Antarès tome 3

Suite et fin de mon rattrapage des chroniques d'Antarès, troisième cycle des Mondes d'Aldébaran de Leo !
Résumé : 
A bord d'un blindé de type "passe-partout", les survivants du crash de la navette et leurs sauveteurs vont devoir traverser un continent tout entier de la planète Antarès. Le voyage promet d'être long mais aussi inconfortable, car le véhicule est trop petit pour accueillir tout le monde... Et il sera en plus risqué, la faune d'Antarès étant agressive et venimeuse. De nouveaux morts viendront endeuiller le parcours : dans la tension qui monte, comment les personnages vont-ils réagir ? Les vieilles amitiés vont-elles y survivre ? Les inimitiés plus récentes vont-elles s'émousser ?
Voici donc une fois de plus Kim à la tête d'un road-movie extraterrestre qui s'annonçait au terme du précédent épisode. Malgré les étonnants - parfois jusqu'au dantesque - paysages d'Antarès, l'ambiance est volontiers intimiste voire claustrophobique pendant cet album. A l'intérieur du "passe-partout" - rien à voir avec l'engin du Scrameustache ! - les gens se montent les uns sur les autres, entrent en contact, se désirent et se jalousent. Sous les futaies de la jungle interminable, dans le ciel, dans les eaux et même dans la terre, rôdent des prédateurs agressifs qui enferment les protagonistes humains dans leur vigilance. Le monde végétal lui-même n'est pas tout à fait neutre : au-delà de cette plante qui semble établir une relation symbiotique avec le fœtus de l'un des prédateurs évoqués plus haut, cette étonnante végétation rose invasive défigurant l'une des rives du fleuve exploré par Kim semble en elle-même lourde d'une menace inconnue. A lire les albums les plus récents de l'univers de Leo, il est d'ailleurs permis de se demander si cet élément étonnant - et inexpliqué depuis - ne serait pas un indice laissé en place afin de préparer le lecteur à quelque révélation ultérieure...

Ces belles réalisations ne viennent toutefois pas combler l'attente du lecteur. Peu de réelles péripéties viennent alimenter l'intrigue au fur et à mesure que les pages de l'album se tournent, et ce n'est que vers la fin qu'un événement traumatisant vient donner enfin une dimension nouvelle à ce voyage en "passe-partout". Ce qui précède n'apporte en réalité pas grand-chose : deux morts - parmi des personnages qui n'avaient pour ainsi dire pas eu de temps de parole... - quelques démonstrations des étranges aptitudes de Lynn (la fille de Kim) et enfin, hélas, un nouveau chapitre dans les histoires de cœur et de cul de Kim et de Marc. La tension qui montait entre ces deux-là ne se résout pas tout à fait mais semble devoir trouver une dérivation inattendue, alors que Kim promet d'être à nouveau le centre de toutes les attentions : dans cet album, Leo assume donc bel et bien l'éloignement définitif de Marc du rôle de héros même secondaire puisqu'il semble appelé à se séparer de Kim pour de bon. L'album n'en ressort pas manqué, bien sûr, car c'est Leo et parce que tout - texte et dessin - est fait avec le soin méticuleux qui le caractérise... Il en apparaît en revanche frustrant car il ne s'y passe en vérité pas grand-chose d'étonnant hormis à sa conclusion. Ce tome 3 était-il trop long ? Compte-tenu du fait que le suivant reproduit à peu près le même schéma et que le cycle a pris six albums au lieu de cinq pour les précédents, il est au minimum permis de se poser la question...

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