Les blogueurs parlent aux blogueurs : Le Chien critique

Au début des années 2010, l'excellent Gromovar avait pris une initiative chaleureuse et passionnante : il s'agissait d'interviewer les blogueurs de ce qui était déjà le Planète-SF, réalisant ainsi une oeuvre de connaissance de la blogoSFFFère.

En ce début des années 2020, cette communauté a changé : des anciens sont partis, d'autres sont toujours là, et des nouveaux sont arrivés. Le moment, d'après moi, est revenu de faire le point et de nous interroger en tant que blogoSFFFère sur nos aspirations et nos liens communs. Avec la permission de Gromovar, inventeur du concept, je reprends par conséquent la rubrique Les blogueurs parlent aux blogueurs !

Et aujourd'hui, c'est au tour du Chien critique de nous parler de lui...

    1. Bonjour, peux-tu te présenter en deux mots (tu peux être aussi bref que tu veux…jusqu’au néant)

Race : canidé
Genre : SF


    2. Pourquoi avoir créé un blog ? Est-ce le premier ? Le seul ?

J’ai commencé à donner mon avis sur mes lectures sur Babelio le 12 novembre 2015 afin de gagner des livres lors des Masses critiques. À cette époque, je lisais encore des livres en papier, et mon porte-monnaie n’était pas assez grand pour combler mon appétit de lecture. J’ai eu mes premiers romans gratuits assez vite et j’ai trouvé cela génial : être payé en livres.

Cependant, je savais que Babelio n’était qu’un site, qui pouvait disparaître du jour au lendemain, alors une sauvegarde de mes avis s’imposait. Je suivais assidûment le blog Un papillon dans la lune, donc pourquoi pas se lancer aussi dans l'aventure ? En plus, je remarquais que les éditeurs envoyaient aussi des Services de Presse aux blogueurs, je pouvais donc faire d’une pierre deux coups ! Cela a pris un peu plus de temps, mais cela a fonctionné plus que de raison. Désormais je n’en lis quasi plus, j’avais l’impression de ne plus pouvoir lire ce dont j’avais envie, de lire le même livre au même moment que tout le monde. J’ai dit stop. J’en demande si le roman n’existe pas en version epub, et je continue d’en recevoir pour les personnes que je suis (voir plus bas)

Le chien critique est mon seul blog, je ne veux pas concurrencer Xapur !


    3. Combien de temps y consacres-tu ?

Cela est très variable. À mes débuts, je pouvais y consacrer une dizaine d'heures par semaine, il fallait alimenter la machine… Désormais, je suis beaucoup plus fainéant et je consacre environ 30 minutes pour un avis. Chiffres à prendre avec des guillemets, ne gardant pas un œil sur le chronomètre, on n’est pas à l’usine. Plus que le temps, c’est le plaisir lors de la rédaction qui compte. J’adore lorsque l’idée ou l’avis arrivent avant d’avoir fini le bouquin, que cela vienne naturellement. Lorsque cela ne vient pas, je m’invente un ami imaginaire et je me demande comment je lui parlerais du bouquin, cette méthode me réussit assez bien.


    4. Blogues-tu tout ce que tu lis ?

Par manque de temps, il y a certains romans que je ne chronique plus. Soit je n’ai rien à en dire, soit je ne vois pas l'intérêt de descendre un bouquin d’un jeune auteur. Descendre un roman d’une célébrité ne me dérange pas par contre !

L’été dernier, j’ai lu Rendez-vous avec Rama et je n’en ai rien à dire. J’ai une ébauche de début, mais pas plus. C’est le comble pour un classique.


    5. As-tu déjà lu certains livres simplement parce que tu te disais que ça pourrait faire un article intéressant pour ton blog ?

Pas réellement. Le roman qui pourrait rentrer dans cette case est un Bussi. Comme la SF est peu présente dans les médias, en entendre parler à mots très couverts lors de la sortie de Nouvelle Babel m’a passablement énervé. Je pensais cependant y prendre du plaisir, car au-delà des goûts et des couleurs, s’il en est là aujourd’hui, c’est qu’il sait construire une intrigue efficace, à défaut d’être original. Ce ne fut pas le cas, j’ai détesté… Et l’auteur n’a guère goûté à mon avis…


    6. Lis-tu en VO ? Si oui, en quelles langues ?

J’ai déjà du mal à lire en français.


