Le grand Vaisseau

Robert Reed est un auteur que je n'ai que peu lu, jusqu'à présent, et en tout cas jamais chroniqué ici. Le présent livre, que je m'étais procuré l'année dernière, a pris la poussière sur ma PàL pendant plus d'un an avant que je m'y attaque d'une façon sérieuse... et en vienne à bout.
Résumé : 
Imaginez un immense vaisseau spatial, de la taille d'une planète jovienne, qui voyageait inhabité entre les galaxies et dont l'espèce humaine aurait réussi à s'emparer. Vieux de six milliards d'années, rempli de salles gigantesques et d'habitats pouvant abriter les espèces les plus diverses, il est transformé en vaisseau de croisière, sur la sécurité duquel veille une Maîtresse aux pouvoirs dépassant l'imagination. Un beau jour, au coeur du Vaisseau, quelqu'un découvre une chambre secrète qui contient une planète en fer - et qui possède une biosphère naturelle... Plusieurs des Capitaines de la Maîtresse partent en mission, à commencer par la sous-Maîtresse Miocène. Mais sur Marrow, la planète ferreuse, la mission tourne mal et les secours ne viennent pas. Egarés, les Capitaines naufragés vont devoir construire une civilisation nouvelle en attendant de découvrir les raisons pour lesquelles personne ne vient à leur rescousse... Quel était le but des constructeurs du Vaisseau, qui ont dissimulé Marrow en son centre ?
On trouve là-dedans tous les ingrédients d'un space-opera de grande envergure, et de grande ambition. Un vaisseau de la taille d'une planète gazeuse, abandonné par ses créateurs, plus vieux que notre système solaire et utilisé à tort ou à raison par des êtres humains guère plus évolués que nous ne le sommes. Un mystère extraterrestre insondable. Des durées qui peuvent se comparer avec l'extrême longueur des temps géologiques - pour ne pas dire astronomiques !

Pourtant, Le grand Vaisseau apparaît somme toute bien lent à développer son intérêt : sur plus de six cents pages, le récit de l'installation humaine contrainte et forcée sur Marrow vient manger une bonne partie du temps fictionnel, pour des enjeux binaires - pour ne pas dire manichéens - dont la justification semble en fin de compte assez faible. Les intérêts des uns et des autres - dont l'association en factions opposées résulte ni plus ni moins que d'un drame familial - s'embrouillent et finissent par lasser. Il y avait là-dedans de bons arguments, c'est certain - à commencer par cette humanité post-humaine et peut-être immortelle, mais pourtant aux manettes d'une machine dont la nature véritable lui échappe - mais ils sont bien mal servis par un traitement d'une extrême lenteur. En toute logique, il m'a fallu pas loin d'un mois pour absorber ceci, à raison de quelques pages tous les jours. C'est un signe.

Les amateurs de nouvelles apprendront que les post-humains chargés de l'entretien du Vaisseau, entrevus dans ce roman, sont utilisés dans une nouvelle antérieure, Les Rémoras. J'ai envie de dire que pour découvrir l'oeuvre de Reed, il est peut-être plus sage de commencer par là.

Commentaires

nikao a dit…
Les chroniques qui ne sont pas ouvertement négative sur Le grand vaisseau ne sont pas légion... cependant même si je pense comme beaucoup que l'auteur à échoué, qu'il s'est perdu quelque part dans son écriture, je pense que c'est juste un bon page-turner, là où surement nous aurions put espérer une grand roman...

Enfin c'est mon avis que je développe ici: http://spacefictions.fr/le-grand-vaisseau/
Anudar a dit…
Hé, bienvenue à bord !

"Le grand Vaisseau" est loin d'être très apprécié, je m'en étais rendu compte en visitant un forum anglophone d'amateurs de SF. Je dois dire qu'à deux ans de ma lecture, ses détails s'estompent un peu dans ma mémoire. Dommage pour Robert Reed.

Si tu es nouveau dans la blogoSFFFère je ne peux que te recommander de venir faire un tour sur le Planète-SF : forum.planete-sf.com !