The Promised Neverland tome 11


Je poursuis ma lecture de The Promised Neverland : après un tome 10 des plus toniques, il restait quelques événements à présenter avant de conclure un cycle...
Résumé : 
Le démon Bayon est mort, et son ami Leuvis est en fâcheuse posture. Emma et ses amis ont réussi à l'aveugler, rendant la chasse plus difficile mais d'autant plus excitante pour l'ennemi... et les renforts qui se joignent à eux ne seront pas de trop pour, peut-être, avoir enfin le dessus. Leuvis, qui n'avait jamais été confronté à pareil défi, sait qu'il pourrait bien être face à trop fort parti cette fois-ci - mais il n'a pas pour autant l'intention de baisser les bras... Tandis que les adversaires doivent lutter avec leur propre épuisement, ils doivent aussi réussir à comprendre la stratégie de l'autre camp. Peut-on sortir indemne de pareille lutte à mort, que l'on soit humain ou démon ?
Bayon, le propriétaire de la chasse privée de Goldy Pond, chassait par appétit : la viande humaine d'élevage lui paraissait trop fade et sans intérêt, au contraire de celle du gibier dont il gardait le souvenir. Désobéissant aux lois de son propre peuple, il s'était donc constitué un territoire où il pourrait assouvir ses propres besoins, finissant par en devenir dépendant au point de ne plus espacer les chasses que de trois jours contre un mois au commencement... Le comportement de Bayon dénotait à la fois une certaine forme de honte - à l'égard de sa transgression mais aussi de sa dépendance à celle-ci - et une incapacité à faire face à ses besoins alimentaires sans tricher avec la morale et les lois : parfois, la nature est la plus forte et la nourriture capturée se révèle meilleure que la nourriture élevée. Bien que terrifiant, Bayon n'est pourtant pas aussi répugnant que Leuvis qui - lui - ne chasse pas tant par besoin alimentaire que par pur plaisir. De la même façon qu'un chat pourra capturer puis tuer une souris ou un oiseau alors que sa gamelle est pleine, Leuvis recherche le frisson de la traque, celui du risque encouru face à une proie dangereuse... et enfin celui de la mise à mort. Et donc, puisqu'il ne s'agit pas pour lui d'assouvir un besoin alimentaire spécifique, Leuvis est l'ennemi le plus dangereux auquel Emma et ses amis doivent s'affronter : non content d'être presque invulnérable, ce prédateur-là se révèle heureux de l'occasion qui lui est donnée d'être enfin mis en danger. La chasse au fauve n'est-elle pas un loisir de riches qui, ayant perdu tout intérêt aux plaisirs ordinaires, se mettent à chercher le frisson d'un plus grand danger pour mieux se désennuyer ?

La survie d'Emma et de ses amis passant par le traitement du cas Leuvis - comme l'avait été celui de Bayon dans le tome précédent - l'élimination de l'affreux prédateur occupe la majeure partie du temps fictionnel. Si l'on s'attend bien sûr à la victoire des jeunes humains (sinon, l'histoire s'arrêterait là) toute la question est de savoir combien d'entre eux vont survivre et en quel état... Les auteurs ne rechignant pas à mettre leurs personnages en danger, c'est Emma qui va de nouveau faire les frais des péripéties de l'épisode, même si sa blessure sera plus grave et plus impressionnante qu'une jambe cassée. La chose permet de marquer la fin d'un cycle dans la série : avec le retour à l'abri découvert avant l'exploration de Goldy Pond, et avec l'addition de nouveaux amis au groupe initial, tout semble être mis en place pour la suite du plan - à savoir, l'exfiltration des plus jeunes restés à Grace Field House puis l'évasion vers le monde humain toujours censé être accessible depuis un lieu inconnu du monde des prédateurs. Le prochain cycle promet donc d'être celui d'une confrontation décisive avec les maîtres des élevages humains : les dernières pages du volume, faisant le lien avec les interrogations formulées dans la chronique du précédent, promettent par conséquent à nouveau de la tonicité mais sur un mode nouveau et peut-être plus dérangeant encore pour les personnages positifs que jamais jusqu'à présent...

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