Evadés de l'Enfer

Gagné dans le cadre d'un concours du Traqueur Stellaire, j'ai lu la semaine dernière ce livre de Hal Duncan, auteur que je ne connais pas du tout. Le billet sera court pour deux raisons, la première étant que je ne travaille pas sur mon ordinateur en ce moment, la deuxième étant que je n'ai pas du tout accroché avec ce livre.

Résumé :
Quatre personnages, des portraits de paumés (un clochard, un tueur à gages, une pute et un jeune type arrivant dans un hôpital dans un sale état suite à un tabassage en règle), arrivent à la suite logique de leur triste parcours puisqu'ils meurent à la fin du prologue. Le livre ne s'arrête pourtant pas là car les pauvres hères, victimes du destin, se retrouvent en Enfer, un Enfer qui tient à la fois de celui de Dante et des enfers modernes de Buzzatti puisqu'il s'agit d'une ville tentaculaire où, sous le regard omniprésent d'une télé obscène, les gens s'entretuent, en un concentré de barbarie. L'ennui, c'est que tout le monde a une bonne raison de se retrouver en Enfer : suicidés, meurtriers, dévergognées ainsi que bien sûr, les déviants sexuels... le tout au nom d'une morale ancienne et plus qu'arbitraire. Il se trouve que l'Enfer est sous le contrôle des anges, qui veillent à ce que l'Enfer soit bien l'Enfer, c'est-à-dire, atroce à souhait. Les quatre nouveaux venus, qui n'ont qu'une seule envie, à savoir se tirer de là, pourront-ils défier l'ordre établi ?
Je ne vois hélas pas grand-chose à retirer de ce bouquin. C'est rapide, c'est gore, ça gicle, ça souffre, ça pue, ça crie. En bref c'est l'Enfer. On le comprend très vite. Reste juste à savoir pourquoi les pauvres hères qui servent de personnages principaux sont les premiers à réussir leur coup... Or il se trouve que l'on n'y comprend rien : sans doute que sinon, il n'y aurait pas d'histoire à raconter.

Il est clair que ce bouquin est un véritable page-turner, comme on dit, que j'ai dû dévorer en deux ou trois soirées, mais ça reste un véritable fouillis, un concentré de cette SF modernisante, pseudo-contemporaine, où il faut que ça pète dans tous les sens et où ça doit être glauque à souhait pour être réussi. Ajoutons à cela un argument fort peu discutable (les religions institutionnalisées, c'est mal) mais servi par un propos tout de même bien caricatural et l'on tient tous les ingrédients de base pour un livre vite lu, vite compris, et vite oublié, mais qui ne m'a surtout pas donné envie de revenir à du Hal Duncan plus tard.

Quelle déception alors qu'au départ, c'était le livre qui m'attirait le plus... A tel point que je regrette de l'avoir fait gagner à deux concurrents...

Voir aussi l'avis d'Efelle.

Commentaires

Efelle a dit…
Hal Duncan m'avait bluffé avec Vélum et Encre, il va falloir que je le lises rapidement pour voir si ce petit livre est du même calibre... ou non comme tu semble le suggérer.
Guillmot a dit…
Pareil, là je suis on ne peut plus intrigué, il va falloir que je le lise très rapidement.
Anudar a dit…
J'attends vos propres chroniques avec impatience. J'aimerais bien savoir si c'est moi le problème ou si ça vient bien de ce bouquin.
GiZeus a dit…
Je suis en train de le lire, et je le trouve pas si explosif que ça, même si le rythme est quand même soutenu. En même temps, c'est une bonne charge contre notre société, et le théâtre de l'enfer n'est que la représentation légèrement exacerbée du "système", et le groupe rebelle l'allégorie de ceux qui souhaitent en sortir, malgré la pugnacité indéfectible de cet enfer et de ces maîtres à ne pas vouloir les laisser partir.