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La huitième nouvelle de l' Anthologie des Utopiales 2020 est signée Joëlle Wintrebert . Résumé :   Eleni vit avec son mari Ianis, atteint d'une forme de démence sénile qui devient dangereuse... en effet, il ne reconnaît plus la femme de sa vie et la blesse quand il la prend pour une intruse. La solution serait-elle de lui fournir un androïde de compagnie à l'image d'Eleni quand elle était jeune ? La démence sénile est un calvaire pour le patient qui en est atteint - lequel se rend compte que quelque chose ne va pas et en souffre, sans pouvoir mettre les mots sur son mal - comme pour son entourage. La technologie est l'une des principales réponses de l'être humain aux problèmes quand ils sont épineux : une machine peut accomplir les tâches les plus douloureuses, sans se plaindre, et certaines d'entre elles peuvent même faire l'illusion de l'humanité. Il s'agit ici de rendre au malade la femme qu'il aime, telle qu'il s'en souvient... e

T.H.R.A.C.E.S.

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La septième nouvelle de l' Anthologie des Utopiales 2020 est signée Christophe Dougnac . Résumé :   Rémi est Traceur de Rêves : son métier difficile consiste à repérer les cauchemars dans le sommeil des dormeurs, et à y mettre fin - car les mauvais rêves, en désorganisant la psyché de l'individu, occasionnent des risques sociaux. Il vit avec la mémoire d'un drame personnel, celui d'un sauvetage manqué, puisque son père Lucien - accidenté en mission - est désormais plongé dans un coma sans doute irréversible... Les "Traceurs de Rêves" : eh bien, en voilà une belle idée SF ! Le rêve est un matériau que la SF exploite peu volontiers : souvent, il s'agit de contrôler le rêve ou à la rigueur d'en extraire des informations... Ici, l'auteur imagine que le rêve peut avoir une incidence sur le réel et sa régulation devient alors un enjeu de société, puisque le cauchemar est considéré comme un facteur de risques sociaux. Qui dit enjeu dit service, lequel es

Sommes-nous pieuvres ou vampires ?

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La sixième nouvelle de l' Anthologie des Utopiales 2020 est signée Ïan Larue . Résumé :   2158. José (I) est danseur travesti, et bourreau des cœurs à ses heures. La belle Dune, qu'il a plaquée sans aucun scrupule, continue à l'inonder de messages auxquels il ne répond pas. C'est que José, premier du nom, est en réalité une pieuvre humanoïde venue d'ailleurs - et que le bonheur lui fait perdre sa forme, au risque de révéler ses tentacules... Les céphalopodes ont une intelligence remarquable : certains apprennent à ouvrir des bocaux, d'autres montrent de la curiosité à l'égard de l'être humain... il y en a même qui transitent d'un aquarium à l'autre dans les parcs aquatiques, au nez et à la barbe de leurs gardiens ! L'intelligence des céphalopodes est reconnue jusque dans les programmes scolaires : sont autorisées explicitement les « dissections des animaux morts », dans toutes les classes jusqu’au baccalauréat, uniquement : sur des invertébr

La Mémoire de l'Univers

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La cinquième nouvelle de l' Anthologie des Utopiales 2020 est signée Nicolas Martin . Résumé :   Le narrateur est un jeune physicien de talent, qui a l'habitude de "doper" ses capacités avec des substances de synthèse... Lui et son amant Felipe, lui-même chercheur, se voient proposer par Tomàs - un neurobiologiste - une drogue tout à fait nouvelle. Au fil des essais et de l'amélioration du produit, l'équipe va s'approcher peu à peu de la formule parfaite - celle qui autorise la fusion des consciences et permet d'approcher la mémoire de l'Univers... Dans le Dune de Frank Herbert , l'Epice dite aussi Mélange est réputée prolonger la vie mais aussi étendre le champ de conscience. A ce titre, elle est à la base du pouvoir de Paul Atréides - lequel devient capable au fil du roman d'appliquer le calcul des probabilités aux intrigues humaines et donc, de déterminer les futurs possibles de l'espèce. Le voyage proposé ici par Nicolas Martin se

