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Affichage des articles associés au libellé imagination

Millenium 1 : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes

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Il existe deux types d'adaptations de fictions littéraires au cinéma : celles où l'on lit le roman au préalable et celles où on le lit après coup. C'est une façon de dire que la lecture du roman et le fait de voir son adaptation au cinéma sont deux exercices différents, que l'on n'entreprend pas pour les mêmes raisons et qui n'ont pas les mêmes effets : le chemin vers une fiction est très personnel et donc, très subjectif. Par une commodité qui n'est que l'expression de ma paresse, je range la série des Millenium dans le genre "policier", ignorant quelle est au juste la différence entre cette désignation et celle du polar ou du thriller. Sans doute existe-t-il un distingo plus ou moins subtil, de la même façon qu'il en existe un entre space-opera et planet-opera, mais n'étant et de loin pas un spécialiste du "policier", je ne m'aventurerai pas à essayer de réaliser un classement plus fin de cette série de fiction que j&

Vide Temporel : La Trilogie du Vide, tome 2

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Peter F. Hamilton poursuit, dans ce deuxième tome, sa Trilogie du Vide déjà évoquée ici , qui faisait elle-même suite à la dilogie L'Etoile de Pandore (rien à voir avec Avatar , bien entendu, car Peter F. Hamilton a publié ses livres bien avant que le film de Cameron ne soit annoncé). Il y confirme, une fois de plus, son talent de grand maître contemporain du space-opera. Il y révèle par ailleurs que sa science-fiction ne se limite pas au champ du space-opera car tout un pan de l'intrigue racontée tient plutôt d'un planet-opera dont les accents deviennent peu à peu presque dignes de Dune ... Ce qui lui permet de donner à son oeuvre une véritable profondeur philosophique. Résumé : Au coeur de la Galaxie, le Vide, cet univers artificiel ressemblant à un gigantesque trou noir massif, a commencé son oeuvre de destruction. Il dévore peu à peu la matière galactique. L'espèce humaine, qui occupe une position dominante dans la Galaxie, se voit mise en accusation : c

Joan D. Vinge, aka. the Space-Opera Queen

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Il est des auteurs que l'on qualifie volontiers de "souverains en leur domaine" en raison de l'importance fondatrice, continuatrice ou refondatrice de leur oeuvre dans un champ donné. J'ai déjà eu l'occasion de parler d'un Isaac Asimov qui, en particulier grâce à son Cycle de la Fondation , est considéré comme "empereur de la SF" - titre savoureux dans la mesure où son Cycle de la Fondation est une histoire du déclin et de la chute d'un empire galactique, mais aussi dans la mesure où il n'est pas l'inventeur du space-opera. Leurs oeuvres accèdent alors au statut de classique reconnu en dehors de leur champ d'expertise. Ainsi Fondation et Dune sont-ils connus, au moins de nom, hors du cercle des amateurs de SF. L'inconvénient de la terminologie du "souverain" est qu'il dissimule toute l'importance d'autres auteurs, moins (re)connus mais dont le travail participe à la grandeur d'un genre. C&#

Avatar : ceci n'est pas une critique

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Avatar , le film, était à peine sorti qu'il faisait apparaître, dans le grand public, l'une des questions fondamentales de l'exobiologie (nom donné à la science chargée d'étudier d'hypothétiques formes de vie venues d'autres planètes) : une biosphère étrangère telle que celle de Pandora pourrait-elle produire des êtres vivants aussi proches en apparence de l'Être humain que ne le sont les Na'avis ? La question, si elle est pour le moment fort théorique - aucune biosphère étrangère n'ayant été encore identifiée, donc encore moins étudiée - n'est pas pour autant dépourvue d'intérêt. Car elle constitue un angle d'attaque éventuel de la science-fiction, très belle au demeurant, à l'oeuvre dans Avatar . La figure de l'extraterrestre est l'une des plus familières de la SF. Depuis les petits hommes verts jusqu'à l' alien en passant par les BEM (bug-eyed monsters = monstres aux yeux pédonculés), c'est un fait que d

