Star Wars Episode VII

Les grands couloirs du galacto-drama étaient aussi remplis que les docks où appontaient les frégates spatiales. Il se pressait, dans le lieu de divertissement, toute une foule d'êtres variés venus chercher - l'espace d'une soirée - un moment de détente alors que la neige orbitale frappait les murs épais de la station. Deux silhouettes, à peine sorties de leur luxueuse frégate, arpentaient les couloirs.
"J'avais ton âge, à peu de choses près, lorsque j'ai vu au galacto-drama mon premier volet de cette saga épique, fit la plus grande. Je suis heureux d'être ici avec toi pour le tien."
Tous deux prirent place face à l'écran. La lumière s'éteignit et, sur le fond sombre, apparurent les mots de la légende qui annonçaient le commencement...
Résumé : 
La bataille d'Endor, qui vit la disparition de l'Empereur Palpatine et de son sbire Dark Vador, permit à la Rébellion de s'imposer comme pouvoir dominant et de rétablir quelques années plus tard la République. Luke Skywalker, le dernier Jedi, a cherché à reconstruire l'Ordre détruit un quart de siècle plus tôt... Mais ni l'Empire ni le côté obscur n'avaient dit leur dernier mot. Des officiers fanatisés, rassemblés sous la bannière du Premier Ordre, continuent leur lutte contre la République et la Résistance organisée par Leia Organa. Situation d'autant plus incertaine que depuis la trahison de l'un des apprentis de Luke, le maître Jedi est introuvable. Sur Jakku, autour de laquelle l'Empire a jadis dû céder le terrain face à la République, trois destins vont s'entrecroiser. Poe est le meilleur pilote de la Résistance, mandé par Leia pour trouver une carte qui pourrait peut-être l'amener à son frère Luke. "Finn" est un stormtrooper déterminé à échapper à l'emprise du Premier Ordre. Rey est une pilleuse d'épaves qui vit seule au beau milieu du désert stérile de Jakku. Alors que le côté obscur prépare une ignoble agression contre la République, reste-t-il des raisons d'espérer ?
Une planète désertique, un méchant aussi capé que masqué, un leader suprême au visage couturé, une super-arme et un combat final au sabre-laser : on trouve là-dedans tous les ingrédients de l'Episode IV, que je n'ai jamais vu au cinéma mais que je connais bien pour l'avoir il y a très longtemps vu et revu à la télévision, avant de m'en offrir le DVD. Le déroulement de l'intrigue - depuis l'abandon du droïde BB-8, objet iconique de ce film, jusqu'à la façon dont la Résistance va détruire la station Starkiller - est tel qu'il est bien difficile, en réalité, de ne pas considérer cet Episode VII comme un remake de l'Episode IV vieux de trente-neuf ans ! Certains parlent d'hommage, d'autres diront peut-être calque... Et au fond, quelle importance ? La parenté entre les deux films est à mon avis tout à fait assumée par les concepteurs du plus récent, eux-même sans nul doute fans de la première trilogie, et qui sait... peut-être déçus eux aussi (comme certains) par la prélogie.

L'hommage à l'Episode IV, s'il est à mon avis volontaire, est pourtant fort bien conduit. Star Wars Episode VII, c'est déjà une imagerie qui reprend et renouvelle celle des précédents films. C'est aussi une véritable vision : ces destroyers écrasés dans les sables de Jakku, cette carcasse d'AT-AT où Rey a trouvé refuge ont une véritable beauté poétique. L'apparence de la station Starkiller, qui donne au premier abord l'envie de l'appeler "planète trou-de-balle", représente une vraie trouvaille : avec ce monde profané, qui met à mort des étoiles pour disposer de l'énergie nécessaire à la destruction de systèmes stellaires lointains, le Premier Ordre fait bien pire que l'Empire avec son étoile noire... On pardonnera du coup fort bien les quelques bizarreries - appelons-les plutôt des oublis - qui gênent la bonne compréhension du concept : ce rayon qu'émet Starkiller, à quelle vitesse peut-il se déplacer ? Comment peut-on le voir frapper la capitale de la République dans le ciel d'un monde lointain ? Et comment Starkiller fait-elle pour se déplacer d'une étoile à vampiriser vers une autre ?

C'est que l'Episode VII est un hommage à plusieurs niveaux. Le Premier Ordre, dans sa démesure, cherche à rendre hommage à l'Empire dont il descend. Kylo Ren, le velléitaire exécuteur masqué du leader suprême, voue un véritable culte à Dark Vador dont il a récupéré le masque respiratoire en partie fondu. Et Han Solo, revenu à la vie de contrebandier suite à sa rupture avec Leia, ne court-il pas non plus après lui-même ? Somme toute, avec la faible présence de Leia et de Luke dans le temps de l'intrigue, c'est sur lui et sur son comparse de toujours, le wookie Chewbacca, que repose le nécessaire passage de relais entre les personnages de la première trilogie et ceux de la nouvelle... Un passage de relais qui, sans se faire dans la douceur, se fait pourtant non sans une forme de tendresse. Les héros de la Rébellion sont âgés mais toujours là - au moins pour un temps - histoire de montrer le chemin à ceux qui deviendront les héros de la Résistance. Belle image, qui valait bien un film : en toute logique, l'Episode VII parle aux vieux routiers de Star Wars qui peuvent le voir comme un cadeau à partager avec de plus jeunes explorateurs...

Je remercie donc ici mon cousin Valentin avec lequel j'ai été voir cet Episode VII, une rencontre et des retrouvailles attendues et aussi agréables que je les avais imaginées. Merci à lui !

Commentaires

Blop a dit…
Ma foi, ce que je lis là ressemble fort à ce que j'ai ressenti face au film. J'aime ton analyse sur la tendresse du passage de témoin. Il y a de cela, et c'est plutôt agréable de la tendresse dans un film d'aventures.
Anudar a dit…
Et c'est à ce niveau-là, au moins, que ce nouveau "Star Wars" que je n'attendais pas est si réussi.
Vert a dit…
C'est un sympathique passage de témoin, par contre j'aurais aimé un peu moins de références, au bout d'un moment ça donne quand même un côté un peu paresseux au film. Enfin du moment que le VIII n'est pas une copie du V, tout ira bien ^^.
Anudar a dit…
Ah, oui, ça crée une sacrée attente !