tag:blogger.com,1999:blog-69481899077036894102024-03-18T11:50:08.209+01:00La Grande Bibliothèque d’AnudarA quoi ressemble la bibliothèque d'un inculte qui s'assume ?Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.comBlogger1626125tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-35161988754578809462024-03-11T10:28:00.304+01:002024-03-11T10:36:29.347+01:00Isolation - Greg Egan<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTj3jOZC6ERFY9e2evylGUTEu2dfzcbZHLtW6xu3BIRhRzj1KEw8dhJR8CjOTRlCpCjQ9jx5ECzBxhW4eZS5kDwEQtgrgVN55LbWpLVgUvP0QhU9o7c4rAzCXGIKAgkNKvYlM4DMLe8SuB3W2y_XTFDXWhDXItnZ40DfehpYE3Tjd1Q7kbOagrtJ-_gZo/s500/Isolation%20Greg%20Egan.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="321" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTj3jOZC6ERFY9e2evylGUTEu2dfzcbZHLtW6xu3BIRhRzj1KEw8dhJR8CjOTRlCpCjQ9jx5ECzBxhW4eZS5kDwEQtgrgVN55LbWpLVgUvP0QhU9o7c4rAzCXGIKAgkNKvYlM4DMLe8SuB3W2y_XTFDXWhDXItnZ40DfehpYE3Tjd1Q7kbOagrtJ-_gZo/s320/Isolation%20Greg%20Egan.webp" width="205" /></a></div><div style="text-align: justify;">Malgré son rayonnement, <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Greg%20Egan">Greg Egan</a> est peu souvent passé par mon blog et ce, alors que j'ai un certain nombre de ses textes dans ma pile à lire. Le présent roman est une réédition et m'a été offert par son éditeur, que je remercie au passage pour cette lecture...</div><blockquote><div style="text-align: justify;">Résumé : <br /></div></blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;">Nick se souvient du ciel nocturne, celui d'avant la Bulle, qu'il a contemplé dans son enfance. A présent adulte, il vit dans un monde où l'astronomie est une science morte puisque le Système solaire tout entier se trouve coupé du reste de l'Univers. Privée des étoiles en 2034, voici que l'humanité s'est tournée vers les implants <a href="https://www.anudar.fr/search/label/nanotechnologies">nanotechnologiques</a> et les mondes virtuels... Devenu détective privé, Nick est recruté pour enquêter sur l'énigmatique disparition d'une femme en état végétatif : tout laisse à penser qu'elle s'est évadée... alors même qu'elle est incapable de se mouvoir et de parler. Explorant une piste qui le conduit à la New Hong Kong, Nick va découvrir que la disparition de Laura implique des firmes nanotech fort discrètes - et que celles-ci coopèrent au sein d'un consortium, l'Ensemble, aux très étranges motivations... Et si quelqu'un avait trouvé le moyen de percer la paroi de la Bulle ? </div></blockquote><p style="text-align: justify;">Voici un livre dont l'argument n'est pas sans faire penser à celui du <i><a href="https://www.anudar.fr/2013/01/spin.html">Spin</a></i> de <a href="http://grandebibliotheque.blogspot.fr/search/label/Robert%20Charles%20Wilson">Robert Charles Wilson</a>. Les différences entre la Bulle et le Spin éponyme sont toutefois marquées : après tout, le Spin isole au départ la seule planète Terre alors que la Bulle va beaucoup plus loin...<br /><br />L'approche de chaque auteur présente surtout des différences significatives. Là où Wilson s'intéresse à l'énigme du Spin en tant que tel (ses lecteurs le savent fasciné par les questions de fin des temps...), Egan préfère montrer comment l'espèce humaine désormais enfermée refuse de se laisser aller au désespoir. Bien sûr, une secte propose sa propre lecture (violente et réfractaire à toute forme de raison) des événements de 2034. Nick, ancien policier, porte les séquelles des crimes de cette secte : il est équipé d'implants nanotechs (ou mods) lui permettant d'améliorer son efficicence. Ces implants portent des noms et lui sont accessibles par appel comme des programmes informatiques : dans le texte, ils sont désignés par des lettres grasses, une astuce de narration qui finit par prendre un sens additionnel au fil du développement de l'intrigue. Ainsi, Nick possède un mod nommé <b>Karen</b> qui lui offre la présence réconfortante mais illusoire de sa femme Karen, tuée lors d'un attentat commis par la secte sus-citée. Cette humanité d'un futur proche a donc beau être marquée par une énigme cosmique (la Bulle), elle n'en oublie ni la nécessité d'aller vers l'avant (puisqu'elle explore sa propre intériorité) ni l'impératif de rester connectée à son identité (puisqu'elle admet la douleur intérieure et use de ses progrès pour l'atténuer).<br /><br />Il me semble qu'<i>Isolation</i> s'apparente au fonds <a href="https://www.anudar.fr/search/label/cyberpunk">cyberpunk</a>. Il sacrifie en effet à son ambiance générale : la ville de Hong Kong d'avant la rétrocession en 1997 était volontiers la matrice du cyberpunk avec sa forte densité de population, ses immeubles interconnectés aux couloirs labyrinthiques, et ses petits commerces de produits technologiques aux frontières de la légalité ; la New Hong Kong où Nick va conduire la seconde phase de son enquête évoque assez bien sa parente littéraire, et ce n'est pas un hasard si Nick va y subir une transformation conduisant à une dépossession de lui-même... une transformation, ou plusieurs : dans la tradition cyberpunk à nouveau, il devient l'instrument d'une méga-corporation qui lui offre salaire et avantages sociaux en contrepartie de l'implantation extralégale et imposée d'un mod de sujétion ! Comment se libérer quand on porte sa propre prison dans sa tête et qu'on a perdu jusqu'à la capacité de la considérer comme telle ? Certains alliés temporaires de Nick, dans la même situation que lui, proposent une astuce logique <i>ad hoc</i> afin de conserver une forme de libre-arbitre... mais tous restent néanmoins assujettis à autre chose qu'à leurs seuls intérêts. En réalité, l'existence des mods fait basculer cette humanité vers le <a href="https://www.anudar.fr/search/label/post-humanité">post-humanisme</a>, et les solutions pour échapper à la sujétion nanotech s'avèrent <i>in fine</i> pousser le curseur encore plus loin.<br /><br />Mais la fameuse Bulle, qui l'a mise en place ? Et pour quelle raison ? Si les hypothèses ne manquent pas, celle qui semble devoir être la bonne est audacieuse et très originale - à tel point que la dévoiler tout à fait gâcherait le plaisir du lecteur... et on devra donc se contenter de rester évasif. De la physique quantique, je ne connais que très peu de choses - en dehors du fameux <i>la présence l'observateur perturbe la mesure</i>. Cette aptitude est-elle partagée par toutes les intelligences possibles et imaginables ou bien est-elle propre à l'être humain ? Dans ces conditions, ce même propre de l'être humain - menacé par les tripatouillages nanotechnologiques auxquels Nick va de plus en plus contribuer - pourrait bien être la raison pour laquelle des entités extraterrestres ont choisi de refermer la Bulle. De la même façon que le mod de sujétion enferme Nick dans son propre crâne pour l'empêcher d'agir d'une façon qui nuirait à l'Ensemble, la Bulle empêche l'humanité de nuire aux réalités multiples en <i>réduisant</i> leur diversité par ailleurs infinie. Les forces évolutives étant sans doute les mêmes partout dans l'Univers (dérive génétique et sélection naturelle) les créateurs de la Bulle doivent se douter qu'à terme l'humanité finira par développer des adaptations équivalant à un désarmement volontaire. Mais cette humanité qui aurait renoncé à ce qui fait son propre... serait-elle encore humaine ? En d'autres terme, le prix à payer pour que la Bulle disparaisse n'est-il pas disproportionné ? C'est dans ce questionnement qu'<i>Isolation</i> accède au statut de grand livre : il désigne sans dire, explique sans didactiser, argumente sans imposer... en un mot, il <i>convainc</i>. Bravo !<br /><br /><span style="font-size: x-small;">Ne manquez pas les avis de : <a href="https://www.quoideneufsurmapile.com/2007/05/jai-encore-tir-un-double-6.html">Gromovar</a>, <a href="https://lepauledorion.com/2018/02/28/isolation-de-greg-egan/">FeydRautha</a>, <a href="https://lecultedapophis.com/2019/01/28/isolation-greg-egan/">Apophis</a>, <a href="https://aupaysdescavetrolls.fr/2024/03/04/isolation-de-greg-egan/">Célinedanaë</a>, ...</span><br /></p>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-24986129700698711022024-03-05T21:41:00.003+01:002024-03-06T06:40:30.809+01:00Dune 2 (film 2024)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjckDTxOLEx4CuOx4AqSBDfrTYtL9f8xfIzdCR8gV_djOH596ne83dia_jVOmKd7OLjk6rUQmQWCAzIcYvkATzVLAW5Lymqf_C2LhGpFNFgbK7b_YxM3YSLjMIziKUVmPWwCafGmsZMjwM5mwvTHFZB9yRlvetr4UE3-Ki2_V0iEGgaoGGTbudbqwG91IQ/s1080/Dune%20deuxi%C3%A8me%20partie.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="810" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjckDTxOLEx4CuOx4AqSBDfrTYtL9f8xfIzdCR8gV_djOH596ne83dia_jVOmKd7OLjk6rUQmQWCAzIcYvkATzVLAW5Lymqf_C2LhGpFNFgbK7b_YxM3YSLjMIziKUVmPWwCafGmsZMjwM5mwvTHFZB9yRlvetr4UE3-Ki2_V0iEGgaoGGTbudbqwG91IQ/s320/Dune%20deuxi%C3%A8me%20partie.webp" width="240" /></a></div><div style="text-align: justify;">Deux ans et demi <a href="https://www.anudar.fr/2021/09/dune-film-2021.html">plus tard</a>, le moment est enfin revenu de parler de <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Dune"><i>Dune</i></a> sur ce blog.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">A l'époque, <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Denis%20Villeneuve">Denis Villeneuve</a> nous proposait de découvrir sa vision de <i>Dune</i>. Alors comme à présent, l'amateur de l’œuvre de <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Frank%20Herbert">Frank Herbert</a> était confronté à un problème : les adaptations duniennes sont rares et la plupart jusqu'ici ont été défaillantes. <a href="https://www.anudar.fr/2016/03/jodorowskys-dune.html">Projet avorté</a> d'<a href="http://www.anudar.fr/search/label/Alexandro%20Jodorowsky">Alexandro Jodorowsky</a>, film décevant de David Lynch et <a href="https://www.anudar.fr/2018/05/dune-mini-serie.html">minisérie</a> clivante... Un hiatus de vingt ans sépare cette dernière du projet de Villeneuve : autant dire que les espoirs étaient puissants, tout comme les inquiétudes. Au sortir du premier film, je déclarais - pour me citer moi-même - qu'il fallait <i>admettre que Denis Villeneuve [a livré] au public un </i>Dune<i> sans défaut fonctionnel majeur ou grave</i>. Cependant, ce <i>Dune</i> n'était qu'une première partie, laquelle déléguait à ses suites - alors hypothétiques - un certain nombre de problèmes difficiles à résoudre.<br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">A nouveau donc, le <i>Dune</i> de Denis Villeneuve éveillait beaucoup d'attentes, cette fois-ci à travers sa seconde partie. J'ai été la voir hier soir en compagnie de mon petit cousin Valentin, que je suis heureux d'avoir initié à <i>Dune</i> il y a quelques années : je ne pouvais pas envisager meilleure compagnie pour continuer ce voyage...</div><blockquote><div style="text-align: justify;">Résumé : <br /></div></blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;">Sur Arrakis, le triomphe des Harkonnen semble total : la Maison des Atréides est tombée en une seule nuit. L'Empereur Shaddam IV, allié aux Harkonnen malgré l'affection qu'il vouait au Duc Leto Atréides, se tait pour dissimuler l'ampleur de ses crimes... Des Atréides, ne restent plus que des cadavres que les Harkonnen livrent au feu, mais aussi quelques rares survivants. Parmi ceux-ci, Paul Atréides et sa mère Jessica, qui ont trouvé un abri précaire parmi les Fremen. Les indigènes d'Arrakis, en guerre contre les Harkonnen depuis des générations, semblent partagés quant au destin à réserver aux derniers Atréides : Paul a beau être l'héritier ducal, il n'est pour eux qu'un étranger ignorant des usages du désert et donc un fardeau à porter... mais il est peut-être aussi le Lisan-al-gaib, le messie annoncé par leurs légendes. Pour Jessica, la foi guerrière des Fremen est un matériau de choix pour assurer la sécurité de son fils et de sa fille à naître... mais pour Paul dont les visions se font toujours plus précises, cette même foi pourrait déclencher un cataclysme à l'échelle galactique. Alors que les Harkonnen enragés par la guérilla des Fremen fomentent un véritable génocide, Paul a-t-il encore la possibilité de choisir son propre destin ?<br /></div></blockquote><div style="text-align: justify;">Il y a deux ans et demi, j'analysais la première partie de ce <i>Dune</i> à travers trois dimensions - choix d'ambiance, choix de narration et choix d'argumentation. Malgré certaines divergences avec le texte herbertien, Denis Villeneuve parvenait à justifier ses choix lesquels, une fois faits, s'imposaient à lui par continuité : il me semble inutile, par conséquent, de les explorer à nouveau - d'autant plus qu'un motif spécifique apparaît dans cette seconde partie, celui des jeux de miroirs.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Les sociétés, dans <i>Dune</i>, sont à la fois hiérarchisées entre elles et stratifiées. Le premier jeu de miroir s'établit donc entre la structure de l'Imperium et celle des communautés fremen. Le spectateur bénéficie enfin d'un aperçu plus prononcé de la société harkonnen : au-delà de l'apparence androgyne et inquiétante de ses dirigeants comme de leurs serviteurs, on découvre après l'avoir devinée une organisation pyramidale où le souverain et dans une moindre mesure ses héritiers ont droit de vie et de mort sur leurs sujets - un droit qui est utilisé sans restriction et volontiers avec sadisme, démontrant que la valeur de la vie humaine sur Giedi Prime est faible, y compris en dehors de la scène du combat de gladiateurs sous un étonnant soleil délivrant une lumière sans couleurs. Cela va plus loin : les dirigeants Harkonnen, tout comme l'Empereur, agissent avec une rationalité poussée à l'extrême : l'individu n'est pour eux qu'un outil, utilisable jusqu'à obsolescence et remplaçable à volonté. Si la société fremen s'affirme d'emblée - par la voix presque militante de Chani - comme égalitaire, elle n'est cependant pas sans règles, et celles-ci s'imposent avec rigueur à chacun d'autant plus qu'un certain nombre d'entre elles sont liées à la survie en environnement hostile. Les Fremen fournissent au quotidien la preuve de leur adaptation à leur environnement : ceux qui enfreignent les règles en meurent, contribuant donc à l'élévation de la valeur sélective de ceux qui survivent. Les Fremen sont par conséquent aussi dangereux que les Harkonnen, même s'ils le sont pour des raisons différentes : à la sophistication des seconds répond la simplicité des premiers, mais les deux approches conduisent <i>in fine</i> à une certaine déshumanisation. Si les Fremen disposent d'une forme de droit que j'ai envie de qualifier de coutumier puisqu'il codifie des traditions, ce code ne fait que valider au fond la loi du plus fort. Société première, la civilisation fremen se révèle malgré tout capable d'innovations technologiques poussées - dont un aperçu est vite offert au spectateur dans la scène où Chani draine l'eau des soldats harkonnen vaincus : occasion de montrer en passant que les Fremen font peu de cas, eux aussi, de la vie humaine... et qu'ils ne répugnent pas eux non plus à considérer l'individu comme une ressource à exploiter. Rien de surprenant, dans ces conditions, à ce que les Fremen puissent disposer de la capacité de renverser la table face à un Imperium pourtant plus puissant en apparence !</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Que manque-t-il aux Fremen pour expulser les Harkonnen avant même l'irruption de Paul Atréides ? Les éléments de leur puissance, pourtant, sont déjà en place... à commencer par leurs croyances qui, implantées par le Bene Gesserit, constituent un outil dangereux. C'est dans cette réalité religieuse que se trouve le second jeu de miroir du film. Les croyances des Fremen sont truquées : les Sœurs ont préparé le terrain à Paul Atréides et à sa mère pour qu'ils puissent bénéficier d'un abri. Ces croyances sont contrariées : une dichotomie géographique est suggérée ici entre les Fremen du Nord d'Arrakis et ceux du Sud, les premiers - qui vivent au contact des Harkonnen - sont avant tout des combattants et désirent lutter pour leur liberté... alors que les seconds prennent le mythe à la lettre. Cette opposition s'apparente à une innovation du film : le livre en proposait une autre, entre les nomades Fremen et les sédentaires du peuple des creux... tout en signalant qu'il existe une porosité entre les deux, et que sur Arrakis on considère que <i>si le vernis vient du village, la sagesse vient du désert</i>. Les deux propositions, celle du livre et celle du film, se rejoignent toutefois : dans les deux cas, les développements de l'intrigue conduisent à ce que les deux moitiés finissent par s'unir en un tout, effaçant les divergences doctrinales et politiques au bénéfice d'un intérêt commun. Ce qui confirme au passage le profond matérialisme de la pensée herbertienne, que le film illustre aussi ailleurs : la religion des Fremen est truquée ; leur foi est sans cesse manipulée ; leurs rites s'expliquent par la chimie et leur dépassement se fait par la génétique... Paul, et surtout en fait sa mère, ne sont pas sans évoquer l'oiseau coucou qui pond son œuf dans un nid étranger ! Quant à la prescience de Paul, le fait qu'elle s'accroisse au fur et à mesure de son exposition à l'Epice puis au poison d'illumination en montre bien le caractère non transcendant : Paul ne "voit" pas le futur, mais il distingue les avenirs selon leurs probabilités de réalisation, et il sait comment agir pour sélectionner ceux qu'il désire - ou au contraire ne pas déclencher ceux dont il ne veut pas. "Voir" le futur, c'est le subir comme le montre le mythe de Cassandre : Paul est quant à lui un acteur plus puissant, puisqu'il est une force de changement. Or il est humain au sens Bene Gesserit du terme, ce que le spectateur sait depuis le premier film : sa puissance est encapsulée dans une chair humaine, et se voit donc mise au service d'une volonté humaine... laquelle est portée à la vengeance contre l'ennemi.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Héritier d'une Maison noble de l'Imperium, Paul Atréides a été formé comme ses ennemis à penser et à réagir avec rationalité. Cela contribue à lui permettre de visualiser le chemin de vie qui l'attend, à savoir l'itinéraire du héros : d'abord combattant apprécié, puis chef de guerre admiré, enfin empereur redouté. Le chemin n'est pourtant ni rectiligne ni sans obstacles. Certains d'entre eux seront intérieurs : Paul vit une partie de son épopée dans le refus et même le déni de son propre destin, symbolisés par sa renonciation temporaire à l'anneau sigillaire ducal qui lui provient de son père, séduit qu'il est par la perspective d'une vie dangereuse mais ordinaire en tant que simple Fremen aux côtés de Chani... des hésitations qui retardent son départ vers le Sud où l'attendent les mises à l'épreuve décisives. D'autres obstacles seront extérieurs : le principal sera bien sûr le fameux Feyd-Rautha, personnage dont l'absence de la première partie avait étonné. Le troisième jeu de miroir repose donc sur la construction des deux personnages antagonistes. Les droits dont Feyd-Rautha dispose lui sont garantis par sa position, celle d'héritier de la Maison Harkonnen ; ceux de Paul sont conquis par le labeur et la prise de risque, et à ce titre sont susceptibles d'être contestés. Pourtant, leurs objectifs présentent une proximité remarquable : d'abord contrôler Arrakis, puis prétendre ensuite à un mariage impérial. De ce fait, les deux personnages constituent dans ce film comme dans le livre les deux côtés d'une même pièce, une argumentation qui est renforcée par certains choix étonnants - par exemple, celui de montrer que Feyd-Rautha est soumis au même test d'humanité que Paul, une scène qui n'apparaît pas dans le livre. La confrontation finale en vient même à révéler une bizarre et dérangeante complicité entre eux, au moment de leur seule, unique et fatale rencontre : il n'y a de place que pour l'un des deux dans cet univers... mais la victoire aura de toute façon un goût d'échec. Les Fremen partent en effet à l'assaut de l'Imperium malgré la soumission de l'Empereur, et Chani trahie retourne seule au désert. Dans la lutte entre Paul et Feyd-Rautha, qui finit par résumer dans ses péripéties l'ensemble des deux films, tuer l'autre revient à se tuer soi-même. Et c'est ce que fait Paul Atréides : il devient indiscutable que le jeune héros qu'il était encore possible de trouver positif en début du film se révèle à la fin en tant que anti-héros, qui n'a plus recours à la voix - donc à la parole - pour imposer sa volonté... mais bel et bien à la seule gestuelle - et donc à la force.<br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ces jeux de miroir éclairent à merveille les intentions de Denis Villeneuve, et répondent en partie aux questions que le lecteur de <i>Dune</i> pouvait se poser après avoir vu la première partie. De toute évidence, les deux films sont faits pour être vus dans la foulée, l'un justifiant l'autre : les fans le savent depuis longtemps, une adaptation de <i>Dune</i> a besoin qu'on lui consacre un temps d'écran conséquent pour que justice soit rendue au texte. Jodorowsky l'avait compris, Lynch n'en avait pas bénéficié, la minisérie l'avait tenté... Villeneuve l'a fait, et nous a ainsi offert l'adaptation de <i>Dune</i> pour notre époque, ce dont nous devons lui être selon moi reconnaissants. Il se murmure qu'il pourrait tôt ou tard se pencher sur l'adaptation du <i>Messie de Dune</i> - la véritable fin de <i>Dune</i>, à certains aspects : ses preuves étant désormais faites, on peut éprouver une certaine envie de le voir se confronter à un matériau encore plus déroutant...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: x-small;">Ne manquez pas non plus les avis de : <a href="https://lepauledorion.com/2024/02/29/dune-2-le-film-denis-villeneuve/">FeydRautha</a>, <a href="https://lepauledorion.com/2024/03/03/chronique-invitee-dune-2-le-film-vu-par-stephanie-chaptal/">Stéphanie Chaptal</a>, ...</span><br /></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-62905825283325677872024-03-01T08:19:00.030+01:002024-03-01T08:19:00.249+01:00La vidéo SF du mois - Mars 2024<div style="text-align: justify;">En ce premier jour du mois de mars, au cours duquel démarre le printemps, il m'a semblé opportun de partager ici <i>Seed of Hope</i> (soit donc <i>Semence d'espoir</i>), un court-métrage sans paroles pouvant se lire d'une façon plutôt intéressante.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">S'il est évident que l'espèce humaine est responsable de l'état présent du monde - et donc de sa propre punition à venir - il n'en reste pas moins que la possibilité d'une solution provient aussi de nous. L'espoir se trouvait tout au fond de la boîte de Pandore - mais parfois, il faut bien que quelqu'un nous le montre pour que l'on puisse envisager le chemin vers d'autres possibilités...</div><p style="text-align: center;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Nje68gNWRtM?si=b4Q3YHxnu-up9djU" title="YouTube video player" width="560"></iframe></p>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-12718227973266319712024-02-27T09:22:00.134+01:002024-02-27T09:22:00.131+01:00Les blogueurs parlent aux blogueurs : Zoé prend la plume<div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;"><i>Au début des années 2010, l'excellent <a href="https://www.quoideneufsurmapile.com/">Gromovar</a> avait pris une initiative chaleureuse et passionnante : il s'agissait d'interviewer les blogueurs de ce qui était déjà le Planète-SF, réalisant ainsi une oeuvre de connaissance de la <a href="http://planete-sf.com/">blogoSFFFère</a>.<br /></i></div><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>En ce début des années 2020, cette communauté a changé : des anciens sont partis, d'autres sont toujours là, et des nouveaux sont arrivés. Le moment, d'après moi, est revenu de faire le point et de nous interroger en tant que blogoSFFFère sur nos aspirations et nos liens communs. Avec la permission de Gromovar, inventeur du concept, je reprends par conséquent la rubrique </i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Les%20blogueurs%20parlent%20aux%20blogueurs">Les blogueurs parlent aux blogueurs</a><i> !</i><br /></div><div><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>Et aujourd'hui, c'est au tour de <a href="https://zoeprendlaplume.fr/">Zoé</a> de nous parler d’elle...</i><br /></div><div><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhf_Sf5aCRz12R_K4nhdfZjI8UtlgphTtkDCzkDA_7H4-92Frd0LiT1CYXSM7xWEa9IM0an8LPhcv7F7GQ46lSX3PYiZ_6prcWKe6iWi-Low4IE9Kt1sMqhxryGs_uzaQoM9UxaQK6lsRmTurodJafvrnAW9jm1VIaUotzKs_enYjyY8ehJ6CwMSYlLZR0/s1080/Zo%C3%A9%20prend%20la%20plume.PNG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1080" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhf_Sf5aCRz12R_K4nhdfZjI8UtlgphTtkDCzkDA_7H4-92Frd0LiT1CYXSM7xWEa9IM0an8LPhcv7F7GQ46lSX3PYiZ_6prcWKe6iWi-Low4IE9Kt1sMqhxryGs_uzaQoM9UxaQK6lsRmTurodJafvrnAW9jm1VIaUotzKs_enYjyY8ehJ6CwMSYlLZR0/s320/Zo%C3%A9%20prend%20la%20plume.PNG" width="320" /></a></div><br /><div><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>
1. Bonjour, peux-tu te présenter en deux mots (tu peux être aussi brève que tu veux…jusqu’au néant)</i><br />
<br />Bonjour :) Je suis Zoé. Zoé est un alias que j’ai créé pour mes deux casquettes : Zoéprendlaplume, chroniqueuse sur le blog et les réseaux et Zoéprendsondico, correctrice pas encore pro mais ça ne va pas tarder. Cette 2e activité est récente et j’en parle sur mon 2e compte Instagram du même nom.
J’ai fait comme Voldemort : j’ai divisé mon âme en plusieurs morceaux. Bon, en vrai j’ai fait comme la majorité d’entre vous qui avez plusieurs casquettes, mais c’est moins spectaculaire, comme effet.<br /><br /><br /><i>
2. Pourquoi avoir créé un blog ? Est-ce le premier ? Le seul ?</i><br /><br />J’ai redécouvert le plaisir de lire pendant le covid (oui moi je dis « le », tant pis pour l’Académie) et spécifiquement de l’imaginaire. J’ai suivi à l’époque les MOOC fantasy et SF qui avaient été rouverts à l’occasion. Ça m’a ouvert tellement de perspectives ! Et j’ai lu en même temps <i>Les canaux du Mitan</i> d’Alex Nikolavitch, un roman que j’ai trouvé brillant. J’ai retrouvé là le plaisir de décortiquer un texte pour en tirer plein de sens, de coller des post-it partout et de faire plein de cornes et de surlignages. Ça ne m’était plus arrivé depuis des lustres.
