The Promised Neverland tome 20

Et voici, enfin, la conclusion de The Promised Neverland !
Résumé : 
Le clan Ratri et les derniers démons fidèles à l'ancien système sont sur le point d'être défaits. A Grace Field House, l'impensable est arrivé : les contremaîtres féminines - responsables de l'élevage du bétail "de luxe" auquel appartenaient Emma et ses amis - se sont révoltées contre le système. Pour Peter Ratri, la seule possibilité de sauvegarder l'ordre ancien serait d'éliminer Emma dont la révolution repose sur la promesse qu'elle a conclue avec l'entité maîtresse des deux mondes - celui des humains et celui des démons. En aura-t-il le temps ? Et même s'il parvenait à réaliser son objectif, quelle est la véritable nature de cette promesse et quelles seront ses contraintes pour les humains rebelles à l'ordre ancien ?
Conclure est souvent tâche difficile : cela revient à vérifier que les fils d'intrigue se nouent bien et que les dernières énigmes sont bien résolues. The Promised Neverland se déroulait sur un temps fictionnel raisonnable pour un manga (vingt volumes) et les auteurs l'ont décomposée en un certain nombre de cycles, de l'évasion jusqu'à la libération finale en passant par la survie et le conflit armé. La responsabilité qui incombait à ce dernier volume était donc immense. Les auteurs l'ont pris en compte et, si ces dernières pages incluent encore de l'action, le lecteur y trouvera aussi les ultimes moments de rédemption de certains personnages. L'être humain dans The Promised Neverland est en nuances de gris : même des personnages positifs ont leur part d'ombre.. et même des personnages négatifs peuvent reconquérir leur humanité. De la "promesse" conclue par Emma, il ne faudra rien révéler au risque de gâcher les dernières pages de ce dernier volume : on pourra les trouver sirupeuses à souhait - mais le reste de la série l'était déjà quelque peu - ou se dire que cette conclusion n'est pas sans rappeler celle d'un FullMetal Alchemist - mais aucun auteur n'écrit sans avoir lu au préalable et toutes les réinterprétations ne sont pas des emprunts... et donc, si le lecteur les trouve un peu longues, il pourra se consoler en se disant qu'il fallait bien d'une façon ou d'une autre montrer que le monde des humains n'est peut-être pas si parfait que les évadés de Grace Field House l'avaient imaginé.

Pour être réussie, une dystopie doit respecter trois dimensions : la dénonciation, l'évasion et la proposition. Trop de dystopies contemporaines se contentent de dénoncer - on sait depuis 1984 et Le Meilleur des Mondes que c'est le plus facile à faire ; trop des autres ne montrent que la façon dont les personnages trouvent à s'évader ; bien peu d'auteurs en fait vont jusqu'à proposer - ce qui, compte-tenu du désordre actuel du monde, est bien entendu le plus difficile à faire. Dans un paysage de dystopies paresseuses, il convient de se demander quelle est la place de The Promised Neverland. Vingt ans après le dispensable Matrix des Wachowski, ce manga partait d'un postulat de base assez proche (l'être humain vit dans un mensonge où il n'est en réalité qu'un esclave ou du bétail pour des entités plus puissantes) mais en retirait en fin de compte des conclusions bien différentes. Dénonciation, évasion et proposition : les trois dimensions de la dystopie sont en effet respectées par son intrigue, et les péripéties qui compliquent le cheminement des personnages rappellent que rien n'est sans prix - surtout pas dans un univers truqué où le danger ne devient visible qu'une fois qu'il est trop tard. Pourtant, les personnages positifs de cette série n'ont rien de surhommes : ce sont des individus ordinaires qui n'aspirent à rien d'autre qu'à vivre paisiblement leur temps de vie et qui, pour y parvenir, accomplissent des exploits.

The Promised Neverland pouvait-il trouver une autre forme de conclusion ? A la lumière de ses développements précédents, c'était peut-être possible... mais au fond, le lecteur pouvait-il désirer autre chose que ce qui lui est en fin de compte servi ?

Commentaires

Anonyme a dit…
La fin est magnifique.On est triste de quitter tous ces personnages.
J’adore les mangas et leur leçon de vie.
Merci pour la découverte de celui ci.
Anudar a dit…
Mais de rien ! Heureux que ça t'ait plu autant qu'à moi.
Christian a dit…
Mon neveu a lu religieusement si je puis dire tous les tomes.
Et en plus un agenda gratuit avec les personnages des mangas allait avec.
Cela a suscité beaucoup de questions. D’abord cette capacité qu’ont les enfants dans la série à echafauder des plans dignes d’adultes et cette résistance qu’ils ont. Il en a été troublé et malgré la violence qui s’en dégage parfois,il s’est posé beaucoup de questions.
Après tout,nous a-t-il dit,nous même nous mangeons bien de la viande. Ah!Ah!
De cette lecture qui lui a beaucoup plu il en est ressorti grandi.
La seule chose qu’il n’a pas comprise c’est le changement d’attitude de l’archiduc à la fin.C’est ainsi.
Merci à toi encore.

Anudar a dit…
Par curiosité, quel âge a ton neveu ?

Mon souvenir de la fin est moins clair qu'il faudrait - c'est souvent le cas pour les mangas quand ils se prolongent - mais l'explication que propose c'est qu'il s'agirait d'une prise de conscience du côté non soutenable sur le long terme d'une civilisation fondée sur l'esclavage...
Christian a dit…
Il a 15 ans.Il n’en avait jamais lu auparavant.

Oui c’est par moment ambigu,mais c’est un peu le propre des mangas de
susciter des interrogations.
Merci pour ton explication.
Anudar a dit…
Je pense qu'il a en effet l'âge à cibler pour ce manga. S'il a aimé, qu'il a envie d'aller plus loin, propose-lui de s'intéresser à "FullMetal Alchemist". Ou à "Übel Blatt" quand il sera un peu plus âgé, car c'est plus dur et violent.
Christian a dit…
OK merci Anudar.