    7. Blogues-tu avec ou sans roleplay ? Si c’est le cas, que représente ce roleplay pour toi ?

Heureusement que j’ai lu tes précédentes interviews pour savoir ce que signifie roleplay. Je blogue comme je suis, donc non. J’ai une grosse tendance à ne jamais me prendre au sérieux, à rire, me moquer de tout, mon blog est représentatif de ma personne. Je me fous un peu de la syntaxe et de la grammaire, seul compte le ressenti. Si j’arrive à ce que cela soit drôle, c’est un plus non négligeable, mais je ne me force pas à trouver la blague… Reste à savoir si mon personnage de la vie réelle en est un ou une simple carapace…


    8. Depuis combien de temps lis-tu de la SFFF ?

Depuis toujours, avec un gros vide à un certain moment, car je ne connaissais pas mon amour pour le genre, et dans ces conditions, difficile de trouver la lecture qui te botte. J’ai commencé à lire avec Oui Oui, et même si ce n’est pas de la SFFF, c’est de l’imaginaire. Je me souviens avoir lu au collège ou au lycée Le Horla que j’avais beaucoup apprécié. A suivi une longue période d’errance littéraire, avec entre autres des essais sur les mythes, de la blanche, du polar, des trucs un peu anar (j’ai fait connaissance d’Orwell avec Hommage à la Catalogne, magnifique). Un camarade de lycée m’avait fait lire les Elric que j’avais bien aimés, même si après plusieurs tomes, j’avais l’impression de lire toujours le même truc. Je crois que c’est Robert Merle et La mort est son métier qui m’a fait connaitre par la suite le genre SF. Ayant adoré ce livre, j’ai cherché d’autres trucs de l’auteur, et je suis tombé sur Malevil… C’était l’époque du lycée, je passais des heures les mercredi et samedi dans une librairie pour trouver ma prochaine lecture, des heures entières à parcourir les rayonnages, à regarder les couvertures et lire les quatrièmes de couverture. Comme je n’avais pas de fric, il ne fallait pas se tromper. Ce qui me fait rire désormais, car je ne lis quasi plus les 4ème de couv et me méfie des couvertures. Et un jour, je suis tombé sur Les chronolithes. Enfin je savais ce que j’aimais lire, à moi le rayon Folio SF.

À la fac, je touchais les bourses au plus haut niveau, je bossais le week-end comme plongeur, bref j’étais riche. Au lieu d’aller en cours, je passais mon temps dans les grandes librairies, à pouvoir me goinfrer d’achats et à les lire dans les couloirs de la fac, en attendant que mes camarades sortent de cours.

Je digresse un peu pour toucher un mot sur les librairies : habitant près d’une ville moyenne, pas de librairies spécialisées, pas de conseils avisés de libraires. Lisant de la SF, lorsqu’un titre que j’avais vu dans la bibliographie du livre me tentait, il fallait passer commande, attendre 15 jours et espérer que la commande arrive. Lors de mon arrivée à la fac, dans la capitale régionale, il y avait plus de librairies, plus de rayonnages, mais jamais de conseils, le rayon SFFF n’en valait pas le coup… Sans les blogs, ma culture du genre aurait été encore plus parcellaire. Désormais que je connais mieux le monde des livres, je suis ahuri de voir comment j’étais dans un néant d’aide. Je suis content que cela change, mais je ne suis pas sûr que cela soit le cas partout. Une bonne partie du monde gueule contre Amazon (avec raison), mais c’est souvent le seul moyen de se procurer un roman rapidement, en 1 jour ! C’est effarant qu’une dizaine d'années plus tard, je dois toujours attendre une dizaine de jours (allez, j’exagère, 7) si je commande un bouquin chez un libraire. Bougez-vous les fesses bordel !!!


    9. À quel rythme lis-tu ?

Quasi quotidiennement, impossible de m’endormir sans avoir lu une ligne, sauf alcoolémie notable. Les bonnes semaines, je lis 2 romans, les mauvaises même pas un, comme tout à chacun, c’est variable. Si le roman me botte, je peux lire durant mes pauses au boulot, et pester si des collègues viennent me tenir compagnie. Un des drames de ma vie est lorsque j’arrive au final d’un texte, je suis toujours dérangé et je dois attendre parfois 24 heures pour savourer les dernières pages. Je pense que le monde entier s’est uni pour me casser les couilles lors de ce moment crucial.


