The Promised Neverland tome 10

L'approvisionnement ayant repris, me voici maintenant prêt à redémarrer ma lecture de The Promised Neverland, un mois après ma dernière chronique !
Résumé : 
Avec un peu de retard, les démons pour qui Goldy Pond n'est rien d'autre qu'un terrain de chasse découvrent que leur gibier s'est fait chasseur à son tour puisque certaines de leurs proies savent quel est leur point faible et avec quoi il convient de frapper. Les sbires une fois éliminés, restent les très dangereux Bayon - le maître du domaine - et son invité Leuvis ! Contraints à se séparer, les amis d'Emma vont devoir développer des trésors d'ingéniosité mais aussi de bravoure dans le combat sans merci qui les attend... Trouveront-ils la ressource nécessaire à l'élimination de démons d'aussi haut rang que Bayon et Leuvis ? Et ces derniers, n'ont-ils pas encore quelques tours dans leur sac ?
Ce volume - comme le précédent - met en avant la chasse à laquelle se livrent les prédateurs qui contrôlent le monde où vivent Emma et ses alliés. Il est donc une occasion irremplaçable de mieux comprendre leur psychologie, leurs aspirations et même leur biologie : possédant une exceptionnelle longévité - voire l'immortalité - mais n'oubliant pas d'être presque invulnérables, ces créatures ont accepté dans un passé reculé de renoncer à une partie de leur nature. Quiconque a déjà vu un chat jouer avec la souris qu'il vient de capturer sait que l'instinct du prédateur ne se limite pas à la chasse puis à la consommation : parfois, se trouve entre les deux le plaisir du jeu que les spectateurs de la scène peuvent trouver insupportable, certains chats semblant pousser le sadisme jusqu'à laisser leur proie se reposer ou même entrevoir une issue avant de reprendre le cruel ballet. Si l'apparence des prédateurs de The Promised Neverland n'a rien de féline, le goût pour la chasse et le challenge opposé par certaines proies relève bel et bien du jeu auquel se livre un chat ; et si le spectacle du jeu peut être insupportable pour le maître d'un félin domestique, celui des prédateurs dans ce manga est tout à fait révoltant pour son lecteur. L'élimination de l'un des deux principaux antagonistes est donc plaisante à découvrir : il est bon, parfois, que les êtres supérieurs puissent apprendre la mortalité que convoient certaines erreurs.

Les créatures prédatrices de The Promised Neverland sont observées par des personnages humains qui les considèrent comme de véritables démons et donc des antagonistes absolus de l'espèce. Emma et ses alliés, résolus à survivre et à s'échapper du piège mortel que représente Goldy Pond, n'oublient pas de mobiliser l'ensemble de leurs ressources - matérielles comme intellectuelles - pour faire face au défi. A découvrir ces scènes si toniques - et si satisfaisantes à certains aspects, reconnaissons-le ! - on en vient toutefois à se demander si d'autres groupes humains n'ont pas fait un choix différent de ceux qui ont déjà été suggérés depuis le début de la série. Emma et ses amis ont fait le choix de la rébellion, un choix bien incertain puisqu'il s'agit de survivre parmi des prédateurs affamés, presque invulnérables et sadiques. "Maman" Isabella et d'autres font le choix de la soumission, autre choix incertain puisque le défaut de performances peut entraîner la révocation des privilèges et donc là aussi la confrontation avec les prédateurs. Un troisième choix pourrait-il exister toutefois dans The Promised Neverland ? Et si certains personnages humains venaient à considérer les prédateurs non comme de simples prédateurs mais bel et bien comme... des dieux ? Ceux qui décideraient alors de s'agenouiller devant les démons pourraient en devenir les zélateurs et donc se faire - pour les rebelles - de nouveaux ennemis tout aussi dangereux. Est-ce de pareilles circonstances qu'est issue la promesse frelatée de Goldy Pond ?

Si le volume ne répond pas à ces questions - pas encore - c'est qu'il doit se cantonner à la résolution du problème du moment... ou en tout cas, au second tiers du problème. On sent toutefois qu'Emma et les siens vont bientôt s'extraire d'un nouveau cycle - et que The Promised Neverland va devoir, à nouveau, se réinventer...

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