Je ne voulais pas perdre toutes les réflexions qui m’étaient venues pendant ma lecture, alors j’ai voulu déposer mon blabla sur Babelio, mais il faisait 3 km de long. Alors je me suis dit : « Tiens, allez, je vais faire un blog ». Même si tout le monde me disait que c’était <i>has been</i> et que j’écrivais trop pour être lue et que c’était trop scolaire. Mais je n’en avais rien à faire. Je suis un bélier, je fonce et je me pose des questions après. Égoïstement, je l’ai créé pour moi et rien que pour moi. J’ai donc ouvert Zoéprendlaplume en novembre 2020, c’est le seul que j’ai créé et a priori ce sera le seul : je l’aime beaucoup et lui jure fidélité, dans la joie et les peines, etc.<br /><br /><br /><i>
3. Combien de temps y consacres-tu ?</i><br /><br />Beaucoup mais j’aime énormément ça :) Entre l’écriture des chroniques, des pauses café, les premières lignes + les commentaires + les bidouillages ici et là pour changer des trucs, en tester d’autres… J’y suis tous les jours.
Je mets aussi dans le temps du blog celui que je prends pour aller lire et commenter chez les autres. Outre le fait que j’aime bien voyager dans des pages et des styles très différents, ça m’ouvre beaucoup d’horizons, aussi. Bon, en ce moment je ne suis pas très assidue, mais je me rattrape toujours.<br /><br /><br /><i>
4. Blogues-tu tout ce que tu lis ?</i><br /><br />Non. Je ne chronique plus les bouses qu’il peut m’arriver de lire (même si ça fait un carton, les chroniques de bouses), et certains bouquins ne m’inspirent rien de plus que 3 mots. Pas parce qu’ils sont mauvais, mais parce que je n’ai rien à en dire, là tout de suite. Ils méritent réflexion, relecture, éclairages supplémentaires… J’ai moins de temps cette année, donc je préfère me concentrer sur des bouquins dont je pense pouvoir faire une chronique construite et pertinente.<br /><br /><br /><i>
5. As-tu déjà lu certains livres simplement parce que tu te disais que ça pourrait faire un article intéressant pour ton blog ?</i><br /><br />Non. En revanche, j’ai fait plusieurs billets « regards croisés » (livre + film ou livre + série), et quand je lis un bouquin dont je sais qu’il a donné lieu à un film ou une série (ou l’inverse), je visionne ça d’abord avant de chroniquer, pour en faire un billet de ce type exprès.<br /><br /><br /><i>
6. Lis-tu en VO ? Si oui, en quelles langues ?</i><br /><br />Très peu et que de l’anglais. J’y parviens plutôt bien quand je lis un dernier tome d’une saga à deux balles et qui n’est pas encore traduit en français ; en général, c’est de l’anglais facile. Mais j’aime lire vite et avaler les pages ; je ne suis pas assez à l’aise en anglais pour faire ça sur des textes plus exigeants ; à mon grand regret, d’ailleurs.<br /><br /><br /><i>
7. Blogues-tu avec ou sans roleplay ? Si c’est le cas, que représente ce roleplay pour toi ?</i><br /><br />J’ai googlé le terme parce que je n’avais aucune idée de ce que c’était que ce truc. Et je n’ai toujours pas compris. C’est un terme relatif au jeu, non ? (j’ai un sens de déduction brillant, pas vrai ?) Je ne joue pas du tout, alors en fait je ne sais pas ce que c’est. Donc on va dire non, hein.<br /><br /><br /><i>
8. Depuis combien de temps lis-tu de la SFFF ?</i><br /><br />De manière régulière et quasi exclusive, depuis 2020.
Mais en fait, j’en ai lu bien avant. Car j’ai lu les contes de fées comme beaucoup, et eu ma période <i>Chair de poule</i>, <i>Harry Potter</i>, et aussi lu pas mal de textes fantastiques étudiés au collège. Je n’avais pas conscience, avant, qu’il y avait des littératures de genre. A la maison chez mes parents, il y avait de tout, et tout était classé par auteur, indépendamment du genre. Je ne lisais pas du polar, de la romance, de l’historique ou de l’imaginaire : je lisais, point.<br /><br /><br /><i>
9. A quel rythme lis-tu ?</i><br /><br />1 à 2 titres par semaine. 95 % de romans.<br /><br /><br /><i>
10. Que trouves-tu dans nos littératures de genre ?</i><br /><br />De l’audace, de la nouveauté, de l’imagination sans limite, des prises de risque, des engagements, de l’amusement. Sur le fond, comme sur la forme.
Le bon est souvent noyé dans une masse de bof de mon point de vue, mais c’est le cas dans tous les arts et la surproduction dans le genre n’aide pas à inverser la tendance. Mais quand il y a du bon, je trouve que la SFFF a le pouvoir de taper beaucoup plus fortement que la blanche ; plus justement, au cœur de ce qui compte aujourd’hui, là maintenant.
Pas un seul jour ne passe sans que je me dise que le présent ressemble à tel bouquin écrit il y a trente, vingt, dix ans et que le futur que certains entrevoient aujourd’hui se dessine dans nos quotidiens avec une telle justesse… Cette littérature est visionnaire, selon moi, et c’est ce qui fait sa puissance et son côté assez terrifiant.<br /><br /><br /><i>
11. Partages-tu cette passion avec ton entourage ?</i><br /><br />Pas vraiment. Je refile parfois quelques bouquins à mon papa (qui a beaucoup aimé Mary Robinette Kowal), mais c’est tout. Ma famille n’est pas vraiment intéressée par la SFFF, et je pense saouler mes proches quand je parle de mes lectures et de ma 2e vie.
Je partage donc tout cela avec ma sphère amicale, qui s’est créée autour de l’alias Zoé exclusivement, puisque c’est la blogosphère, les copains et copines d’Instagram, les rencontres et liens créés ici et là…<br /><br /><br /><i>
12. Quelle a été ta première lecture SFFF ? Te souviens-tu de l’occasion qui t’a amené à cette lecture ?</i><br /><br />Quand j’y repense, tout a commencé en 2003, avec <i>La sève et le givre</i> de Léa Silhol et <i>Sandman</i> de Neil Gaiman. Je lisais <i>Elegy</i> à l’époque et il y avait un numéro dans lequel était interviewée Ruby, l’illustratrice de la couverture de <i>La sève et le givre</i> chez l’Oxymore. Je ne me souviens plus comment j’en suis arrivée à découvrir <i>Sandman</i>, mais c’est à ce moment que j’ai décidé de me faire toute la série qui paraissait chez Delcourt.<br /><br /><br /><i>
13. Peux-tu nous décrire un (ou plus) grand souvenir de SFFF ?</i><br /><br />Je suis allée aux Utopiales pour la 1re fois cette année. Il faisait un temps épouvantable, je me suis dit que ça allait décourager certainement des gens, surtout que les trains étaient en rade. Et puis je suis allée le mercredi soir écouter la leçon du Président qui portait sur l’antimatière. J’ai été sidérée par la foule présente. Toutes les chaises étaient prises, des gens étaient assis par terre, d’autres debout, c’était salle comble. Les gens écoutaient tous, assidus et captivés, alors que la leçon était sacrément corsée ! Voir autant de passionnés rassemblés là, buvant les paroles de Roland Lehoucq, à ce moment précis, pendant que dehors il tombait une drache d’enfer et qu’il faisait un vent à décorner les bœufs… C’était un tableau incroyable, et je me suis dit « c’est là que je veux être, maintenant ».<br /><br /><br /><i>
14. Quel est le livre qui t’a le plus marqué récemment ? (Répondre sans réfléchir)</i><br /><br /><i>Notre part de nuit</i> de Mariana Enriquez. Je l’ai lu l’année dernière mais instinctivement, c’est à ce livre que je repense. J’en ai vécu, des choses pendant la lecture de ce pavé. Il est d’une puissance phénoménale. Et je pense aussi à ce bouquin parce que l’autrice était aux Utopiales et j’ai pu échanger avec elle. C’était un de ces moments « anywhere out of the world » et en dehors du temps.<br /><br /><br /><i>
15. Vers quelle étiquette SF, F, ou F, va ta préférence ? Et pourquoi ?</i><br /><br />Plutôt SF maintenant. Parce que la fantasy m’a lassée, et je me suis rendu compte que je n’étais pas idiote, que je pouvais quand même saisir deux trois concepts physiques, que la SF réfléchit davantage notre réalité selon moi, et que quand c’est bien fait c’est carrément plus décoiffant (à mon goût). Et souvent, les styles et les plumes sont très différents de ce dont j’ai l’habitude. J’aime bien me rendre compte qu’en fait, si, je peux aimer tel registre de langue, ou tiens, un point de vue interne, ou encore un style très minimaliste...<br /><br /><br /><i>
16. Comment ont évolué tes goûts entre tes débuts en SFFF et aujourd’hui ?</i><br />
<br />J’ai commencé avec la fantasy, que je trouvais facile (des structures, des schémas… toujours un peu semblables). Et puis je me suis un peu lassée, et je me suis aussi détournée des sagas et séries fleuve.
J’ai eu une période littérature gothique, mais là c’est pareil, j’en avais un peu marre de tourner en rond.
J’aime beaucoup le fantastique, mais pour moi, ce sont des règles bien précises et pas juste une étiquette marketing collée sur une 4e de couverture. Trouver du bon fantastique ce n’est pas évident.
Donc depuis une bonne année, plutôt SF ; et j’ai tout à découvrir. J’aime autant lire des nouveautés que des classiques, faire un peu ma culture SF, tenter des trucs. Des fois ça casse, mais souvent ça matche plutôt bien quand même. Alors petit à petit, je poursuis mes explorations.<br /><br /><br /><i>
17. Quels sont tes auteurs préférés ? Pourquoi ?</i><br /><br />Léa Silhol et Neil Gaiman, incontournables. Mes premières amours, et puis deux écrivains de talent, qui inventent des mondes entiers sans fin, avec un style qui s’adapte à chaque fois, comme un caméléon. Ils ont une telle maîtrise de la langue et des mots, une culture très étendue... Ils ne cessent de m’épater.
J’aime énormément Le Clézio, son <i>Désert</i> reste mon texte favori de tous les temps.
J’ai fait des découvertes géniales l’année dernière : Ken Liu (autant ses nouvelles que la série <i>Pantheon</i> qu’il a produite), William Gibson (et son <i>Neuromancien</i> qui m’a offert une sacrée expérience de lecture), Émilie Querbalec, qui nous apprend que l’aventure commence quand on se perd en cours de route, Erin Morgenstern, fan de labyrinthes textuels…<br /><br /><br /><i> 18. Y a-t-il des livres que tu regrettes d’avoir lu (temps perdu) ? D’autres que tu aurais regretté de ne pas voir lus ?</i><br /><br />J’ai la capacité d’abandonner des livres que je n’aime pas à vitesse grand V, donc je ne perds jamais mon temps très longtemps :D
Ensuite, il y a beaucoup de titres que je n’ai toujours pas lus, mais je n’ai pas de regrets là non plus : quand le tour de tel livre viendra, je le lirai et puis voilà. Et si son tour ne vient pas, et bien tant pis.<br /><br /><br /><i>
19. Y a-t-il des auteurs dont tu lis tout (ou voudrais pouvoir tout lire) ?</i><br /><br />Non, je ne fais pas ça. J’ai appris à apprécier un texte pour ce qu’il est : le texte, que le texte et rien que le texte.
J’ai encore tendance à oublier que derrière des mots il y a un humain qui y met son histoire, son vécu, ses émotions… Si désormais, je m’intéresse un peu à la bio des auteurs, au contexte d’écriture du texte etc. notamment pour mes chroniques, ce n’est pas quelque chose de naturel chez moi. Donc être une fangirl d’un auteur en particulier n’a pas de sens pour moi.<br /><br /><br /><i>
20. Vas-tu voir les auteurs sur les salons ? Ramènes-tu des interviews, des photos, des dédicaces ?</i><br /><br />Oui, j’aime bien les salons. Je ne fais pas d’interview ni de photos, et dans le fond les dédicaces je m’en fous un peu. J’y vais surtout pour revoir des amis, rencontrer des gens IRL, papoter avec des personnes que j’aime revoir lors de ces occasions…
A force de parler tous les jours sur le blog ou les réseaux avec les uns et les autres, ça crée des liens.
Ce sont des moments qui me sont très chers, pour moi qui ai toujours eu le sentiment d’être à côté de la plaque et née avec une génération de retard.<br /><br /><br /><i>
21. Que penses-tu de l’œuvre de Bernard Werber ? Et de celle de Maxime Chattam ?</i><br /><br />Rien, je n’ai lu aucun des deux. Je connais Bernard Werber de nom, parce qu’il a écrit un livre sur les fourmis, non ? Jamais de la vie je ne pourrai lire ça, c’est un coup à me faire cauchemarder plusieurs nuits d’affilée. Ça m’a suffisamment fait peur pour ne pas regarder ce qu’il a écrit d’autre. C’est con, hein ?
Quant à Maxime Chattam, je ne le connais pas du tout. Enfin, de nom, mais je n’ai aucune idée de ce qu’il écrit. Du thriller, non ? Je ne lis pas de thriller. Tu sais, cauchemars, tout ça tout ça.<br /><br /><br /><i>
22. Tes fournisseurs : librairies, bouquinistes, Internet ?</i><br /><br />Tout ça à la fois.<br /><br /><br /><i> 23. BD, comics, mangas, ou non ?</i><br /><br />A part mes <i>Sandman</i> et mes nouvelles de Lovecraft illustrées par Gou Tanabe, non. Les BD c’est mon enfance, chez mes parents, avec pas mal de séries du <i>Journal de Tintin </i>:)
Aujourd’hui, je préfère la prose romanesque. Et puis bon, les BD ça prend de la place...<br /><br /><br /><i>
24. Lis-tu aussi de la littérature « blanche » ? Si oui, qui aimes-tu particulièrement parmi les auteurs étiquetés « blanche » ?</i><br /><br />Non, c’est fini, la blanche pour moi. Ça a généré trop de mois sans lecture, pendant trop d’années.
Mais j’ai adoré certains lecteurs de blanche : Patrick Cauvin et Daniel Pennac, les auteurs de mon adolescence ; Le Clézio, même si certains de ses textes sont tellement sur la limite que bon, on pourrait les considérer comme de la SFFF. En fait, j’adore particulièrement les textes « à la limite », qui s’amusent à brouiller les frontières entre les genres.<br /><br /><br /><i>
25. Tentative de Weltanschauung : qu’aimes-tu comme musique ? Comme cinéma ? Quel est ton loisir favori ? Plutôt matérialiste ou idéaliste ?</i><br /><br />Je ne vis pas sans musique. J’écoute quasiment de tout (sauf le rap et le rnb, que j’ai laissés à mon adolescence) et j’ai des périodes. Mais il y a des artistes qui m’accompagnent toujours : Radiohead, Dead Can Dance, Vitalic, Röyksopp…
Le cinéma heu… J’en suis restée au ciné en N&B américain des années 40/50 :D Je préfère les séries aux films aujourd’hui.
Mon loisir favori est d’enfiler mes chaussures de rando et de parcourir des km en montagne avec mon conjoint.
Pour le reste, je suis un peu comme tout le monde j’imagine : ni entièrement l’un, ni entièrement l’autre. J’essaie de faire au mieux, avec les envies de changer le monde d’un côté et la réalité de la vie quotidienne (et son confort, soyons honnête) de l’autre.<br /><br /><i>
26. As-tu une liseuse ? Quel est ton rapport à la lecture numérique ?</i><br /><br />Oui, et c’est l’extension de mon bras, je suis une humaine augmentée :D Je lis tous les jours en numérique, parce que je vis en région parisienne où le m² coûte un bras, donc « faire de la place » est un défi quotidien. Pour ça, deux solutions : les poches et les ebooks. C’est moins cher, il n’y a plus besoin de lampe de poche sous la couette et ça prend 0 place.<br /><br /><br /><i> 27. Quel est ton rapport à Internet ? Connecté depuis longtemps ? Quel est ton rapport aux réseaux sociaux ?</i><br /><br />Tu me coupes internet et je suis complètement démunie. J’aimerais aller élever des moutons dans le trou du cul du monde, mais il me faut internet. (Je te renvoie au paragraphe sur le matérialisme et l’idéalisme, et ma tentative de concilier les deux – c’est un échec total. Bon.)
Il y a deux réseaux que j’utilise quotidiennement : Instagram que j’adore, parce que je l’utilise comme messagerie instantanée avec plein de gens. Et le dernier discord de la fin du monde, ma 2e maison. Je ne remercierai jamais assez Baroona et Tigger Lilly pour ce qu’ils ont créé et toutes les personnes présentes qui maintiennent cette bulle hors du tumulte extérieur et où règne la bonne humeur.<br /><br /><br /><i>
28. As-tu des projets d’écriture de fiction, ou est-ce que tu en as eu par le passé ?</i><br /><br />Non. Je n’ai pas les bases, la technique, le talent, ni l’envie et encore moins le temps de travailler tout ça. Et il y a suffisamment de gens qui se mettent à écrire et qui publient, en plus, je ne vais pas en rajouter. En revanche, je veux bien corriger les écrits des autres :D<br /><br /><br /><i>
29. Sans y répondre, quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?</i><br /><br />Quels sont blogs qui t’inspirent le plus et qui te font le plus découvrir de titres ?<br /><br /><br /><i>
30. Une dernière chose à dire au lectorat en délire ?</i><br /><br />Hum, tu sais, je pense que le lectorat en délire est parti depuis longtemps au bar, assommé par mes blablas sans fin ^^
Je te remercie beaucoup pour cette interview.
Longue vie à la blogosphère SFFF :)</div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-34877994203842266592024-02-13T10:15:00.292+01:002024-02-13T10:15:00.134+01:00Les Sentiers de Recouvrance - Emilie Querbalec<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBlDqm56SBKSbZtFeNXWoH_bCxa2SjJ9l94kTsL5G-WTLxoyIyKlJQR9zaVwDhrHTcC7ON95j8_QPxyqIGNI9yAopvRwKZ6DNhO48_CTq2RWi4B1dleuqMYubskLDo_fW5RUOg8diYGhqUX-mJBpiM_n2sWxvftEhKYDhVfVaH2TAktlxcHn8N9IaRcCI/s500/Les%20Sentiers%20de%20Recouvrance%20Emilie%20Querbalec.webp" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="342" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBlDqm56SBKSbZtFeNXWoH_bCxa2SjJ9l94kTsL5G-WTLxoyIyKlJQR9zaVwDhrHTcC7ON95j8_QPxyqIGNI9yAopvRwKZ6DNhO48_CTq2RWi4B1dleuqMYubskLDo_fW5RUOg8diYGhqUX-mJBpiM_n2sWxvftEhKYDhVfVaH2TAktlxcHn8N9IaRcCI/w219-h320/Les%20Sentiers%20de%20Recouvrance%20Emilie%20Querbalec.webp" width="219" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">J'ai déjà parlé plusieurs fois ici d'<a href="https://www.anudar.fr/search/label/Emilie%20Querbalec">Emilie Querbalec</a>. Elle nous revient cette année avec <i>Les Sentiers de Recouvrance</i>, roman qui m'a été offert par son éditeur pour lecture et chronique...</div><blockquote><div style="text-align: justify;">Résumé :<span style="text-align: left;"> </span></div></blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;">Europe de l'Ouest, année 2035. Le réchauffement climatique frappe fort, avec ses conséquences plus ou moins dramatiques - de la disparition de la neige aux pénuries d'eau en passant par les mégafeux... Le monde s'adapte pourtant, et l'humanité continue à prendre soin d'elle-même autant que faire se peut. Anastasia grandit en Espagne et, suite au décès de son père dans un accident de montagne, part sur les routes vers la Bretagne où subsiste une partie de sa famille. Ayden quant à lui s'échappe aussi, après s'être livré à un jeu dangereux et découvert qu'il fait peur à sa propre famille. Existe-t-il une place pour deux adolescents d'une quinzaine d'années abîmés par la vie dans cette Europe en pleine transition écologique ?</div></blockquote><div style="text-align: justify;">Emilie Querbalec aime les questions de communication, la chose est connue de tous ceux qui ont pris la peine de lire ses deux romans précédents (chroniqués <a href="https://www.anudar.fr/2021/02/quitter-les-monts-dautomne.html">ici</a> et <a href="https://www.anudar.fr/2022/12/les-chants-de-nuying-emilie-querbalec.html">là</a>). Pour les lecteurs qui sont dans cette situation comme moi, il n'y a aucune surprise à découvrir qu'à nouveau la communication se trouve au centre de l'argumentation des <i>Sentiers de Recouvrance</i>. Là où on dirait de certains auteurs qu'ils ne se renouvellent pas, force est d'avoir à signaler qu'Emilie Querbalec en ce qui la concerne parvient à trouver de nouvelles dimensions à explorer.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">La communication intervient ici dans un premier lieu entre systèmes, qu'ils soient écologiques ou économiques, et ceci par l'intermédiaire des activités humaines. Dans ce futur assez proche pour nous être familier, les désordres du monde sont les mêmes que ceux que nous commençons à connaître. Peut-être sont-ils accentués - les mégafeux y sont un risque majeur jusqu'en France - ou au contraire devenus assez communs pour qu'on les taise - ainsi, l'horizon des protagonistes semble s'être comme resserré par rapport au nôtre, épuisement des ressources fossiles oblige. Le système Terre lui-même communique ses humeurs : il lui faudra du temps pour éliminer l'excès d'énergie calorique accumulé par les précédentes générations humaines si imprudentes et les orages terrifiants se multiplient... mais pour autant, la dynamique à l'échelle du temps long - de la croissance des végétaux à l'évolution des climats - n'est pas devenue obsolète. La transition que l'on dit écologique tient lieu d'épine dorsale aux flux de communication : voici que l'on relocalise - aussi bien l'habitat que les activités économiques - et que l'on exploite à nouveau l'énergie motrice du vent - puisque la marine à voile semble au bord d'un second âge d'or. Ainsi, les systèmes humains s'adaptent aux changements impossibles à maîtriser... ou bien continuent, par petites touches, à rendre l'environnement plus habitable selon des modalités affinées depuis le Néolithique et la révolution agricole.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Mais la communication intervient aussi entre individus, et c'est là qu'elle s'avère le plus souvent défaillante : les membres d'une même famille eux-mêmes, parfois, s'avèrent incapables de communiquer - ce qui conduit aux drames, bien entendu... Guérir des maux de la communication peut donc nécessiter certains artifices : la libération par le jeu théâtral (passé volontiers à la moulinette d'une forme de technologie, on y reviendra) comme la simple vie en collectivité, dont les tâches (qu'elles soient agricoles ou récréatives) requièrent d'établir le contact entre protagonistes. C'est dans cette dimension que se trouve l'axe de force du texte : Anastasia et Ayden sont appelés à se croiser tôt ou tard, ici ou ailleurs ; ce que l'un n'a pas, l'autre peut y pourvoir ; et dans le puzzle sans cesse en évolution de la Recouvrance ils sont de toute évidence des pièces voisines pour ne pas dire complémentaires. Il est donc un peu étonnant de constater que cette dimension - la communication interindividuelle - s'avère aussi la plus faible du roman : on ne gâchera rien de la lecture en révélant que ses deux personnages capitaux ne partagent pas qu'un passé douloureux mais surtout un avenir meilleur car très ouvert, et que cet objectif de l'auteure est deviné assez tôt pour que le déroulé de la conclusion en soit attendu (et de ce fait soit aussi long à venir, d'un point de vue subjectif).</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Là où toutefois <i>Les Sentiers de Recouvrance</i> touche au meilleur, c'est lorsque la communication en vient à être envisagée au niveau intérieur. Eh oui : chacun de nous est tôt ou tard seul dans son crâne - et les décisions que nous prenons sont parfois le résultat d'un véritable consensus intérieur, qui nécessite au fond de balancer les éléments à sa disposition et de chercher à définir les conséquences de telle ou telle option. La <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_l%27esprit">théorie de l'esprit</a> est un sujet de ce texte, puisque ses protagonistes ont besoin de comprendre ce qu'il se passe au juste en eux. Or les plaies et bosses psychiques rendent l'interprétation parfois difficile, et nécessitent un travail de réparation préalable, par accumulation d'expériences plus positives. Comment y parvenir alors que le monde a changé ? Alors que certains passés sont si abîmés que les dommages ont débordé de la sphère intérieure pour se faire parfois physiques ? C'est cela, le véritable enjeu de la Recouvrance : apprendre à regarder ce que l'on est devenu, pour comprendre comment choisir la réparation applicable... Quitte à ce que, parmi les expériences réparatrices en question, figure l'exploration de son propre psychisme par l'intermédiaire de substances psychotropes. Après tout, le rêve n'est-il pas un théâtre de soi-même ?</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Jouant avec finesse sur chacune de ses trois dimensions, <i>Les Sentiers de Recouvrance</i> nous dit qu'il faudra guérir en même temps le monde et l'être humain si l'on veut les réconcilier. C'est à nouveau un texte pensé avec soin qu'Emilie Querbalec nous livre ici, dont la durée fictionnelle assez courte lui permet de s'épargner les défauts qui entachaient <i>Les chants de Nüying</i>. Le subtexte relationnel entre les deux personnages centraux pourra ennuyer, bien sûr - mais il y a quand même bien plus dans ce texte qu'il n'y en aurait dans une version cli-fi de <i>Quand Harry rencontre Sally</i> !</div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-87547826320982273492024-02-11T09:16:00.001+01:002024-02-11T09:16:55.196+01:00Anniversaire du blog : 14 ans<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEio-iOAD7wAtZzjlFit-UCP8McxGVOgsgfE1nALewbvUQfqIZHkRPHKcmKQaORWNP9Agw1dkkKE-OQPZDYNpAf1b8QtGIeq5UtAjA9AKDce_XIBch5VphX5uQQey7O-P7Zm8IWrjJoc9VJ4LQczmzRlT7Y4K4mggc6fbLSjXzVmmeANIwgT7ivKf_yRLC8/s2016/Blog%2014%20ans%20Anudar%20Biblioth%C3%A8que.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Le nombre 14 dessiné avec des bougies d'anniversaire." border="0" data-original-height="1512" data-original-width="2016" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEio-iOAD7wAtZzjlFit-UCP8McxGVOgsgfE1nALewbvUQfqIZHkRPHKcmKQaORWNP9Agw1dkkKE-OQPZDYNpAf1b8QtGIeq5UtAjA9AKDce_XIBch5VphX5uQQey7O-P7Zm8IWrjJoc9VJ4LQczmzRlT7Y4K4mggc6fbLSjXzVmmeANIwgT7ivKf_yRLC8/w400-h300/Blog%2014%20ans%20Anudar%20Biblioth%C3%A8que.jpeg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Une allégorie de gâteau d'anniversaire, à nouveau.</td></tr></tbody></table><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Pour le plaisir de filer la métaphore de l'adolescence en ce onze février, ainsi que pour établir un lien avec certaines publications annuelles précédentes, je vais constater que ce blog est devenu un adolescent très moyen - ou en tout cas, ce à quoi on imagine volontiers que ressemblent les adolescents très moyens... Car il semble bien qu'il soit devenu paresseux ces derniers temps. Son implication dans un nouveau projet - <i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Les%20blogueurs%20parlent%20aux%20blogueurs">Les blogueurs parlent aux blogueurs</a></i> - n'explique rien de cet état des choses, bien entendu. Si les lectures continuent, c'est bel et bien au moment du passage au compte-rendu que le bât blesse, comme en témoignent <i>Les Sentiers de Recouvrance</i> d'<a href="https://www.anudar.fr/search/label/Emilie%20Querbalec">Emilie Querbalec</a> dont la chronique végète encore dans ma tête depuis bientôt deux semaines... Mais cela viendra.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Cet article est le 1635ème du blog et, selon son tableau interne de statistiques, le nombre de vues toutes périodes confondues serait de 1,79 millions. Avec un peu plus de 4000 commentaires publiés, en revanche, les échanges avec le public restent à niveau décevant même si constant - on retrouve d'ailleurs souvent les mêmes noms, qui se reconnaîtront et que je salue à chaque fois avec plaisir !</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">N'ayant pas d'objectif bien défini pour la quinzième année du blog, laquelle commence aujourd'hui, ne reste plus pour conclure qu'à vous souhaiter de bonnes lectures - sur ce blog mais aussi et surtout chez vous car après tout, la lecture est l'argument principal de nos échanges ici ou ailleurs...</div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com13tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-80030394984820145812024-02-03T11:09:00.001+01:002024-02-03T11:09:00.133+01:00Unity - Elly Bangs<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTPjkwjdh_BdD-Fbc9i0Ivxd0QynScbfEaZQWSSdRfFbBvriClbpoP1behut8H2oAen_sDS9k2D051bxe5_8ycqc6RbZYPXboJzBAL1cicPJ6bXl_tQ950yiQGhDvPQYEn0pltemAGsXgUNxDoTooPNGBwZ1EcSCexNzXWd5WXS40-p8uJ0ESgM4wC/s500/Unity%20Elly%20Bangs.