The Agony in the Ecstasy

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La quatrième nouvelle de l' Anthologie des Utopiales 2020 est signée Sara Doke . Résumé :   Elle erre dans Bruxelles où elle a faim : une faim de musique et de sons, que l'on ne peut assouvir qu'en concert ou auprès d'êtres semblables à elle... Trouvera-t-elle ce qu'elle recherche ? Ou bien... quelqu'un va-t-il trouver sa trace musicale à temps ? Voici un texte énigmatique, où l'on comprend que dans la jungle urbaine peuvent émerger des entités peut-être pas tout à fait humaines. La musique éveille en eux des sensations, des sentiments et même plus encore : une forme de vie plus palpable, plus réelle sans doute que la nôtre. Peut-être les appelait-on "sorciers" autrefois - et peut-être leur différence était-elle la raison de leur persécution ? Mais pour Sara Doke, ce qui compte avant tout c'est l'ouragan de sensations que la musique éveille : derrière le plaisir sublime et presque douloureux qui accompagne la sensation sonore, se trouve la

Le Premier Chapeau

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La troisième nouvelle de l' Anthologie des Utopiales 2020 est signée Thomas C. Durand. Résumé :   Les Troyaumes forment une civilisation où le chapeau est, au-delà d'un accessoire de mode, un indicateur du rang social et un objet de fascination - si bien qu'il est tout à fait légitime d'envoyer Torbel d'Oltanche, un jeune journaliste, faire un grand reportage sur le chantier de fouilles d'un chapelier qui prétend avoir découvert rien de moins que... le premier chapeau. Ce que d'Oltanche va découvrir sur place va révolutionner non la chapellerie, mais bel et bien sa carrière et peut-être même le monde ! L'archéologie ne se limite pas à nettoyer des ossements à la brosse à dents : de plus en plus, on fouille le dépotoir des communautés humaines du passé car il est possible d'y trouver des informations du plus haut intérêt ! Au-delà des triviaux déchets alimentaires qui témoignent du régime des habitants de l'endroit, la présence de parasites rense

La Piste des oiseaux

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La seconde nouvelle de l' Anthologie des Utopiales 2020 est signée Morgan of Glencoe. Résumé :   Les Wings : une bande d'enfants et d'adolescents de rencontre, dirigés par Crow. Dans leur monde en ruines, la survie n'est pas facile - mais les Wings savent lire, grâce à Crow et à ses livres si précieux. Sparrow n'est ni la plus jeune ni la plus âgée : si elle sait à quel point la vie est dure, il lui reste encore à comprendre le vrai sens de l'enseignement de Crow... L'opposition entre nomades et sédentaires est vieille comme l'invention de l'agriculture. Le nomade est libre et vit "du pays", vendant ses compétences au fil de ses pérégrinations ; le sédentaire est attaché à une terre et se méfie du nomade, qu'il suspecte d'être voleur ou de cacher des secrets. Les Wings, en nomades post-apocalyptiques , dissimulent en effet un secret : celui de la lecture, devenue taboue et sous le contrôle d'une caste cruelle, celle des Bibliot

Une forme de démence

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J'ai jusqu'ici peu lu Lionel Davoust : un roman court et une nouvelle, d'ailleurs parue dans une précédente Anthologie des Utopiales , constituent mes seules incursions dans son imaginaire. Résumé :   Príor Hallmarsson est un écrivain islandais dont l'oeuvre, étalée sur un demi-siècle, a révolutionné la fantasy... et voici que cet universitaire monomaniaque, à l'approche de la retraite, veut faire numériser les notes qui décrivent son univers d'Alterna. Edda, étudiante en sciences de l'information, va s'atteler à cette tâche qui s'annonce d'autant plus immense que le vieil écrivain hésite souvent : lequel de ces précieux documents est le bon et doit faire foi ? Cette indécision ne vient-elle que de la complexité de son oeuvre... ou a-t-elle d'autres causes ? Le Seigneur des Anneaux n'est pas sorti tout armé de l'esprit fertile de J.R.R. Tolkien  : il est la résultante d'un travail entamé trente ans plus tôt, et qui serait appelé

