L'Humanoïde

J'ai le plaisir, depuis quelques mois, de participer en tant que spectateur aux soirées nanars organisées par l'association lyonnaise AOA Production - créatrice du Festival des Intergalactiques de Lyon. J'avoue avoir ignoré tout à fait l'univers du cinéma-bis avant de participer à ma première soirée nanars - c'était en Janvier 2015, c'était Les Maîtres de l'Univers et je ne l'oublierai jamais. Quelques mois plus tard, une autre soirée nous régalait d'une création italienne intitulée, en toute sobriété, L'Humanoïde.
Résumé : 
La paix et la prospérité règnent à Métropolis. Pourtant, à l'autre bout de l'Univers, le renégat Graal complote pour détrôner son propre frère et s'emparer du pouvoir... Il s'allie à une vénéneuse reine en quête de l'éternelle jeunesse et à Kraspin, savant fou qui, grâce à une toxine de son invention, propose de leur fournir une armée de super-soldats sans âme, sans volonté, tout dévoués à leur cause ignoble ! Golob, un pilote en perdition, sera leur première victime... Existe-t-il un espoir pour la pacifique Métropolis ?
Rien ne fonctionne dans ce film, rien de rien : de l'intrigue aussi plate que linéaire - un électroencéphalogramme post mort-clinique, pourrait-on dire - aux décors de carton-pâte en passant par le jeu des acteurs, il n'y a rien de positif à tirer de ce naufrage. D'autres que moi sauront bien mieux recenser les artefacts et même les plans qui sont autant de savantes références (si j'ose dire) au premier film Star Wars qui lui était antérieur de deux ans. On reconnaîtra bien volontiers aux auteurs de ce film (pas Star Wars, l'autre... celui dont je parle ici...) d'avoir vu et apprécié l'épisode IV de notre saga de space-opera favorite (enfin, sauf pour les Trekkies bien sûr), et mieux : on ne le leur reprochera pas. En revanche, on peut leur reprocher d'avoir produit un hommage si brouillon qu'il en devient risible. Et l'on rit en effet beaucoup en regardant L'Humanoïde.

Enfin... quand je dis qu'il n'y a rien de positif à retirer de ce naufrage... Outre l'inévitable crise de rire, laquelle est toujours bonne à prendre en toute saison, l'amateur de l'univers de Dune sentira peut-être, devant ce spectacle, comme des impressions fugitives de citations aussi grossières que lointaines. La planète où Graal a construit sa base est désertique - mais peut-être ne faut-il y voir, de nouveau, qu'une citation transparente de Tatooine plutôt que d'Arrakis. Par contre, le personnage du jeune Tom-Tom - que les génies de Nanarland décrivent comme l'une des plus horripilantes têtes à claques qu'il [leur] ait jamais été donné de détester au cinéma - est capable d'influencer le comportement des gens, à commencer par celui de l'Humanoïde, par sa seule voix, et aux moments de péril de mystérieuses formes humaines enveloppées dans des robes longues viennent le tirer d'affaire. Les auteurs de L'Humanoïde avaient-ils lu Dune ? Avaient-ils entendu parler du projet d'adaptation à coloration mystique d'Alexandro Jodorowsky ? La question mérite peut-être bien d'être posée...

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