Les Chèvres du Pentagone

Le paranormal est l'un des ressorts de fiction parmi les mieux connus du grand public : le "plus qu'humain", avec l'"autre qu'humain", reste l'une des plus fécondes des hypothèses de l'imaginaire, que ce soit en littérature ou en cinéma. De nos jours, les hypothèses de fiction liées au paranormal sont soutenues par une abondante production (ce qui contribue à en faire un champ très bien exploité) mais aussi par toute une contre-culture de masse apparue dans les années 1970. La vogue de la "sapience venue de l'Orient" et du "new age" frappe en effet à cette époque. Un nombre non déterminable mais sans doute impressionnant de personnes emprunte alors les " chemins de Katmandou " (pour reprendre le titre du roman de René Barjavel), armées en tout et pour tout d'une guitare et de quelques joints de hasch... Bien souvent, et dans le meilleur des cas, le chemin s'arrêtait à la première douane, voire au pre

Millenium, tome 1

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Une fois n'est pas coutume : j'ai plusieurs livres sous le coude en même temps. En particulier, j'ai décidé de me lancer (enfin) dans la série des Millenium. Mes impressions à la fin du premier tome...

Borges, ou le Soleil nocturne de l'imaginaire fantastique

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La mystique mésoaméricaine ancienne se caractérise par le concept dualiste selon lequel tout principe admet un contraire. Les contraires s'équivalent et s'identifient en un tout. C'est une pensée différente de la nôtre en ce sens que le principe contraire doit être défini et voire même représenté s'il n'a pas d'existence sensible. Ainsi, à l'astre solaire correspond un principe diurne, ce qui implique l'existence d'un principe nocturne contraire. Si l'aigle est associé à l'aspect diurne de l'astre solaire, le jaguar est quant à lui associé à son aspect nocturne. Jorge Luis Borges est un auteur argentin du vingtième siècle. Il n'est pas mexicain et on ne saurait donc le relier aux traditions mésoaméricaines dualistes, ni par son éducation primordiale, ni même par son héritage culturel lointain. Ceci étant dit, la littérature de Borges est foisonnante ainsi que l'art précolombien, et riche d'une étrange vitalité. Maître d

Au découvreur de "Tlön", les explorateurs des mondes imaginaires reconnaissants...

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Après plusieurs jours de silence, je vais reprendre la publication de mes articles sur les littératures d'imagination. Je vais m'intéresser bientôt à l'un des piliers de la littérature fantastique, à savoir : l'écrivain argentin Jorge Luis Borges. Montrez-vous attentifs dans les jours à venir !

Conan Doyle vs. Dan Brown

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D'un côté, l'inventeur d'un personnage élevant la rationalité au rang de véritable dogme. De l'autre, l'inventeur d'un personnage analyste en symboles. Dans les deux cas, la garantie d'une énigme policière qui sera résolue à la fin du livre. La fin justifie-t-elle les moyens ? J'aurais pu donner ce titre en interrogation à cette critique. Car il est vrai que ce Sherlock Holmes semble s'aventurer, par moments, sur le territoire d'un Da Vinci Code . Sherlock Holmes est un anti-héros. Il vit dans cette époque victorienne interminable, au début de cette Belle Epoque où le mythe du progrès n'a pas encore été déjoué par les deux guerres mondiales. On pourrait dire qu'il est une incarnation du déductivisme : il n'y a pas de problème insoluble, il n'y a que des esprits peu affûtés ou bien, ce qui est plus grave, des yeux qui ne savent voir. Cet aspect du détective privé est assez bien rendu dans le film, où plusieurs scènes en bul

Méli-mélo d'uchronie et de "GDK"