    10. Que trouves-tu dans nos littératures de genre ?

Je déteste le monde dans lequel je vis, et il me faut trouver des personnes qui pensent comme moi, et qui sont plus fortes que moi pour mettre les mots sur mes peines et désespoirs. Le monde m’emmerde au quotidien, la SF me permet de m’évader dans le futur, pas forcément meilleur d’ailleurs. Désormais, notre engeance a réussi à pourrir notre présent et à détruire notre futur, mon futur qui me donnait parfois espoir. Mais je suis d’un naturel pessimiste et me refuse à lire des livres bienveillants, j’ai des convictions !


    11. Partages-tu cette passion avec ton entourage ?

Non, je suis un extraterrestre pour eux. J'étais extrêmement fier d’être dans La xénographie Alien, mais tout le monde s’en foutait. Ce n’est pas tant le genre qui pose problème, mais le livre. Je fréquente que des cons et des connes (pour mon ego) qui ne voient pas l'intérêt de lire. En même temps, si je tombai sur un fandom SF, je changerai sûrement de trottoir… Je suis un éternel insatisfait et j’adore critiquer, donc cela me convient.


    12. Quel a été ta première lecture SFFF ? Te souviens-tu de l’occasion qui t’a amené à cette lecture ?
Je crois avoir répondu plus haut : Oui Oui, Le Horla et Elric. Tout sauf de la SF. Je dois être aussi con que les gens que je fréquente.


    13. Peux-tu nous décrire un (ou plus) grand souvenir de SFFF ?

SPIN.

C’est mon monument littéraire. Jamais un roman ne m’a autant emporté. Dès les premières pages, j’étais Tyler Dupree, le narrateur de l’histoire. Je n’étais plus dans mon présent, j’ai été transporté dans ce monde où un soir, les étoiles disparaissent du ciel. Un pitch assez simple avec une seule question : pourquoi ? Et ce pourquoi est vertigineux. Robert Charles Wilson s’empare des tropes de la SF sans jamais oublier l’histoire et ses personnages. Cela reste son focus, l’histoire individuelle face à la grande Histoire. Comment vivre avec la fin du monde comme inéluctable et proche ? À travers l’exemple de Tyler Dupree et de ses deux copains, nous avons une étude de mœurs doublée d’une formidable enquête scientifique. Et le vertige.

J’ai lu ce livre de nombreuses fois et je suis toujours émerveillé par l’histoire. Du grand art. Seul bémol, succès oblige, deux suites ont été écrites qui sont plus ou moins dispensables à mon sens, car vous n’y apprendrez pas trop de choses en plus.

Robert Charles Wilson écrit des livres pour moi et chaque fois c’est du bonheur. Il connait mes goûts et les devance. J’ai lu toute sa bibliographie et même si Spin est son pinacle, d’autres textes sont très bons, je pense notamment à Les Affinités, de la soft SF sur les réseaux.


    14. Quel est le livre qui t’a le plus marqué récemment ? (Répondre sans réfléchir)

C’est un secret. J’ai eu la chance de lire un texte avant que la personne ne le transmette à un éditeur et j’ai adoré. Cela doit bien faire 4-5 mois aujourd’hui et j’en ai encore des réminiscences. Tout participait à l’ambiance, les personnages, le décor, le style. Malheureusement, ayant des goûts parfois à part, je pense que ce texte restera dans un tiroir, il restera peut-être un chef-d’œuvre inconnu…

Mais il est génial.


    15. Vers quelle étiquette SF, F, ou F, va ta préférence ? Et pourquoi ?

SF. Je pense être assez rationnel, la SF me permet d’ancrer le livre dans un possible. Le « Ta gueule, c’est magique » ne me satisfait donc pas. Il y a toujours des exceptions à la règle comme avec la trilogie Olangar qui est très réaliste. Quant au fantastique, ça existe encore ? Il y a trop de sous texte dans le fantastique, je ne suis pas assez intelligent pour le décrypter et donc ne reste que la peur souvent. Et la peur, ça fout la trouille.

Je suis tout de même conscient qu’une personne qui lit de la fantasy ou du fantastique trouve con mon explication, car quoi de plus réaliste que des aliens, des voyages intersidéraux, des zombies… ?

Digression bis : J’ai mis des années à comprendre que SFFF signifiait science-fiction fantasy fantastique, je pensais que c’était science-fiction fantasy française.


