L'île close

Lionel Davoust n'est pas souvent passé sur ce blog : le présent texte apparaît dans l'Anthologie des Utopiales 2017 dont il est le onzième.
Résumé : 
Sur l'île, le Roi Arthur et ses compagnons ne cessent de mourir, de renaître, de voir leur château changer, la mer avancer puis reculer tandis que Mordred cherche à renverser l'ordre établi. Arthur seul en a conscience : ils ne sont que l'expression de l'inconscient collectif humain... Les mythes peuvent-ils se lasser d'eux-mêmes ?
La légende arthurienne a été sans arrêt - depuis les origines - chantée, racontée, manuscrite, réécrite, réinterprétée, adaptée, parodiée jusqu'à l’écœurement, à tel point que ses personnages sont devenus de véritables archétypes. Il y a un peu de cette légende aussi bien dans la Chanson de Roland que dans la Chanson des Nibelungen, mais aussi - par dérision - dans la cervelle malade de Don Quichotte et qui sait, peut-être même dans Dune ! Dans le Camelot décrit par Lionel Davoust, les archétypes sont devenus fous et seul Arthur garde un peu de son intégrité - peut-être parce qu'il est le seul personnage bien défini dans les premières versions de la légende, à tel point que les repreneurs du mythe n'ont pas voulu trop le changer au fil des siècles de la réinterprétation permanente ?

A travers ce texte qui semble concaténer l'ensemble du répertoire de la légende arthurienne - Kaamelott inclus, pour autant que je puisse en juger ! - Lionel Davoust questionne donc bel et bien la racine des mythes. Quel est le dénominateur commun des différentes versions d'une même légende ? Comment se superposent de nouvelles idées au fil des siècles et peut-être des millénaires de son existence ? Pareille généalogie mythologique est de nature à donner le vertige - et si les mythes pouvaient posséder une forme de conscience d'eux-mêmes, il y a fort à parier qu'ils devraient finir par éprouver la même lassitude que celle qui assomme les personnages archétypaux de cette nouvelle... Bravo !

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