Ascension

Patrick K. Dewdney n'est pas que l'auteur du Cycle de Syffe dont j'ai déjà parlé ici : on le retrouve aussi au sommaire de l'Anthologie des Utopiales édition 2018 !
Résumé : 
Un homme et une femme grimpent vers le sommet d'une montagne. La femme ne parle presque pas, l'homme connaît le chemin à suivre. Alors que les villes brûlent, reste-t-il quelque espoir pour l'humanité ? En reste-t-il même un peu pour les individus ?
Le style de Patrick K. Dewdney, dans cette nouvelle, diffère beaucoup de celui qu'il adopte dans le Cycle de Syffe. Les phrases, bien que souvent longues, semblent saccadées comme si l'urgence avait présidé à leur écriture. Les dialogues - presque inexistants - sont remplacés par des monologues informatifs émanant de l'homme. C'est donc à travers le seul regard et le seul discours de celui-ci que le lecteur comprend que quelque chose a mal tourné : impression diffuse de malaise - pour être à ce point silencieuse, la femme est-elle folle ? Traumatisée ? Si la seconde option est la bonne, pour quelle raison est-elle ainsi ? - qui prépare aux tragédies passées, en cours ou futures.

L'être humain seul cesse d'être tout à fait humain et, au sommet de la montagne, il est facile d'être seul. On retrouve ici quelque chose des interrogations de Syffe : quand on est mis à l'écart du monde, les idées se font moins claires et s'y substituent les impératifs de la survie à tout prix. Ascension se révèle toutefois, compte-tenu de son temps fictionnel réduit, beaucoup plus sombre et désespérée que ne le sont les romans du Cycle de Syffe. Les visiteurs habitués à mes goûts savent ce que cela veut dire : dommage !

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