Nuit de la Science-Fiction : l'Extraterrestre et Moi

Cette nuit avait lieu la quatorzième Nuit de la SF organisée par l'association lyonnaise AOA Production, bien connue sur ce blog pour être aussi l'organisatrice du Festival de SF de Lyon. C'était en ce qui me concerne la première édition à laquelle je participais en tant que simple spectateur, et l'occasion de découvrir le Théâtre de la Renaissance d'Oullins.
  • 19 h 15 : je décide, à la réflexion, de ne pas me rendre à Oullins en métro mais en voiture, ce qui me permettra de quitter les lieux sans avoir à patienter jusqu'à la réouverture du service TCL car l'événement est prévu pour durer jusqu'à 5 h du matin et je ne me sens pas de passer une nuit blanche ni de faire une heure et demie de marche à pied à trois heures du matin pour regagner mon domicile.
  • 19 h 50 : après m'être arrêté une première fois, m'être rendu compte que ma place "impeccable" était en réalité marquée "POLICE", avoir redémarré, m'être fait éblouir par un abruti qui me collait au train, avoir trouvé une autre place vingt centimètres plus longue que ma voiture, m'être garé, me voici enfin à la billetterie.
  • 19 h 55 : retour à la voiture où j'avais oublié le badge portant mon avatar. Sait-on jamais, si on me reconnaissait ?
  • 20 h : le bonsoir de Jal qui présente la soirée, annonçant quelques surprises. S'ensuit la diffusion de Star Trek épisode VI (enfin, je ne sais pas si l'on dit comme ça). J'en garde le souvenir d'un divertissement honnête et dont les effets spéciaux ne font pas trop carton-pâte même pour son âge (datant de 1991). Les citations des derniers moments de la Guerre Froide sont transparentes, avec l'explosion d'une lune industrielle klingon qui évoque celui de la centrale de Tchernobyl ("nuage" compris !) et le désarmement presque contrarié qui implique le volontarisme d'un haut dirigeant klingon du nom de Gorbatchev Gorkon (ça ne s'invente pas).
  • 21 h 50 : une intervention d'un sociologue, Jean-Bruno Renard, sur le thème "L'Extraterrestre, métaphore de l'Autre". Une mini-conférence assez intéressante qui retrace bien la façon dont l'extraterrestre est représenté au fil du temps. Figure amicale ou inquiétante, voire même indifférente ou à protéger, qui traduit bien les évolutions du regard sur l'altérité. Trois questions dont l'une de votre serviteur, faisant le lien avec le Points chauds de Laurent Genefort.
  • 22 h 30 : après la petite pause de rigueur, c'est le moment de la diffusion du deuxième film de la soirée avec Enemy mine de Wolfgang Petersen. L'homme de l'adaptation de L'Histoire sans Fin signe ici un space-op' assez bien fichu montrant la cohabitation d'abord contrainte, puis plus amicale, entre un être humain plutôt primaire et un extraterrestre reptilien sur une planète hostile. Décors et thème musicaux se ressentent de ce lien entre les deux films. On retiendra bien volontiers le grimage assez crédible des personnages reptiliens, et aussi le langage guttural et pourtant musical de ces extraterrestres pas très originaux par ailleurs. On oubliera les choix musicaux pas toujours très heureux. Le happy-end final plaira ou ne plaira pas, c'est selon.
  • 00 h 30 : après une petite pause, occasion pour moi d'aller me désaltérer au bar du théâtre car je crève de soif (ce fut de l'eau : jamais d'alcool), on redémarre avec ce qui fut sans doute le moment le plus WTF de la soirée, à savoir, celui de la diffusion de l'inénarrable épisode de l'émission Strip-Tease intitulé La Soucoupe et le Perroquet, dont j'avais eu l'occasion de parler ici-même il y a bien longtemps. Filmé en 1993, le quart d'heure que dure cet extraordinaire moment de télé nous présente le délire partagé d'un homme et de sa mère autour de la construction d'une soucoupe volante en bois et en mastic. Si le fils est de toute évidence l'initiateur du susdit délire, la mère le suit bien volontiers, rapportant avec force grands sourires toutes ses justifications ésotérico-paranormales. Les rires furent nombreux devant la force de conviction de ces deux individus paumés dans leur logique implacable et pourtant aberrante, capables d'abattre un noyer (à moins que ça ne soit un chêne) car il risquait de gêner la trajectoire de la soucoupe volante vers le Triangle des Bermudes.
  • 00 h 45 : heure de la diffusion de l'épisode 20 de la troisième saison de X-Files. Pour ceux qui auraient suivi cette série, c'est le fameux Seigneur du Magma, celui où un écrivain tente de faire un livre à partir de l'enquête aberrante conduite par Mulder et Scully autour d'une affaire de moeurs qui serait en réalité un enlèvement par des extraterrestres - à moins que ça ne soit tout le contraire. Là encore, une belle pièce délirante même si dans un genre tout à fait différent de ce qui précédait, présentée par Jal - si j'ai bien compris - comme le premier dans la tradition des épisodes moins sérieux qui faisaient une fois par an leur apparition dans les saisons de cette série emblématique des années 1990.
La Nuit s'est continuée bien entendu jusqu'à une heure très matinale (petit déjeuner servi à 6 h) mais je suis parti après la diffusion de l'épisode de X-Files. La soirée fut très bonne, tout à fait dans l'esprit détendu qu'il faut associer à la SF en tant que culture populaire. J'en profite pour remercier ici les organisateurs, qui savent se dépenser pour le public - lequel fut assez nombreux, bravo ! - et j'aurai une pensée pour Damien D. d'AOA qui a été mon voisin de siège pendant une bonne partie de la soirée : on a bien ri, que ce soit de ce qui passait à l'écran ou de nos propres bêtises...

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