Doctor Strange

Un jour d'Automne, un après-midi sans rien à faire de particulier, une envie de ciné... Voilà l'occasion d'aller voir ce Doctor Strange dont la bande-annonce, plusieurs fois vue cet Eté à la faveur de mes rounds de blockbusters, m'avait je dois le dire alléché.
Résumé : 
Le docteur Stephen Strange est un brillant neurochirurgien, peut-être le meilleur au monde, le seul capable de voir qu'un patient en état de mort cérébrale n'est peut-être pas tout à fait mort, et surtout le seul assez habile pour extraire une balle coincée entre l'encéphale et le tronc cérébral du même patient... Médecin ambitieux - et sans doute même un peu trop - et imbu de lui-même, il voit son univers basculer à la faveur d'un grave accident de la route qui le laisse handicapé des mains. Déclaré perdu par la médecine officielle, mais déterminé à redevenir lui-même, le voici parti pour le Népal à l'a recherche d'une guérisseuse capable de miracles dont lui-même n'oserait pas rêver... A Katmandou, il va découvrir une réalité nouvelle, celle d'un monde dont il n'a jusqu'à présent fait qu'entrevoir un seul aspect - et au fond de laquelle se niche une menace cosmique venue d'au-delà du temps et de l'espace...
A force de me gaver de Captain America, Thor, Ant-Man et autres Avengers, je vais finir par maîtriser le Marvelverse alors que je n'ai pour ainsi dire jamais lu de comics. J'inaugure d'ailleurs ce libellé sur mon blog parce qu'il se pourrait bien qu'il me serve tôt ou tard... Et d'ailleurs, je l'ajoute à titre rétroactif à ma chronique de Deadpool ! Quoi qu'il en soit, les références à cet univers de fiction commencent à me devenir familières. Juste avant son accident, alors qu'il conduit son puissant bolide, celui qui n'est encore que Stephen Strange reçoit sur son téléphone portable - qu'il utilise sans vergogne en conduisant à environ cent quarante à l'heure sur une route qui n'a pas beaucoup à envier à celles qu'on trouve en Ardèche, un comportement suicidaire qui, en soi, témoigne d'une part de la (bien mal placée) confiance en lui-même du personnage et constitue d'autre part une véritable séquence éducative en faveur de la sécurité routière - des dossiers de patients désespérés qui le considèrent comme leur dernier recours. Parmi ces dossiers, nul autre que - d'une façon transparente - celui de l'un des Avengers blessé au cours du dernier Captain America et que Strange n'hésite pas à éconduire. On cherche ensuite à repérer l'apparition de Stan Lee (qui ne rajeunit pas mais pétille toujours autant), celle d'une pierre d'infinité, puis la séquence post-générique (avec une chope de bière qui se remplit et se vide toute seule... ou presque). A la fin, on se dit que Marvel est en train de construire un édifice étonnant et peut-être même jamais vu au cinéma : une saga cohérente constituée de films dont les intrigues se suivent, se complètent et finissent par se mêler. La chose, en soi, mérite que tout amateur de fictions s'y intéresse car il y a ici un véritable travail qui a été entrepris.

Le film en lui-même propose toute une série de magnifiques images en kaléidoscope - dont j'ignore tout à fait si la BD dont il est issu fait usage. Spectaculaires vues de New York dont les buildings se dédoublent, se déforment, se décomposent en pièces de puzzle pour constituer le lieu de l'affrontement de Strange avec ses ennemis. Voyage astral de Strange au coeur d'un multivers qui n'est pas sans évoquer le voyage de Dave Bowman à la fin de 2001. Ces dimensions qui s'entrecroisent, à commencer par la dimension miroir dont les frontières invisibles peuvent s'étoiler comme une vitre, mais aussi cette dimension noire à l'apparence malsaine dont les astres semblent connectés par des prolongements cytoplasmiques et qui ne demande qu'à se métastaser dans notre propre monde. Fort belles images qui ne compensent pas trop la faiblesse de l'argument : Strange, personnage hyper-rationnel, débarque un beau matin dans une secte, se fait ouvrir le troisième oeil par une jeteuse de sorts celte et chauve (essayez de le dire à voix haute plusieurs fois très vite), met la main sur des artefacts magiques et finit par combattre les forces du chaos. Le bon de l'affaire, c'est que les acteurs n'ont pas l'air de se prendre trop au sérieux, en dehors de la jeteuse de sorts celte et chauve sus-citée. D'ailleurs, les scénaristes non plus n'ont pas l'air de s'être pris très au sérieux. L'humour inhérent au genre - et peut-être indispensable pour satisfaire le public familial visé - comporte quelques figures obligées mais aussi, et c'est rafraîchissant, quelques gouttes de second voire de troisième degré, comme autant de clins d'oeil aux spectateurs venus voir ce film non parce qu'ils sont fans, mais bel et bien parce qu'ils voulaient passer un bon moment. J'apprécie l'attention : mission accomplie !

Commentaires

La Mante a dit…
Bonjour,

L'acteur principal ne se prend pas au sérieux? étonnant après Sherlock Holmes !

Mais j'hésite un peu à aller le voir malgré ta chronique.

Magali
Anudar a dit…
Si tu es fan du personnage, ou de l'acteur, je t'invite à te laisser tenter :)
Efelle a dit…
Joli, efficace et divertissant.
Le blockbuster de fin d'année.
Anudar a dit…
De l'Automne plutôt, mais blockbuster oui, et réussi comme tu le dis bien.