Another view of the matter adressed in Shelley's "Ozymandias"

« And on the pedestal these words appear:
'My name is Ozymandias, king of kings:
Look on my works, Ye Mighty, and despair!' »

Le poème Ozymandias de Percy Shelley relate la découverte qu'un voyageur fait dans le désert d'une statue brisée : celle d'un roi d'autrefois dont la devise - destinée à impressionner jusqu'aux dieux - est tout ce qu'il demeure de sa puissance. Ozymandias évoque avec efficacité l'hybris et la vanité du pouvoir politique dont les œuvres ne survivent, dans le temps long, qu'érodées voire même illisibles... Tim McDaniel propose, dans le numéro de Mai/Juin 2018 de la revue Analog Science Fiction and Fact, une vue alternative du contenu de ce poème. Attention, cette nouvelle est une Probability Zero !
Résumé : 
Khufu est Pharaon, adoré comme un dieu vivant par son peuple et redouté par les rois voisins. Aussi, quand des entités extraterrestres viennent lui faire une démonstration de la puissance qu'elles désirent mettre à son service pour accomplir un grand projet de son choix, il n'est pas long à se décider : il n'a pas besoin d'une médecine avancée, ni d'un système de transport, ni même d'armes car ce qu'il veut, c'est une pyramide...
Quatre mille cinq cents ans après son règne, la pyramide construite sous les ordres de Khéops témoigne de l'ambition infinie d'un homme qui - parce qu'il était roi - désirait laisser après lui quelque chose à même de défier le temps. La construction des pyramides a longtemps été considérée comme un projet inutile auquel avait été sacrifié le bien-être des ouvriers ainsi que des esclaves d'Egypte : il me semble avoir vu que depuis quelques temps cette conception est réévaluée, les ouvriers ayant eu conscience de participer à un grand projet national et y ayant trouvé quelque motif de fierté... Tim McDaniel suggère ici que les pyramides auraient été le sous-produit d'une incompréhension entre des entités d'ordre supérieur et un despote oriental : quand les premières proposent d'améliorer le quotidien de chacun, le second ne peut envisager de meilleure façon de le faire que d'affirmer son propre statut de souverain le plus puissant au monde, jusque dans les siècles à venir.

Le plus fascinant reste pourtant ailleurs : l'auteur se paye le luxe d'une double mise en abyme de son propos en révélant d'abord que ce type de réaction est commun dans l'Univers - une autre espèce intelligente ayant désiré rien de moins qu'une nouvelle recette de cuisine... - mais aussi au fil de l'Histoire humaine. En effet, n'existe-t-il pas sur Terre d'autres pyramides que celles d'Egypte ? La question est donc posée de savoir ce que nous, êtres humains en théorie modernes, pourrions demander à des puissances extraterrestres qui désireraient nous offrir - par exemple - un traitement efficace et universel contre le cancer, une source d'énergie gratuite et non polluante, ou même un réseau de communications instantanées ? Je crains hélas que la réponse ne soit à base de croissance à deux chiffres, de frontières impénétrables et de stades de foot volants...

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