Downsizing

Matt Damon, déjà vu dans Elysium et Seul sur Mars, revient en version mini-moi pour un film SF qui me permettra d'inaugurer un tag inattendu, à savoir, le WTF.

Résumé : 
Le monde va mal et, pour solutionner enfin le problème de la surpopulation, des scientifiques norvégiens font une proposition inattendue : il suffirait de réduire les gens à la taille de douze centimètres et, de ce fait, réduire en proportion la pression environnementale humaine ! Enthousiastes, beaucoup de gens se mettent à subir l'opération et vont vivre dans les colonies réservées aux "petits". Paul Safranek, déterminé à offrir à sa femme la maison dont elle rêve, se rend compte que ses économies feraient de lui un véritable nabab à Leisureland, à la tête d'un manoir miniature mais suréquipé... Mais lorsqu'il sort de la salle d'opération, c'est pour découvrir que sa femme a reculé à la dernière minute. Le voici maintenant seul dans un monde où, malgré sa petite taille, chacun doit vivre avec les problèmes hérités du monde des "grands"...
L'argument de ce film est marrant, comme le sont souvent les bonnes idées en SF, et à en voir la bande-annonce j'ai très volontiers pensé à cette fameuse BD de Seron, Les Petits Hommes, que j'apprécie toujours beaucoup  - même si, bien sûr, je préfère encore le Scrameustache. Pas de météorite réductrice ici, pas non plus de vie recluse des "petits", à l'écart du monde des "grands" - quoi que, sur la fin... - le procédé de réduction est technologique et non réversible. Tels sont les idées de base de ce film, des idées simples mais pas simplistes et desquelles on aurait pu tirer une histoire tout à fait passionnante.

Sauf que.

A la sortie de la salle de cinéma, on se demande quand même un peu ce que l'on vient de voir. Là où la bande-annonce vendait plus ou moins une histoire angoissante - on croyait deviner l'existence d'un sinistre complot en fil rouge de l'intrigue - on assiste au contraire à la juxtaposition de trois développements assez lâches où le personnage principal - tout de même assez fallot - se laisse promener de sa vie de "grand" à Omaha jusqu'à sa vie de "petit" à Leisureland, puis de son appartement cosy à la banlieue où vivent les "petits" désargentés, puis enfin de son dôme jusqu'à la première colonie norvégienne. Mais quelle histoire nous raconte-t-on ici ? Eh bien, je me le demande encore. Une histoire pré-apocalyptique, sans doute, avec mention obligatoire à la sixième crise d'extinction massive qui sert d'argument à la construction d'un abri souterrain en Norvège, à 1,6 kilomètres de profondeur dans la lithosphère - bien bien bien, la température constante comprise entre 30 et 40 °C sera très confortable, je n'en doute pas - destiné à perpétuer l'espèce humaine sous terre pendant 8000 ans - c'est que la crise sera courte comme le montrent les précédents : on pense que celle du Crétacé-Paléocène a duré pas moins de 900000 ans... bien bien bien. Hormis dans son argument initial, marrant ou pas, où se trouve la SF dans ce film ? Nulle part, en fait ! Alors que se dévoile peu à peu l'intrigue d'une comédie romantique à la con de plus, les (très) belles images ne parviennent pas à compenser l'impression de moins en moins en moins favorable que laisse en fin de compte ce film un peu trop long et en tout cas vite oublié...

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