Letter Bee tome 6

Voici une sympathique petite série de manga qui ne paye pas de mine à première vue mais qui gagne à être découverte, ne serait-ce qu'à cause de son univers steampunk très original. Lequel sert de creuset à une intrigue qui, ça ne gâche rien, gagne de plus en plus en profondeur. Je suis cette série depuis un peu moins d'un an et je me rends compte à chaque album que j'ai un peu plus envie de lire le suivant. C'est fort bon signe à mon sens.

Contexte : 
Bienvenue dans l'Amberground ! Ce continent étrange est divisé en trois secteurs concentriques, séparés par des cours d'eau gigantesques. Il n'est aussi éclairé que par la lumière froide des étoiles. Un soleil artificiel éclaire l'île centrale, Akatsuki, où se trouve la capitale gouvernementale de l'Amberground, et où vit la haute société. Plus on s'éloigne d'Akatsuki et moins la lumière est brillante. Le secteur intermédiaire, Yûsari, est celui des classes moyennes, et la lumière ambiante est digne d'un crépuscule. Quant à Yodaka, le secteur le plus périphérique, les rayons du soleil y sont aussi faibles que ceux de la lune sur Terre ; c'est aussi un secteur très pauvre et même sauvage. Des ponts unissent les différents secteurs, mais il est très difficile de les franchir, et d'une façon générale les routes entre les villes de l'Amberground sont peu sûres même au sein d'un même secteur en dehors d'Akatsuki : des personnes peu recommandables errent ici ou là, et il existe aussi des créatures monstrueuses, les insectarmures, qui sont attirées par les émotions humaines (le "coeur") et s'attaquent aux gens pour dévorer leurs émotions.

Les "Letter Bees" sont un facteur d'unité de cet univers morcelé. Ils sont des fonctionnaires chargés de transporter le courrier d'une ville à l'autre. Les gens leur confient leurs émotions à travers leurs lettres et leurs colis, faisant d'eux des proies de choix pour les insectarmures, si bien que les Bees sont entraînés pour faire face à cette menace, en utilisant des armes baroques fonctionnant avec un matériau mystérieux, l'ambre spirituel. D'autant plus que certains colis sont plus surprenants que d'autres. Un colis, ça peut être par exemple Lag Seeing, un garçon de sept ans, que Gauche Suede, un Bee très ambitieux qui veut pouvoir gagner son billet pour Akatsuki, doit transporter entre deux points de Yodaka. Mais Lag Seeing est spécial. Il se souvient que des gens sont venus enlever sa mère juste avant de se réveiller avec une étiquette de colis à transporter. Par ailleurs, Gauche se rend compte assez vite que l'oeil gauche de Lag a été remplacé par un énorme morceau d'ambre spirituel. Lorsque le premier voyage de Lag prend fin, celui-ci s'est attaché d'une façon irrémédiable à son Bee et sa décision est prise : il deviendra lui-même un Letter Bee, comme Gauche.

Cinq ans plus tard, Lag a réussi. Devenu un Bee, voilà qu'il découvre que la situation n'est pas claire dans l'Amberground. Plusieurs années auparavant, le soleil d'Akatsuki a connu un raté, s'éteignant pour un bref moment. Et de ces quelques instants où l'Amberground a été plongé dans l'obscurité, certaines personnes - Gauche Suede compris - ont gardé certaines séquelles. Lequel Gauche, au passage, malgré toutes les qualités humaines et professionnelles dont il avait fait preuve lors de la livraison de Lag, a été chassé du corps des Letter Bees et a disparu de la circulation. Peu à peu, la quête de Lag pour comprendre ce qui est arrivé à son ami Gauche va lui faire découvrir l'étendue de ses talents. Et aussi que le pouvoir central dissimule peut-être bien d'ignobles secrets.
Letter Bee est une série dont le graphisme est assez classique pour un manga. L'intrigue semble assez simple, voire simpliste au début (initiation du héros, monstres à éliminer, apparition des premiers compagnons) mais gagne vite en complexité. L'âge du héros principal (Lag Seeing a douze ans), sa propension à pleurnicher en fin de chapitre (ainsi que sur cinq couvertures sur six) et certains traits d'humour laissent à penser que la série vise plutôt le jeune public. Ce qui n'est pas scandaleux en soi, et pas rédhibitoire à mes yeux, vu mon goût très sûr, et tout à fait assumé, pour la BD jeune public.

L'intérêt principal de cette série, c'est encore l'Amberground et ses paysages fantastiques. On pourrait craindre que les missions de Lag se résument à 'je récupère le courrier à livrer / j'élimine l'insectarmure de service / je livre mon courrier / je pleure mes cinq litres" et que les paysages autour ne servent que de faire-valoir. Il n'en est rien. C'est un univers baroque où, à la suite de Lag, on part à la découverte d'une civilisation où quelques éléments contemporains sont noyés dans un ensemble tout droit sorti de la belle époque. Les transports en commun sont à traction animale. L'inspiration par moments semble provenir du Far West. A d'autres moments, du gothique le plus sombre. La technologie semble souvent relever d'une forme de magie exigeante vis-à-vis de ceux qui l'utilisent. Et cela explique sans doute pourquoi, de plus en plus, Akatsuki et son soleil artificiel apparaissent comme le siège d'abominables complots. Dans tous les cas, c'est un univers magnifique mais qui a une légère tendance à mettre mal à l'aise. Dans l'ensemble, une série qui me semble mériter le qualificatif de "steampunk sombre".

A découvrir pour les amateurs du genre !

Commentaires

Anonyme a dit…
J'aime beaucoup ce manga, il est très original au niveau de l'histoire et les dessins sont bien fait mais comme vous le dites assez simple . Merci de faire des résumé de mangas que vous achetez, sa aide beaucoup pour trouver de nouveau manga sympathique à lire
Anudar a dit…
Bienvenue ici, et merci pour cette appréciation.

Le but ici est d'aider d'éventuels lecteurs à trouver des choses nouvelles à lire...

A bientôt !
Anonyme a dit…
C'est un manga que j'aime tout particulièrement. Les graphisme sont très jolie et je ne les trouves pas simple moi^^. Les personnages sont très attachant (même le docteur cadavre sisi).
Anudar a dit…
Le dessin est assez peu original pour du manga contemporain mais je le supporte assez bien de mon côté.