    16. Comment ont évolué tes goûts entre tes débuts en SFFF et aujourd’hui ?

Pas d’évolution je pense. Ce que j’attends d’un roman, c’est qu’il me fasse oublier ce qui m’entoure, alors peu importe le sous-genre. Ma prédilection est tout de même l’anticipation, les premiers contacts et le post apo. Les trucs avec des vaisseaux, c’est tout de même pour les gosses.


    17. Quels sont tes auteurs préférés ? Pourquoi ?

J’ai déjà parlé de Robert Charles Wilson, qui est indépassable. 

J’aime beaucoup lire du Arnaud Pontier, du Emmanuel Quentin, du Ketty Steward, du Émilie Querbalec, du Jean Christophe Gapdy, du Jean Marc de Vos, du Nelly Chaddour. J’oublie sûrement des gens.

Nelly Chaddour est brute de décoffrage, c’est foutraque ou naturel, ça ne te gonfle pas avec le style. C’est direct, c’est fun et c’est intelligent. Arnauld Pontier a deux plumes, une introspective, l’autre plus divertissante, et dans les deux cas, il t’emporte. Jean Christophe Gapdy, même s’il fait trop de space opera à mon gout aime me faire des noeuds au cerveau avec ses histoires de temps (comme Arnauld). Emilie Querbalec, tout le monde l’aime, alors je suis bien obligé de suivre. Une chose que j’adore chez elle, c’est qu’elle continue d’écrire sa rubrique dans le fanzine Présences d’esprits, malgré qu’elle soit désormais une star.

J’ai découvert Ketty Steward via une fiction radiophonique et tout ce que le lis d’elle me plait (ou presque). Elle a son regard bien à elle, écrit dans tous les genres et ne cherche pas aller dans le sens de la mode. C’est atypique et souvent sensible.  Jean Marc de Vos est un cas à part, c’est un autoédité. Pour moi, c’est le Scalzi belge. Et comme dans Scalzi, il y a un peu de tout, c’est parfois un peu léger (comme son histoire de Kaijus), mais qu’est-ce que l’on prend son pied à la lecture. Emmanuel Quentin pond des page turner efficaces. Lorsque je me plonge dans un de ses livres, je sais que je vais être fatigué le lendemain, et encore plus le surlendemain. Je HAIS Emmanuel Quentin.


    18. Y a-t-il des livres que tu regrettes d’avoir lu (temps perdu) ? D’autres que tu aurais regretté de ne pas avoir lus ?

Je ne regrette rien. Pour ceux qui m’ont fait perdre mon temps, c’est moi qui ai mal choisi ou que ce n’était pas le bon moment pour les lire. Pour les autres, si je ne les ai pas lus, c’est que je ne savais pas qu’ils existaient, ou que je pensais qu’ils n’étaient pas pour moi ou que ce n’était pas le bon moment…


    19. Y a-t-il des auteurs dont tu lis tout (ou voudrais pouvoir tout lire) ?

Mon Robert n’écrit pas aussi vite que je ne le lis, et il vieillit… Et j’ai dû lire la majorité des bouquins des auteurices cités plus haut. 


    20. Vas-tu voir les auteurs sur les salons ? Ramènes-tu des interviews, des photos, des dédicaces ?

Je n’aime pas trop la foule et je n’ai pas particulièrement envie de me farcir 500 km pour aller dans un salon. Le seul que j’ai fait est un petit truc dans mon coin, plus orienté fantasy. J’y suis passé incognito. Après, si j’habitais à Nantes, je pense que j’irai emmerder le monde IRL aux Utopiales (mais il y a vraiment beaucoup de monde).

Digression ter : je ne suis pas agoraphobe, mais misanthrope. La foule me fait peur. Desproges disait dans une interview que lorsqu’il voyait plein de monde lever les mains tous ensemble dans un concert, il  pensait que la différence pouvait être mince entre un lever de main enthousiaste et un salut nazi… Bref qu’il ne suffit de pas grand-chose pour qu’un emballement se fasse…


    21. Que penses-tu de l’œuvre de Bernard Werber ? Et de celle de Maxime Chattam ?

J’ai lu Les fourmis dans ma jeunesse, j’avais adoré à l’époque. Cela fait quelques années que j’ai envie de lire du Chattam, il faudra que je tente un jour ou l’autre.

