Neverwhere

Récolté lors du Salon du Livre édition 2011, au stand des Editions du Diable Vauvert, un roman de Neil Gaiman dont j'ai déjà présenté quelque chose ici (Interworld, un roman jeune public écrit en coopération avec Michael Reaves). Je le classe dans la catégorie Fantasy, et je pense que certaines personnes préciseraient volontiers "urban Fantasy".

Résumé :
Richard vit à Londres. Il travaille dans la City, a une copine autoritaire, envahissante et intéressée. Les clochards et autres marginaux, il sait que ça existe, mais comme leur route ne croise pas souvent la sienne, ils lui sont invisibles. Jusqu'au jour où, alors que sa copine et lui sont en route pour un repas du soir très important, une jeune femme blessée lui tombe presque dans les bras. Fait plutôt étrange, Richard a l'impression qu'elle est sortie d'un mur. N'écoutant que son bon coeur, et contre l'avis de sa copine, voilà qu'il ramène la jeune blessée à son domicile afin de l'abriter. C'est assez pour être visité, le lendemain, par deux inquiétants personnages : Mr. Croup et Mr. Vandemar, qui semblent rechercher la jeune femme... Après l'avoir aidée à retourner dans son monde, Richard fait une terrifiante découverte : il est devenu soudain aussi invisible aux autres que n'importe quel clochard. Pire que cela, il semble n'avoir plus la moindre existence : on ne l'entend plus au téléphone, sa carte bancaire est suspendue et son propriétaire a remis son appartement à la location ! La solution, si elle existe, se trouve dans le "Londres d'En Bas", là d'où vient la mystérieuse jeune femme à l'origine de ses ennuis : Richard pourra-t-il la retrouver ?
C'est là un bouquin à la fois déconcertant et fascinant. Déconcertant parce qu'il vous plonge en même temps que le personnage principal dans des abîmes de perplexité, les concepts ayant tendance à être imposés puis utilisés avant d'être décrits : impression d'immersion totale agréable mais déroutante. Et fascinant, à cause de la richesse de l'univers qui nous est ouvert. Richesse telle que l'auteur peut se permettre d'en citer certains éléments sans les utiliser ! Il y aurait sans problème de la matière pour réutiliser cet univers dans une suite ou une autre histoire indépendante, un peu comme pour Noô de Stefan Wul, mais en plus ramassé (ainsi que déjanté).

Car ce livre-univers se caractérise par de nombreux traits d'humour absurde, grinçant, voire noir de chez noir. Richard, catapulté dans la "Londres d'En Bas", n'entrave rien à ce qui lui arrive : tout ce qu'il sait, par contre, c'est qu'il s'y trouve à peu près autant à sa place qu'une mouche à merde sur une tarte aux pommes, et que sa vie est en danger à chaque instant ou presque, l'un des personnages prenant soin de lui prédire qu'il peut espérer, au mieux, survivre un mois dans ce monde qui n'est pas le sien... Il n'empêche que ce maladroit finira par être, presque au sens propre, la clé de la résolution du grand schéma de l'histoire. Parce qu'il y en a un. Et parce qu'il est grand et bien ficelé.

Une excellente lecture, à mon sens, et si vous êtes amateur d'humour anglais, précipitez-vous les yeux fermés !

Commentaires

Vert a dit…
C'est un très bon roman, je confirme, et c'est toujours un plaisir de le relire (d'ailleurs du coup j'ai une chronique en voie de publication ^^). L'univers est absolument fascinant, après on ne regarde plus les plans de métro de Londres de la même façon. Je mets juste un bémol sur la trame narrative qui est très très classique (comparée à ce qu'est capable de faire Gaiman hein, c'est juste l'exigence de la fan là ^^)
Anudar a dit…
Il n'y a pas un livre partant du même principe mais se passant à Paris ?
Vert a dit…
Pas à ma connaissance hélas. C'est un de mes rêves ceci dit :D