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La théorie de la conspiration est l'un des arguments de fiction les plus récents, apparu il y a deux ou trois siècles en Occident. C'est aussi l'une des formes de fiction les plus distrayantes dès lors que la conspiration reste ce qu'elle doit rester, à savoir de la fiction, parce que lorsque des gens se mettent à y croire pour de vrai, ça n'est plus drôle du tout. Je ne vous ferai pas de dessin... L'essentiel de l'argumentation sur la conspiration repose sur une machination exercée en haut lieu par un pouvoir maître, ou complice, de forces qui dépassent l'entendement du commun des mortels. Voir la série télévisée X-Files qui, pendant les années 1990, a popularisé dans l'un de ses génériques l'expression "government denies knowledge" que j'abrègerai en "GDK". Que les forces en question soient celles d'une société secrète, celles d'une civilisation extraterrestre hostile ou celles de créatures démoniaques et

Le Vide en littérature

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Il faut avoir un certain culot pour oser donner à un livre un titre incluant le mot "Vide". Il faut en avoir encore un peu plus pour écrire une Trilogie du Vide . Si je vous dis Peter F. Hamilton, ça vous étonne ? Est-ce que ce nom vous dit quelque chose ? Hamilton est connu du grand public en France depuis sa grande trilogie The Night Dawn ( L'Aube de la Nuit ). Allez... Rupture dans le réel , vous devez bien connaître ce titre. C'est le premier tome d'un space opera gigantesque en envergure ainsi qu'en ambition, et qui est à mon sens responsable du renouveau du genre pendant les années 1990 tout comme Les Cantos d'Hypérion (dont il faudra que je parle un jour). Et quand je dis gigantesque, c'est tout d'abord à cause de ceci : L'envergure ne fait pas tout, et si The Night Dawn permet d'identifier Hamilton comme l'un des créateurs d'univers les plus prolixes de la littérature mondiale, je pense pouvoir oser dire que cett

"Le Livre"

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Un jour, à une époque lointaine à présent, j'ai suivi des cours de latin. Mon professeur, qui était aussi celui que j'avais en français en Quatrième/Troisième, nous a expliqué un jour que les Romains désignaient parfois Rome par le mot "Urbs" : "la Ville". En d'autre termes, pour les Romains, Rome n'avait pas besoin de nom particulier : dire "la Ville" suffisait. Notre professeur avait conclu en substance et avec franc-parler : les Romains avaient les chevilles enflées. Vous l'avez compris, cette courte introduction a pour intention de magnifier l'importance de l'oeuvre dont je vais parler ici, à savoir, le Dune de Frank Herbert. Dès le début, soyons clairs. Vous n'avez peut-être pas encore entendu parler de Dune , ou peut-être que si, par ouï-dire... Peut-être que vous détestez la Science-Fiction (SF), peut-être que c'est un genre que vous tenez pour mineur ou négligeable... Néanmoins, il est un fait que nul n

"C'est au début que les équilibres doivent être précis..."

Aujourd'hui, je suis entré dans la blogosphère. En riant, mon père dit volontiers : "ce n'est pas parce que l'on a rien à dire qu'il faut se taire..." Disons que j'ai eu envie de prendre la parole ; mais pour autant, ai-je quelque chose à dire ? Et sur quoi ? J'ai comme représentation que l'on peut être intéressant si l'on sait de quoi on parle. Or, j'ai pour ambition d'être intéressant lorsque je parle, sinon, j'aime encore mieux ne rien dire, ou mieux, ne rien avoir à dire. On dit de la culture que c'est ce qu'il reste quand on a tout oublié. Comme je suis affecté de l'épouvantable défaut de ne jamais rien oublier, ce blog sera celui d'un inculte assumé, pour qui le mot "bibliothèque" est à comprendre presque d'une façon étymologique : "boîte à livres". Je parlerai donc surtout ici de livres, et surtout de ceux que je connais - pour la raison sus-citée : livres que je viens de l