Je me fous des genres, des auteurs. Si une personne aime ce qu’elle lit, tant mieux pour elle. Je trouve le fandom SFFF très critiquable sur ce point : il chiale que l’on ne parle pas assez de son genre, que l’on méprise son genre, mais d’un autre côté, il est tout aussi condescendant, comme envers Werber ou Chattam ou ses lecteurs… (je me range aussi dans cette case parfois)


    22. Tes fournisseurs : librairies, bouquinistes, Internet ?

Comme dit plus haut, je n’ai pas fréquenté les bons libraires, Amazon a été une bénédiction pour moi. Après, n’étant pas très fan des multinationales, je préfère acheter mes bouquins chez des enseignes en ligne indépendantes ou du moins faire jouer la concurrence. De toute façon, Amazon ne vend que du format propriétaire et je n’ai pas de liseuse de sa marque. Et j’aime bien aller directement commander chez les petits éditeurs, cela leur fait plus de fric. L’inconvénient est de devoir se créer une multitude de comptes, avec les mots de passe en conséquence. Le réseau Axys est une bonne solution à mon sens, il regroupe une dizaine de « petits » éditeurs tels que AcstuSF, le Bélial, L’Atalante…

Petite anecdote sur les libraires. Pas trop loin de chez moi, il y a une librairie spécialisée qui s’est ouverte il y a quelques années. ENFIN. C’était l’époque de la sortie de l’encyclopédie Rétrofictions. Au lieu de commander en ligne, je décide d’aller claquer les 100 euros chez lui. Je lui demande après avoir réceptionné ma commande (bien entendu, il ne l’avait pas en stock !) s’il veut faire une interview. Je lui précise que j’ai un côté un peu piquant, il dit que cela ne le dérange pas. Je lui envoie mes questions par mail et silence radio. Je le relance, silence radio. Et via FB, je vois apparaître une interview sur sa librairie avec des questions qui ressemblent franchement aux miennes, en politiquement correct. Je le recontacte et là il m’annonce que mon interview était de la merde ! Au lieu de me le dire tout de suite et de me voler mon travail. Je ne suis plus jamais allé chez lui.

Conclusion, je n’ai jamais eu de chance avec les libraires…


    23. BD, comics, mangas, ou non ?

Comme je lis beaucoup, cela me coûterait une fortune de lire des dessins, donc non.


    24. Lis-tu aussi de la littérature « blanche » ? Si oui, qui aimes-tu particulièrement parmi les auteurs étiquetés « blanche » ?

Quasi jamais. Je vais faire une exception avec Arnauld Pontier qui a connu une première carrière chez Actes Sud. J’ai eu ma période blanche, mais je trouve que cela racontait souvent la même chose, des histoires de bobos ou du traumatisme subi par l’auteur suite au divorce de ses parents lorsqu’il avait 15 ans. No comment.

Après des années de lecture de SF, cela m’a donné envie parfois de lire des livres « scientifiques ».


    25. Tentative de Weltanschauung : qu’aimes-tu comme musique ? Comme cinéma ? Quel est ton loisir favori ? Plutôt matérialiste ou idéaliste ?

Musique : j’écoute toujours la musique que j'écoutais lorsque j’étais jeune. J’adore Léo Ferré (je ne m’appelle pas Le chien pour rien), la chanson française (Têtes raides, Mano Solo, Noir Désir, Arno, Assassin, MAP, Les ogres de Barbacks). Mais j’en écoute de moins en moins, car je m’enfile les épisodes de La science CQFD et de C’est plus que de la SF

Cinéma : Je ne vais plus au cinéma, trop loin, trop cher, je suis vieux et préfère m’affaler dans le canapé avec des séries SFFF.

Loisir : Question con, tu me déçois, la lecture !

Plutôt matérialiste ou idéaliste ? Les deux : je dois acheter des livres pour trouver des gens qui rêvent d’un demain comme je le rêve.


