Worldwar : in the Balance

Une fois n'est pas coutume, voici une chronique d'un livre qui m'est tombé des mains...

Résumé :
La Race avait jadis envoyé une mission d'exploration vers la troisième planète de l'étoile Tosev, pour y trouver une espèce intelligente à la civilisation rudimentaire, dont le summum de la technologie militaire n'était autre que des guerriers en armure chevauchant des quadrupèdes... La survie de la Race, espèce reptiloïde affectionnant les mondes arides et chauds, reposant sur une expansion permanente, l'empereur avait choisi Tosev-3 comme le prochain joyau de sa couronne. La Race n'avait-elle pas déjà conquis deux autres mondes inférieurs dans un passé reculé ? Si bien qu'un peu moins de mille années locales plus tard, une flotte d'invasion arrivait dans la banlieue de Tosev-3, transportant tout le nécessaire (y compris des armes nucléaires) pour écraser une civilisation ne connaissant que la catapulte comme arme de siège...

1942. Le conflit le atroce de toute l'Histoire de l'espèce humaine se déchaîne depuis quelques années. Dans les steppes d'Ukraine, l'Armée Rouge et la Wehrmacht se déchirent, la première pour la survie, l'autre pour la suprématie. Dans le Pacifique, la guerre entre les Etats-Unis et le Japon Shôwa fait rage. L'Europe est sous la botte nazie et les juifs sont parqués dans des ghettos avant d'être envoyés à l'Est pour une destination inconnue. La Chine est envahie et bombardée par l'armée japonaise. La Grande-Bretagne, soumise au blitz de la Luftwaffe, résiste et riposte tant bien que mal. Pourtant, ce que les nations du monde en guerre ne savent pas, c'est qu'il y a pire à craindre : dans l'espace, les Lézards découvrent, stupéfaits, que l'espèce humaine a connu un développement fulgurant. Ils ont pour eux, encore, une certaine avancée technologique, mais l'Humanité a pour elle sa science militaire et la force du nombre. Le Seigneur de la Flotte, qui rêve d'acquérir le titre si envié de Conquérant, va-t-il décider d'intervenir dans le cours de la Seconde Guerre Mondiale afin d'accomplir les ordres de son empereur ?
Bien entendu, la réponse à cette question va être "oui", sinon, il n'y aurait pas d'histoire à raconter. Comme on peut s'y attendre aussi, les nations humaines vont être contraintes à une alliance fragile contre l'envahisseur, alliance teintée de beaucoup de méfiance de part et d'autre... Ce bouquin est une uchronie, c'est évident, et des personnages historiques vont être appelés à jouer un rôle tout nouveau. Il est permis de s'attendre à ce que des événements historiques se reproduisent en prenant un sens différent : imaginons, par exemple, un Yalta où Hitler serait le quatrième participant...

A ceci près que je n'accroche pas du tout à l'histoire qui nous est racontée.

En dehors de l'argument initial, qui ne manque pas d'intérêt, il n'y a rien qui m'incite à continuer ce bouquin. Je m'accroche depuis cent soixante pages, ça fait plusieurs jours (à la faveur d'une nouvelle attaque du rhinovirus) que j'ai laissé tomber... Je n'ai aucune envie de reprendre la bataille. Mais d'où cela vient-il ? Eh bien, cette histoire démarre à la fois trop vite et pas assez. Trop vite, parce que quelques personnages sont présentés avant l'attaque initiale et l'on n'a pas le temps de s'habituer à leur quotidien avant de les voir sous le feu de l'invasion extraterrestre : pas d'attachement possible et c'est fort dommage. Pas assez, parce que l'auteur passe d'une scène de combat vers une autre en nous endormant de détails sans trop d'intérêt : on se fiche de savoir que tel avion anglais était meilleur que tel autre avion allemand. On préfèrerait en savoir un peu plus sur la psychologie de ses occupants. Personnages que l'on va suivre lorsqu'ils seront abattus au-dessus de la France occupée, pour un périple plus court et moins marrant que celui de La grande Vadrouille... Ah tiens, tant que l'on en parle de ces pilotes anglais (ceux du livre, pas ceux de La grande Vadrouille, hein), figurez-vous que je suis incapable de me souvenir de leurs noms. Alors que ça fait cent soixante pages que je m'appuie leur histoire (entre autres, il faut reconnaître).

En fait, il y a au début de ce livre trois bonnes pages (écrites en petit) récapitulant les noms et les qualités de chaque personnage apparaissant dans le livre. Aïe. Si l'auteur a estimé que son lecteur aurait besoin d'un aide-mémoire, c'est bien qu'il a compris que quelque chose n'allait pas dans son oeuvre. Voire même qu'il l'a fait exprès. Aïe. Encore un type qui croit écrire d'une façon révolutionnaire ? J'ai eu soudain, à un moment, cette réflexion : mais j'ai l'impression de lire du KJA en moins pire. Et c'est vrai que l'écriture de ce Harry Turtledove me semble partager un certain nombre de défauts avec celle de KJA. C'est plat, c'est lent, les personnages n'ont aucune psychologie (sinon caricaturale) et ils donnent l'impression d'être niais. Ajoutez à ça que ce bouquin est l'ouverture d'une OCTALOGIE (oui, oui... quatre tomes pour le "premier cycle", trois pour le "deuxième" et un volet conclusif, si j'ai bien compris) et vous aurez tous les ingrédients d'un désastre annoncé. En ce qui me concerne, j'ai mieux à lire pour avoir du temps à perdre en m'appuyant la suite de ce bouquin, que bien entendu je déconseille avec véhémence.

J'avais déjà lu du Harry Turtledove dans Analog. Enfin, disons plutôt que j'avais déjà tenté avant de décrocher, hein... Voilà qui ne m'incite pas à y revenir.

Commentaires

Gromovar a dit…
J'hésitais à l'acheter, je vias passer au large. Merci pour le conseil.
Anudar a dit…
Même si je le déconseille, que cela ne t'empêche pas de te faire ton propre avis...
Efelle a dit…
La comparaison à Kevin n'incite pas à tenter l'expérience, je te fais confiance...
Anudar a dit…
A partir du moment où j'y ai pensé une fois, je n'ai plus arrêté après...