Antarès tome 5

Ah, Les Mondes d'Aldébaran de Leo... Un véritable monument de la SF en BD, à travers en particulier la série Antarès dont j'ai déjà parlé en ces lieux. L'aventure, après une pause de deux ans, se poursuit après un intermède que je qualifierais, disons, de dispensable.
Résumé : 
Sur Antarès-5, la petite colonie est passée sous le contrôle des Nations Unies : une situation qui n'est pas de tout repos, car la secte religieuse qui dirige le projet "Antarès" n'a pas l'intention de rendre une parcelle de son influence sur ses ouailles... Mais c'est pourtant sur Antarès-4 que Kim est partie accomplir une nouvelle mission. Sur la planète voisine, se trouve en effet quelque chose qui est à l'origine de la disparition de sa fille : qu'attendre de bon d'une entité qui a élu domicile sur une planète encore plus inhospitalière que la précédente ? Sur Antarès-4, en effet, la biosphère se révèle toujours plus dangereuse, et les mystères qui témoignent de la présence d'une civilisation très évoluée vont peut-être venir à bout de l'intelligence de Kim, voire même de sa raison... Pourtant, le pire danger ne serait-il pas à bord du vaisseau qui l'emmène si loin de Marc ? Ne serait-il pas incarné par l'inquiétant Jedediah Thornton, gourou de la secte à l'origine du projet "Antarès" ?
Avec l'éloignement contraint et forcé d'avec Marc, mais aussi d'avec sa fille - par la force des choses - on découvre une Kim à vif, agressive, moins portée sentiments, un peu moins portée cul aussi, et surtout moins disposée à révéler la couleur de ses sous-vêtements - même si, bien sûr, les amateurs de la chose auront la possibilité de voir qu'elle porte cette fois-ci un soutien-gorge noir. Cette nouvelle Kim est un vrai rafraîchissement, surtout lorsqu'elle est opposée à ce si déconnecté "monsieur Jedediah" - lequel dissimule peut-être, derrière son fanatisme, une appétit lascif pour les formes féminines peu engoncées dans les combinaisons gonflables dont sa secte affuble les personnes du beau sexe. Après tout, ne s'enquiert-il pas, à mots presque découverts, au moment le plus funeste pour lui, de savoir si Kim et la commandante de la mission portent des sous-vêtements ?

Le danger permanent qui pèse sur Kim et la mission vers Antarès-4 n'empêche pourtant pas Leo de développer ses thèmes sentimentaux de prédilection, à travers quelques passages un peu artificiels se déroulant dans la colonie, passages qui s'intercalent entre les moments plus toniques où Kim est confrontée à une biosphère déroutante, y compris pour elle. L'intrigue n'avance pourtant pas beaucoup : quelques mystères extraterrestres a priori toujours incompréhensibles - on est dans du Leo - que compense très mal, cependant, la réapparition (dissimulée aux yeux de Kim, pour le moment) de Sven, le père de sa fille. On remarque, tout soudain, l'aspect glabre commun entre Jedediah Thornton et le beau (?) Sven. On se doute que les développements futurs de l'intrigue promettent moult choix cornéliens à la jeune héroïne de cette histoire : qui choisir, de Sven, de Marc ou du bel Amos ? Choix qui vont, je n'en doute pas, délecter Leo dans les albums à venir. Car, oui, cet album n'est pas le dernier de la série : rompant avec la loi de la pentalogie, voici qu'un tome six est annoncé... semble-t-il même que la série pourrait en compter sept.

On en arrive donc à un certain paradoxe : l'album est toujours aussi beau et parfait, d'un point de vue graphique ; mais d'un point de vue scénaristique, on a l'impression qu'il ne progresse pas. Etait-il nécessaire, dans ces conditions, de prévoir autant d'albums ? Les développements de l'intrigue, jusqu'à présent, ne me semblent pas le justifier... sans compter que la série annexe Survivants conduit, comme je le craignais, à une inévitable diminution du rythme de parution de la série principale puisqu'à présent, les albums sont publiés tous les deux ans et non tous les ans... Je ne laisserai pas tomber cette série, en souvenir des excellents albums qu'elle a pu produire, mais il est net que je me sens de plus en plus désabusé. Quel dommage !

Commentaires

XL a dit…
je partage ton point de vue et pourtant j'y suis venue tard mais avec délectation !
Anudar a dit…
Le défaut de cette série : elle traine en longueur. De plus en plus.