La figure du robot est parfois inquiétante : la machine, douée d'une intelligence rudimentaire ou très avancée, peut vouloir se retourner contre son créateur - ou bien au contraire poursuivre son travail malgré la disparition de celui-ci, incapable de revoir sa propre programmation... Robert est le robot éponyme de ce court-métrage, où la poésie semble parfois tout près d'éclore en cauchemar : le propre d'un bon domestique est de faire le travail sans déranger la vie de ses maîtres... et c'est en réalité ce que Robert fait très bien, avec application. La machine éprouve-t-elle de l'affection pour ses propriétaires ? Quelques moments de sa journée de travail semblent bel et bien le suggérer... Il eut été facile, trop facile, de changer ce jour ordinaire en aberration nihiliste : le tour de force n'est-il pas d'avoir bel et bien résisté à cette impulsion ?