The Promised Neverland tome 17


Le tome 17 de The Promised Neverland est paru il y a quelques semaines...
Résumé : 
Emma est revenue des "sept murs" et dit avoir conclu la "promesse" nouvelle avec le maître de cette dimension étrange... Mais Norman, déterminé à ne faire dépendre de rien et de personne le destin de l'espèce humaine, est passé à l'offensive. Au moment même où Emma et Ray découvrent le niveau de sa détermination, l'assaut commence au sein de la capitale royale dont les défenseurs ont été dispersés par les habiles manœuvres du "boss". Les démons ne le savent pas encore mais ils sont aux abois : l'un de leurs clans, jadis banni pour de basses raisons politiques, s'est allié à Norman et souhaite renverser le régime pour en prendre la tête... alors que ce que le "boss" espère, c'est rien de moins qu'épuiser les deux adversaires pour écraser ensuite le survivant ! La tifari que la reine des démons s'apprête à célébrer sera-t-elle la dernière ? Emma et Ray seront-ils porteurs d'un autre destin ? Ou plutôt... seront-ils capables de le proposer à temps ?
Cela fait quelques temps que The Promised Neverland semble s'orienter vers sa conclusion. Sauf coup de théâtre et par conséquent gâchis semblable à Bleach - quinze ans, c'est trop - j'estime qu'un ou deux volumes supplémentaires devraient permettre d'atteindre la fin de l'histoire : une vingtaine de volumes, c'est suffisant pour poser une situation, tirer les conclusions en ménageant quelques intrigues annexes et finir sur un feu d'artifice comme le montrait Übel Blatt. The Promised Neverland, qui démarrait comme un manga jeune adulte, a réussi à prendre vite quelques accents plus mûrs en montrant que le monde est fait de nuances de gris - et que les prédateurs, aussi moches qu'ils soient, ne font le plus souvent que satisfaire leurs propres besoins. Ce nouveau tome a pour fonction de souligner encore cette ligne de fracture qui sépare le trio des personnages centraux : Emma et Ray d'un côté voudraient trouver les conditions d'une cohabitation plus harmonieuses avec les démons... et de l'autre, Norman organise l'élimination de l'espèce prédatrice qui contrôle ce monde où l'être humain ne se trouve pas au sommet de la chaîne alimentaire : en somme, la recherche de l'équilibre contre les solutions définitives. Plus que jamais, la rupture entre les trois amis va sembler consommée.

Séparé de ses amis vers le début de la série, Norman a évolué de son côté : faisant le choix de la survie puis mettant son intellect au service de la résistance et de la libération, il est devenu plus froid et plus calculateur, plus distant... et peut-être au fond moins humain. Le personnage se fait dans cet album presque inexpressif et ce n'est qu'à la faveur d'une suggestion montrant que son état de santé se dégrade que le lecteur éprouve peut-être à nouveau de l'empathie pour lui. Les choix terribles de Norman l'ont changé, faisant de lui un être à plusieurs visages qu'il porte comme des masques - semblable en cela aux démons qu'il s'est juré d'exterminer. Son implacable stratégie de génocide n'est-elle bien que le fruit de ses calculs savants... ou bien l'a-t-il conçue parce qu'il sait que le temps lui est compté ? Rien n'est évident à interpréter dans The Promised Neverland et même les personnages les plus cruels, les plus puissants et les plus retors ont une histoire personnelle dont l'esquisse permet de comprendre comment ils ont pu en arriver où ils sont. L'énigme dernière - et sujet, à n'en pas douter, du prochain volume - est toutefois la nature de la nouvelle "promesse" conclue par Emma. Dans ce monde, nul n'a rien sans rien : le destin qu'elle veut offrir aux siens a donc un prix, qui n'a pas été encore dévoilé.

De cet album, on regrettera en fait surtout que Ray se fasse maintenant plus discret, comme s'il n'était plus qu'un faire-valoir de ses deux brillants acolytes : reste néanmoins aux auteurs un peu de temps pour lui rendre justice - et faire en sorte que l'histoire initiée par le trio soit aussi conclue dans les mêmes conditions...

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