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="342" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTPjkwjdh_BdD-Fbc9i0Ivxd0QynScbfEaZQWSSdRfFbBvriClbpoP1behut8H2oAen_sDS9k2D051bxe5_8ycqc6RbZYPXboJzBAL1cicPJ6bXl_tQ950yiQGhDvPQYEn0pltemAGsXgUNxDoTooPNGBwZ1EcSCexNzXWd5WXS40-p8uJ0ESgM4wC/s320/Unity%20Elly%20Bangs.webp" width="219" /></a></div><span style="text-align: justify;"><div style="text-align: justify;">J'ai lu ce roman pour le compte de la revue <i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Bifrost">Bifrost</a></i>. Il est signé <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Elly Bangs">Elly Bangs</a>. Comme à l'accoutumée, je n'en produis ici dans un premier temps qu'un résumé : le reste reviendra sur mon blog depuis la revue dans un an...</div><blockquote><div style="text-align: justify;">Résumé : </div></blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;">Le monde va mal, et l'humanité plus encore. Si dans les aquapoles du Pacifique il est encore possible de mener un semblant de vie normale - au prix d'une servitude atroce aux mains des gangsters qui détiennent le pouvoir politique - elle reste précaire, menacée par la pression de l'eau et l'apocalypse du Gris toujours imminente... L'assassinat de l'impératrice d'Epak déclenche la séquence fatale : à la faveur des troubles qui accompagnent la prise de pouvoir de son successeur, une certaine Danaë parvient à s'évader en compagnie d'un artiste et d'un mercenaire prêt à la protéger pour un dangereux road-trip à travers le néo-désert. Elle cherche à gagner un point mystérieux de l'ancien Etat d'Arizona. Qu'y trouvera-t-elle ? Détiendrait-elle un secret à même de sauver une humanité plus que jamais menacée ? Mais surtout... quelles autres forces que les sbires de l'empereur d'Epak sont à ses trousses ?</div></blockquote></span><div style="text-align: justify;">Les imaginaires <a href="https://www.anudar.fr/search/label/post-apocalyptique">post-apocalyptiques</a> ont de nos jours la cote et le décor de <i>Unity</i> rattache bel et bien ce roman à ce fonds sans doute bien trop riche. Milieu du XXIIème siècle, demain. La Terre est devenue bien peu habitable, à force de réchauffement climatique et de guerres nucléaires ou biologiques. Pourtant la civilisation se maintient, non plus tenue à bout de bras par les ultimes héritiers des Etats-nations mais par des formes de coopération – dont le commerce et la culture – et au fond par les forces conjuguées de l’habitude et du désespoir. Le pire est à venir, bien sûr, sous la forme d’un conflit nanotechnologique imminent promettant son ultime transformation à la planète à travers le scénario de la gelée grise nommée ici "le Gris" : une issue cauchemardesque mais vraisemblable, puisque les derniers acteurs d’envergure étatique sont engagés dans une guerre de moins en moins froide. En 1962, les acteurs de la crise de Cuba voyaient leur rationalité soutenue par leurs incertitudes : en 2159 et selon Elly Bangs, la succession des catastrophes vient faire de la raison un ennemi de la survie du plus grand nombre puisque l’expérience montre que l’apocalypse a déjà eu lieu et qu’il est possible d’en tirer parti : alors, pourquoi la redouter ?</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Indissociable de ce thème post-apocalyptique – puisqu’ils sont proclamés en même temps dès la deuxième page de texte – est celui de la <a href="https://www.anudar.fr/search/label/post-humanité">post-humanité</a>, qui semble définir au fond beaucoup mieux <i>Unity</i> que son compagnon. Dans ce futur de cauchemar, l’espèce humaine continue à s’interroger quant à sa nature et à la relation toujours plus poussée qu’elle entretient avec ses outils. Si les aquapoles ne sont que des variations sur le thème de l’habitat humain – enclore un espace afin d’en maîtriser au mieux l’environnement – la citation des implants cybernétiques se révèle plus audacieuse puisqu’elle permet aux individus de s’interfacer avec un Internet amélioré, ou d’augmenter leurs performances par exemple au tir. Bien qu’au bord de l’extinction, l’humanité ne renonce par conséquent pas à envisager sa propre évolution – et elle le fait d’autant moins que certains de ses représentants vont bien plus loin que d’autres sur ce chemin sans fin. L’unité à laquelle fait référence le titre est en réalité celle d’un individu multiple, dont la nature est affirmée dès les premières pages, qui à la faveur d’une percée scientifique devient capable d’hybrider ses souvenirs et sa conscience avec ceux des autres. Elly Bangs ne tombe toutefois pas dans le piège qui consisterait à faire de cette étonnante idée une panacée : réécrire la mémoire des gens a plusieurs implications possibles, et il en est certaines qui sont horrifiantes par leur stérilité – ce qui oppose au personnage de Danaë au moins deux ennemis terrifiants.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">L’espèce humaine ordinaire ayant failli dans sa gestion du monde, il devient peu à peu évident au lecteur que la solution – s’il en est une – viendra des personnages qui assument et comprennent leur propre post-humanité. La leçon pourrait se résumer par les simplistes <i>l’union fait la force</i> et <i>tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir</i> – et pourtant, elle reste belle et convaincante car assez originale en SF contemporaine. Elly Bangs signe donc ici un roman de SF important et d’une belle ambition : bravo !</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div><span style="font-size: x-small;">Ne manquez pas les avis de : <a href="https://www.quoideneufsurmapile.com/2022/09/unity-elly-bangs.html">Gromovar</a>, ...</span></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-11974645535113732942024-02-01T17:08:00.010+01:002024-02-01T17:08:00.154+01:00La vidéo SF du mois - Février 2024Pour cette édition de ma rubrique mensuelle, j'ai choisi <i>The Ship</i> : un court-métrage sans paroles touchant sans nul doute au <a href="https://www.anudar.fr/search/label/planet-opera">planet-opera</a>...<div><br /></div><div style="text-align: center;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/69_4hI6s9YU?si=z4e4ny06lgQxAc3X" title="YouTube video player" width="560"></iframe></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-13747943486997227742024-01-31T15:42:00.000+01:002024-01-31T15:42:00.135+01:00Le nez-boussole d'Ulfänt Banderōz - Dan Simmons<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGRJjUcXnmQUee3RdboBUO_qI10Su-K_yQUIe-WdTlArp_ONtcLVGXuzxQrMWGxH9eKbciULFbZRubYDeAv5EKhgLA_ic0Ssuo3ieLuYvQJ7VU2l7rOy-SRs6unK1lb60UlcllEOk747NXU2rnEQPmIDCFbZu40oJeDpqAFc4uR5m5JZ3bHOV-HJpX/s500/Le%20nez-boussole%20d'Ulfant%20Banderoz.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="325" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGRJjUcXnmQUee3RdboBUO_qI10Su-K_yQUIe-WdTlArp_ONtcLVGXuzxQrMWGxH9eKbciULFbZRubYDeAv5EKhgLA_ic0Ssuo3ieLuYvQJ7VU2l7rOy-SRs6unK1lb60UlcllEOk747NXU2rnEQPmIDCFbZu40oJeDpqAFc4uR5m5JZ3bHOV-HJpX/s320/Le%20nez-boussole%20d'Ulfant%20Banderoz.webp" width="208" /></a></div><div style="text-align: justify;">J'ai lu cette novella au titre énigmatique pour le compte de la revue <i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Bifrost">Bifrost</a></i>. Elle est signée <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Dan Simmons">Dan Simmons</a>. Le moment est venu pour la chronique de faire son apparition sur mon blog...</div><blockquote><div style="text-align: justify;">Résumé :<span style="text-align: left;"> </span></div></blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;">La Terre se meurt et tout le monde en a conscience, d'une façon ou d'une autre : la populace en accuse les magiciens qu'elle recherche pour les éliminer ! Shrue le diaboliste est l'un des plus talentueux d'entre eux : il se cache dans un recoin difficile d'accès de la planète, protégé par un démon qu'il a contraint à son service. Pourtant, lorsqu'il apprend la mort d'Ulfänt Banderōz, il sait qu'il va devoir s'extirper de sa retraite... Car cet homme, peut-être le plus vieux magicien de la Terre mourante, était à la tête d'un trésor de savoir sur lequel Shrue se doit de mettre la main. Mais comment contourner les défenses magiques d'un praticien dont le talent surpassait tous les siens ? Et surtout... comment échapper à la convoitise de ceux qui ont la même ambition que lui ?</div></blockquote><div style="text-align: justify;">Ce livre s’ouvre par une préface de <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Dan%20Simmons">Simmons</a> lui-même, où il révèle rien de moins que sa source d’inspiration pour cet assez court roman : le cycle de <i>La Terre mourante</i> signé <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Jack%20Vance">Jack Vance</a>, dont il explicite par ailleurs les circonstances de la découverte qu’il en fit étant adolescent. C’est la raison pour laquelle <i>Le nez-boussole d'Ulfänt Banderōz</i> se qualifie comme pastiche, à savoir, une imitation assumée d’un texte plus ancien. Le lecteur de Vance et connaisseur du cycle en question devrait prendre du plaisir à participer au voyage en nostalgie que s’offre Simmons ; pour d’autres, il sera possible dès les premières pages de se sentir comme dans l’<i><a href="https://www.anudar.fr/2014/08/yragael.html">Yragaël</a></i> de <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Druillet">Druillet</a>-<a href="https://www.anudar.fr/search/label/Michel%20Demuth">Demuth</a>.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Le décor n’est autre que cette Terre mourante célébrée par Vance : moins qu’une expression, c’est bien le nom de la planète dans ce futur si lointain que son Soleil est devenu rouge et enflé ; elle est encore la demeure d’un certain nombre d’êtres humains bien que pour certains passés à la moulinette de l’évolution ou des manipulations génétiques, mais elle abrite aussi des entités d’ordre supérieur et surtout des ruines qui témoignent d’un passé brillant ainsi que désormais obscur. Si cette Terre est dite mourante, ce n’est pas tant parce qu’elle est ancienne – d’ailleurs, bon nombre de ses habitants semblent avoir plus ou moins vaincu la mort – mais parce qu’elle a tout vu et tout enduré. Voyager à sa surface, c’est observer les restes incompréhensibles d’une gloire vieille de centaines de millions d’années, ce qui en fait une vanité à taille planétaire ! S’y trouve, quelque part, une bibliothèque du savoir magique rassemblée par un certain Ulfänt Banderōz et dont le contrôle excite les convoitises – parce que, peut-être et entre autres choses, il s’y trouverait une façon de ralentir la mort de la Terre.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On sait que Dan Simmons a eu par ailleurs l’occasion de s’intéresser aux questions liées au temps et à son passage : ce n’est donc pas inattendu de le voir jouer à son propre jeu sur ce terrain qui n’est pas le sien. Si les personnages qu’il fait voyager sur la Terre mourante sont dignes dans leur apparence et leurs caractères des pages de Vance – à tel point que l’on pourrait par moments se croire quelque part sur <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Cycle%20de%20Tscha%C3%AF">Tschaï</a> – leur comportement et leurs calculs, quand à eux, relèvent bel et bien de l’écriture de Simmons. Ainsi le diaboliste Shrue – qui tient le rôle principal et dirige en fait la quête pour la bibliothèque d’Ulfänt Banderōz – est un personnage haut en couleur, antipathique et sympathique à la fois comme seuls savent l’être certains personnages de Simmons. Il est difficile de ne pas penser ici aux voyages d’envergure interstellaire qui caractérisent <i>Les Cantos d’Hyperion</i>, ni au thème de la mort de la Terre qui en constitue l’un des arguments… Le rôle de la préface déjà évoquée s’avère donc multiple : on finit par comprendre au fond que <i>Le nez-boussole d'Ulfänt Banderōz</i> apporte une précieuse et singulière clé d’interprétation de l’œuvre majeure de Simmons, rien de moins.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Il est en tout cas certain que l’auteur s’est fait plaisir à revisiter à sa façon les souvenirs de ses premières excursions littéraires en Imaginaire : que le lecteur se réjouisse, car le voyage en est d’autant plus beau et passionnant !</div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-53565821424264747262024-01-27T08:13:00.000+01:002024-01-27T08:13:00.149+01:00Les blogueurs parlent aux blogueurs : Vert<div style="text-align: justify;"><i>Au début des années 2010, l'excellent <a href="https://www.quoideneufsurmapile.com/">Gromovar</a> avait pris une initiative chaleureuse et passionnante : il s'agissait d'interviewer les blogueurs de ce qui était déjà le Planète-SF, réalisant ainsi une oeuvre de connaissance de la <a href="http://planete-sf.com/">blogoSFFFère</a>.</i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>En ce début des années 2020, cette communauté a changé : des anciens sont partis, d'autres sont toujours là, et des nouveaux sont arrivés. Le moment, d'après moi, est revenu de faire le point et de nous interroger en tant que blogoSFFFère sur nos aspirations et nos liens communs. Avec la permission de Gromovar, inventeur du concept, je reprends par conséquent la rubrique </i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Les%20blogueurs%20parlent%20aux%20blogueurs">Les blogueurs parlent aux blogueurs</a><i> !</i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>Et aujourd'hui, c'est au tour de <a href="https://nevertwhere.blogspot.com/">Vert</a> de nous parler d’elle...</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhz83cFJKQvgov1Qspf-zoZgUSfGIoAjdSL8UyqauXuUvax5v2NesESKAqtm8n2JfkYNV0FuS43kkZZGnm8Ph8_JMRqZrV33grDa-MoPRnPNyCOUk_cRCmCqk_MG-2uRFU8iUJAPDRVm1hkVQf_H0xqCE4-shbGSbJg13RP1nMEfz5qVmvTjD8rpQ5M7VA/s560/Avatar%20Vert.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="560" data-original-width="560" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhz83cFJKQvgov1Qspf-zoZgUSfGIoAjdSL8UyqauXuUvax5v2NesESKAqtm8n2JfkYNV0FuS43kkZZGnm8Ph8_JMRqZrV33grDa-MoPRnPNyCOUk_cRCmCqk_MG-2uRFU8iUJAPDRVm1hkVQf_H0xqCE4-shbGSbJg13RP1nMEfz5qVmvTjD8rpQ5M7VA/s320/Avatar%20Vert.jpg" width="320" /></a></div><br /><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 1. Bonjour, peux-tu te présenter en deux mots (tu peux être aussi brève que tu veux… jusqu’au néant)</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Vert, blogueuse.
(tu as dit deux mots !). Mon blog s’appelle Nevertwhere (en référence au roman Neverwhere de Neil Gaiman) et j’y parle de mes lectures mais aussi des séries et des films que je regarde.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 2. Pourquoi avoir créé un blog ? Est-ce le premier ? Le seul ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Quand j’ai commencé en 2005, c’était un peu pour suivre la mode (oui les blogs ont un jour été à la mode, c’est fou !). J’y racontais ma vie, les lectures, les films que j’allais voir. Petit à petit les livres ont pris une place proéminente. Comme la plateforme où j’étais (MSN Spaces, qui se rappelle de MSN Spaces ?) était très limitée dans ses fonctionnalités, j’ai migré sur Blogger et j’y suis toujours, depuis 2008. Je ne désespère pas de migrer sur Wordpress un jour, quand j’aurais le temps.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 3. Combien de temps y consacres-tu ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Quelques heures par semaine je dirais. Il y la prise de notes (j’écris généralement une bafouille vite fait sur Evernote pour ne pas oublier dès que j’ai fini un livre), la rédaction des articles à proprement parler, la mise en page, le relais sur les réseaux sociaux quand les articles sont publiés, les réponses aux commentaires… et la fréquentation des autres blogs où j’essaye de passer commenter avec plus ou moins d’assiduité (pour moi ça fait partie du « job »).</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 4. Blogues-tu tout ce que tu lis ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Oui. Cependant je ne fais pas un article pour chaque livre, des fois je me contente d’une brève dans mon bilan mensuel. Ça me permet de garder une trace de tout ce que je lis sans forcément écrire des tartines à chaque fois.
Il y a une seule catégorie de livres que je ne chronique pas : les livres que je lis à mes enfants. J’aimerais bien en parler mais je n’ai encore trouvé ni le temps ni le format approprié pour le faire.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 5. As-tu déjà lu certains livres simplement parce que tu te disais que ça pourrait faire un article intéressant pour ton blog ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Non, en général je choisis mes lectures parce qu’elles m’intéressent et je pense rarement à la rédaction de l’article de blog avant de les avoir finies.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 6. Lis-tu en VO ? Si oui, en quelles langues ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">En français oui :p. Et en anglais ponctuellement.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 7. Blogues-tu avec ou sans roleplay ? Si c’est le cas, que représente ce roleplay pour toi ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je ne fais pas de roleplay.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 8. Depuis combien de temps lis-tu de la SFFF ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Pratiquement depuis que je sais lire si on prend en compte les contes de fées. Ceci dit je pense que j’ai vraiment pris la direction de la SFFF au collège avec les <i>Chair de poule</i>, les <i>Animorphs</i>. Ensuite j’ai découvert <i>Le Seigneur des Anneaux</i> et j’ai enchainé sur toute la hype <i>Harry Potter</i> / <i>À la croisée des mondes</i> / etc. et je ne suis jamais vraiment ressortie du rayon SFFF (je me rappelle notamment avoir pillé le rayon de la bibliothèque municipale au lycée).</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 9. A quel rythme lis-tu ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je lis une cinquantaine de livres par an, ce qui fait un livre par semaine avec de grandes disparités. Il m’arrive souvent d’avoir plusieurs lectures en parallèle (par exemple un livre audio et un livre papier) et de les traîner sur un mois.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 10. Que trouves-tu dans nos littératures de genre ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’aime bien l’équilibre divertissement/réflexion. Y’a un aspect évasion/émerveillement qui me plait beaucoup, et j’aime aussi tout le travail d’analyse et de réflexion. C’est un peu comme prendre de la distance (dans le temps et dans l’espace) pour avoir une meilleure vue d’ensemble.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 11. Partages-tu cette passion avec ton entourage ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Avec quelques membres de ma famille et des ami·e·s (ceci dit la plupart des ami·e·s en question, je les connais via des blogs/forums/réseaux sociaux).</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 12. Quelle a été ta première lecture SFFF ? Te souviens-tu de l’occasion qui t’a amené à cette lecture ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Il y a quelques années j’ai découvert que je possédais un <i>J’aime lire</i> écrit par Jean-Marc Ligny (ça s’appelle <i>L’enfant bleu</i> et ça raconte l’histoire d’un enfant bleu tombé du ciel en pleine préhistoire).
Sinon j’aurais du mal à identifier quel a été ma première lecture SFFF.
Il y avait quelques livres présents dans la bibliothèque familiale comme les Roald Dahl (gros coup de cœur en primaire pour <i>Sacrées sorcières</i>) et un roman de SF français intitulé <i>Un trou dans le grillage</i> de François Sautereau.
<i>Des fleurs pour Algernon</i> qu’on m’a offert à la fin du collège. J’ai aussi découvert pas mal de choses par Je Bouquine qui proposait souvent des romans de SF (notamment l’excellent <i>L’enfant qui venait de l’espace</i> de Robert Escarpit qui s’amuse beaucoup avec Asimov) mais aussi des adaptations en BD de certains classiques. C’est comme ça que j’en suis venue à lire <i>Les Robots</i> et les <i>Chroniques martiennes</i>.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 13. Peux-tu nous décrire un (ou plus) grand souvenir de SFFF ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Les belles années du Cercle d’Atuan, un forum dédié à des lectures communes en SFFF. C’était des beaux moments d’échange et de partage, j’ai découvert de chouettes textes et j’ai fait connaissance avec plein de personnes (que je continue à fréquenter). C’est le moment où je suis passée de la lecture comme plaisir solitaire à la lecture comme source d’échange et de partage. Ensuite j’ai découvert les festivals (en commençant par les Rencontres de l’imaginaire à Sèvres) et je suis rentrée petit à petit dans ce monde de la SFFF que je suis ravie de fréquenter depuis toutes ces années.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 14. Quel est le livre qui t’a le plus marqué récemment ? (Répondre sans réfléchir)</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Rossignol de Audrey Pleynet, je l’avais déjà trouvé intéressant à la lecture et en écoutant l’autrice en conférence aux Utopiales je me suis dit que j’avais même raté quelques clés de lecture et qu’il faudrait que j’y revienne un jour. Et puis c’est un texte très complet : bel univers, réflexions très pertinentes et aussi de l’émotion, y’en a pour tous les goûts.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 15. Vers quelle étiquette SF, F, ou F, va ta préférence ? Et pourquoi ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je suis plutôt SF en ce moment mais en vrai je lis de tout, y compris des textes qui ne correspondent à aucune étiquette. Je ne choisis pas mes lectures en fonction de leur genre (enfin plus précisément je ne vais pas rejeter un texte au motif que c’est un genre que je n’apprécie pas).</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 16. Comment ont évolué tes goûts entre tes débuts en SFFF et aujourd’hui ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’ai été très fantasy à une époque et puis j’ai eu l’impression d’avoir fait le tour du genre (ou en tout cas ce qui était publié ne m’intéressait plus). Je penche plus vers la SF maintenant, sans doute aussi pour une question de format : je préfère de loin le format court (nouvelles, histoires en un seul volume) aux cycles.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 17. Quels sont tes auteurs préférés ? Pourquoi ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Neil Gaiman j’adore son travail sur les mythes, les contes, la façon dont il se les réapproprie (son comics <i>Sandman</i> est un chef d’œuvre) et sa manière de raconter.
Ursula K. Le Guin c’est une des autrices qui m’a le plus marquée ces quinze dernières années, pour ses idées, pour son écriture et pour la richesse de son œuvre. J’adore sa manière d’utiliser des schémas classiques de la SFFF pour en faire quelque chose de différent, sa façon d’amener des réflexions très pertinentes, la richesse de son œuvre où les fictions et les essais se répondent entre eux. Je pourrais écrire des pages à son sujet mais j’ai déjà écrit un guide de lecture sur elle alors je ne vais pas recommencer.
Jo Walton c’est mon autrice coup de cœur actuelle, j’achète chacun de ses livres sans même savoir de quoi il va parler. J’aime bien sa SFFF qui est accessible, sa façon de mêler de l’intimiste à de la grande histoire. Sa plume me touche de façon assez systématique. Son dernier roman <i>Ou ce que vous voudrez</i> était vraiment un gros coup de cœur.
Ken Liu j’adore ses textes courts. Il y a eu <i>L’homme qui mit fin à l’histoire</i> qui a été une claque monumentale, et je suis aussi tombée amoureuse de ses nouvelles, y’a plein de concepts très bien exploités et y’a aussi une belle dimension humaine.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 18. Y a-t-il des livres que tu regrettes d’avoir lu (temps perdu) ? D’autres que tu aurais regretté de ne pas voir lus ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Non je ne regrette jamais mes lectures même si ça ne marche pas entre le livre et moi. J’aime bien tester de nouvelles choses, des fois on a de bonnes surprises, des fois non, c’est la vie.
Typiquement j’ai voulu essayer Becky Chambers parce que ça me semblait formidable et j’ai moyennement accroché. Ça m’a permis de comprendre l’enthousiasme à son sujet et aussi d’identifier pourquoi ce type de texte ne fonctionnait pas sur moi donc je n’ai pas perdu mon temps.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 19. Y a-t-il des auteurs dont tu lis tout (ou voudrais pouvoir tout lire) ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Oui complètement, quand j’aime beaucoup un auteur ou une autrice j’ai tendance à acquérir toute sa bibliographie. C’est comme ça que je me retrouve avec des étagères entières de livres de Gaiman, Le Guin et Tolkien (c’est vrai que je ne l’ai pas mentionné plus haut mais je suis assez fada avec ses écrits aussi).</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 20. Vas-tu voir les auteurs sur les salons ? Ramènes-tu des interviews, des photos, des dédicaces ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Oui cela m’arrive et je ramène ponctuellement des dédicaces (quand j’y pense). Sinon j’aime surtout en profiter pour parler avec la personne derrière le livre. Ceci dit je le fais de moins en moins, si je me fie à mes derniers passages aux Utopiales je passe de moins en moins de temps dans les files de dédicace et de plus en plus de temps au bar à papoter avec les copains-copines.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 21. Que penses-tu de l’œuvre de Bernard Werber ? Et de celle de Maxime Chattam ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je ne peux pas me prononcer sur Maxim Chattam que je n’ai jamais lu. J’ai lu quelques Bernard Werber, je n’ai pas accroché. Dans mon souvenir j’avais trouvé qu’il prenait beaucoup trop son lectorat par la main et qu’il réinventait beaucoup l’eau tiède, ce qui peut être assez énervant quand on lit beaucoup de SFFF.
Mais comme porte d’entrée pourquoi pas. Ça vaut aussi pour la romantasy ou toutes les dystopies en young adult, si ça permet de familiariser avec des schémas et des idées de SFFF c’est toujours ça de pris !</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 22. Tes fournisseurs : librairies, bouquinistes, Internet ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Un peu tout ça à la fois : des passages en librairie, des commandes aux éditeurs, un peu d’occasion et quelques emprunts en bibliothèque aussi.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 23. BD, comics, mangas, ou non ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je lis ponctuellement des BD et des comics. J’e profite pour lire parfois autre chose que de la SFFF d’ailleurs.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 24. Lis-tu aussi de la littérature « blanche » ? Si oui, qui aimes-tu particulièrement parmi les auteurs étiquetés « blanche » ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Cela m’arrive mais c’est généralement des textes apparentés à la SFFF qu’on retrouve dans des collections de littérature générale (je viens de finir <i>7</i> de Tristan Garcia et c’est complètement ça).
J’aimais bien les textes de Daniel Pennac à une époque, il a une façon d’écrire que j’aime beaucoup (ceci dit je l’ai connu avec la série <i>Kamo</i> et notamment un récit qui relève franchement du fantastique alors on en revient toujours à l’imaginaire).</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 25. Tentative de Weltanschauung : qu’aimes-tu comme musique ? Comme cinéma ? Quel est ton loisir favori ? Plutôt matérialiste ou idéaliste ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’écoute principalement des musiques de films et de séries. Celles des films et séries que je regarde. Qui sont généralement des œuvres de SFFF (mais pas toujours).
Côté loisirs, je n’ai pas énormément de temps pour moi (les joies d’avoir des enfants encore jeunes) donc à part la lecture et le blog, je joue un peu aux jeux vidéo, je regarde un épisode de série le soir et c’est à peu près tout en ce moment.
