The Promised Neverland - tome 19

Le tome 19 du manga The Promised Neverland est paru il y a plusieurs semaines : il était temps d'en parler !
Résumé : 
La reine est morte et les démons sont plongés dans le désarroi. Les principaux survivants de leurs forces armées sont loin de la capitale et tout semble à point pour que Sonju, de son sang, élimine enfin l'impératif besoin de consommer de la chair humaine qu'éprouvent tous les prédateurs sous peine de régression. Pourtant, quand l'heure est à la réorganisation de la structure du pouvoir, les hommes du clan Ratri sont prêts à pousser leur avantage et à maintenir coûte que coûte le système des fermes. Bien qu'épuisés, les amis d'Emma vont devoir livrer une nouvelle bataille, qui se tiendra nulle part ailleurs qu'à Grace Field même... Norman va-t-il trouver un adversaire plus puissant que lui en la personne de Peter Ratri ? Ou bien Emma et ses amis pourront-ils compter sur des alliés insoupçonnés au moment du péril ?
Ce volume étant annoncé comme l'avant-dernier, il devient clair que l'épopée d'Emma et des surdoués de Grace Field arrive à sa fin. C'est donc le moment des ultimes retrouvailles avec de vieux ennemis - à moins qu'il ne s'agisse de vieux amis ? Le retour à Grace Field où tout a commencé possède un sens narratif en lui-même : les personnages ont appris, sur le monde mais aussi sur eux-mêmes, et ils ont accompli des exploits qui les ont changés. A présent, les voici confrontés peut-être à leurs plus vieilles angoisses... à savoir celles de leurs enfances à l'orphelinat, où leur était livré un récit frelaté de leurs origines et de leur destin. Un élevage fructueux est un endroit où le bétail ne cherche jamais à se rebeller ou à s'évader : il faut reconnaître qu'ici, quelque chose a très mal tourné dès le départ à Grace Field puisque le bétail - de diverses façons - apprend ou déduit que derrière les apparences l'attend le couteau. Revenir à Grace Field est donc en quelque sorte un symbole : voici que le bétail sait comment mettre fin à l'élevage... que va-t-il donc advenir des éleveurs ?

La présence humaine dans ce monde parallèle repose sur différentes conditions : outre les individus réduits à l'état de bétail - qu'il soit de luxe ou de batterie - se trouvent des contremaîtres (issus du bétail et sélectionnés pour leurs qualités, en contrepartie d'une survie précaire) mais aussi et surtout des collaborateurs. Au fond, l'humanité dans l'univers de Grace Field est subdivisée en classes sociales : tout en bas se trouve le bétail - véritable lumpenprolétariat - et tout en haut les collaborateurs au rang d'aristocrates, les contremaîtres tenant lieu de classe moyenne. L'intérêt du bétail est de renverser la table alors que celui des collaborateurs est de maintenir l'ordre établi coûte que coûte : c'est donc une lutte à mort qui s'engage entre deux conceptions tout à fait contradictoires de l'organisation sociale. Toute la question est posée de savoir quel camp vont choisir les contremaîtres, dont l'apport pourrait se révéler indispensable aux deux factions ennemies, puisque l'épuisement gagne tout le monde. Qui va gagner : la conviction du bétail libéré ou la rouerie des collaborateurs acculés ? La dernière image de ce volume nous rappelle que le destin des révolutions ne tient parfois qu'à un fil, et que tout peut basculer au dernier moment ou presque...

Il reste aux auteurs à dévoiler la nature du contrat conclu par Emma pour libérer à la fois les êtres humains et les démons d'un monde changé en véritable enfer depuis bien longtemps. Ne doutons pas, après un avant-dernier épisode aussi tonique et chargé en rebondissements, qu'ils sauront éclaircir avec talent les ultimes zones d'ombre qui pèsent sur The Promised Neverland.

Commentaires

Christian a dit…
Voilà qui promet pas mal d’action et de rebondissement avant le dernier tome.
Belle chronique,toujours cette élégance dans l’expression et heureux de ton retour.
Anudar a dit…
Ayant déjà lu et préparé ma chronique du #20, je peux confirmer ta prédiction !

Merci pour ton appréciation, les lectures reprennent peu à peu. Au plaisir d'échanger quoi qu'il en soit !
Christian a dit…
Mais dis donc,ce serait presque un manga aux accents Orwellien Ah Ah!
Je suis content pour toi de voir que tes lectures reprennent.
Et si on ne te lit plus pendant l’été, je te souhaite de bonnes vacances.

Anudar a dit…
Orwellien, oui, au sens où la vérité y semble organisée en strates... mais la notion de surveillance globale en moins.

Je devrais publier deux ou trois choses pendant ces vacances, j'ai une lecture en train de se finir déjà et une petite pile dans laquelle je piocherai :)
Anudar a dit…
Le message est parti un peu vite, mais merci comme toujours et bonnes vacances également si tu en prends. Je crois que nous en avons tous besoin.