que je n'ai pas lu et dont j'ignorais jusqu'à l'existence : autant dire que j'ignorais tout de ce dans quoi je m'apprêtais à me lancer... Résumé :  Koichi est un lycéen ordinaire qui débarque dans une ville et un établissement scolaire qu'il ne connaît pas : désirant se faire des amis, voilà qu'il rencontre lors de son premier jour de classe l'étonnant Josuke. Celui-ci possède une coiffure surprenante, et ne tolère pas que l'on fasse des commentaires désobligeants à ce sujet : quand cela se produit, des choses déplaisantes arrivent au malheureux qui a eu la langue trop bien pendue. C'est que Josuke  - connu sous

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Kim Stanley Robinson est un nom qui, dans ma mémoire de lecteur, éveille des souvenirs d'une extrême précision. En janvier/février 1998, j'ai à peu près dix-huit ans et j'use mes fonds de jeans sur les chaises d'un Lycée d'une ville de province dont je tairai le nom : comme des générations d'autres étudiants avant moi, j'ai choisi de "faire taupe". Notez que j'ai bien écrit "taupe" et non "agro" : les fins connaisseurs de l'univers sans pitié du système français des classes préparatoires aux grandes écoles me demanderont sans doute pourquoi dans ces conditions je suis devenu prof de SVT dix ans plus tard - ce à quoi je leur dirai qu'il s'agit d'une histoire que je raconterai une autre fois, parce que pour le coup on est hors-sujet... Enfin, pas tout à fait si l'on en revient à ma rencontre avec l'auteur dont il est question ici : c'est l'hiver, les mathématiques sont belles, mais la physiqu

La vidéo SF du mois - Novembre 2017

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C'est assez rare pour être salué : ce court-métrage est en français ! Il conviendra ici d'apprécier la performance technique ainsi que le jeu des acteurs. On pourra trouver en revanche le contenu quelque peu mystérieux et la fin en queue de poisson, mais il est clair que les gens qui ont travaillé là-dessus aimaient leur sujet - ce qui mérite bien qu'on parle de leur oeuvre... Contexte :  Au sommet d'une tour qui dépasse des nuages, peut-être sur une planète éloignée, un opérateur de contrôle dirige un travailleur dont la réserve d'oxygène commence à devenir insuffisante : une réparation est indispensable à terminer avant l'arrivée des "sprites", ces manifestations orageuses caractéristiques de cet environnement différent et hostile...

Ça tome 2

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Il y a quelques jours je parlais ici même du premier tome de Ça , le grand roman d' horreur signé par Stephen King autour duquel j'avais tourné en hésitant à maintes reprises depuis pas loin de vingt-cinq ans... Comme je le faisais remarquer cette semaine à des amis, le découpage de l'oeuvre traduite en français a de toute évidence été remanié à l'occasion d'un changement d'éditeur. Finie l'édition en trois tomes : il n'y en a plus désormais que deux, et l'oeuvre a gagné au passage de nouvelles couvertures dont j'ai envie de dire qu'elles présentent un avantage par rapport aux précédentes : un adolescent pourrait les sortir en famille sans craindre de faire vomir sa mère. Et ça, c'est un avantage quand on en vient à la littérature d'horreur. Résumé :  Ils étaient sept à former le Club des Ratés, sept qui avaient prêté le serment de revenir à Derry si un jour, par malheur, Ça devait y revenir aussi. A l'époque, ils avaien

La Forêt sombre

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La suite du roman Le Problème à trois Corps dont j'avais parlé l'année dernière. Ce roman m'a été offert par son éditeur et, même si j'en ai déjà rédigé une chronique l'année dernière - je l'avais lu en version anglaise traduite à partir du chinois - je vais parler un peu de ce joli volume. On notera tout d'abord la belle illustration de couverture de Stephan Martiniere,  : identique à celle de l'édition anglophone, qui permet bel et bien de situer au premier coup d'oeil l'oeuvre dans le genre du space-opera . Le choix de la reprise d'une couverture déjà utilisée à l'international peut surprendre, mais il est ici très pertinent. Dans ma chronique, j'avais tenté quelques traductions des termes intrinsèques de l'oeuvre, eux-mêmes traduits en anglais. J'ignore tout à fait quel était le mot chinois que le traducteur anglophone avait choisi de rendre sous la forme de Wallfacer : j'avais choisi, dans le cadre de ma