Et je pense être à la fois idéaliste et matérialiste, cela dépend des sujets !</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 26. As-tu une liseuse ? Quel est ton rapport à la lecture numérique ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Oui j’en ai une. Globalement je trouve la lecture numérique beaucoup plus confortable. L’objet est moins lourd, on peut le tenir d’une seule main, on peut jouer sur la taille des caractères. Mais je reconnais qu’on n’a pas le même plaisir à acheter/posséder un livre numérique. Alors je joue sur les deux tableaux.
Et maintenant je me suis mise à la lecture audio (bien pratique sur les trajets à pied ou en faisant le ménage), j’aime beaucoup. Cela change un peu le rapport à l’œuvre et j’en profite parfois pour lire des textes que je n’aurais pas lu autrement.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 27. Quel est ton rapport à Internet ? Connectée depuis longtemps ? Quel est ton rapport aux réseaux sociaux ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’ai connu les modems 28 k et l’époque où on ouvrait une page et on pouvait aller faire un petit tour avant d’arriver à voir les images. Bref je suis là depuis longtemps mais j’ai mis très longtemps à venir sur les réseaux sociaux (ça ne fait « que » 7 ans).
Je trouve que les réseaux sociaux sont de formidables outils pour trouver des informations et garder le contact avec les gens mais ils ont aussi leur côté obscur (la violence des échanges notamment). J’essaye d’en avoir un usage raisonné, même si ça ne marche pas toujours.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 28. As-tu des projets d’écriture de fiction, ou est-ce que tu en as eu par le passé ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’ai fait quelques tentatives dans le passé. En fouinant sur Internet il y a sûrement moyen de retrouver quelques-unes de mes fanfictions. Et puis je suis passée à autre chose. J’aime bien écrire mais j’ai du mal à m’investir au-delà de quelques heures dans un texte, c’est pour ça que j’aime bien bloguer.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 29. Sans y répondre, quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Tu ne m’as posé aucune question sur Doctor Who, quelle déception.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i> 30. Une dernière chose à dire au lectorat en délire ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Merci de m’avoir lue !</div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-91067172089743874332024-01-01T10:04:00.018+01:002024-01-01T10:04:00.143+01:00La vidéo SF du mois - Janvier 2024<div style="text-align: justify;">Pour cette édition de ma rubrique mensuelle, et en ce premier janvier, j'ai choisi <i>The Coldest Heart</i>.</div><div style="text-align: justify;"></div><blockquote><div style="text-align: justify;">Contexte : une ville cernée par la neige et le froid, dont la survie dépend des machines qu'un mystérieux Créateur construit dans le secret de son atelier... Quelle est la monstrueuse vérité qui se cache derrière ses créations robotiques ?</div><div style="text-align: justify;"></div></blockquote><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/T5K9NcUiGYI?si=8xsA5ns6i9NWqQYx" title="YouTube video player" width="560"></iframe></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-3194754646288146242023-12-31T11:04:00.000+01:002023-12-31T11:04:19.338+01:00La Grande Bibliothèque pose nue - 2023<div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFwLnmLMOEKBxjfkIaU9EsNqXJRiH3Ol1wmaySqnT4pI4_4mhBdr5cu29SI7_GsNsoiSE3_gCQzde8jStvloMKAmjLeiNjxq4Ve8RUK0MweaKvBQNBcxa5v-Ck4kbWipOs9z0FFNqxH-WLFjh1TgzUwZ8y3d0HdNH3G62su2Gc7nuiSt0i29cMJ6X8Lss/s4032/2023-12-31%2009.53.10.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="3024" data-original-width="4032" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFwLnmLMOEKBxjfkIaU9EsNqXJRiH3Ol1wmaySqnT4pI4_4mhBdr5cu29SI7_GsNsoiSE3_gCQzde8jStvloMKAmjLeiNjxq4Ve8RUK0MweaKvBQNBcxa5v-Ck4kbWipOs9z0FFNqxH-WLFjh1TgzUwZ8y3d0HdNH3G62su2Gc7nuiSt0i29cMJ6X8Lss/w640-h480/2023-12-31%2009.53.10.jpg" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Voici l'apparence je pense finale de l'étagère principale de la Grande Bibliothèque, celle par laquelle tout a commencé (ou presque)...<br /></td></tr></tbody></table><br /></div><div style="text-align: justify;">Le moment est revenu à nouveau de faire un bilan de l'année tout juste écoulée... selon <a href="https://www.anudar.fr/search/label/La%20Grande%20Biblioth%C3%A8que%20pose%20nue">les modalités</a> semble-t-il éprouvées depuis <a href="https://www.anudar.fr/2010/12/exclusif-la-grande-bibliotheque-pose.html">2010</a>. L'année dernière, j'évoquais mon projet de montrer un élément de bibliothèque nouveau dans ma chambre... mais j'ai opté en fin de compte pour ce retour à l'origine. Il y a eu plus de changements dans la structure des bibliothèques cette année que je l'avais envisagé il a un an : outre les améliorations antérieures, j'ai fait une modification significative à mon étagère principale (cherchez bien, quitte à comparer avec des photos des années précédentes...) et j'ai rajouté au grenier une petite étagère à BD.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Tout ceci a pour fonction d'accommoder une certaine inflation de la Grande Bibliothèque ces derniers mois : j'ai beaucoup acheté, en particulier des <a href="https://www.anudar.fr/search/label/BD">BD</a>/<a href="https://www.anudar.fr/search/label/manga">manga</a>, donc il faut ranger de façon convenable... ce qui prend de la place. Or celle-ci n'est pas disponible à l'infini : le temps des solutions créatives les plus évidentes est à présent révolu et si je peux "voir venir" pour un moment, à terme il faudra que j'exploite les sommets d'étagères - ce que je n'avais jusqu'ici pas fait pour les BD/manga, et que je viens de commencer en réalité pour amorcer la suite. J'ai donc acheté beaucoup, des livres aussi - en augmentant mes lectures numériques, donc la question de la place est ici beaucoup moins posée ; j'ai lu pas mal, même si j'ai assez peu chroniqué ces derniers temps. La flemme sans doute et les mauvaises habitudes prises lors des deux ans et demi qui ont précédé.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">En 2021, j'étais frappé par un ennui de santé plutôt sérieux sur lequel je ne m'étendrai pas - sinon pour dire qu'il n'y a rien de nouveau depuis le bilan 2022 : on continue le traitement (pas contraignant) et les adaptations au quotidien (un peu plus contraignantes, elles). Il se trouve que 2022 a été beaucoup plus généreuse pour moi que 2021 : au printemps, j'ai été admis au concours de l'Agrégation interne - un objectif professionnel que je pourchassais depuis quelques années. 2023 m'a quant à elle apporté la titularisation dans le corps des agrégés, soit donc la validation finale du concours. Compte-tenu des circonstances qui ont été les miennes en 2021 - certains savent et d'autres devinent peut-être - c'est donc une satisfaction à plusieurs dimensions. J'ai l'esprit libre désormais, je peux sans complexes consacrer un peu plus de temps intellectuel à mes lectures et à mes projets personnels. Cela prend plus de temps que j'aurais imaginé au départ... car il faut admettre que <i>maintenant, on peut s'y remettre</i>... mais cela viendra, je n'en doute pas. <a href="https://www.anudar.fr/2023/">2023</a> sur le blog, c'est donc 52 articles (75 en <a href="https://www.anudar.fr/2022/">2022</a>) : on n'est pas au plus bas (50 en <a href="https://www.anudar.fr/2021/">2021</a>, pour les raisons évoquées plus haut) mais ce n'est pas non plus très satisfaisant... Sur le front des statistiques, il semblerait que le blog ait reçu 131k visites (202k l'année dernière, 1,78M depuis le début) : encore une fois, il m'est impossible de garantir la validité de ces chiffres...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Comme à l'accoutumée je conclurai ce bilan par quelques mots à caractère plus personnel : des remerciements et des salutations à mes parents et à mon petit cousin Valentin (<i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Dune">Dune</a></i> part 2, cela se rapproche !), à Gipsy et Yann, aux amis du collectif <a href="http://forum.dune-sf.fr/index.php">Dune SF</a> et à ceux de l'agrégateur <a href="http://forum.planete-sf.com/index.php">Planète SF</a>, et d'une façon générale à tous ceux qui liront ces lignes. Que 2024 vous apporte les joies et le bonheur auxquels chacun de nous a droit !<br /></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-54985370304402421222023-12-27T16:16:00.042+01:002023-12-27T16:16:00.134+01:00Les blogueurs parlent aux blogueurs : l'ours inculte<div style="text-align: justify;"><i>Au début des années 2010, l'excellent <a href="https://www.quoideneufsurmapile.com/">Gromovar</a> avait pris une initiative chaleureuse et passionnante : il s'agissait d'interviewer les blogueurs de ce qui était déjà le Planète-SF, réalisant ainsi une oeuvre de connaissance de la <a href="http://planete-sf.com/">blogoSFFFère</a>.</i></div><div style="text-align: justify;"><i> </i></div><div style="text-align: justify;"><i>En ce début des années 2020, cette communauté a changé : des anciens sont partis, d'autres sont toujours là, et des nouveaux sont arrivés. Le moment, d'après moi, est revenu de faire le point et de nous interroger en tant que blogoSFFFère sur nos aspirations et nos liens communs. Avec la permission de Gromovar, inventeur du concept, je reprends par conséquent la rubrique </i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Les%20blogueurs%20parlent%20aux%20blogueurs">Les blogueurs parlent aux blogueurs</a><i> !</i></div><div style="text-align: justify;"><i> </i></div><div style="text-align: justify;"><i>Et aujourd'hui, c'est au tour de <a href="https://ours-inculte.fr/">l'ours inculte</a> de nous parler de lui...</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6su6kOgDVa-E2dYN0zHybfSVg3gzo5OYDIv456XeHLhhEvNHsyvxSo1rFd6WbwX2VPEQa5Ma3KQuYIzLwnLKN2XAfxtr5LCxpD78eqAzRsFtkhteCik9ezbLdk3waJ8yqhPuvZdvWIF_6BWYCpOCVGjuFi2B9OSJFBljfg9WF8mG_BqG6niQC_aOKbVQ/s1100/banniere-Finale-v2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="1100" height="232" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6su6kOgDVa-E2dYN0zHybfSVg3gzo5OYDIv456XeHLhhEvNHsyvxSo1rFd6WbwX2VPEQa5Ma3KQuYIzLwnLKN2XAfxtr5LCxpD78eqAzRsFtkhteCik9ezbLdk3waJ8yqhPuvZdvWIF_6BWYCpOCVGjuFi2B9OSJFBljfg9WF8mG_BqG6niQC_aOKbVQ/w640-h232/banniere-Finale-v2.jpg" width="640" /></a></div></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 1. Bonjour, peux-tu te présenter en deux mots (tu peux être aussi bref que tu veux… jusqu’au néant)</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Je suis l’ours inculte, blogueur littéraire qui aime bien la SFFF et la fantasy en particulier, depuis presque 10 ans.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 2. Pourquoi avoir créé un blog ? Est-ce le premier ? Le seul ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">J’avais l’habitude de partager mes avis sur des forums que je fréquentais, ou sur des sites communautaires type Babelio ou SensCritique, et à un moment j’ai eu une période de chômage à occuper et paf, j’ai eu l’idée de faire pareil, mais sur un site à moi.
J’avais déjà eu un blog sur over-blog mais il était plutôt pour le dessin, y’a 15-20 ans, époque où je faisais partie d’une association de dessinateur.ice.s amateur.ice.s à hanter des forums et des salons BD.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 3. Combien de temps y consacres-tu ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Difficile à dire, si tu comptes la lecture des bouquins là-dedans ça fait beaucoup. Mais juste pour l’écriture des articles, je dirais deux heures en moyenne pour une chronique, un article par semaine. Parfois ça va plus vite, parfois je galère un peu plus.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 4. Blogues-tu tout ce que tu lis ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">A peu près, oui, parfois j’abandonne une lecture donc je la chronique pas, mais je publie un récapitulatif de mes abandons en fin d’année pour faire le tour de ceux-là.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 5. As-tu déjà lu certains livres simplement parce que tu te disais que ça pourrait faire un article intéressant pour ton blog ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Non, je lis un livre parce que j’ai envie de le lire.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 6. Lis-tu en VO ? Si oui, en quelles langues ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Oui, je lis pas mal en anglais, où la fantasy est très vivante et où les éditeurs laissent pas tomber les trad au milieu des sagas TOUSSE TOUSSE.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 7. Blogues-tu avec ou sans roleplay ? Si c’est le cas, que représente ce roleplay pour toi ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">C’est quoi, bloguer avec roleplay ? Je sais pas. Je peux juste dire que contre toute attente, je suis pas vraiment un ours.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 8. Depuis combien de temps lis-tu de la SFFF ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Je crois que j’en ai toujours lu, donc à priori une bonne trentaine d’années.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 9. A quel rythme lis-tu ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Grosso modo je lis une cinquantaine de pages par jour, donc ça donne à peu près un livre par semaine en moyenne (ouais, la fantasy quoi).</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 10. Que trouves-tu dans nos littératures de genre ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">De l’aventure, des histoires qui me touchent, des personnages qui me font vibrer.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 11. Partages-tu cette passion avec ton entourage ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Mon épouse lit aussi de la SFFF mais pas tout à fait avec les mêmes goûts, même si je lui refile des lectures de temps en temps. Je lui sers surtout à faire du repérage, en fait !</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 12. Quelle a été ta première lecture SFFF ? Te souviens-tu de l’occasion qui t’a amené à cette lecture ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Je me souviens que ma prof de français de 6e-5e nous donnait des lectures très cools, et je sais pas lequel est arrivé en premier, mais on a lu <i>Le hobbit</i> et <i>Niourk</i> pour le cours de français et ça m’avait marqué.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 13. Peux-tu nous décrire un (ou plus) grand souvenir de SFFF ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">J’ai longtemps été lecteur de fantastique et d’horreur, avec évidemment beaucoup de Stephen King. Et <i>La tour sombre</i>, quel souvenir ! J’avais commencé la saga en étant adolescent, et bien sûr les trois derniers tomes n’existaient pas, donc j’ai lu et relu les tomes 1 à 4. Mais je me souviens quand il a sorti les tomes 5 à 7 c’était ma grosse hype personnelle. Cette saga a été un de mes plus gros vertiges d’imaginaire.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 14. Quel est le livre qui t’a le plus marqué récemment ? (Répondre sans réfléchir)</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">La trilogie <i>Tide Child</i> de RJ Barker, lue en VO et en audio, m’a transporté. C’est de la fantasy navale dans un univers très original où les navires sont fait avec les squelettes de grands dragons des mers, y’a tout un monde réinventé avec ses codes et ses valeurs, des personnages magnifiques, une belle aventure.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 15. Vers quelle étiquette SF, F, ou F, va ta préférence ? Et pourquoi ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Aujourd’hui c’est la fantasy, sans hésiter. J’y retrouve tout ce que j’aime, là où la SF avait tendance à souvent me perdre en se cherchant un rôle de commentaire du réel un peu trop appuyé pour mes goûts. Mais j’y reviens avec des space-opera récents qui retrouvent ce goût de l’aventure et de l’émerveillement.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 16. Comment ont évolué tes goûts entre tes débuts en SFFF et aujourd’hui ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Comme je disais plus haut, j’ai eu une grosse période horreur et fantastique dans mon adolescence et mon début de vie d’adulte, mais je crois que j’en ai un peu trop bouffé et parfois on tourne un peu en rond. J’ai plongé dans la fantasy au milieu des années 2000 notamment en fouillant la médiathèque de Hyères où j’habitais à l’époque, j’ai lu Robin Hobb, George R. R. Martin, Joe Abercrombie, David Gemmell, Scott Lynch, et c’est parti de là. Depuis je crois que je suis à peu près sur les mêmes goûts en général même si ma sensibilité à évolué.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 17. Quels sont tes auteurs préférés ? Pourquoi ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">John Gwynne, Sebastien de Castell, Morgan of Glencoe, Fonda Lee, Nicholas Eames, Thibaud Latil-Nicolas… tous et toutes à peu près pour les mêmes raisons : ils et elles ont, à un moment, réussi à me bouleverser avec la force de leurs personnages et des émotions positives. De l’espoir, de l’amitié, de l’amour, de la force, des élans épiques qui donnent des frissons.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 18. Y a-t-il des livres que tu regrettes d’avoir lu (temps perdu) ? D’autres que tu aurais regretté de ne pas voir lus ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">J’aimerais bien passer mon temps à lire des bouquins exceptionnels, mais en même temps si ils l’étaient tous, ça perdrait un peu de sa saveur. Les mauvais bouquins ou les bouquins « pas pour moi » font partie de cette quête personnelle qu’on a tous et j’aime bien le fait qu’on sait jamais si la prochaine lecture va être un coup au coeur.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 19. Y a-t-il des auteurs dont tu lis tout (ou voudrais pouvoir tout lire) ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Les auteurices préféré.e.s dont je parle plus haut, même si j’en ai en retard, comme d’hab’.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 20. Vas-tu voir les auteurs sur les salons ? Ramènes-tu des interviews, des photos, des dédicaces ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Non, je vais pas en salon, j’habite loin de tout, et donc loin des salons et organiser ça avec un enfant de 5 ans c’est pas simple. Mais aussi, j’ai beaucoup fait de salons BD et j’ai pas que des bons souvenirs de « faire la queue pour voir un auteur 1 minute alors qu’il enchaîne les dédicaces et se rappellera pas les 3/4 des gens qu’il croise ».
Par contre j’aime bien les belles éditions de bouquins, donc j’ai pas mal d’éditions spéciales dédicacées, même si ça vient pas de salons.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 21. Que penses-tu de l’œuvre de Bernard Werber ? Et de celle de Maxime Chattam ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Je crois que le seul Werber que j’ai lu était <i>Le papillon des étoiles</i> et je m’en souviens pas du tout, donc ça m’a pas marqué. Maxime Chattam j’en ai lu pas mal à mon époque thriller/horreur justement et si j’ai bien aimé, c’est un genre qui tourne beaucoup en rond à mon humble avis donc je m’en suis éloigné. </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 22. Tes fournisseurs : librairies, bouquinistes, Internet ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Souvent internet, que ce soit les libraires en ligne ou les sites des éditeurs. Je commande à la librairie de mon village pour faire tourner les commerces locaux, mais j’avoue que pas tout le temps, parce qu’elle n’a aucun rayon SFFF donc je n’ai aucun plaisir à y passer pour farfouiller. Je sais ce que je veux, je commande, ça met 2-3 semaines (parfois plus) à arriver.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 23. BD, comics, mangas, ou non ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">J’ai eu des périodes, les mangas et les comics fin 90 début 2000, les BD un peu plus tard mais ça m’a passé, ça prend beaucoup de place ces grands albums là.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 24. Lis-tu aussi de la littérature « blanche » ? Si oui, qui aimes-tu particulièrement parmi les auteurs étiquetés « blanche » ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Non.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 25. Tentative de Weltanschauung : qu’aimes-tu comme musique ? Comme cinéma ? Quel est ton loisir favori ? Plutôt matérialiste ou idéaliste ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Weltanquoi ???
J’écoute principalement du métal, et mes goûts musicaux sont un peu à l’image de mes goûts littéraires : de l’épique qui me met la pêche, du chant clair la plupart du temps, du machin qui donne envie de gueuler en tendant sa hache vers le ciel avec un grand sourire. <i>Brothers of metal</i>, <i>Fellowship</i>, <i>Beast in black</i>, etc.
Je vais quasiment plus au cinéma depuis 5 ans que je suis papa, et on regarde surtout des séries à la maison, après j’ai pas vraiment de truc dont je suis archi-fan de ce côté là.
Sinon à part la lecture je joue aux jeux vidéo, et c’est aussi mon métier vu que je suis développeur mais dans ce loisir aussi j’ai beaucoup évolué. Y’a 10-15 ans j’ingurgitais tout ce qui se faisait en jeux plus ou moins indé, et aujourd’hui j’aime me plonger dans des gros blockbusters qui me tiendront plusieurs mois sans problème.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 26. As-tu une liseuse ? Quel est ton rapport à la lecture numérique ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">J’ai effectivement une liseuse, et j’aime beaucoup la lecture numérique. J’aime bien avoir mes livres favoris dans ma bibliothèque mais le confort de la liseuse et le prix des bouquins (surtout en VO ou en promo) fait que je peux tester beaucoup de choses sans encombrer la maison, et ensuite si c’est le coup de foudre je pourrai acheter le format papier. J’aime aussi le fait que beaucoup d’éditeurs SFFF français jouent le jeu du sans DRM, contrairement aux anglophones qui s’en cognent pas mal.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 27. Quel est ton rapport à Internet ? Connecté depuis longtemps ? Quel est ton rapport aux réseaux sociaux ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Pfiou, vaste question. J’ai eu internet dans la fin des années 90 avec un bon vieux forfait 30h Wanadoo, je jouais à <i>La quatrième prophétie</i> quand les appels téléphoniques faisaient pas péter la connexion.
Ensuite ça a été les différentes vagues, j’ai fait du fansub d’animés japonais avec des potes rencontrés sur IRC (coucou eliXire), j’ai fait de la BD amateur avec des potes rencontrés sur des forums (coucou Baywin), j’ai bouffé des séries par dizaines en piratant comme un porc (c’est pas bien). Et aujourd’hui c’est la blogosphère littéraire SFFF.
Les réseaux sociaux c’est compliqué. J’aime bien ça mais j’ai appris, et j’apprends encore, à les utiliser sainement pour moi. Je préfère le format écrit, type Twitter, au format visuel d’instagram dont je déteste absolument tout. Mais Twitter étant ce qu’il est aujourd’hui je découvre les alternatives, Mastodon est sain et sympa, Bluesky est encore bienveillant de mon point de vue, j’aime bien les délires avec les copains du web, les vannes, les découvertes joyeuses. Mais j’ai arrêté d’essayer d’y « débattre » parce que rien n’en sort jamais de bon, je reste loin des conversations militantes, des débats d’actualité, etc.