La vidéo SF du mois - Septembre 2021

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Pour cette édition de ma rubrique mensuelle, j'ai choisi Transgression : un court-métrage proposant un intéressant paradoxe temporel...

Convention Nationale de SF à Valbonne - Le compte-rendu

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Hier 22 août 2021 se terminait la quarante-huitième Convention nationale de science-fiction . Comme les années précédentes (hormis 2020) depuis 2017 , j'en étais. L'accueil de la Convention. Sur le front des acquisitions, je me suis montré assez raisonnable. Fictions : Excession de Iain M. Banks , Les Atlantes de Georges Bordonove, Mécanique en apesanteur de Bénédicte Coudière. Citons aussi Sale temps pour les poubelles de Guillaume Suzanne (offert par l'organisation de la Convention) et bien sûr la sélection de nouvelles du Prix Rosny Aîné 2021. Non-fictions ou inclassable : La revue du droit insolite (voir ci-dessous) et Le livre de l'inexplicable signé entre autres par l'inénarrable Jacques Bergier. Sur le front des événements, j'ai été d'une assiduité raisonnable. Le 19/08, jour d'ouverture, je pris le temps de découvrir les expositions en matinée, avant d'aller en fin de journée assister à la conférence de Roland Lehoucq Antimatière, entr

Convention Nationale de SF à Valbonne - La préparation

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Je n'avais, pour raisons sanitaires, pas voulu participer à l'édition 2020 de la Convention nationale de SF  qui se tenait à Orléans. Un an plus tard, soit  deux ans après L'Isle-sur-la-Sorgue , le moment est venu de se rendre à Valbonne pour la BlueCon  ! Comme les années précédentes ( Grenoble 2017 , Amiens 2018 et donc L'Isle-sur-la-Sorgue 2019), il s'agira de parler, manger, dormir et vivre SF pendant quatre jours. Le programme concocté par Ugo Bellagamba et son équipe est plutôt alléchant, mettant l'accent sur l'histoire des revues françaises de SF. La BlueCon sera aussi, bien sûr et surtout l'occasion de rendre hommage à Joseph Altairac , membre important du fandom et des Conventions hélas décédé en novembre dernier. A mon niveau et en tant que simple participant, et au-delà de l'intérêt que j'accorde au programme officiel (c'est simple, je me demande si je vais trouver le temps de faire un peu de tourisme sur place...), j'attend

Un souvenir nommé empire

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Voici une lecture qui a été retardée pendant un peu trop longtemps... à savoir celle du premier volume de Teixcalaan , prix Hugo 2020, qui m'a été offert par son éditeur. Résumé :  Lsel : une station aux confins de l'espace humain, coincée entre une menace alien encore incompréhensible et l'empire teixcalaanli dont l'intérêt conquérant se fait de plus en plus manifeste. Alors, quand Teixcalaan réclame un nouvel ambassadeur à Lsel, c'est Mahit Dzmare qu'on équipe de l'implant cérébral hébergeant la lignée-imago des diplomates : grâce à cette augmentation, elle est censée disposer des souvenirs et des réflexes de son prédécesseur Yskandr... à ceci près que celui-ci n'a pas mis à jour sa copie depuis quinze ans. Équipée d'une version obsolète d'Yskandr, la voici bientôt arrivée à la capitale teixcalaanlie, où elle se trouve alors privée de sa précieuse imago - celle-ci n'ayant pas supporté la confrontation avec le cadavre du précédent ambassadeu