    26. As-tu une liseuse ? Quel est ton rapport à la lecture numérique ?

Les livres papier étant trop chers à mon goût et surtout à mes bourses, le livre numérique avait tout pour me séduire. J’ai eu la chance d’avoir pu en tester une, car je pensais que le papier était indétrônable, son odeur, le toucher et blablabla… Une fois testé, je n’ai pu m’en passer. J’ai acheté une Kobo il y a 7-8 ans, elle est toujours avec moi, même si je dois la charger un peu plus régulièrement. Si elle tombe en panne demain, je serai capable de poser une journée de congé (de télétravail ?) et de faire 100 km pour aller m’en acheter une. Je peux lire le soir sans déranger avec le rétroéclairage, je ne fais pas un bruit monstre en tournant les pages, je surligne les passages qui m’intéresse et je pars en vacances léger. Seul inconvénient, difficile de retrouver un passage pour se remémorer un truc. Pour acheter des livres, c’est plus simple, on va sur internet, on met son numéro de CB et on lit, pas de délai de livraison. Les médiathèques numériques commencent à se développer… Bref j’ai fait énormément d’économies, ou plutôt, j’ai pu lire jusqu’à plus soif. Sans ma liseuse, je ne pourrais pas être un grand lecteur. 


    27. Quel est ton rapport à Internet ? Connecté depuis longtemps ? Quel est ton rapport aux réseaux sociaux ?

J’ai dû avoir une connexion internet à mes débuts au travail, lorsqu’il fallait avoir un modem qui faisait des drôles de bips, il y a environ 25 ans. Dans la vie privée, il a fallu attendre un peu, cela coûtait cher un PC à l’époque, sans parler de l’abonnement 56 kbps. Désormais que je suis riche, j’ai un PC, un vrai avec une tour et un abonnement ADSL. Je ne suis pas encore passé à la fibre, il faut dire que j’ai 90 mbit en ADSL, alors… Mon rapport aux RS est ambivalent. Je peux y passer des heures comme ne pas y toucher pendant quelques semaines. FB devient fastidieux, il ne me met en avant que des pubs ou des conneries, je ne vois plus les choses intéressantes. Je pense qu’il doit exister des réglages, mais je n’ai pas envie de perdre du temps avec ça. Twitter est plus simple, bien que Musk… Heureusement, il y a les dramas réguliers du fandom qui me donnent espoir quant aux RS ! J’avais dans l’idée de noter toutes ces conneries et d’en faire un récapitulatif annuel, pour montrer la connerie de la chose. Mais il y en a trop, et je suis fainéant. 

Il y a tout de même du positif : sans internet, le blog et les RS, je n’aurai pas découvert Le Maki avec qui on fait une belle paire. J’ai aussi pu nouer de bons contacts avec des auteurices, ce que je n’aurai pas pu faire sans internet et les RS. Je suis fan de feu La méthode scientifique et j’ai pu faire la connaissance de l’équipe via Twitter, en particulier avec Nicolas Martin avec qui je papote de temps en temps. Ce qui me permet de réparer un oubli sur les auteurs dont je suis la carrière. Bon là c’est assez simple, il n’a pas encore pondu grand-chose. Mais ce peu est déjà très bien. Des premiers textes qu’il a publié, j’y trouve une touche wilsonnienne qui n’est pas pour me déplaire. Il sait créer une ambiance et garde une place importante pour ses personnages. En outre, il écrit aussi à la lisière des genres, cela me permet de découvrir d’autres genres. Il est en cours de rédaction d’un roman, j’ai hâte (le mot est faible) de pouvoir le lire.


    28. As-tu des projets d’écriture de fiction, ou est-ce que tu en as eu par le passé ?

Mon boulot est de critiquer, chacun sa place.


    29. Sans y répondre, quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?

Quel est le/la pire blogueur/se selon toi ?


    30. Une dernière chose à dire au lectorat en délire ?

La majorité des blogs reçoivent des SP, font des papouilles aux éditeurs et aux auteurices, c’est de la publicité !

Seul Le chien critique vous dit la vérité, tout en recevant des SP, en faisant des papouilles aux éditeurs et aux auteurices.

Commentaires

Le Maki a dit…
Sympa cette interview !
Evidemment je dis ca parce que je suis cité sinon elle n'a vraiment aucun intérêt. :p
Baroona a dit…
J'étais déjà en train de préparer mon commentaire pour signaler que Nicolas Martin avait été oublié, mais finalement le chien est retombé sur ses pattes. C'est louche d'ailleurs, on est sûr que ce n'est pas plutôt le chat critique ?
Toutes les interviews sont sympas, mais force est de constater que le chien est vraiment un bon client. ^^
Christian a dit…
Merci Anudar pour cette interview.

J’ai découvert des auteurs et autrices grâce aux interviews du Chien critique sur son blog.
Thomas Geha a dit…
Chouette Itw d'un personnage que j'apprécie :)