Mais je n’aime pas le fait que les réseaux sociaux ont vidé le net autour, les sites d’actu se font rares, les sites des maisons d’édition sont juste des catalogues, le net en dehors des réseaux sociaux n’est plus très vivant et je trouve ça triste. C’est aussi pour ça que j’aime bien notre espace de blogs, et les RS ne servent que de relais et d’espace de discussion. Les deux doivent être complémentaires mais aujourd’hui les RS ont bouffé le net, et les sites qui restent sont bouffés de pubs et illisibles.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 28. As-tu des projets d’écriture de fiction, ou est-ce que tu en as eu par le passé ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">J’ai eu des projets BD mais c’est jamais allé très loin, et jamais de roman, j’ai pas le temps ni les compétences ni la patience pour ça.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 29. Sans y répondre, quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Comment un ours écrit sur un clavier ?</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i> 30. Une dernière chose à dire au lectorat en délire ?</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">CALMEZ-VOUS !</div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-2906986122716568832023-12-25T08:08:00.004+01:002023-12-25T08:08:29.473+01:00Noël 2023<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://3.bp.blogspot.com/-4kDZGgJF-fU/UNlyFxoq13I/AAAAAAAAC7A/VYYr2j0ixLcxoNOpHAejIy8QK2S6cuTVgCPcBGAYYCw/s1600/paul__s_christmas_by_frodos-d4k23fn.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="827" data-original-width="831" height="318" src="https://3.bp.blogspot.com/-4kDZGgJF-fU/UNlyFxoq13I/AAAAAAAAC7A/VYYr2j0ixLcxoNOpHAejIy8QK2S6cuTVgCPcBGAYYCw/s320/paul__s_christmas_by_frodos-d4k23fn.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">Dessin par <a href="http://frodos.deviantart.com/" style="background: rgb(247, 254, 243); color: #77cc11; text-decoration-line: none;">~Frodos</a><span style="background-color: #f7fef3; color: #757575;"> disponible sur </span><a href="http://frodos.deviantart.com/art/Paul-s-Christmas-275554787" style="background: rgb(247, 254, 243); color: #77cc11; text-decoration-line: none;">DeviantArt</a><span style="background-color: #f7fef3; color: #757575;">.</span></span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Encore et toujours en retard pour faire son sapin de Noël, Paul Atréides fait passer ce message auquel je me joins avec plaisir :<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-large;">Joyeux Noël 2023 !</span></div>
Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-6074644444923464502023-12-15T10:31:00.136+01:002024-01-13T13:46:11.101+01:00Rose House - Arkady Martine<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJZ5jA93yvDQ167Z8bcG-zdMRE_8rOlehMbiP7AWBbgu5OVooAkfP4IWxG_W0gOo1CvBxThh4Pze6JZNATZVHTHPMAvSjS1ut8XDfKpvpmBfDUFx69FxZAS9aozuej_QwOgdJ12PU14jkMNccf-muPpNuFKCyFVvpQhK_NBIwyoREM_a9NFDT3r5WWNDU/s500/Rose%20House%20Arkady%20Martine.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="325" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJZ5jA93yvDQ167Z8bcG-zdMRE_8rOlehMbiP7AWBbgu5OVooAkfP4IWxG_W0gOo1CvBxThh4Pze6JZNATZVHTHPMAvSjS1ut8XDfKpvpmBfDUFx69FxZAS9aozuej_QwOgdJ12PU14jkMNccf-muPpNuFKCyFVvpQhK_NBIwyoREM_a9NFDT3r5WWNDU/s320/Rose%20House%20Arkady%20Martine.webp" width="208" /></a></div><div style="text-align: justify;">Il y a deux ans, je chroniquais ici <i><a href="https://www.anudar.fr/2021/08/un-souvenir-nomme-empire.html">Un souvenir nommé empire</a></i> : le présent texte est <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Arkady%20Martine">de la même auteure</a>, et comme on va le voir il s'agit d'une oeuvre très différente...</div><blockquote><div style="text-align: justify;">Résumé :<span style="text-align: left;"> </span></div></blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;">Dans un futur un peu lointain, l'architecte Basit Deniau a créé un monstre : Rose House est une maison hantée par une intelligence artificielle, au sens où la conscience de la machine se trouve dans chacun des éléments de la demeure. Deniau y est mort, il y a trouvé son ultime résidence, et la maison refuse désormais l'accès à qui que ce soit - hormis à la professeure Selene Gisil, à laquelle le testament de l'architecte autorise un séjour d'une semaine par an à Rose House. Alors, pourquoi donc l'IA contacte-t-elle un jour le commissariat de police du district de China Lake pour apprendre à l'inspectrice Maritza Smith qu'un cadavre de trop se trouve maintenant dans ses murs ?</div></blockquote><div style="text-align: justify;">Le <a href="https://www.anudar.fr/2012/09/le-mystere-de-la-chambre-jaune.html">crime en lieu clos</a> est l'un des arguments célèbres du genre <a href="https://www.anudar.fr/search/label/policier">policier</a> ! Il s'agit de résoudre une énigme criminelle alors que la victime (ou les victimes) semblent avoir été frappées dans un endroit inaccessible aux suspects éventuels, et c'est tout à fait ce qu'il se produit dans <i>Rose House</i> : une maison réputée impénétrable, gardée en parfait état comme le mausolée qu'elle est par son intelligence artificielle embarquée. L'IA Rose House refuse tout contact avec le monde extérieur en dehors des limites qui lui sont imposées par sa programmation : outre la clause du testament dont il est question plus haut, y figure aussi une obligation légale de signaler tout meurtre dont elle aurait connaissance. De la même façon que les suspects les moins coopératifs ont une connaissance le plus souvent précise de leurs droits légaux - et s'offrent parfois l'assistance des meilleurs avocats pour dissimuler au mieux leurs secrets - la machine de Rose House a une excellente connaissance de sa propre programmation... et elle sait s'en tenir au strict nécessaire dans sa coopération avec les forces de police.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Qui l'inspectrice doit-elle suspecter dans ce crime ? Deux suspects semblent évidents : la professeure, bien qu'elle ait été à l'autre bout de la planète à l'heure supposée du crime... et la machine elle-même. Pour comprendre - pour résoudre l'affaire - il va falloir entrer dans la maison Rose House, et reconstituer la chronologie depuis l'intrusion de l'individu à présent changé en cadavre. C'est au moment où l'inspectrice entre dans la demeure "hantée" que le policier se met à confiner à l'<a href="https://www.anudar.fr/search/label/horreur">horreur</a> (laquelle étiquette a d'ailleurs tendance à mieux décrire ce livre que l'autre) : la machine se joue de toute évidence des protagonistes humains, comme si elle cherchait à se protéger elle-même, trouvant dans les interstices de sa programmation le moyen de se divertir en instillant la peur, et peut-être celui de tuer si nécessaire. Il y a en effet une raison pour laquelle Rose House inspire de la crainte à beaucoup de monde, et si certains au contraire cherchent à identifier sa singularité pour mieux la reproduire c'est plus par admiration mal placée pour son créateur décédé que par sagesse.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>Rose House</i> est court, étrange, et offre un aperçu atypique sur l'interaction entre l'IA et l'être humain. La machine s'y dévoile dans sa dangerosité insidieuse : lui laisser la possibilité de jouer avec les nerfs n'est pas une bonne idée - car au fond, y a-t-il meilleur moyen de stresser un être humain que de lui rappeler qu'il est mortel et que <i>si on voulait, on pourrait</i> ? A ce jeu, les personnages humains sont sûrs de perdre : la raison peut-être - et la vie, si Rose House <i>le veut</i>. Il est cependant regrettable que le texte soit lui-même peu conclusif : <i>Rose House</i> - le livre - sans être aussi monstrueux que la maison éponyme, finit par s'enferrer dans son étrangeté au point de ne pas résoudre tout à fait ses propres énigmes...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: x-small;">Ne manquez pas les avis de : <a href="https://les-lectures-du-maki.blogspot.com/2023/11/rose-house-arkady-martine.html">le Maki</a>, <a href="https://aupaysdescavetrolls.fr/2023/11/24/rose-house-de-arkady-martine/">Célinedanaë</a>, <a href="https://www.outrelivres.fr/rose-house/">de l'Autre côté des livres</a>, ...</span></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-34403611065723682342023-12-11T08:00:00.188+01:002023-12-11T08:00:00.130+01:00L'Arche spatiale tome 2 - La fille du Capitaine - Peter F. Hamilton<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAHFHcmse6GrDPvVYp6uQV8P-chCsGSWKOsFADTqoMwZ4AKkz4kyH78DUUEB_MeySHM8GBsaoE6kvPEL-UzAc1PpmL6aKM4BaxYJ_HvYwy5kSyJz-GbOPtXbIZzQGJIDnBUV-33hE7RanrDHe70wPuuiUpmoJI79NqDr1OSdCLOqxJfXLQy6xb70CSnCY/s500/La%20Fille%20du%20Capitaine%20-%20Arche%20spatiale%20-%20Peter%20F.%20Hamilton.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="333" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAHFHcmse6GrDPvVYp6uQV8P-chCsGSWKOsFADTqoMwZ4AKkz4kyH78DUUEB_MeySHM8GBsaoE6kvPEL-UzAc1PpmL6aKM4BaxYJ_HvYwy5kSyJz-GbOPtXbIZzQGJIDnBUV-33hE7RanrDHe70wPuuiUpmoJI79NqDr1OSdCLOqxJfXLQy6xb70CSnCY/s320/La%20Fille%20du%20Capitaine%20-%20Arche%20spatiale%20-%20Peter%20F.%20Hamilton.webp" width="213" /></a></div><div style="text-align: justify;">Voici la suite d'<i><a href="https://www.anudar.fr/2023/10/larche-spatiale-tome-1-une-breche-dans.html">Une brèche dans le ciel</a></i>, que j'ai chroniqué il y a quelques semaines.</div><blockquote><div style="text-align: justify;">Résumé :<span style="text-align: left;"> </span></div></blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;">Hazel est revenue dans l'habitat principal de l'Arche, porteuse de nouvelles préoccupantes. Certes, la fuite atmosphérique est réparée... mais elle a découvert que l'Arche est en réalité sous le contrôle des Yis, une espèce extraterrestre intelligente que l'équipage humain avait autrefois embarquée par charité. Certaines des IA de bord ont été subverties et se battent à présent pour les Yis, tandis que d'autres se sont claquemurées dans leurs sections en attendant que des survivants humains viennent leur ordonner de reprendre la lutte. Si Hazel a pu - grâce au sacrifice de l'une d'entre elles - usurper les écrans du "Capitaine Electrique" pour informer la population humaine du péril qui pèse sur elle, tout reste à faire pour arracher aux Yis le contrôle du vaisseau. Toute la question est de savoir où se terrent les "reines-cerveaux" sessiles qui dirigent les extraterrestres... et surtout de comment contacter les IA restées libres, qui seules pourront construire le matériel nécessaire à la reconquête. Une course contre la montre s'engage alors que les Yis éteignent l'éclairage intérieur de l'habitat pour essayer d'isoler Hazel et ses amis de la population humaine par ailleurs indécise : pour la remporter, il faudra de nouveau s'introduire dans la dangereuse partie avant de l'Arche, en espérant contacter à temps l'une des sections inaccessibles aux extraterrestres. Quelles merveilles de l'ancien temps attendent Hazel et ses amis au cours de leur voyage ? Et quelles horreurs, aussi ?</div></blockquote><div style="text-align: justify;">Comme je le démontrais dans ma précédente chronique, <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Peter%20F.%20Hamilton">Peter F. Hamilton</a> réalise dans cette série comme une synthèse de <a href="https://www.anudar.fr/search/label/space-opera">space-operas</a> plus anciens et même classiques. L'ensemble est traité selon un angle d'attaque accessible au <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Jeune public">jeune public</a> : une héroïne volontaire mais qui doute souvent de ses capacités, un mentor presque omniscient, des périls faciles à conceptualiser ainsi qu'un soupçon de romance. On s'éloigne donc d'autres pièces du même auteur, qui sait d'ordinaire faire la part belle au <i>sense of wonder</i> sans négliger les concepts exigeants et même adultes. La chose peut surprendre - voire même décevoir, comme ce fut <a href="https://les-lectures-du-maki.blogspot.com/2023/12/larche-spatiale-1-une-breche-dans-le.html">le cas pour le Maki</a> - mais il n'en reste pas moins que c'est un Hamilton et que tôt ou tard les amateurs de son oeuvre s'y intéresseront...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Alors, cette suite ? Il suffira d'en dire qu'elle poursuit l'intrigue au point où le précédent volume s'arrêtait, puis qu'elle se conclut sur de nouvelles incertitudes et cette fois-ci un exode en attendant la conclusion générale. Que fait Hamilton entre deux ? Il réédite l'exploration qui constituait le morceau de bravoure du précédent volume, en ramenant ses jeunes personnages dans la partie avant de l'Arche. Certes, ce nouveau voyage est agrémenté de nouvelles péripéties - et permet de mieux comprendre la disposition interne de l'Arche, dont l'allure s'éloigne un peu plus de celle d'un <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Rendez-vous%20avec%20Rama">objet Rama</a> - ainsi que de nouvelles terreurs. Mais malgré tout, la saveur de l'ensemble ne diffère que de peu de celle du réchauffé... voire même du peu original. On est chez Hamilton, et les concepts centraux de l'oeuvre se dévoilent petit à petit, ce qui amène le lecteur à fonctionner par essais et par erreurs - voire même dans certains cas à se fourvoyer. La vraie nature du Cyclage est donc révélée ici, et elle est de toute évidence conçue pour révulser - mais on sent (et on sait !) que Hamilton aurait pu faire pire, et qu'il s'est sans doute bridé pour une raison ou pour une autre. L'IA contactée par Hazel et ses amis s'avère être d'une essence autre que celle qu'ils ont découverte auparavant - mais là encore, l'audace de Hamilton apparaît comme limitée par rapport à ce que l'amateur de son oeuvre aurait été en droit d'espérer.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Là où Hamilton cependant ne déçoit pas, c'est dans la formulation de l'énigme cardinale de cette histoire. Les Yis sont expansionnistes et ont eu recours au génocide pour prendre le contrôle du vaisseau comme du monde qui en constitue la destination, c'est établi ; la société truquée qu'ils ont construite leur permet d'entretenir l'écologie de l'habitat, dont ils bénéficient de façon directe jusqu'à l'arrivée... mais dans ces conditions, pourquoi ont-ils laissé l'Arche se dégrader suite à un impact extérieur ? Et surtout... pourquoi le vaisseau continue-t-il son voyage alors que la destination aurait dû être atteinte peu après l'impact en question ? La solution triviale à cette énigme - à savoir, que les Yis ne sont tout compte fait pas assez intelligents pour accomplir leurs propres objectifs - n'est sans doute pas celle à laquelle Hamilton a pensé, comme le lecteur averti s'en doute : l'auteur a souvent plus d'un tour dans son sac ! C'est ici que l'on se perd en conjectures et que l'on se dit qu'il faudra bel et bien lire le troisième morceau pour en avoir le cœur net. Cette motivation est à mes yeux suffisante pour tolérer que du temps fictionnel soit perdu dans la construction d'un triangle amoureux, dont la résolution sera sans doute un moment important du prochain volume... concession aux préoccupations perçues par l'auteur (ou son éditeur ?) au public sans nul doute ciblé.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Au deux tiers du voyage, la question méta-textuelle prédominante est donc celle de savoir quelle place l'auteur donne à cette série dans son oeuvre...</div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-4845285315741288742023-12-09T11:46:00.000+01:002023-12-09T11:46:03.056+01:00Anthologie des Utopiales 2023<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEic81HLkGqd0Qs4BXAb6mFA-XzRzy2Am2JZ_DAo7_xhk_dkwIkP-MiO6E7PdcldatwNAurZkKJQkK6_kXFZMcGUnrR6hgUTIsz9QPI24OsjqYeVD2a2NcLTWl96sNZGEQPuV06vj86qx5k6FFsHcQgeXlJe8YCXamsX6EKw19IoiP7MkTvuiuNkvE5II3I/s1000/Anthologie%20des%20Utopiales%202023.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1000" data-original-width="724" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEic81HLkGqd0Qs4BXAb6mFA-XzRzy2Am2JZ_DAo7_xhk_dkwIkP-MiO6E7PdcldatwNAurZkKJQkK6_kXFZMcGUnrR6hgUTIsz9QPI24OsjqYeVD2a2NcLTWl96sNZGEQPuV06vj86qx5k6FFsHcQgeXlJe8YCXamsX6EKw19IoiP7MkTvuiuNkvE5II3I/s320/Anthologie%20des%20Utopiales%202023.jpg" width="232" /></a></div><div style="text-align: justify;">Cette édition 2023 de l'<i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Anthologie%20Utopiales">Anthologie des Utopiales</a></i> présente plusieurs particularités, liées au <a href="https://www.editions-actusf.fr/blog/clap-de-fin-pour-actusf">triste événement</a> (<a href="https://web.archive.org/web/20230905191559/https://www.editions-actusf.fr/blog/clap-de-fin-pour-actusf">version archivée</a> de la même page... au cas où) fortement commenté par le fandom, à savoir la fin des Editions ActuSF. Ne m'estimant pas légitime à en dire plus, je parlerai plutôt du recueil lui-même.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Le thème du festival était : <i>Transmission(s)</i>. Quel a été le rapport tiré par les anthologistes à l'oeuvre cette fois-ci ?</div><div style="text-align: justify;"><ul><li>Il s'ouvre par une préface de Jérôme Vincent, dirigeant d'ActuSF, revenant sur les liens entre cette maison d'édition et le festival majeur de l'imaginaire en France.</li><li><i>Dreamer</i>, de Chris Vuklisevic : dans un futur proche, l'enfant de parents ambitieux et soucieux de bien faire mais maladroits et refusant la connexion aux technologies modernes, tâche de grandir entre les aspirations parentales et les siennes propres... <b>On sourit, on rit (jaune) et on se dit au fond que cette histoire de transmission défaillante pourrait évoquer des souvenirs à des individus venus de n'importe quelle époque. Belle ouverture pour le recueil, par conséquent.</b></li><li><i>Un jour, tout ceci sera à toi</i>, de <a href="https://www.anudar.fr/search/label/L%C3%A9o%20Henry">Léo Henry</a> : Perle vit dans la Commune, où tout le monde partage les objets qui sont distribués selon les besoins de chacun. Tout le monde, sauf la Vieille, celle qui parle sans arrêt du monde d'avant et de ses merveilles... des contes qui ensorcellent Perle et l'incitent à entretenir une amitié bizarre avec cette femme âgée qui refuse les règles de la Commune... <b>Une histoire d'héritage, mais au sein d'une famille choisie plutôt que biologique - et qui mieux est dans une civilisation qui refuse la notion de propriété des biens. Etonnant !</b></li><li><i>La boucle de Zurvan</i>, d'Olivier Gechter : lorsque l'enfant arrive au temple de Zurvan, il y est accueilli par un grand prêtre qui lui enseignera tout ce qu'il doit savoir - et il y sera servi par des moines silencieux dont la nature est mystérieuse. Son destin sera de devenir un jour le grand prêtre du dieu du temps... et d'accueillir à son tour un novice. <b>Même si l'on perçoit assez vite où l'auteur de cette nouvelle veut en venir, la relation amicale et même fraternelle du grand prêtre et du novice fascine, au point qu'il devient appréciable de se perdre dans les couloirs inquiétants de ce temple... hors du temps.</b></li><li><i>Incorrompues</i>, de Christiane Vadnais : les oiseaux ont disparu depuis bien longtemps, et pourtant, leurs traces restent dans toutes les mémoires... et sont parfois même bien tangibles. L'avifaune est-elle bien éteinte ailleurs que dans les souvenirs ataviques de l'humanité ? <b>Voici ce que j'appelle une pièce bizarroïde, dont l'intention est difficile à percevoir et qui s'habille à mon sens d'une nostalgie peu utile. Je retiens toutefois son questionnement sous-jacent : comment concilier un monde sans oiseaux et la fascination éternelle de l'humanité pour ceux-ci ?</b></li><li><i>"La science-fiction est le réalisme de notre époque"</i>, entretien avec <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Kim Stanley Robinson">Kim Stanley Robinson</a> : <b>la SF est selon moi une littérature du réel, capable de penser les possibles mais aussi d'aiguiller son lecteur vers ceux qui sont désirables. A ce titre, j'ai trouvé cet entretien tout à fait intéressant et même passionnant.</b></li><li><i>Alexandrie brûlera deux fois</i>, par Elisa Beiram : le monde brûle, et avec lui les forêts mais aussi les villes... et donc la mémoire de l'humanité. Comment la sauver ? Ou plutôt... comment choisir ce qu'il faudrait sauver dans les data-centers ? <b>Je ressors de cette lecture très partagé. Si d'un côté j'admets que l'Internet et ses morceaux même les plus discutables correspondent à un aspect non négligeable de l'Histoire humaine - et qu'à ce titre il faut pouvoir y accéder dans le temps, ce que fait par exemple l'<a href="https://archive.org/">Internet Archive</a> - j'ai eu de la peine à m'investir dans cette histoire : la perspective de perdre les téra-octets présents sur les réseaux sociaux ne m'atteint pas tout à fait...</b></li><li> <i>L'école des rebooteux</i>, par <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Jean%20Baret">Jean Baret</a> : un rebooteux, c'est un thérapeute capable d'identifier puis de traiter les névroses et les psychoses récalcitrantes, par l'intermédiaire de plongées dans l'inconscient du patient. Le métier est à risques et par conséquent, la formation des nouvelles recrues implique l'analyse de pratiques sur des cas réels épineux... <b>Je me contenterai de dire qu'il se confirme que c'est pas pour moi. Du tout, même.</b></li><li><i>Encore cinq ans</i>, d'Audrey Pleynet : la Terre ne va pas bien, mais une solution existe : mettre tout le monde en animation suspendue mis à part quelques spécialistes, le temps que l'environnement se rétablisse un peu. Mais combien de temps faudra-t-il attendre ? <b>Au fond, la Terre et son écosystème ne se porteraient-ils pas mieux si l'être humain se mettait à émuler la Belle au bois dormant ? Et l'humanité ne se porterait-elle pas mieux, si le siècle de sommeil se prolongeait encore et encore ? Voici une pièce étrange et fascinante, bravo !</b></li><li><i>N'utilisez pas le dixième bouton</i>, de Pierre Raufast : chaque vaisseau d'exploration possède un panneau permettant de communiquer avec la base terrienne, muni de dix boutons véhiculant chacun son propre message, le dixième étant dévolu au signal de rappel immédiat depuis la Terre... alors, pourquoi plusieurs vaisseaux ont-ils disparu dans la même région de l'espace en activant ce fameux bouton ? <b>Voici une pièce quasi-digne d'<a href="https://www.anudar.fr/search/label/Isaac%20Asimov">Asimov</a>, humoristique et humaniste, qui n'oublie pas de rappeler que l'espace doit parfois être contemplé plutôt qu'exploré : bravo !</b></li><li><i>D'où viennent les nuages</i>, de Régis Goddyn : Alidor va entreprendre une expédition dangereuse, dont les nouvelles seront attendues avec impatience au centre de son monde plat : il va se rendre vers les bords de la planète, là où la gravité attire de plus en plus fort vers le Lac central et où l'air se raréfie. Convaincu d'entreprendre le voyage suite à une déception amoureuse, il ne doute pas que la mort l'attend vers le bord... à moins qu'il n'y trouve autre chose encore ? <b>De nos jours où bien trop de gens commencent à douter de la forme réelle de notre Terre, il est toujours étonnant de lire un texte où le monde est plat - et très appréciable de voir que l'auteur se joue de son lecteur jusqu'au bout. Bravo !</b></li><li><i>Ce que chuchotait l'eau</i>, d'Anne Fakhouri : Keu, frère du Roi Arthur, a été l'un de ses chevaliers avant de devenir son sénéchal et de tenir les comptes du royaume. Envoyé inspecter ceux d'une petite seigneurie affligée d'inondations depuis quelques années, il découvre qu'une créature surnaturelle vit dans sa rivière... et que cette vouivre possède sur lui un étrange pouvoir de séduction... <b>Je méconnais trop le cycle arthurien pour être en mesure d'identifier ce qui s'y trouve ajouté ici. Je retiens surtout de ce texte qu'il évoque la vanité de certaines ambitions - ainsi que la cruelle indifférence que l'être humain peut avoir pour ses semblables.</b></li><li><i>Jeunes et sans limites</i>, nouvelles d'Anouk Lacour (<i>Opération R-A-N</i> en catégorie Primaire), de Suzanne Bidère (<i>Des graines dans la neige</i> en catégorie Collège) et Fémi Riousse & Mathias Richard (<i>Etienne Wxa</i> en catégorie Lycée) présentées par <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Jeanne-A Debats">Jeanne-A Debats</a> : <b>textes gagnants du concours des Utopiales jeunesse.</b></li></ul><div>Je terminerai cette chronique en remerciant mes confrères et consœurs de la <a href="https://forum.planete-sf.com/index.php">blogoSFFFère</a>, qui ont bien voulu me procurer un exemplaire dédicacé par les auteurs présents aux <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Utopiales">Utopiales</a> 2023. En effet, je n'y ai pas été cette année à nouveau et dans la mesure où ma présence à une édition future du festival est plus improbable que de la pluie sur Arrakis, je n'aurais pu disposer de ce bel objet de collection sans leur aide. Merci à eux !</div></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-27508592607527717352023-12-05T14:27:00.308+01:002023-12-05T14:27:00.143+01:00La porteuse de mort - Stark Holborn<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnVWZkeYsDqNGcjyihqxb7O0bHwK9mdN2Zdf8ClgSHdPkpFJ57FlseSK8F4eUXHEnSXYmaw_jSoK2eU5s0_U_f857JEAQCrz0zJ-kaYiFFZi-l8bM4AkYGSjwwDsuC0_xh_-4syfRSQ7_sZCx4r-SlO4XWqbueN1IItZrsaJN1oo3RX-XcKRKiBGAqExE/s500/La%20porteuse%20de%20mort%20Stark%20Holborn.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="342" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnVWZkeYsDqNGcjyihqxb7O0bHwK9mdN2Zdf8ClgSHdPkpFJ57FlseSK8F4eUXHEnSXYmaw_jSoK2eU5s0_U_f857JEAQCrz0zJ-kaYiFFZi-l8bM4AkYGSjwwDsuC0_xh_-4syfRSQ7_sZCx4r-SlO4XWqbueN1IItZrsaJN1oo3RX-XcKRKiBGAqExE/s320/La%20porteuse%20de%20mort%20Stark%20Holborn.webp" width="219" /></a></div><div style="text-align: justify;">Quand j'ai fait part de mon intérêt pour ce livre à son éditeur, celui-ci m'a dit - en substance - qu'il pensait que ce ne serait pas pour moi. La lecture est faite et donc, reste à savoir ce qu'il en fut...</div><div style="text-align: justify;"></div><blockquote><div style="text-align: justify;">Résumé :<span style="text-align: left;"> </span></div></blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;">Factus : une lune aride, aux confins de l'espace humain, où survit une colonie d'autant plus fragile et déprimante que ses principales ressources alimentaires ne sont autres que celles des fermes d'insectes. Sur Factus, les enfants sont rares mais les périls sont légion - et les occasions de mourir, de façon volontiers douloureuse et violente, le sont tout autant... car les rancœurs et les atrocités de la guerre interstellaire entre les Limites et l'Accord sont encore dans toutes les mémoires. Dix Low, alias "Doc", a un Compte à équilibrer avec son passé violent - aussi, quand la route de son mulet croise des gens en détresse, elle se doit de les aider au mieux de ses capacités. Or, la voici qui découvre sur le site d'un crash rien de moins qu'une enfant-soldat de l'Accord... et même, une Générale des troupes d'élite de ce camp qui a gagné la guerre. Quelque chose ne colle pas : pourquoi la Générale se trouve-t-elle perdue sur Factus, alors que l'Accord est réputé avoir honoré ses héros de guerre ? Pour le savoir, Dix Low et la Générale Gabriella Ortiz vont devoir entreprendre un dangereux voyage - qui pourrait bien les conduire au-delà des mensonges et de la folie...</div><div style="text-align: justify;"></div></blockquote><div style="text-align: justify;">Un monde sableux et poussiéreux, pas assez terraformé, qui pullule de dangers et de fanatiques : la citation <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Dune">dunienne</a> semble assez transparente, et pourtant le propos de ce livre diffère assez de celui de <i>Dune</i> pour que cette chronique ne se limite pas à un empilement de comparaisons. Arrakis est certes hostile, mais elle est d'une richesse incomparable... alors que la dangereuse Factus est avant tout inutile. Elle se situe aux marges de la civilisation et ne produit rien d'intéressant, à tel point que l'Accord qui gouverne désormais l'espace humain n'y entretient qu'une présence réduite et même symbolique. Factus est donc la frontière, au sens que ce mot prend dans l'imaginaire américain, et c'est par conséquent la raison pour laquelle on réalise assez vite être en train de lire un western habillé en <a href="https://www.anudar.fr/search/label/planet-opera">planet-opera</a>. On appelle "mulets" ou "juments" les divers types de véhicules terrestres ; les bourgades possèdent un saloon ; il n'est pas impossible de tomber sur un ranch au beau milieu de nulle part ; on peut y attaquer les trains pour leur cargaison ou pour redresser les torts, voire les deux à la fois ; les gens y sont taiseux, certains sont pourris jusqu'à la moelle et d'autres au contraire loyaux jusqu'à la mort... Il n'y manque au fond que les <i>natives</i> pour compléter le tableau - et encore, ce manque n'est pas tout à fait certain. Comme tout western réussi, <i>La porteuse de mort</i> est l'histoire d'un dépassement et d'un rachat : pour sauver la Générale, Dix Low va se rendre au-delà de ses aptitudes et de ce fait compenser les péchés qui noircissent son âme.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Le <a href="https://www.anudar.fr/search/label/space-opera">space-opera</a> possède des liens intrinsèques avec le western - comme en attestent certains éléments de <i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Star%20Wars">Star Wars</a></i> par exemple - et ces liens furent l'objet de critiques, dès avant l'Âge d'Or de la <a href="https://www.anudar.fr/search/label/SF">SF</a> des années 30, comme le rappelait le recueil <i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/The%20Space%20Opera%20Renaissance">The space-opera renaissance</a></i>. Le héros - ou l'héroïne - du western est volontiers fatigué de sa vie et en tout cas du monde, un état d'esprit usé qui semble <i>a priori</i> peu compatible avec l'appel des étoiles. Pourtant, la synthèse entre les deux s'est souvent révélée féconde. L'individu est seul, aussi bien au Far West qu'entre les colonies déshéritées de Factus, et sans aide il ne peut survivre (et accomplir ses objectifs) qu'à la seule force de sa ténacité. Les plaies de Dix Low - son passé douteux et violent, qui se dévoile peu à peu - constituent en réalité une véritable force. Les crimes dont elle s'est rendue coupable impliquent un châtiment, qu'elle porte avec elle et qui lui sert de boussole. Le Compte auquel on la voit se référer souvent n'est pas un concept religieux ni même une éthique de vie : c'est une pression presque physiologique l'incitant à sauver plus de vies qu'elle en a autrefois éliminées. Faire mal et tuer lui sont désormais insupportables - mais mourir, ce serait laisser le Compte non équilibré : sentence insupportable qui confirmerait le jugement autrefois porté sur elle par les vainqueurs de la guerre, qu'elle fuit encore et toujours. Il est intéressant de remarquer que la plupart des personnages positifs (au sens de : pas détestables) de <i>La porteuse de mort</i>, sinon tous, partagent une éthique assez similaire et font en sorte d'aider qui en a besoin... parfois au péril de leurs vies.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Dix Low est folle, à sa façon, mais tous les habitants de Factus le sont donc aussi à un titre ou à un autre. Sur la frontière, la présence et l'influence humaines sont assez rares pour que prospèrent des rumeurs, des légendes... voire des terreurs qui trouvent à s'exprimer chez des clans aux coutumes incompréhensibles et dangereuses - ce qui pourrait s'apparenter aux <i>natives</i> évoqués plus haut, à ceci près qu'ils ne sont pas autochtones - mais aussi sous forme d'aberrations physiques ainsi qu'à des entités intelligentes mal définies nommées les Si... qui prospèrent dans les interstices du déterminisme apprécié par l'être humain. L'influence de ces êtres ancre le roman dans la SF et lui permet d'éviter de n'être pas plus qu'un décalquage de western. Si la folie n'est jamais très loin pour le <i>poor lonesome cowboy</i>, elle possède ici un caractère concret car extérieur à l'expérience du présent de Dix Low : lorsqu'une situation échappe à toute forme de contrôle - et devient donc stochastique - voici qu'elle envisage les issues possibles, dont certaines sont très négatives. Le fait est que les Si, à l'origine de cette forme de prescience - qui est au fond subie tout comme celle de Paul Atréides - orientent bel et bien Dix Low vers l'issue qu'ils désirent : pour une raison ou pour une autre, ils ont jeté leur dévolu sur elle... et leur aide n'est sans doute pas gratuite. La rédemption qu'elle recherche aura-t-elle été acquise avant qu'ils ne réclament leur dû ? En d'autres termes, Dix Low n'est-elle pas en train de sacrifier par avance l'humanité que sa rédemption est sur le point de lui restituer ?</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>La porteuse de mort</i> s'avère atypique et même étrange. Par moments un peu long, il parvient à ne pas perdre de vue son sujet toutefois : là où le western et le space-opera se rejoignent de façon décisive, c'est pour parler d'humanité, ce que ce livre fait sans défaut.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: x-small;">Ne manquez pas les avis de : <a href="https://feygirl.home.blog/2023/11/14/la-porteuse-de-mort-de-stark-holborn/">FeyGirl</a>, <a href="https://lenocherdeslivres.wordpress.com/2023/11/06/la-porteuse-de-mort-stark-holborn/">le Nocher des livres</a>, ...</span></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-28312839954374930362023-12-01T08:19:00.033+01:002023-12-01T08:19:00.133+01:00La vidéo SF du mois - Décembre 2023<div style="text-align: justify;">Une fois n'est pas coutume, une entorse va être faite à mon régime anti-<a href="https://www.anudar.fr/search/label/dystopie">dystopique</a> avec <i>2084</i>.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans cette pièce plus réjouissante qu'il y paraît, venue d'un futur où "l'Etat sait tout", un algorithme redoutable est taillé pour forcer les gens à se "conformer à la norme" voire à se "soumettre"... mais qui a dit que les machines étaient immunisées contre les bugs, et les algorithmes capables de traiter toutes les réponses y compris les plus absurdes ? Peut-être qu'alors la résistance pourrait consister non à détruire les machines... mais bel et bien à les rendre folles.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/xZdbPTZQDrs?si=l6v1Njcxz19y9JRz" title="YouTube video player" width="560"></iframe></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-81309953387060341172023-11-27T09:28:00.174+01:002023-11-27T12:32:40.652+01:00Les blogueurs parlent aux blogueurs : Herbefol<div style="text-align: justify;"><i>Au début des années 2010, l'excellent <a href="https://www.quoideneufsurmapile.com/">Gromovar</a> avait pris une initiative chaleureuse et passionnante : il s'agissait d'interviewer les blogueurs de ce qui était déjà le Planète-SF, réalisant ainsi une oeuvre de connaissance de la <a href="http://planete-sf.com/">blogoSFFFère</a>.</i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>En ce début des années 2020, cette communauté a changé : des anciens sont partis, d'autres sont toujours là, et des nouveaux sont arrivés. Le moment, d'après moi, est revenu de faire le point et de nous interroger en tant que blogoSFFFère sur nos aspirations et nos liens communs. Avec la permission de Gromovar, inventeur du concept, je reprends par conséquent la rubrique </i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Les%20blogueurs%20parlent%20aux%20blogueurs">Les blogueurs parlent aux blogueurs</a><i> !</i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>Et aujourd'hui, c'est au tour d’</i><a href="https://www.herbefol.com/" style="font-style: italic;">Herbefol</a><i> de nous parler de lui...</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijox-r1sCd7Sfh2HFnqFHAlpOjHyhC-82gifA6SvyRDuxDZ52Kl-1lN6Em22juHI3FTajPSz-Zo6BkQERf9pE6C5yGcFAPKvK0otJ2EwROjTk-UKzNF1NQirpgE49PFtMPNa1EhIL8MLwajl8qGmXhR1lwFp8l5tSjvGeb4LrtPhYCvQsz-KQAq_z_FbI/s400/avatar%20Wedge.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="400" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijox-r1sCd7Sfh2HFnqFHAlpOjHyhC-82gifA6SvyRDuxDZ52Kl-1lN6Em22juHI3FTajPSz-Zo6BkQERf9pE6C5yGcFAPKvK0otJ2EwROjTk-UKzNF1NQirpgE49PFtMPNa1EhIL8MLwajl8qGmXhR1lwFp8l5tSjvGeb4LrtPhYCvQsz-KQAq_z_FbI/s320/avatar%20Wedge.jpeg" width="320" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>1. Bonjour, peux-tu te présenter en deux mots (tu peux être aussi bref que tu veux…jusqu’au néant)</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Herbefol, Herbie en diminutif, lecteur et blogueur. Né la même année que <i>Star Wars</i>, ce qui ne me rajeunit pas. Dans la vraie vie, je travaille comme développeur dans l’informatique, ce qui est bien moins amusant que de raconter sur un blog ce que l’on pense de ses lectures.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>2. Pourquoi avoir créé un blog ? Est-ce le premier ? Le seul ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">L’idée m’a été suggéré par un ami éditeur, qui a souvent été de bon conseil pour moi. Et après y avoir réfléchi un peu, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure. J’ai d’abord opéré par le bien de la défunte plateforme blog du site fantasy.fr puis quand cette dernière a connu sa fin, je suis passé sous wordpress et je suis allé voler de mes propres ailes en m’installant chez un hébergeur du commerce et en m’achetant un nom de domaine.
