The Promised Neverland tome 12



Nouveau tome pour The Promised Neverland : le précédent concluait un cycle et soulevait quelques nouvelles interrogations, il était donc temps pour les auteurs de réinventer à nouveau leur oeuvre...
Résumé : 
Bayon et Leuvis sont morts, Emma est rétablie et les réfugiés humains - à présent bien plus nombreux - coulent des jours heureux dans l'abri de William Minerva. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que des humains traîtres à leur espèce les pourchassent... et qu'à force de découvrir des abris abandonnés, ils finiront bien par dénicher celui où Emma et ses amis se terrent. Toujours à la recherche d'indices quant au passage vers le monde humain, les réfugiés partent en quête de ruines où Emma reçoit une étrange vision... Trouveront-ils le chemin vers le monde humain ? Le temps leur est compté de plus d'une façon : l'heure tourne avant la livraison de leurs vieux amis à Grace Field House... et les humains renégats se rapprochent toujours plus d'eux...
Ce volume propose deux temps de nature bien différente. Après l'épisode chargé en action et très dynamique de Goldy Pond, il fallait un peu de temps aux réfugiés - à Emma en particulier - pour reprendre leur souffle et envisager la suite des événements. Le temps du repos une fois écarté, une quête nouvelle commence - et donc, en réalité, un nouveau cycle narratif. Les auteurs cherchent à renouveler un peu leur texte : on change l'équipe d'exploration, les péripéties du voyage ne sont pas évoquées, celles de l'arrivée sont bien plus bénignes que celles de l'aventure à Goldy Pond - et donc, l'épisode à Cuvitidala (qui n'est pas sans évoquer Stonehenge) ne donne pas lieu à d'inutiles développements. Le second temps du tome 12, quant à lui, amorce la confrontation entre les humains renégats et les réfugiés : retour à la tonicité dans l'action avec l'irruption d'un danger plus immédiat et surtout plus existentiel. Si le combat tient à nouveau de la chasse, celle-ci est bien différente de celle qu'entreprenaient les prédateurs Bayon et Leuvis : les humains renégats ne chassent ni par faim, ni par plaisir, mais parce que cela correspond à leur système de loyauté.

Quel est-il, ce système ? Pour le moment, le lecteur ne sait presque rien de la structuration politique - voire religieuse - des êtres humains alliés ou serviteurs des prédateurs dans ce monde. Si certains semblaient n'être que des contremaîtres, ceux que l'on voit apparaître ici disposent d'un statut très différent : ils disposent d'un armement lourd et sont entraînés au combat. Pour quelle raison les prédateurs admettraient-ils la présence d'individus dangereux si près d'eux... sinon parce que leur loyauté n'est pas discutable ? Les contremaîtres qu'étaient "Maman" Isabella et "Soeur" Krone pouvaient manifester une certaine forme d'empathie, pas toujours volontaire, à l'égard du bétail humain qu'elles élevaient ; les soldats que l'on découvre ici semblent au contraire plus proches de la machine que de l'Homme, et le regard inexpressif de leur chef laisse à imaginer le fanatisme de cette troupe que l'on interprète alors comme un véritable escadron de la mort. A nouveau, se pose la question de la nature du système de loyauté qui organise la vie de ces renégats si différents de ceux que l'on connaissait déjà. Subissent-ils un endoctrinement dès la naissance, une fois terminé un processus de sélection au sein des meilleures lignées du bétail humain ? Ou bien font-ils partie d'une haute société de nature héréditaire ? La citation régulière d'un "clan Ratri" auquel aurait appartenu l'énigmatique William Minerva semble pointer vers cette seconde option. Dans tous les cas, les implications psychologiques seront lourdes pour la suite du combat...

Le renouvellement de la série était attendu pour ce tome 12. A nouveau, les auteurs surprennent et orientent leur narration dans une direction peut-être pas tout à fait inattendue mais en tout cas espérée. On pourra donc s'impatienter de découvrir la suite...

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