The Promised Neverland tome 18

Avec retard, voici ma chronique du le tome 18 de The Promised Neverland !
Résumé : 
Emma et Ray arrivent trop tard : le plan de Norman est accompli et les démons nobles se sont tous entretués, la reine comprise. Le petit peuple, maintenant dépourvu du cadre structurant de ses chefs, est promis à la régression sous les coups des humains vainqueurs... Malgré l'horreur de ce que leur ami a comploté, une solution reste en vue pour Emma et Ray : il est possible de ramener Norman à de meilleurs sentiments et ainsi épargner les démons de rang inférieur. Le temps presse toutefois : les traitements infligés à Norman ont prélevé leur dû et ses jours sont comptés... sans même parler du fait que la victoire arrachée aux démons est peut-être plus précaire qu'il y paraît !
Séparé de ses amis pendant une bonne partie de la série, Norman est au fond l'outsider du trio qu'il constituait à Grace Field avec Emma et Ray. Les deux derniers partagent une certaine capacité à exprimer voire à comprendre leurs propres émotions, alors que Norman bien que très souriant semble plus froid et presque mécanique dans sa façon d'agir et de planifier les événements. On se souvient que bien qu'informé du destin qui l'attendait une fois sorti de Grace Field, il avait préparé avec détachement une évasion à laquelle il ne participerait pas : les scènes qui ouvrent le présent volume confirment qu'il y a quelque chose du Mentat chez Norman, dans sa capacité à se considérer lui-même comme une ressource dont la durée de vie peut ne pas excéder celle de son utilité. Inquiétant, Norman l'était pour le lecteur depuis sa réapparition dans la série : on le trouvera toujours glaçant car presque inhumain - mais comme la couverture le montre bien, si l'humanité a besoin de lui tôt ou tard il aura besoin d'aide pour en revenir à elle...

Le monde où vivent ces personnages - et duquel ils cherchent à s'échapper - se révèle toujours monstrueux et on le sait, les mondes monstrueux engendrent des monstres humains. Si Norman en est un - à sa façon - le lecteur sait que d'autres individus servent et ont servi les démons de leur plein gré. La menace lancinante que font peser sur la coalition dirigée par Norman ces traîtres à l'humanité - supplétifs de l'ultime armée de démons - va constituer, on n'en doute pas, l'argument des derniers volumes de la série. Celle-ci semblant devoir s'achever dans deux tomes, on en déduit que le reliquat d'intrigue sera traité avec une bonne rapidité : au contraire d'autres séries, The Promised Neverland a donc l'intérêt de maîtriser son temps fictionnel. Toute la question est à présent de savoir si elle s'achemine vers une fin douce-amère ou plutôt vers un triomphe indiscutable - mais dans les deux cas, une chose est certaine : sa diversité d'enjeux, le découpage jusqu'ici impeccable des différentes phases de l'intrigue et le fin questionnement sur l'humanité qu'elle soulève en font une graine de classique...

Commentaires

Christian a dit…
On est loin de l’univers de Peter Pan on dirait.
Il y a un ordre de lecture ou on peut les lire indépendamment ?
Anudar a dit…
Hello !

Loin de "Peter Pan", oui et non. Oui : le postulat initial est très différent. Non : c'est aussi une histoire d'enfants perdus dont la croissance est contrariée. Le caractère sombre voire sinistre de cette histoire, par ailleurs, est partagé avec le "Peter Pan" de James Matthew Barrie : on rappellera que Peter, en réalité, se charge d'éliminer les garçons perdus lorsqu'ils deviennent trop âgés - soit donc au moment où ils pourraient devenir ses concurrents... un détail mis de côté par Disney dans sa belle, fameuse mais partiale adaptation !

Pour en revenir à "The Promised Neverland", c'est une saga et il me semble difficile de la commencer par le milieu. Toutefois les épisodes sont je pense encore très disponibles en librairie : cela ne coûte pas grand-chose de lire les deux premiers volumes afin de décider si la lecture de la suite vaut le coup.

J'espère avoir répondu à tes questions ! Au plaisir de te lire en tout cas.
Christian a dit…
Merci pour cette réponse très détaillée et ça differe en effet de l’adaptation de Disney sur le point que tu soulignes.
Je vais m’intéresser aux deux premiers volumes en bibliothèque avec un peu de chance.
Merci encore et heureux de te lire à nouveau mais la rareté est souvent synonyme de très bon.
Anudar a dit…
Mais de rien, on est là pour ça quand on peut :)

Merci pour ta sympathie et ton appréciation de mon travail. Cet article était planifié depuis pas mal de temps, et j'en ai écrit un pour le mois prochain, mais je risque d'être encore rare pendant un certain temps pour raisons de santé...
Christian a dit…
Mince. Je souhaite que ta santé s’améliore en priorité bien sûr. Au plaisir de te lire alors même épisodiquement.
Anudar a dit…
Ne t'inquiète pas, mon état de santé physique est déjà bien meilleur qu'il y a quelques semaines (ce n'est pas difficile).

Concernant le blog je suis en situation de "panne" pour diverses raisons, mon accident de santé en cours de règlement étant l'une d'entre elles mais pas la seule. En ce moment j'essaie de me remettre à la lecture de nouvelles en littérature blanche et je doute que j'en parlerai ici, le but recherché pour moi étant de pouvoir revenir à la SF cet été :)