Le nom du blog m’a été fourni par mon libraire de l’époque, Xavier de chez Scylla, à qui j’avais proposé de faire un brainstorming pour m’aider à trouver une idée. C’est ainsi qu’est née <i>L’affaire Herbefol</i>, en référence au roman de Jasper Fforde, <i>L’affaire Jane Eyre</i>. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, j’ai rejeté deux autres propositions : Herbie les bons tuyaux et Herbie News. Je vous laisse juge du jeu de mot dans cette dernière.
C’est à l’heure actuelle mon seul blog. Je n’en ai jamais eu d’autre et je doute d’en avoir un autre à l’avenir. Il arrive cette année à son quinzième anniversaire et je ne pense pas avoir la force de faire quelque chose de nouveau en repartant de rien.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>3. Combien de temps y consacres-tu ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">C’est assez variable. Après un rythme de publication très aléatoire pendant une époque, j’essaie depuis quelques années de produire une chronique par semaine. Et cela peut me demander vingt minutes de rédaction quand j’ai les idées bien claires tout comme je peux y passer trois heures pour pondre vingt lignes de texte. J’ai généralement un peu d’avance par rapport à la publication de mes chroniques, ce qui me permet d’absorber ces aléas.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>4. Blogues-tu tout ce que tu lis ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Au début, pas du tout. Écrire une chronique me demandait beaucoup trop d’énergie et de temps pour que je blogue sur toutes mes lectures. Puis petit à petit, j’ai augmenté la proportion de ce que je chroniquais jusqu’à atteindre aujourd’hui un bon quatre-vingt-dix pour cent de mes lectures de « livres » (c’est à dire ce qui n’est pas BD et compagnie). Trois éléments font que je suis arrivé à ce stade. D’abord, l’expérience faisant j’ai eu un peu plus de facilité à écrire mes chroniques, même si parfois c’est encore laborieux pour certains ouvrages. Ensuite, mon rythme de lecture a diminué ces dernières années, donc j’ai moins de matière qui s’accumule dans la case « à chroniquer ». Enfin, il y a deux ans et demi j’ai pris la décision de ne plus limiter mon blog à l’imaginaire et j’ai décidé d’y parler aussi de mes autres lectures, principalement des ouvrages historiques.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>5. As-tu déjà lu certains livres simplement parce que tu te disais que ça pourrait faire un article intéressant pour ton blog ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Si je l’ai fait, je n’en ai aucun souvenir. Il y a beaucoup trop de livres que j’ai envie de lire pour m’imposer une lecture juste dans l’objectif d’en faire un article. Par contre, il m’est parfois arrivé de sortir un livre de ma pile-à-lire parce que je trouvais que c’était le bon moment pour le chroniquer. Généralement du fait d’une actualité le concernant : reprise poche, traduction en français pour un ouvrage que j’ai lu en anglais, etc.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>6. Lis-tu en VO ? Si oui, en quelles langues ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Comme je le laissais entendre juste au-dessus, je lis en anglais. Une partie des ouvrages qui m’intéressent ne sont pas disponibles en français. Je lis aussi en anglais quand j’apprécie certaines plumes particulières dans cette langue et que je préfère rester au plus près du ton de l’auteurice. Enfin, il m’est aussi arrivé de me pencher vers cette solution pour des raisons financières, les ouvrages étant parfois moins onéreux qu’en français.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>7. Blogues-tu avec ou sans roleplay ? Si c’est le cas, que représente ce roleplay pour toi ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ne sachant pas ce qu’est le roleplay en terme de blog, je suppose que non. :-)</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>8. Depuis combien de temps lis-tu de la SFFF ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ça, c’est la question à laquelle la réponse est simple et compliquée. Depuis toujours ou presque. L’un de mes tous premiers contacts avec la SFFF et plus particulièrement la SF, qui est la composante de l’imaginaire que j’ai abordé en premier, s’est fait par le biais d’un grand classique de la BD franco-belge : le diptyque <i>Objectif Lune</i> / <i>On a marché sur la Lune</i>. Hergé y fait un vrai travail de SF, limite de hard science sur certains aspects. Ensuite, et toujours enfant, j’ai découvert d’autres bandes-dessinées qui appartenaient au genre : j’ai lu mes premiers <i>Blake & Mortimer</i> chez des amis de mes parents, la bibliothèque municipale m’a fait découvrir des séries comme <i>Yoko Tsuno</i>, <i>Valérian & Laureline</i>, <i>Le Scrameustache</i>, etc. Sur le plan télévisuel, outre que j’ai vu des séries animées comme <i>Goldorak</i>, <i>Albator</i>, <i>Capitaine Flam</i>, etc. j’ai surtout été très marqué enfant par la deuxième des créations d’Albert Barillé : <i>Il était une fois… l’espace</i>. Mon amour des couvertures de Manchu est probablement né à ce moment-là, puisque les designs, notamment de vaisseau, ont été l’un de ses premiers travaux.
Cet intérêt pour la SF, couplé à une forte passion pour la science, restait concentré surtout sur la bande-dessinée, la télévision et le cinéma. Ce n’est qu’au cours de l’adolescence que j’ai vraiment plongé dans le version littérature de la SF. Je ne suis pas capable de dire comment j’ai fini par tomber sur cet ouvrage, mais j’ai lu un jour le recueil <i>Cher Jupiter</i>, d’Isaac Asimov. Et ce fut comme une sorte de révélation. J’ai alors enchaîné en quelques années la majeure partie de son œuvre fictionnelle. Puis je suis passé à Arthur C. Clarke, notamment avec <i>2001</i> dont je connaissais déjà l’histoire par son versant filmique. Enfin, je tentais d’autres auteurs, notamment Robert Sheckley dont l’humour a su facilement me charmer.
Le versant fantasy de l’imaginaire est entré plus tardivement dans ma vie. Si là aussi je côtoyais déjà le genre par le biais de la BD, de la télé et du cinéma, c’est au cours de mes études supérieures, plus précisément juste avant d’entrer en école d’ingénieur, que j’attaquais sa partie littéraire. Ado j’avais fait une première tentative avec <i>Bilbo le hobbit</i>, livre dont j’avais décroché assez rapidement à l’époque. Cette fois, je retentait l’ouvrage et cela fonctionna enfin. Dans la foulée, je m’enquillais les trois volumes du <i>Seigneur des Anneaux</i>, avant de laisser Tolkien en paix et de commencer à découvrir les œuvres un peu plus récentes du genre. D’abord <i>L’arcane des épées</i> de Tad Williams, qui reste une œuvre vraiment marquante dans mon parcours, puis <i>La Roue du Temps</i> de Robert Jordan, <i>La Belgariade</i> du couple Eddings, <i>Le Trône de Fer</i> de George R. R. Martin, etc.
Le parent pauvre de la famille est clairement le fantastique. Si je le croise de temps en temps dans les différents médias, que ce soit au ciné, en BD ou le temps d’un livre, je n’ai jamais plongé dans le genre au point d’en faire une exploration poussée.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>9. A quel rythme lis-tu ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">C’est très variable et sur la durée longue la tendance est à la baisse. Je tiens une liste de mes lectures depuis 1993, j’ai donc quelques statistiques sur le sujet. Dans l’ensemble, je lis plusieurs dizaines de livres par an, avec un plus haut à une centaine de volumes au début des années 2000. Ensuite, ça a décliné et ça s’est stabilisé vers soixante à quatre-vingt ouvrages. Ces dernières années, ça a franchement diminué. Le Covid a amené le télétravail dans mon emploi et avec lui moins de temps de transport en commun, qui constituait un gros gisement de lecture. Enfin, il y a un peu plus de deux ans je suis devenu papa. Ça a franchement fait baisser le temps que je consacre à la lecture. Résultat, l’année dernière j’ai à peine atteint la cinquantaine de livres.
Ceci étant, je lis de façon générale beaucoup. Car je consomme aussi de la bande-dessinée sous diverses formes et je suis abonné à plusieurs revues. Sans parler de tout ce que je peux lire en ligne quotidiennement, entre les réseaux sociaux, les forums et différents sites, ce ne sont pas les choses qui manquent. En fait, j’ai presque un besoin viscéral de lecture. Si je peux l’assouvir avec un livre, tant mieux, mais les autres supports conviennent aussi très bien. A l’époque où j’étais scout et que je revenais d’un camp alors que je n’avais plus rien à lire, j’avais occupé un petit moment du voyage en train en lisant l’intégralité des petits caractères du formulaire E111 (un classique des voyages de jeunesse à l’étranger, en tout cas à l’époque). C’est aussi pourquoi je pars toujours en vacances ou même simplement au travail avec deux fois trop de lecture : je suis sûr de ne pas en manquer.
Enfin, j’ai aussi d’autres loisirs qui font évidemment concurrence à la lecture. Principalement la consommation de séries télévisées et de jeu vidéo. Ainsi, je me suis récemment lancé dans Starfield qui venait de sortir et disons que mon quota de lecture en a pris un sérieux coup.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>10. Que trouves-tu dans nos littératures de genre ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ça, c’est la question à cent points. L’imaginaire m’offre une porte vers des mondes différents du notre, que ce soit dans l’espace, le temps ou l’ailleurs dans un sens plus large. La littérature de façon générale est une opportunité de voyage, de changement, de diversité et d’évasion. Et dans le cas de l’imaginaire, les possibilités sont décuplées du fait de ne pas s’astreindre à rester dans un univers fonctionnant avec les mêmes règles que celui dans lequel nous vivons.
J’apprécie notamment la SF pour son côté exploratoire de la science. C’est une véritable opportunité de repousser les limites, l’une des plus évidentes étant la possibilité de voyager plus rapidement que la lumière et de visiter l’univers entier en un claquement de doigt. C’est aussi un cadre qui permet d’envisager des choses qui relèvent purement de la spéculation et que notre science et surtout notre technologie ne sont pas capables de réaliser à l’heure actuelle. J’aime aussi l’aspect extrapolation, pour la capacité à interroger notre présent par le biais de futurs hypothétiques.
Dans la fantasy, je suis plus à la recherche de l’évasion par l’aventure, la découverte d’un monde complètement imaginaire et où toutes les règles, notamment sociales, peuvent être repensées. Sur ce point, je suis un peu déçu d’une partie de la production récente. Je trouve que l’on a une proportion encore trop importante de fantasy dans lesquelles les auteurices proposent des mondes qui sont encore fortement imprégnés de culture patriarcale. Et je ne supporte pas l’excuse du type « oui mais bon à l’époque du moyen-âge c’était comme ça, alors... » Mais c’est quoi l’intérêt d’écrire sur un monde imaginaire si on reste borné sur des sujets aussi importants ? Et franchement, c’est quoi cette idée de vouloir coller à une réalité historique alors qu’à côté on tartine des dragons, de la magie et je ne sais quelles autres fantaisies ? C’est de la fantasy ! De l’imaginaire ! Pas du roman historique ! De plus, l’art est forcément politique, comme tout le reste d’ailleurs. Ne pas s’interroger sur les modèles que l’on transmet par le biais de son œuvre, c’est ne pas s’intéresser au monde et à ses injustices. Bref, j’ai l’impression qu’une partie du domaine reste bloqué dans le monde d’autrefois. Ce n’est, fort heureusement, pas le cas de tous mais je trouve que la proportion « coincés dans le passé » est encore trop importante.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>11. Partages-tu cette passion avec ton entourage ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Pendant longtemps, je partageais cette passion essentiellement avec quelques amis. J’ai grandi dans une famille très ouverte à la lecture et mes parents m’ont laissé lire tout ce que je voulais. Je n’ai jamais été freiné quand je me suis mis à explorer la science-fiction. Néanmoins, au-delà d’une légère curiosité, mes parents ne partageaient pas vraiment ce goût et mes trois frères et sœur n’étaient pas non plus aussi passionnés par ce genre.
Je vis maintenant en famille et j’ai la chance que ma femme partage cet intérêt pour l’imaginaire. Nos goûts dans ce domaine sont différents, nous nous retrouvons sur certaines œuvres et nous éloignons sur d’autres. Et j’avoue que c’est plutôt agréable de vivre avec quelqu’un qui est capable de comprendre ce qui vous passionne et qui en partage parfois le plaisir. Monsieur A., mon fils, est encore bien trop petit pour avoir des goûts littéraires mais j’espère qu’il tolérera ma passion à défaut de la partager, je ne peux souhaiter plus. Il développera ses affinités et je ne souhaite pas lui imposer les miennes, même si le simple fait de vivre sous le même toit fait que j’exercerai une influence sur lui.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>12. Quelle a été ta première lecture SFFF ? Te souviens-tu de l’occasion qui t’a amené à cette lecture ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je crois que j’ai en partie répondu à cette question dans la question 8. J’y cite le diptyque <i>Objectif Lune</i> / <i>On a marché sur la Lune</i> comme l’une des plus anciennes œuvres de SF dans j’ai souvenir, mais je suis totalement incapable de dire si c’est la première que j’ai lu.
Dans l’ensemble, la littérature jeunesse est très riche en terme de SFFF, on en trouve à tous les âges. C’était déjà le cas à mon époque. J’ai donc forcément été au contact du genre dès mes premières lectures. Et je pense que c’est le cas de la très grande majorité des enfants, même dans les familles où on lit peu : les contes de fée imprègnent tellement notre culture que tout le monde en a, dès le plus jeune âge, une connaissance même légère.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>13. Peux-tu nous décrire un (ou plus) grand souvenir de SFFF ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Voilà une question qui demande un peu de réflexion de ma part. C’est le genre de chose que j’ai toujours du mal à identifier : j’ai vécu peu d’épiphanie dans ma vie, je ne suis pas quelqu’un qui s’enfile religieusement un livre ou un film en particulier tous les ans, etc. Néanmoins, je peux proposer quelques souvenirs.
Le premier se rapporte au film <i>Soleil vert</i>, de Richard Fleischer, d’après le roman de Harry Harrison. J’ai vu ce film à la télévision, avec ma mère, alors que je devais avoir douze ou treize ans. L’intrigue et notamment son dénouement a évidemment fait forte impression chez moi. Mais son impact en a été grandement augmenté en réalisant en cours de route qu’à l’époque (alors) future à laquelle se passe l’histoire, j’aurai un âge proche de celui du personnage incarné par Charlton Heston et que ma mère serait plus proche de celui de Sol, au destin tragique. J’ai eu la sensation d’avoir un aperçu de l’avenir qui m’attendait.
Le deuxième est filmique aussi et concerne <i>2001</i>, l’odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick. J’ai découvert ce film quelque part pendant mon enfance ou mon adolescence et ce fut une expérience particulière. Bien que fort lent, le film m’a charmé dès cette époque et je l’ai revu à plusieurs occasions. La plus marquante fut en… 2001, quand le film est ressorti au défunt Grand Écran Italie, qui à l’époque était l’une des plus grandes salles de ciné de Paris. Je n’ai pas raté cette occasion et j’en suis très heureux. D’autant plus que je connaissais déjà à l’époque certains des secrets derrière les effets spéciaux du film. Et j’avais beau savoir comment c’était fait, j’étais incapable de le repérer à l’écran. Le tour de magie est tellement bien exécuté que même en connaissance le truc, on ne le voit pas.
Le troisième et dernier est littéraire. En 2004 est arrivé en France un livre au titre un peu curieux : <i>L’affaire Jane Eyre</i>, de Jasper Fforde. Je serai très probablement passé à côté de cet ouvrage à l’époque si une amie n’avait pas attiré mon attention dessus. J’ai alors eu l’une des expériences de lecture les plus incroyables de ma vie. Non seulement j’étais pris par l’intrigue, les personnages et surtout cet univers foutraque émaillé de détails improbables. Mais j’en suis ressorti avec l’envie de lire des vieux classiques, au premier rang desquels le fameux roman de Charlotte Brontë. Ce que j’ai finalement fait quelques années plus tard, avant de relire le roman de Fforde et de réagencer tout ça pour lui donner un sens. J’avais l’impression d’avoir ouvert une porte vers un ailleurs riche. Ce que la suite, mochement traduit en <i>Délivrez-moi</i> (en VO c’est <i>Lost in a good book</i> – Perdu dans un bon livre, ce qui vu tant l’intrigue que le livre lui-même a nettement plus de sens), a confirmé tout en me montrant que je n’avais pas vraiment conscience du côté sans limite de cette richesse.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><span> </span><i>14. Quel est le livre qui t’a le plus marqué récemment ? (Répondre sans réfléchir)</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ce n’est pas du domaine de l’imaginaire, ni même de la fiction. Il s’agit de <i>Combattre pour l’Ukraine</i>, de Lasha Otkhmezuri. L’auteur est un historien, spécialisé dans le front Est de la Seconde Guerre Mondiale et est notamment co-auteur, avec Jean Lopez, de <i>Barbarossa</i>, une somme colossale sur l’offensive allemande de juin 1941. Dans son dernier ouvrage, il sort de son champ habituel pour partir à la rencontre de combattants dans les rangs ukrainien et livre une dizaine de témoignages de ces gens aux origines et au profil très variés et qui tous ont choisi de s’engager dans le combat pour l’Ukraine.
En bon historien, Otkhmezuri a parfaitement conscience de se livrer à un exercice qui sort de son champ habituel. Il traite d’un sujet actuel, par le biais de témoignages, une forme de source toujours intéressante sur le plan historique mais au combien manquant de fiabilité. Quelque part, on voit un historien qui collecte des données pour un collègue du futur qui se penchera sur ce conflit dans un avenir plus ou moins éloigné.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>15. Vers quelle étiquette SF, F, ou F, va ta préférence ? Et pourquoi ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Mon ordre de préférence place clairement la science-fiction, suivi de la fantasy et enfin loin derrière le fantastique. J’ai commencé à me plonger vraiment dans l’imaginaire par le biais de la SF, il n’est donc pas étonnant que ce sous-genre reste en tête, ne serait-ce que par nostalgie. Mais ma fascination pour la science, que j’ai depuis aussi loin que je me souvienne, entretient aussi cet amour de la SF et lui assure toujours sa suprématie sur les deux F.
La fantasy a eu une côte un peu plus fluctuante. Elle a bien occupé mon espace littéraire lorsque je m’y suis plongé, avant de commencer à refluer un peu, puis de repartir, de se rétracter, etc. Le va et vient continue encore à l’heure actuel, en fonction de ce que je trouve comme ouvrage et de mon humeur du moment.
Le fantastique reste clairement le parent pauvre. Sans avoir une absence d’affinité complète, j’en lis assez peu.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>16. Comment ont évolué tes goûts entre tes débuts en SFFF et aujourd’hui ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Pas forcément évident à dire. Il y a eu une évolution, c’est indiscutable, mais j’ai un peu de mal à me souvenir de la façon dont je regardais le genre lorsque j’avais treize ans. Cependant, je peux dire sans trop me tromper que j’ai développé un esprit critique entre mes débuts et maintenant. Je ne suis plus aussi tolérant vis à vis de certaines choses dans les ouvrages. Peut-être plus exigeant sur les intrigues, sur le fond scientifique en SF, etc. J’en ai un peu marre des trucs initiatiques en fantasy. Bref, je vieillis et je me lasse de certaines choses.
Le changement le plus notable ces dernières années a été mon acceptation du fait que je pouvais ne pas terminer un livre. Pendant très longtemps, je finissais systématiquement les ouvrages que je lisais, quand bien même je les trouvais mauvais. Ce qui a donné lieu sur mon blog a quelques chroniques où j’ai un peu défoncé les ouvrages en question. Et puis un jour j’ai fini par me résigner : il y a trop de livres qui me font envie pour que je continue à perdre du temps sur des textes qui ne m’emballent pas. Alors quand je sens la lassitude me gagner, quand je ne ressens rien ou que je soupire un peu trop devant une intrigue, des personnages ou une écriture, je laisse tomber et je passe à autre chose.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>17. Quels sont tes auteurs préférés ? Pourquoi ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je vais essayer de ne pas en citer cinquante.
Stephen Baxter. Parce que c’est probablement l’auteur de SF qui m’a offert le plus de moment « waouh » de ma vie. Pour sa capacité à chercher des idées scientifiques pointues et à tourner régulièrement le bouton jusqu’à 11, tout en rendant ça très compréhensible, y compris pour des lecteurices avec un bagage assez léger en science. Parce que je l’ai rencontré plusieurs fois, que je l’ai interviewé, que j’ai fait sa bibliographie, etc. Parce que lors d’une de ses rencontres, il m’a offert un exemplaire papier d’une nouvelle encore non parue à l’époque. Et s’il a encore de nombreux livres qui ne sont pas traduits en français (et le resteront probablement), c’est l’un des (voire le) auteurs de SF anglophones les plus traduits ces vingt-cinq dernières années : trente romans depuis <i>Les vaisseaux du temps</i>, paru chez nous en 1998.
Alastair Reynolds. Parce que lui aussi sait pousser le science de science-fiction dans ses retranchements. Parce que j’aime son univers de space-opera des <i>Inhibiteurs</i>. Parce que j’apprécie son rapport à l’art et sa façon de le placer dans ces ouvrages. Parce que je l’ai rencontré et qu’il est fort sympathique.
Connie Willis. Parce que faire utiliser les machines à voyager dans le temps par les historiens plutôt que par des aventuriers à la gomme c’est cool. Parce que je trouve son écriture fluide. Parce que c’est confortable, c’est doudou, c’est cosy. Et parce qu’elle a clairement un amour pour les vieux films américains.
Steven Erikson. Parce que son <i>Malazan Book of the Fallen</i> (<i>le Livre des martyrs</i> en français, autre titre que je trouve peu satisfaisant) est le cycle de fantasy qui m’a le plus marqué. Parce que ça déborde d’ambition. Parce qu’il est anthropologue et archéologue et que ça se sent dans ses livres. Son univers a un passé, que l’on ressent parce que tout est construit sur les restes des civilisations précédentes : pas seulement les villes mais les religions, les sociétés, etc. Parce que sa plume est belle, en tout cas en anglais.
K. J. Parker. Parce que c’est un peu la hard-science de la fantasy. Parce que tout ou presque est connecté dans ses ouvrages sans que ça soit gênant. Parce qu’il sait clairement qu’une guerre ne se gagne pas en enchaînant des batailles. Parce que son univers a un côté très générique et qu’il a pourtant une âme. Parce que la bureaucratie ça existe aussi dans la fantasy. Parce que sa plume sait être drôle tout en étant sérieuse.