Ça tome 1

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Il y a deux semaines, je parlais ici même de Ça , le film adapté du fameux roman de Stephen King . Ainsi qu'il se devait - je pense - j'ai passé un fort bon moment devant un film qui avait beaucoup pour me plaire... au point que j'ai eu envie de prolonger mon séjour à Derry, cette ville maudite du Maine où il ne fait pas bon être un gosse. Y avait-il meilleur moyen pour y arriver que de me plonger - certains diront enfin - dans l'un des plus grands romans du maître de l' horreur ? Résumé :  Ils sont sept. En 1985, ils ont aux alentours de trente-sept ans, vivent éparpillés aux quatre coins des Etats-Unis et même du monde, sont pour la plupart riches, pour la plupart heureux, pour la plupart sans soucis... jusqu'au jour où un coup de téléphone anodin les arrache à leurs vies si bien organisées. L'un d'entre eux, Mike, vit encore à Derry, la ville où ils se sont jadis connus et où ils ont échangé une promesse en 1958, avant de se perdre de vue. Si

La vidéo SF du mois - Octobre 2017

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Une fois n'est pas coutume, en raison de l'annonce hier du lauréat du Prix des Blogueurs 2017 , la rubrique mensuelle est rétrogradée à ce jour bien que nous soyons le deux octobre ! Terrarial , un court-métrage faisant la part belle aux drones et à une angoissante poursuite, lorgne vers l'esthétique post-ap' et zombie dans ce qu'elle peut avoir d'intéressant - car même si je n'aime pas ça je reconnais que, parfois, cela peut taper juste... ce que fait ce court dans ses dernières secondes...

Prix des blogueurs 2017 !

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C'est à présent officiel : le lauréat de l'édition 2017 du Prix des Blogueurs du Planète-SF  est nul autre que Mes vrais Enfants de Jo Walton . Mes consoeurs et confrères blogueurs en parleront bien mieux que moi qui ne l'ai pas lu - j'étais cette année en vacances du Prix et je n'ai donc pas pris part au vote. Félicitations en tout cas au lauréat qui a su attirer les suffrages par la seule vertu de ses qualités intrinsèques...

Ça : Chapitre 1

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Avant 22/11/1963 je n'avais jamais lu de livre de Stephen King , et depuis je n'en ai toujours lu aucun autre. Néanmoins, plusieurs événements récents pourraient changer cet état des choses : il y eut tout d'abord le film La Tour sombre vu cet été, mais pas chroniqué, ainsi que - et surtout - le film  Ça vu hier soir en excellente compagnie. J'ai déjà eu l'occasion de dire qu'il y a pas loin de vingt-cinq ans, alors que mes yeux commençaient à être captivés par les reliures dans les rayons de SFF, l'irruption ici ou là de dos noirs et de titres inquiétants m'avait donné l'impression qu'au-delà de Joan D. Vinge  et des nouveaux mondes dont j'amorçais la découverte systématique, il existait un continent toujours vierge, celui de l'horreur, où parmi les noms d'auteurs inconnus apparaissait souvent celui de Stephen King. Les atroces couvertures des volumes parus chez J'ai Lu ont suffi alors à me faire dire que ce n'était pas

Ringworld

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L'Anneau-Monde de Larry Niven , c'est l'un de ces romans classiques (1970 tout de même) que je n'ai jamais lus et qui, c'est certain, manquent à ma culture SF. Je me suis donc attelé cet été à sa lecture en VO... Résumé :  Dans un futur pas trop éloigné, l'espèce humaine a réalisé le contact avec plusieurs autres espèces intelligentes, certaines hostiles - telle que celle des kzinti, des humanoïdes féliformes - et d'autres énigmatiques - telle que celle des marionnettistes de Pierson, à trois pattes et deux têtes. Louis Wu a dépassé les deux cents ans lorsqu'il rencontre son premier marionnettiste, qui l'entraîne dans une étrange aventure... Les marionnettistes ont en effet fui l'espace connu quelques temps auparavant car un cataclysme d'envergure galactique promet de balayer la région dans quelques milliers d'années : pour cette espèce ayant une forte aversion au risque, le moment était donc venu de plier bagage. Pourtant, un pro