Jasper Fforde. Parce que <i>L’affaire Jane Eyre</i> est l’un des rares livres dont je puisse dire qu’il y a eu un avant et un après pour moi. Parce que sa série <i>Thursday Next</i> est l’un des univers les plus foutraques que j’ai vu. Parce que cet univers est aussi potentiellement le plus riche et le plus sans limite de ceux que j’ai lu. Parce qu’il sait donner envie de lire plein de livres, y compris des vieux classiques que j’ai toujours cru ennuyeux. Parce que chez lui, toutes les littératures se valent.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>18. Y a-t-il des livres que tu regrettes d’avoir lu (temps perdu) ? D’autres que tu aurais regretté de ne pas voir lus ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Oui, il y a clairement quelques livres dont je me serais bien passé et avec lesquels je pense avoir perdu du temps. Maintenant que j’ai accepté l’idée de ne plus aller au bout d’un ouvrage, j’ai moins ce soucis. En plus des livres que je n’ai pas aimé pour diverses raisons, il y a aussi deux livres que je regrette d’avoir lu et même chroniqué, parce que l’auteur s’est plus tard avéré être non seulement un gros nationaliste russe mais il a aussi fait carrément l’apologie du génocide de la population ukrainienne. Je suis bien désolé d’avoir donné de l’argent et consacré du temps à un pareil salopard. Et c’est donc la seule fois, à ce jour, où j’ai carrément retiré les chroniques de mon blog.
Pour la seconde partie de la question, c’est facile : aucun, puisque si je ne les avais pas lu, je n’aurai pas pu regretter cette non-lecture.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>19. Y a-t-il des auteurs dont tu lis tout (ou voudrais pouvoir tout lire) ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Oui, sans la moindre hésitation. J’ai un peu un côté systématique : quand un truc me plaît vraiment, j’aime bien creuser le sujet et si possible avec un minimum d’ordre. Je suis du genre à lire les livres d’un même univers dans l’ordre de parution plutôt que dans l’ordre des événements, par exemple.
Sans surprise, on trouvera dans la liste des plumes concernées les gens que je cite à la question 17, ainsi que quelques autres.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>20. Vas-tu voir les auteurs sur les salons ? Ramènes-tu des interviews, des photos, des dédicaces ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">A une époque qui me paraît maintenant un peu lointaine, je faisais pas mal de festival. Je suis notamment allé de nombreuses fois aux Utopiales à Nantes. Et puis la vie fait que l’on a parfois moins le temps et l’envie. A force de voir et revoir les mêmes auteurices et membres de la blogosphère, j’ai vraiment développé une lassitude. Et j’ai fini par ne plus y mettre les pieds pendant plusieurs années. Récemment, j’ai opéré un timide redémarrage, mais ça reste très limité.
De l’époque où je fréquentais assidûment les salons et festivals, je rapportai beaucoup de dédicace et des souvenirs de rencontre. Pas de photos et pas vraiment d’interviews. J’en ai réalisé quelques-unes pour le défunt site fantasy.fr, principalement sur des auteurices anglophones, dont une partie n’a jamais été publiée. J’ai encore les fichiers audio quelque part sur mon disque dur et si j’arrive encore à entendre ce qu’il y a dessus, j’en ferai peut-être la retranscription un jour. Plus pour un aspect d’archivage d’un existant qu’autre chose, certaines remontent à 2007 et n’ont plus aucune pertinence avec l’actualité des interviewés.
Par contre, j’ai réalisé quelques interviews écrites pour le blog, que j’ai faite par mail. Ce qui a l’avantage pour moi de ne pas avoir à retranscrire tout ce qui est dit oralement. C’est plus reposant. Et ça m’a permis d’en avoir une d’un auteur que je n’ai jamais rencontré, David Brin, et j’avoue que ça fait un peu ma fierté.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>21. Que penses-tu de l’œuvre de Bernard Werber ? Et de celle de Maxime Chattam ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’ai lu plusieurs des romans de Werber. Les trois volumes des <i>Fourmis</i>, le premier sur la vie après la mort et <i>Le père de nos pères</i>. C’était à la fin des années 1990 et j’étais moins critique sur ce que je lisais. Mais sur le dernier, j’ai quand même fini par craquer, avec le coup du singe qui viole une truie et amène ainsi à l’espèce humaine. J’avais accepté de suspendre mon incrédulité sur les précédents bouquins, parce qu’on était presque dans de la fantasy ou du fantastique. Là, ça ne passait plus. Depuis, je n’y ai jamais remis les pieds mais j’en entend parler régulièrement. Et aujourd’hui, je trouve ce type affligeant au possible.
Je n’ai rien contre les auteurices qui écrivent pour un public qui ne veut pas une SF pointue, crédible, etc. Mais j’ai un problème quand quelqu’un qui empile les fadaises a la prétention de raconter des choses sérieuses. Ce qui est le cas de Werber, qui aligne les élucubrations au kilomètre dans ses bouquins.
J’ai un gros problème avec l’argument « oui mais il fait lire les gens, c’est une porte d’entrée vers l’imaginaire, etc. » Parce qu’une partie de son lectorat prend au sérieux ce qu’il écrit et j’ai déjà rencontré plus d’une personne qui croyait à la réalité de fadaises que pond ce type. J’ai le même souci avec un auteur comme Dan Brown, qui s’amuse aussi à vendre une certaine réalité derrière sa fiction : une partie de son lectorat croit à ce qu’il écrit. Pour moi, c’est le même problème qu’avec les frères Bodgadov dans la vulgarisation scientifique ou de Deutsch dans la vulgarisation historique : des types qui sous une apparence de respectabilité racontent des inepties aux gens. Et on vit dans un monde où l’on voit tous les jours les conséquences des inepties que l’on répète tellement que les gens finissent par y croire. Pour moi, c’est mortifère et tant pis si je passe pour un connard élitiste.
Pour revenir sur Werber précisément et donner un exemple parlant, j’ai le souvenir d’une interview faite par Philippe Vandel sur France-info (<a href="https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/tout-et-son-contraire/bernard-werber-des-fourmis-aux-geants_1737039.html">et qui est encore écoutable ici</a>) où le type enchaîne les foutaises, avec notamment les géants comme seule explication à la construction de la pyramide de Kheops. Encore une fois, je n’ai rien contre l’idée d’écrire de la fiction qui s’appuierait sur ce genre d’idée, ça peut même donner des choses plaisantes et intéressantes… à condition de ne pas essayer de faire passer ça pour une réalité scientifique.
Concernant Maxime Chattam, je n’en ai jamais lu mais du peu que j’ai aperçu du bonhomme sur les réseaux sociaux, il ne me semble pas se prendre pour un puits de science et me paraît très honnête sur ce qu’il écrit. Il défend simplement le droit à écrire et à lire des ouvrages qui procurent du divertissement et je trouve ça bien.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>22. Tes fournisseurs : librairies, bouquinistes, Internet ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Principalement librairie et internet. Pendant longtemps, lorsque je vivais en région parisienne, je me fournissais principalement chez Scylla, que j’ai évoqué un peu plus haut. Xavier a été un libraire formidable, capable de se souvenir de ce que j’achetais et arrivant à croiser suffisamment les avis et les goûts de ses clients pour me dire « Untel a adoré, ça devrait te plaire » ou « Untel a aimé, ça ne devrait pas être ta came. » Je pense que c’est un de ses grands talents et c’est très précieux. J’ai littéralement contribué à la survie de cette boutique pendant un temps en y passant une fraction notable de mon salaire (et en décrochant le titre de meilleur client plusieurs années) et j’en suis très heureux.
Après avoir quitté l’Île-de-France et atterri dans la banlieue lyonnaise, je passais régulièrement chez CoLibris, qui se trouvait deux étages en dessous de notre appartement et j’ai là aussi fini par être connu comme le loup blanc. L’équipe est très sympathique, prête à discuter de vos lectures.
Enfin, je viens de m’éloigner de Lyon et me fourni maintenant chez Ma petite librairie, à Bourgoin-Jallieu. Les gens y semblent aussi sympathiques et ne s’étonnent pas trop de voir quelqu’un arriver à commander un pavé historique en même temps que des mangas ou de la BD.
Depuis quelques années, je me fourni aussi en livre par le biais d’internet, pour faire des acquisitions d’occase et en revendre moi-même. Je n’ai parfois pas envie de payer le prix d’un livre neuf pour un ouvrage qui m’attire un peu mais dont je ne connais pas forcément les qualités. C’est en particulier vrai pour les ouvrages historiques.
Enfin, je me fourni aussi sur internet pour mes lectures en anglais. C’est clairement moins cher, plus simple, plus rapide et plus riche que d’essayer de commander des ouvrages par le biais d’une des rares librairies indépendantes locales qui fait de la VO. Cependant, j’évite clairement la pieuvre Amazon qui constitue, de mon point de vue, une menace permanente sur les librairies, les maisons d’édition et les auteurices. Depuis quelques années, je me fournis chez Blackwell, une enseigne britannique qui gère elle-même le dédouanement des colis vers l’Union Européenne, ce qui évite les mauvaises surprises.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>23. BD, comics, mangas, ou non ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Les trois. La BD franco-belge classique évidemment. Comme beaucoup de gens, j’ai lu <i>Tintin</i>, <i>Lucky Luke</i>, <i>Astérix</i> et d’autres étant jeune. Et j’ai continuer à consommer de ce genre sans discontinuer, en m’intéressant parfois à des productions plus récentes, comme <i>Orbital</i> par exemple. Mais je reste très attaché au fond patrimonial de la BD franco-belge et ma bibliothèque contient moult intégrales de ce type : <i>Lucky Luke</i>, <i>Spirou & Fantasio</i>, <i>Yoko Tsuno</i>, <i>Achille Talon</i>, <i>Chlorophylle</i>, <i>Blueberry</i>, <i>Iznogoud</i> etc.
En arrivant en région parisienne, à la fin des années 1990, je me suis mis au manga. D’abord avec des œuvres dont étaient tirées des adaptations animées que je voyais à la télévision : <i>Ranma 1/2</i> et <i>City Hunter</i>. Puis j’ai élargi mon spectre et j’ai pendant un temps consommé beaucoup de manga. Puis petit à petit, j’ai commencé à diminuer. Soit en arrêtant des séries qui ne me convenaient plus, soit parce que les séries que j’appréciais se terminaient et je ne souhaitais pas en démarrer de nouvelle. Je lis toujours des mangas et je dois en acheter trois ou quatre volumes par mois, en fonction des sorties des séries que je suis. Je reste très attaché à l’œuvre de Rumiko Takahashi, en particulier <i>Ranma 1/2</i>, pour sa dimension foutraque, et <i>Maison Ikkoku</i> (<i>Juliette je t’aime</i> dans sa déclinaison animée) qui reste pour moi l’une des meilleures comédies romantiques. Dans les séries que je lis actuellement, je pourrai citer <i>Vinland Saga</i>, de Makoto Yukimura, une superbe série à dominante historique, très bien documentée et très centrée sur l’humain tout en étant pleine de choses épiques et d’humour. <i>Space Brothers</i>, de Chûya Koyama, qui est de la pure SF tendance « conquête de l’espace », là aussi carré dans sa technique et plein d’humour et d’émotion. <i>Les vacances de Jésus et Bouddha</i>, d’Hikaru Nakamura, une chronique improbable de ces deux figures religieuses partageant un appartement dans le Tokyo de nos jours, avec beaucoup d’humour et d’intrigues construites autour d’une belle connaissance des religions.
Le comics est des trois genres de bande-dessinée celui que j’ai découvert le plus tardivement, vers la fin des années 2000. Et depuis je m’y suis pas mal investi aussi. Principalement dans le super-héros de la maison DC, avec au centre l’incontournable Batman, dont plusieurs dizaines de volumes encombrent mes étagères. J’ai bien sûr parcouru une partie du catalogue Vertigo, où se trouve notamment mon personnage préféré : John Constantine. Enfin, j’ai aussi picoré dans les productions d’Image et de quelques autres éditeurs. Mais quasiment pas de Marvel, j’ai clairement choisi un camp dans le domaine super-héroïque. En terme de créateur, j’apprécie des gens comme Grant Morrison ou Mike Carey et je suis surtout un inconditionnel de Tom King qui pour moi est l’une des meilleurs révélations de ces dix dernières années. Ce type a écrit des trucs magnifiques, comme <i>Mister Miracle</i>, dessiné par son acolyte Mitch Gerads, ou <i>Supergirl : Women of Tomorrow</i>, dont les planches sublimes sont réalisées par Bilquis Evely. Lisez-les.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>24. Lis-tu aussi de la littérature « blanche » ? Si oui, qui aimes-tu particulièrement parmi les auteurs étiquetés « blanche » ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Quasiment pas. Tant par manque d’intérêt que par manque de temps. Je consomme un peu de la production de gens comme Haruki Murakami ou Thomas Pynchon. Mais je dois rarement lire plus d’un ou deux livres de « blanche » par an. J’essaie cependant de glisser quelques classiques au milieu de mes lectures. Jasper Fforde m’a amené à lire Jane Eyre et je compte bien un jour tenter de lire du Dickens. Je voudrais bien donner sa chance à Victor Hugo. Et j’ai collé quelque part dans ma PAL les deux énormes volumes de La guerre et la paix de Tolstoï. Mais pour tout ça, il faut trouver l’une des choses qui manque le plus : du temps.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>25. Tentative de Weltanschauung : qu’aimes-tu comme musique ? Comme cinéma ? Quel est ton loisir favori ? Plutôt matérialiste ou idéaliste ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’ai vraiment découvert la musique par le biais de la collection de bandes originales de film de ma mère, notamment des partitions comme <i>Mission</i> et <i>Les incorruptibles</i> par Ennio Morricone. Puis ce fut la musique classique, par le biais du collège. Je garde encore aujourd’hui un certain attachement à ces musiques. Du côté du classique, j’apprécie plus particulièrement le baroque, avec Bach en tête suivi d’Haendel et Purcell, et la période classique, de Mozart à Beethoven en passant par Haydn. Pour les partitions illustrant les films, je suis devenu sans surprise un fan de John Williams. J’ai aussi eu une période où j’ai découvert pas mal de musique d’animation japonaise, notamment des compositrices comme Yuki Kajiura et l’incontournable Yoko Kanno.
J’ai ensuite commencé à développer un goût pour la musique électronique avec Jean-Michel Jarre puis Vangelis. Par la suite, j’ai dérivé vers Mike Oldfield avant d’atterrir dans la pop-rock, avec des groupes comme Muse ou Coldplay, mais aussi des vétérans un peu plus anciens tels que Depeche Mode, A-Ha, Simple Minds ou Supertramp. Grace à mon ancien libraire, j’ai plongé sérieusement dans l’œuvre de David Bowie. Parallèlement, j’ai aussi fait un détour par le new age avec Enya et Loreena McKennitt.
Enfin, j’ai fini par revenir à la musique électronique en développant une véritable passion pour Tangerine Dream, groupe pionner du genre. Fondé en 1967 par Edgar Froese, le groupe a survécu à sa disparition en 2015 puisqu’il existe toujours aujourd’hui et qu’il a la particularité d’être composé de membres tous plus jeunes que le groupe auquel ils appartiennent. En plus de cinquante ans d’une très riche discographie, plus d’une centaine d’albums studio et live et des dizaines de bandes originales, Tangerine Dream a connu des périodes de production musicale assez différentes et personnellement j’apprécie des choses dans chacune d’elles. Son caractère pionnier lui a donné une certaine influence sur de nombreux artistes électro et on le constate jusque dans la bande originale de la série <i>Stranger Things</i> dont le thème en est clairement une descendance musicale. Le groupe a d’ailleurs fini par reprendre ce thème.
Ayant des acouphènes permanents, mais heureusement très légers, depuis une trentaine d’années j’écoute très souvent de la musique, que ce soit en travaillant, en lisant ou en conduisant.
Ayant une mère cinéphile, j’ai développé un intérêt pour le cinéma. J’ai été abreuvé de films familiaux des années 1980 et 1990 et j’ai encore un attachement assez fort à cette période. J’ai bien sûr placé Steven Spielberg bien haut dans ma liste de réalisateurs préférés, j’aime beaucoup Zemeckis, je suis fan de <i>Star Wars</i>, etc. Plus grand, j’ai aussi manifesté un intérêt pour le cinéma plus ancien, notamment Hitchcock (un réalisateur très apprécié par ma mère) et tout ce que j’appellerai l’âge d’or de la comédie américaine : les fims de Capra, d’Hawks, de Lubitsch, etc. Je sais reconnaître la voix de Katharine Hepburn, de James Stewart ou de Cary Grant. La même période m’a aussi fait découvrir Akira Kurosawa et quelques autres cinéastes japonais. Je suis aussi tout à fait ouvert à la production de divertissement de Hong Kong, notamment les vieux films de Jackie Chan, mais aussi les réalisations de gens comme Tsui Hark ou Johnnie To. Enfin, j’ai un amour pour les films de Louis de Funès. <i>Les aventures de Rabbi Jacob</i> est probablement le film que j’ai le plus vu, mais ne doit pas dépasser la dizaine de visionnage tant j’ai peu revu de films. J’ai le même soucis qu’avec les livres : trop de films que je voudrais voir et pas assez de temps.
J’aurai bien du mal à donner un loisir favori. Je joue pas mal aux jeux vidéos, du wargame au point & click en passant par les rpg, les fps, etc. Et c’est une sorte de lutte permanente entre la lecture, les jeux vidéos et les films/séries pour réussir à capter mon temps libre.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>26. As-tu une liseuse ? Quel est ton rapport à la lecture numérique ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Oui, j’ai une liseuse. Ça fait un peu plus d’une dizaine d’années que je lis en numérique. Et j’apprécie énormément ça. J’aime toujours la lecture sur papier, le contact de la page, tenir un livre bloqué ouvert dans une main pendant que je marche, etc. Mais le numérique apporte des avantages incontestables. Outre la question de l’encombrement et du poids, j’aime beaucoup le fait de pouvoir modifier la police de caractères, j’adore lire en Garamond, et surtout sa taille. En fonction de ma fatigue visuelle, de la luminosité, etc. j’agrandis ou je rétrécis la police et ça me permet d’avoir toujours le plus de confort possible en terme de lecture.
J’aime aussi le numérique parce qu’il amène une possibilité de stocker des œuvres que je ne veux pas, et surtout ne peux pas, conserver sous forme papier une fois lues. C’est un plus très appréciable quand on ne pas étendre son espace de bibliothèque indéfiniment.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>27. Quel est ton rapport à Internet ? Connecté depuis longtemps ? Quel est ton rapport aux réseaux sociaux ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je suis arrivé sur Internet au milieu des années 1990. Ce qui fait que sans être un vieux de la vieille, je pense être quand même un vétéran de cet écosystème. J’ai connu une époque où quasiment aucun acteur actuel du web n’existait. Le seul que j’ai souvenir d’avoir vu traverser la crise de 2001 est Yahoo, tous les autres ont disparu.
J’ai très vite apprécié ce médium. Il offre un accès à une quantité d’information qui ne se limite plus à ce que l’on peut faire tenir dans une encyclopédie ou une bibliothèque. Il permet des recherches assez aisée. Et il constitue un espace de communication avec le monde entier, ce qui permet de pouvoir aller plus loin que son simple entourage dans le monde physique.
J’en suis devenu clairement dépendant. Pas un jour, ou presque, ne passe sans que je consulte les réseaux sociaux, que je recherche une information historique, scientifique ou autre. N’ayant ni télévision, ni radio, c’est mon canal d’informations pour me tenir au courant de ce qu’il se passe dans le vaste monde. Ainsi, depuis plus d’un an et demi je consacre un temps assez conséquent chaque jour à me tenir informé de la guerre en Ukraine à travers les réseaux sociaux.
Je trouve bien évidemment des défauts aux réseaux sociaux : forme de dépendance, conversation qui peuvent vite partir en dispute, outil puissant pour le harcèlement, etc. Mais personnellement, ce sont aussi des espaces où je peux rencontrer et discuter avec des gens qui partagent des centres d’intérêt : l’imaginaire, l’histoire et notamment l’histoire militaire, etc. J’aurai beaucoup plus de mal à trouver des interlocuteurs sur certains sujets dans le monde « réel ».
Pour faire de la philosophie à deux ronds, je dirai que les réseaux sociaux sont comme beaucoup d’autres choses dans l’existence : utiles mais il faut savoir ne pas en abuser.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>28. As-tu des projets d’écriture de fiction, ou est-ce que tu en as eu par le passé ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Qui n’en a pas eu ? Si l’on oublie quelques bricoles écrites quand j’étais à l’école primaire, j’ai commencé à écrire pendant mes études supérieures et ça a duré une bonne décennie. J’ai eu plein d’idées pour de la SF, de la fantasy, du thriller… J’ai toujours dans un coin de mon disque dur un tas de notes et des piles de fragments de romans. Et tout ça n’a pas mené à grand-chose puisque pour écrire il faut principalement de la discipline et du travail. Deux choses dont je manque singulièrement, étant un fainéant patenté. De tout ça, outre ce stock de choses inachevées, il reste trois nouvelles que je peux considérer comme à peu près complètes.
Il y a quelques temps, j’en ai retravaillé légèrement une que j’ai collé sur mon blog. Un texte très court et très inspiré par Robert Sheckley et Fredric Brown. Si je trouve un jour le temps et l’énergie, je retravaillerai peut-être les deux autres nouvelles, une du même style que la première et l’autre du genre lovecrafterie, et les posterai sur mon blog.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>29. Sans y répondre, quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ça ne te soûle jamais de parler autant ?</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>30. Une dernière chose à dire au lectorat en délire ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Merci à vous de m’avoir lu et d’avoir tenu jusque-là.</div></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-74456723152055879522023-11-13T09:29:00.286+01:002023-11-13T09:29:00.153+01:00Protectorats - Ray Nayler<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGv09vUf-ZAmgaBcsSZ5TDMIIgeqmdUqk9dIouLqcHWRX0blsBo5EJt3tLgxXbFPlg1N2ixNyJSAU4d7T3HglX0DKyRzU0KkIhZKSGHnXa7aiEvDLV9be3ke56pEUSAiZoTBDC_AeX7XCy-VUJD5MYr8URVZkp4eknQBIr7YJL-i0UtGJL6eW_RIFKJpE/s500/Protectorats%20Ray%20Nayler.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="341" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGv09vUf-ZAmgaBcsSZ5TDMIIgeqmdUqk9dIouLqcHWRX0blsBo5EJt3tLgxXbFPlg1N2ixNyJSAU4d7T3HglX0DKyRzU0KkIhZKSGHnXa7aiEvDLV9be3ke56pEUSAiZoTBDC_AeX7XCy-VUJD5MYr8URVZkp4eknQBIr7YJL-i0UtGJL6eW_RIFKJpE/s320/Protectorats%20Ray%20Nayler.webp" width="218" /></a></div><div style="text-align: justify;">Voici un recueil de nouvelles assez particulier : comme d'autres l'expliqueront mieux que moi, il est spécifique à la langue française car inédit dans la langue de son auteur.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>Protectorats</i> est un ensemble de récits choisis par Ellen Herzfeld et Dominique Martel. Certains sont <a href="https://www.anudar.fr/search/label/uchronie">uchroniques</a>, d'autres ne le sont pas de façon si claire ; il y est question à certains moments d'une époque (peut-être) contemporaine, à d'autres d'un passé proche ou encore d'un futur lointain ; les désordres de ce monde peuvent être politiques ou climatiques, ou sinon liés à de nouvelles formes de conscience voire d'intelligence... En filigrane, une constante : l'être humain qui sans cesse va s'interroger sur la nature de sa présence dans la réalité... mais aussi sa place dans l'Univers.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans <i>Protectorats</i>, les Etats-Unis ont acquis une position plus puissante que jamais au tournant de la Seconde Guerre Mondiale. Un Protectorat, c'est dans ce contexte un allié nominal des Etats-Unis - soit donc en réalité un vassal à qui on jette parfois un os à ronger, en échange de sa bonne volonté dans la gestion des éventuels problèmes à la périphérie de la Pax Americana. L'un de ces Protectorats n'est autre que la Turquie, dont la grande et ancienne ville d'Istanbul servira de décor à plusieurs des nouvelles du recueil : on devine, à certaines allusions disséminées dans le corpus, qu'ailleurs la situation ne saurait beaucoup différer de ce modèle. Quand les conflits militaires deviennent impossibles - puisque l'omni-puissance américaine garantit un échec implacable pour qui oserait la défier - on en revient à d'autres formes de confrontation : le simple coup fourré, le complot intérieur... qui peuvent parfois s'imbriquer dans des stratégies plus complexes et plus audacieuses qu'il y paraît. Plus tard, alors que la conflictualité internationale semble éteinte pour de bon, les dangers se feront de plus en plus intérieurs à l'âme humaine elle-même - jusqu'à ce qu'elle se révèle dans toute sa fragilité, coincée entre les murs endommagés d'un vaisseau interstellaire... ou menacée par un tsunami dans un EHPAD au personnel mécanisé.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Il serait inutile de résumer ici les quatorze textes qui figurent au sommaire de <i>Protectorats</i> : chacun possède sa singularité, qui vient éclairer de façon spécifique les intentions d'un auteur que je n'avais jusqu'alors pas lu. On découvrira en les explorant une pensée riche, qui s'exprime de façon à chaque fois originale, et qui s'empare pour mettre ses idées en avant de la plupart des possibilités que la <a href="https://www.anudar.fr/search/label/SF">SF</a> sait offrir : de l'uchronie donc, à tendance <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Extraterrestre">extraterrestre</a> ; du <a href="https://www.anudar.fr/search/label/space-opera">space-opera</a> et même du <a href="https://www.anudar.fr/search/label/planet-opera">planet-opera</a> ; de la fiction neuroscientifique (je n'ose parler ici de <a href="https://www.anudar.fr/search/label/cyberpunk">cyberpunk</a>) ; de la <a href="https://www.anudar.fr/search/label/robotique">robotique</a>... L'assemblage possède en première approximation une allure hétéroclite, qui pourra dérouter voire rebuter certains lecteurs s'ils veulent y voir de l'anarchie : comme évoqué plus haut, il s'agit en réalité d'un tout cohérent puisque ce qui est en question c'est le propre de l'être humain - et par extension, celui des systèmes sociaux, politiques ou automatisés qu'il construit pour améliorer son existence.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Un androïde peut-il être comptabilisé parmi les êtres humains ? Et une conscience morte qu'une machine extraterrestre permet de ranimer le temps de piocher dans ses souvenirs des informations par ailleurs inédites ? Et la domotique d'un immeuble intelligent ? Ne faut-il pas, au fond, finir par considérer que l'être humain... est avant tout ce qui produit de l'humanité, dans son acceptation la plus large ? La SF est ambitieuse lorsqu'elle parvient à introduire la question <a href="https://www.anudar.fr/search/label/post-humanité">post-humaine</a> : bien qu'uchronique, <i>Protectorats</i> parle de post-humanisme et le fait en des termes qui ressemblent sans doute à ceux qui s'imposeront tôt ou tard à ses lecteurs. Dans ces conditions, la diversité de ses approches - et ses changements incessants de genres littéraires - en renforce l'efficacité, tout comme le dynamisme variable de ses textes qui peuvent être tour à tour contemplatifs ou plus toniques. La dernière page refermée, il devient clair que la leçon de Ray Nayler tient à la fois de la promesse et de l'avertissement pour le futur - même si le nôtre promet d'être bien différent de celui de <i>Protectorats</i>...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div><div><span style="font-size: x-small;">Ne manquez pas les avis de : <a href="https://www.quoideneufsurmapile.com/2023/10/protectorats-ray-nayler.html">Gromovar</a>, <a href="https://refletsf.com/protectorats-de-ray-nayler/">Cédric</a>, <a href="https://lepauledorion.com/2023/09/19/protectorats-ray-nayler/">FeydRautha</a>...</span></div></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-66232617370961080022023-11-01T09:21:00.016+01:002023-11-01T09:21:00.132+01:00La vidéo SF du mois - Novembre 2023<div style="text-align: justify;">Pour cette édition de ma rubrique mensuelle, j'ai choisi <i>Aeon</i> : un court-métrage numérique relatant, au cours des âges de l'humanité, l'incursion de ce qui est peut-être une civilisation extraterrestre... à moins qu'il ne s'agisse de quelque phénomène naturel incompréhensible et permettant à nos lointains descendants d'agir sur leur propre passé ? <i>Aeon</i> fait la part belle aux mythologies récentes - à commencer par la théorie des anciens astronautes - à travers le prisme de la création numérique...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/mMLE3FHiebI?si=hI6TIun_floATSYR" title="YouTube video player" width="560"></iframe></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-23778626451889434422023-10-27T09:04:00.156+02:002023-10-27T09:04:00.143+02:00Les blogueurs parlent aux blogueurs : Yossarian<div style="text-align: justify;"><i>Au début des années 2010, l'excellent <a href="https://www.quoideneufsurmapile.com/">Gromovar</a> avait pris une initiative chaleureuse et passionnante : il s'agissait d'interviewer les blogueurs de ce qui était déjà le Planète-SF, réalisant ainsi une oeuvre de connaissance de la <a href="http://planete-sf.com/">blogoSFFFère</a>.</i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>En ce début des années 2020, cette communauté a changé : des anciens sont partis, d'autres sont toujours là, et des nouveaux sont arrivés. Le moment, d'après moi, est revenu de faire le point et de nous interroger en tant que blogoSFFFère sur nos aspirations et nos liens communs. Avec la permission de Gromovar, inventeur du concept, je reprends par conséquent la rubrique </i><a href="https://www.anudar.fr/search/label/Les%20blogueurs%20parlent%20aux%20blogueurs">Les blogueurs parlent aux blogueurs</a><i> !</i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>Et aujourd'hui, c'est au tour de <a href="https://yossarianblogdotcom.wordpress.com/">Yossarian</a> de nous parler de lui... </i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifWSb95MxJIEPVTjF6TYjQPGRBaZeMMSMVcNE11E32-jYPCzPixmB5ywgpmPGi0xOxEP8oX0TxmxCU5Jr2h0OUuf51HUKdXDFAxWjPSxE6wgVQ6nHbN96J50L7LA0JnFp0qZXc6Of92eG5YojX7RuUk4zzXbUqDgpZft1ckg-atL3I3s1aJAYsoIfZ_bY/s308/galets.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="286" data-original-width="308" height="286" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifWSb95MxJIEPVTjF6TYjQPGRBaZeMMSMVcNE11E32-jYPCzPixmB5ywgpmPGi0xOxEP8oX0TxmxCU5Jr2h0OUuf51HUKdXDFAxWjPSxE6wgVQ6nHbN96J50L7LA0JnFp0qZXc6Of92eG5YojX7RuUk4zzXbUqDgpZft1ckg-atL3I3s1aJAYsoIfZ_bY/s1600/galets.jpg" width="308" /></a></div><br /><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>1. Bonjour, peux-tu te présenter en deux mots (tu peux être aussi bref que tu veux…jusqu’au néant) ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Bonjour. Yossarian alias Amilanar alias Ubik alias... je ne sais plus. Pour l'Etat-civil, c'est une autre histoire. Entrepreneur en matière grise pour le compte du blob national, blogueur dilletante, ex-connard élitiste et petite main pour une <a href="https://www.belial.fr/collection/le-belial-bifrost">revue</a> bien connue des amateurs de mythologie scandinave.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>2. Pourquoi avoir créé un blog ? Est-ce le premier ? Le seul ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Sous les galets la page... est la deuxième mouture d'un blog que j'ai commencé à tenir en 2006. Pfff ! Ça ne nous rajeunit pas. La blogosphère balbutiait et le Web 2.0 avait trois ans. Bon, il y avait belle lurette que Rome avait remplacé Sparte, mais ça m'intéressait de voir si j'étais capable de produire un contenu pertinent de manière régulière, sans y perdre pour autant le plaisir d'écrire. Faut croire que oui.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>3. Combien de temps y consacres-tu ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">C'est très variable, mais généralement une à deux heures par semaine. À vrai dire, certaines lectures demandent beaucoup de temps, histoire de trouver l'angle d'attaque adéquat, de déployer l'ironie nécessaire à cet exercice (se prendre au sérieux, quelle plaie !) et de partager mes coups de cœur livresques du mieux que je peux. Parfois, ça vient tout seul. D'autres fois, non.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>4. Blogues-tu tout ce que tu lis ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Non. J'ai des lectures plus académiques que je passe sous silence.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>5. As-tu déjà lu certains livres simplement parce que tu te disais que ça pourrait faire un article intéressant pour ton blog ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">À ma décharge, je ne suis pas assez organisé pour cela. Le choix, c'est au coup par coup, au gré des lectures du moment.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>6. Lis-tu en VO ? Si oui, en quelles langues ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Un petit peu des comics, en anglais. Pas de romans. Par flemme.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>7. Blogues-tu avec ou sans roleplay ? Si c’est le cas, que représente ce roleplay pour toi ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je l'ai fait à l'époque de l'Ezine du Cafard cosmique auquel j'ai contribué dès le début. Beaucoup moins maintenant, même si parfois ça me titille encore un peu.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>8. Depuis combien de temps lis-tu de la SFFF ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Il faut remonter à l'âge d'or !
Mes quatorze ans, en gros. <i>Fahrenheit 451</i> de Bradbury, plein de bouquins de la collection « Grand Angle » (<i>Le Soleil va mourir</i> de Christian Grenier, <i>Opération clik-clak</i> de William Camus...). Plus tard, <i>Dune</i> de Frank Herbert et <i>Le Seigneur des Anneaux</i> de JRR Tolkien. Tout est foutu !</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>9. A quel rythme lis-tu ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Cela dépend des périodes. J'oscille entre boulimie et diète. Cela dépend aussi du bouquin. Parfois, j'aime prendre mon temps.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>10. Que trouves-tu dans nos littératures de genre ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Pour paraphraser Ursula Le Guin : la vitalité, l'ampleur, la précision de l'imagination, l'aspect ludique, la richesse et la puissance des métaphores.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>11. Partages-tu cette passion avec ton entourage ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Par partager, si l'on entend refiler des bouquins à lire à d'autres personnes. Oui.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>12. Quelle a été ta première lecture SFFF ? Te souviens-tu de l’occasion qui t’a amené à cette lecture ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Comme dit plus haut : <i>Fahrenheit 451</i>. Un livre pioché au hasard dans une sélection proposée par le professeur de français au collège. La couverture de l'édition Présence du Futur m'intriguait. Mais, faut croire que j'avais une prédisposition pour la SFFF depuis <i>StarWars</i>, vu sur grand écran à sa sortie, mais aussi à cause de la diffusion de <i>Cosmos 1999</i> (la première saison) à la télé le samedi. C'était samedi, hein ? Je ne me rappelle plus.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>13. Peux-tu nous décrire un (ou plus) grand souvenir de SFFF ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Il y en a trop. Et, l'incertitude quantique étant ce qu'elle est, la probabilité qu'elle ne s'effondre en un seul souvenir varie en fonction du moment où je me pose cette question et y répond. Bon, je crains de ne pas faire preuve d'originalité. <i>Le Seigneur des Anneaux</i> que je relis régulièrement, <i>The Years of Rice and Salt</i> de KSR, un incontournable de l'uchronie (assertion non négociable), tout John Varley (la lecture de ses nouvelles et romans devrait être obligatoire) et Lucius Shepard, naturellement.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>14. Quel est le livre qui t’a le plus marqué récemment ? (Répondre sans réfléchir)</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Sans réfléchir ? On va dire <i>Quand on eut mangé le dernier chien</i> de Justine Niogret. Facile, je suis en train de le lire et, comme d'hab' avec cette autrice, on est happé sans coup férir par une écriture puissante qui sonne juste. Plus lointainement, <i>Vivonne</i> de Jérôme Leroy. Un grand roman qui permet de toucher du doigt quelque chose auquel je crois beaucoup : si la littérature ne change pas le monde, au moins elle contribue à l'adoucir. Et puis, <i>Prolekult</i> de Wu Ming parce qu'il faut opposer mille histoires alternatives au récit officiel du/des pouvoirs. Enfin, n'oublions pas le génial <i>Héctor</i> de Léo Henry.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>15. Vers quelle étiquette SF, F, ou F, va ta préférence ? Et pourquoi ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Les étiquettes, c'est plus une commodité qu'autre chose, non ? Bon, je sais qu'elles ont beaucoup d'importance pour certains, mais cela ne m'a jamais vraiment intéressé. Personnellement, c'est plus le sujet abordé ou le nom de l'auteur qui détermine mon choix. L'Histoire, la nature de la réalité, l'utopie, les effets des technosciences sur notre quotidien, tous ces sujets m'intéressent. J'aime beaucoup qu'on me sorte de ma zone de confort. Faut juste que ce soit bien fait.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>16. Comment ont évolué tes goûts entre tes débuts en SFFF et aujourd’hui ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je suis un lecteur de SF surtout. Je lisais beaucoup de fantasy auparavant, mais le genre m'ennuie désormais prodigieusement. Je me suis lassé des poncifs et de leur déclinaison badass. Si l'on creuse un peu ce sujet, j'aime bien ce que font Jean-Philippe Jaworski et Stefan Platteau. Mais, il faudrait un éditeur pour tailler dans le gras. Le new-Weird me parle bien aussi. Jeff Vandermeer, China Miéville, K. J. Bishop, Paul Di Filippo, c'est cool.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>17. Quels sont tes auteurs préférés ? Pourquoi ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Parmi les classiques, Philip K. Dick. Mais aussi, Ray Bradbury, Poul Anderson, Brian Aldiss, John Brunner, Ursula Le Guin et j'en passe. Pour les plus récents, Dan Simmons (il faut bien faire une place à <i>Hyperion</i>, ce reader digest de la SF), John Varley, Lucius Shepard, Iain M. Banks, Roland C. Wagner (il faut lire <i>Rêves de Gloire</i>), Ian McDonald, Léo Henry, Catherine Dufour... Pourquoi ? Sans doute que ces auteurs portent un regard sur l'humain, sur le monde et son devenir, mais aussi sur la littérature qui m'interpelle.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>18. Y a-t-il des livres que tu regrettes d’avoir lu (temps perdu) ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">D’autres que tu aurais regretté de ne pas voir lus ?
Des regrets ? Peut-être d'avoir lu <i>Fahrenheit 451</i> parce que maintenant, je suis à la recherche du temps perdu, celui qu'il me faut pour continuer à découvrir d'autres œuvres/auteurs.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>19. Y a-t-il des auteurs dont tu lis tout (ou voudrais pouvoir tout lire) ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Même la liste des courses ? Je ne me pose même pas la question.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>20. Vas-tu voir les auteurs sur les salons ? Ramènes-tu des interviews, des photos, des dédicaces ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ça m'est arrivé parfois. Pas facile de discuter quand la file d'attente s'allonge. En général, je me contente d'un bref échange et d'une dédicace. Par contre, je ne prise guère l'exercice de l'interview. On ne peut pas tout faire.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>21. Que penses-tu de l’œuvre de Bernard Werber ? Et de celle de Maxime Chattam ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Werber ? Je ne suis pas trop fan de calinothérapie. Chattam ? C'est le titre de son nouveau roman ?</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>22. Tes fournisseurs : librairies, bouquinistes, Internet ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">En librairie, essentiellement. J'ai la chance de trouver cette denrée rare à proximité de mon domicile. J'en profite.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>23. BD, comics, mangas, ou non ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je lis et chronique de la BD à l'occasion. Aucune restriction, BD franco-belge, comics ou mangas, tout me va. Comme pour les étiquettes, c'est plus le sujet qui détermine mon choix.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>24. Lis-tu aussi de la littérature « blanche » ? Si oui, qui aimes-tu particulièrement parmi les auteurs étiquetés « blanche » ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Oui, bien entendu. Pourquoi se priver ? En vrac, Jean Teulé, Lauren Groff, Eric Vuillard, Marguerite Yourcenar, Joseph Heller, Cormac McCarthy... Et plein d'autres.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>25. Tentative de Weltanschauung : qu’aimes-tu comme musique ? Comme cinéma ? Quel est ton loisir favori ? Plutôt matérialiste ou idéaliste ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J'écoute un peu de tout, mais avec une prédilection pour le post-rock, le trip hop, la new wave et l'americana. On ne dira d'ailleurs jamais assez de bien du vivier de Tucson. Pour le ciné, c'est assez hétéroclite mais avec une constante : je fuis les comédies françaises et les blockbusters. Bref, je n'y vais pas souvent.
Mon loisir préféré ? Si on écarte la lecture, il reste les randonnées en bord de mer. Ça tombe bien, j'habite à deux pas.
Je suis clairement idéaliste, mais avec une bonne dose de pessimisme. L'Histoire ne m'a pas démentit jusqu'à présent.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>26. As-tu une liseuse ? Quel est ton rapport à la lecture numérique ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Yep ! Liseuse et livre papier. Le numérique ne me pose aucun problème. C'est une bonne option de désemcombrement et cela laisse de la place dans la bibliothèque pour des éditions plus classieuses.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>27. Quel est ton rapport à Internet ? Connecté depuis longtemps ? Quel est ton rapport aux réseaux sociaux ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Connecté depuis les débuts, avant l'ADSL. Internet est un outil pratique et les réseaux sociaux un sacré porte-voix. On en fait ce qu'on y apporte, hélas.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>28. As-tu des projets d’écriture de fiction, ou est-ce que tu en as eu par le passé ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J'écris occasionnellement. Cette année, petite gloire personnelle, j'ai une nouvelle qui a été repêchée pour figurer au sommaire du concurrent de la revue à l'arc-en-ciel. Mais bon, manquant de constance et de discipline, cela reste de l'ordre de l'amusement anecdotique. Et puis, dans un pays où il y a plus d'écrivains que de lecteurs, on ne va pas charger la barque.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>29. Sans y répondre, quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Comme je l'ai dit plus haut. Je ne prise guère l'exercice de l'interview, y compris pour moi.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><span> </span>30. Une dernière chose à dire au lectorat en délire ?</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">This is the end ?</div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-15213631162403481082023-10-21T10:00:00.271+02:002023-10-21T10:00:00.152+02:00L'Arche spatiale tome 1 - Une brèche dans le ciel - Peter F. Hamilton<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgZsZqkjHhcZnYlCoDhDc3iCCucuLX_HTBFyhqRcUru8Rfuo8WfC0z0mSJPGmV1h9prnAfZBSZoOHLKzP1DXcFEt08DMy7oD-eJrEefVXn6fzLf6SEhvp81tJB5JciW36XSGnZr6a1d61yijAAhn_Ye8uvT-CJ68h6QGrMiY5PfZfqzmBcZ0rvgYG1KmU/s500/Une%20br%C3%A8che%20dans%20le%20ciel%20-%20Arche%20spatiale%20-%20Peter%20F.%20Hamilton.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="333" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgZsZqkjHhcZnYlCoDhDc3iCCucuLX_HTBFyhqRcUru8Rfuo8WfC0z0mSJPGmV1h9prnAfZBSZoOHLKzP1DXcFEt08DMy7oD-eJrEefVXn6fzLf6SEhvp81tJB5JciW36XSGnZr6a1d61yijAAhn_Ye8uvT-CJ68h6QGrMiY5PfZfqzmBcZ0rvgYG1KmU/s320/Une%20br%C3%A8che%20dans%20le%20ciel%20-%20Arche%20spatiale%20-%20Peter%20F.%20Hamilton.webp" width="213" /></a></div><div style="text-align: justify;">Il a déjà été question ici de <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Peter%20F.%20Hamilton">Peter F. Hamilton</a>, que j'ai eu l'occasion de rencontrer en 2016 aux <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Festival%20de%20SF%20de%20Lyon">Intergalactiques de Lyon</a>. L'auteur britannique s'échappe de son univers du <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Saga%20du%20Commonwealth">Commonwealth</a> pour une dilogie qui, ainsi qu'on va le constater, peut très bien s'adresser au <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Jeune%20public">jeune public</a>.</div><blockquote><div style="text-align: justify;">Résumé :<span style="text-align: left;"> </span></div></blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;">Hazel a été choisie pour être la "Fille-Fleur" de la cérémonie du Cyclage : à seize ans, elle aura le privilège de remettre un bouquet de fleurs à chacun des individus âgés de soixante-cinq ans dont le temps de vie doit prendre fin pour le bien de la communauté. Hazel vit en effet à bord d'une arche spatiale dont les machines ont souffert autrefois d'une Mutinerie, obligeant les survivants à dépendre de l'environnement du bord pour cultiver leur nourriture et à pratiquer le Cyclage pour garantir qu'un jour les descendants des passagers arrivent bien à bon port... Telle est la loi instaurée par la "Capitaine Electrique", laquelle est réputée s'être téléchargée à l'intérieur du réseau informatique du vaisseau à la fin de la Mutinerie cinq cents ans plus tôt, et nul ne la remet en question. Sauf que les événements troublants se multiplient : les gens toussent et ont mal à la tête, Hazel découvre dans le "guano" déversé par le système de recyclage un déchet organique inexplicable... Pour couronner le tout, voici que trois Tricheurs sont insérés dans la cérémonie qu'elle accompagne : des personnes âgées qui ont refusé le Cyclage et vivent à la marge, considérées comme des parasites. Mais sont-ils tout à fait ce que les fidèles à la loi sont encouragés à croire ? Et la Capitaine Electrique est-elle tout à fait ce qu'elle prétend ?</div></blockquote><div style="text-align: justify;">Un vaisseau endommagé, des survivants organisés selon des principes théocratiques pour pallier à la défaillance des machines et une figure divinisée qui s'exprime à travers des écrans : non, vous ne lisez pas <a href="https://www.anudar.fr/2020/07/la-grande-derive.html"><i>La grande dérive</i></a> de <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Ben%20Bova">Ben Bova</a> ! Et pourtant, les points de ressemblance ne cessent de s'accumuler : un personnage principal adolescent dont l'audace va lui permettre d'identifier puis de mettre en oeuvre les solutions au problème technique menaçant l'avenir du vaisseau ; un conflit de plus en plus ouvert entre la nécessaire prise en compte des faits d'une part et le credo religieux d'autre part, dont l'observance jamais discutée conduit en réalité les passagers à la ruine ; une Histoire incomplète et volontiers truquée ; des passagers clandestins (ou pas) et en tout cas hostiles qui rôdent à l'intérieur des couloirs poussiéreux ; et même un voyage hallucinant vers l'axe de rotation du vaisseau, à travers des régions où l'intensité du champ de pesanteur diminue...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On le sait, Peter F. Hamilton apprécie les intrigues tout droit venues du passé de la SF qu'il s'ingénie à réinterpréter à sa façon et parfois aussi à la lumière des idées plus récentes. Si le Cyclage qui ouvre ce roman s'apparente plus volontiers à un emprunt au <i><a href="https://www.anudar.fr/2014/04/destination-tenebres.html">Destination ténèbres</a></i> de <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Frank%20M.%20Robinson">Frank M. Robinson</a> - et j'aurais pu d'ailleurs commencer cette chronique en établissant les points de ressemblance avec cet autre <a href="https://www.anudar.fr/search/label/space-opera">space-opera</a> en milieu confiné, car ils sont nombreux... à commencer par un capitaine presque déifié, des mutineries réprimées dans le sang et réprouvées par l'Histoire officielle, et même un protagoniste principal possédant une identité complexe - il faut admettre que <i>L'Arche spatiale</i> promet à son lecteur ce que promettait autrefois le space-opera "populaire" (pour ne pas dire "blockbuster") : une part de rêve, une part d'angoisse, une part de romance, et une bonne dose de positivisme - car c'est bien connu, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. En toute logique l'ensemble m'apparaît sinon taillé pour, du moins tout à fait lisible par, le jeune public.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Mais pour le coup, qu'est-ce que ça vaut ? C'est du Hamilton, et donc c'est taillé comme un blockbuster et comme un page-turner. L'auteur sait ce qu'il fait, par conséquent on avance en terrain sinon connu, en tout cas plutôt bien cartographié. Une fois l'identité complexe de Hazel mise au jour, il devient possible de trier les informations disponibles pour imaginer que les causes de la défaillance des machines et celles de la fuite atmosphérique ne sont pas les mêmes. L'auteur prend soin de montrer la lourdeur du carcan religieux qui contraint la pensée de Hazel et des autres habitants du vaisseau : remettre en question un dogme est difficile et parfois, proposer des interprétations alternatives d'un fait ou même l'ignorer semble plus confortable que de faire face à la réalité nue... si bien que les Tricheurs continuent à invoquer la "Capitaine Electrique" lorsqu'ils sont surpris ou effrayés ! Cette lourdeur empêche donc Hazel de mettre en relation l'ensemble des faits à sa disposition avant les derniers développements du texte, et ce même si le lecteur - surtout s'il est au fait des références évoquées dans les deux premiers paragraphes de cette chronique - voit au contraire de plus en plus vite la direction que prend la quête.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Sans chercher à renouveler quoi que ce soit, <i>L'Arche spatiale</i> semble donc à ce stade offrir une synthèse mieux que passable (puisque ça se lit sans aucune difficulté) de textes plus anciens, qui auront je n'en doute pas laissé à d'autres lecteurs qu'à moi des souvenirs plaisants. De la <i>comfort food</i>, en quelque sorte, comme le disait jadis <a href="https://www.anudar.fr/search/label/John%20Scalzi">John Scalzi</a> dans <a href="https://www.anudar.fr/2018/11/john-scalzi-une-interview.html">l'interview qu'il m'avait accordée</a>. Le second volume de cette histoire, que je n'ai pas encore lu, dira si <i>L'Arche spatiale</i> a d'autres ambitions... mais le lecteur pourra se rappeler aussi que, parfois, on n'a pas besoin d'autre chose.</div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6948189907703689410.post-42724580014066732902023-10-18T10:33:00.002+02:002023-10-23T10:47:36.912+02:00Barbares - Rich Larson<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNELEohi0DVQVWziVWMfe5Nn616wh7WwNEhJbENSof4ED6gQveTSSHVp-sXrUHYSH42QgN9HQB26FQ6Kp24l9kFjo_es7xu5qXBoY1wlWH-h_OZY53hJ5WyEbh1fm5oQjwcJs4o4s_Njf6NbmuV03M6a-e63Dfs5MdTXSLK8AgDxlTO8Q1Tao7dG-H3VE/s500/Barbares%20Rich%20Larson.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="333" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNELEohi0DVQVWziVWMfe5Nn616wh7WwNEhJbENSof4ED6gQveTSSHVp-sXrUHYSH42QgN9HQB26FQ6Kp24l9kFjo_es7xu5qXBoY1wlWH-h_OZY53hJ5WyEbh1fm5oQjwcJs4o4s_Njf6NbmuV03M6a-e63Dfs5MdTXSLK8AgDxlTO8Q1Tao7dG-H3VE/s320/Barbares%20Rich%20Larson.webp" width="213" /></a></div><div style="text-align: justify;"><i>Barbares</i> est un texte court signé <a href="https://www.anudar.fr/search/label/Rich%20Larson">Rich Larson</a>, paru il y a peu dans la collection "Une heure-lumière" du <a href="https://www.belial.fr/">Bélial'</a>, et qui m'a été offert par son éditeur.</div><blockquote><div style="text-align: justify;">Résumé :</div></blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;">Yanna connaît bien les nagevides, pour avoir grandi sur l'un d'entre eux avant qu'il ne soit interdit de construire des habitats sur ces formes de vie sans doute artificielles qui traversent l'espace : une expérience qui rend précieux aux yeux des touristes l'équipage qu'elle forme avec son ami Hilleborg... comme ces jumeaux d'une indécente richesse dont la fantaisie consiste à visiter non un nagevide en vie, mais bel et bien le cadavre de l'un d'entre eux. L'affaire est un peu louche mais la récompense promise par les jumeaux aristos est indispensable à Yanna, qui veut offrir un nouveau corps à Hilleborg. Sauf que le comportement des touristes, une fois débarqués sur le nagevide, se fait de plus en plus intrigant... quelle horreur attend le groupe sur ce cadavre géant ?</div></blockquote><div style="text-align: justify;">L'année dernière, Rich Larson nous promenait dans l'environnement aussi glacé qu'hostile d'<i><a href="https://www.anudar.fr/2022/10/ymir-rich-larson.html">Ymir </a></i>: cette année, celui de <i>Barbares</i> s'avère foisonnant plutôt que glacé (encore que) mais tout aussi hostile. Sur Terre, la vie mal connue des plaines abyssales dépend pour sa survie aussi bien de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Neige_marine">neige marine</a> que des grands cadavres dont en particulier ceux des baleines : les dépouilles arrivées au fond grouillent bientôt de vie nécrophage capables de nettoyer la moindre particule organique. Le nagevide imaginé ici, que le texte mais aussi la couverture suggèrent être un équivalent spatial des grands cétacés terrestres, porte ses décomposeurs avec lui au cours de sa vie et ceux-ci l'accompagnent vers sa transformation ultime en anneaux de géantes gazeuses. L'écologie qui est suggérée intrigue d'autant plus qu'elle semble être artificielle au moins en partie, mais elle ne constitue pas le cœur du texte... tout au plus un élément de solution.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">A cette énigme va en effet répondre une autre. Il est osé d'intituler un texte "Barbares" alors qu'il est censé se passer dans un avenir lointain et que plusieurs de ses personnages capitaux sont "de la haute"... Ce paradoxe constitue en réalité l'épine dorsale de <i>Barbares</i> : la puissance vient volontiers avec la cruauté, c'est un fait bien connu depuis les premières monarchies humaines... toutefois, elle vient aussi avec la culture et le raffinement. Les "aristos" de cette histoire sont cruels dans leurs actes, y compris de façon indirecte puisque les jumeaux mentent volontiers à leurs employés. Même la loi est cruelle : puisqu'il est possible à cette époque future de faire vivre une tête sans corps, il est donc légitime à des fins d'économies... de décapiter les taulards, libre à eux une fois leur peine purgée de payer un nouveau corps, s'ils en trouvent les moyens bien sûr.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Montrant tout au long du texte que malgré les possibilités sans limites qu'apporte la technologie l'être humain restera toujours pareil à lui-même, Rich Larson s'offre le luxe de fournir à son lecteur une troisième et ultime question. Dans cette histoire de casse interstellaire - eh oui - quelqu'un doit être pigeonné pour qu'un autre (ou <i>des</i> autres...) puisse remporter le gros lot. Si les règles du jeu font frémir, elles restent limpides et l'on comprend bien vite par quel tour de passe-passe tout peut "bien finir" pour les personnages (ou du moins pour certains d'entre eux). La question posée alors est celle de savoir si les sacrifices consentis en auront valu la peine : c'est dans cette interrogation, et dans sa réponse potentielle, que se niche l'humanité acquise ou révélée de chacun...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div><span style="font-size: x-small;">Ne manquez pas non plus les avis de : <a href="https://lecultedapophis.com/2023/10/16/barbares-rich-larson/">Apophis</a>, <a href="https://lepauledorion.com/2023/10/17/barbares-rich-larson/">FeydRautha</a>, <a href="https://www.quoideneufsurmapile.com/2023/10/barbares-rich-larson.html">Gromovar</a>, ...</span></div>Anudarhttp://www.blogger.com/profile/09009858683773659644noreply@blogger.com0