Jour J tome 1 : Les Russes sur la Lune !

Après quelques jours de silence, voici une chronique "en réserve" depuis le milieu de la semaine dernière...

Résumé :
En Juillet 1969, la mission Appolo 11 est sur le point d'amener Neil Armstrong sur la Lune lorsqu'une météorite, guère plus qu'un gravier, transperce le LEM et tue les astronautes avant que leur appareil ne s'écrase. Quelques mois plus tard, l'Union Soviétique parvient à faire marcher une cosmonaute sur la Lune... Le drapeau rouge flotte sur le régolite et sanctionne l'échec américain. A Washington, le Président Nixon est furieux. Il faut frapper un grand coup pour réparer l'orgueil des Etats-Unis ! Dix ans plus tard, les deux superpuissances entretiennent toutes deux une base lunaire. La situation mondiale est on ne peut plus tendue. Le KGB envoie un pilote casse-cou et un nouveau commissaire politique à Galaktika, les rapports de leur homme en place ne leur semblant plus très satisfaisants. Dans le même temps, un médecin et un ancien du Viêt-Nâm sont envoyés pour savoir quelle maladie frappe une astronaute qui ne veut plus être filmée pour le grand public...

Autant dire que cette ouverture de la série uchronique Jour J ne m'a guère convaincu. Le dessin parvient à être à la fois plat et flashy pour ne pas dire gâché par des couleurs criardes. A moins que ce ne soit un hommage à la BD d'aventures scientifiques light des années 1980...

Quant à l'histoire, mis à part le point de divergence qui ne manque pas d'intérêt, je dois dire que cette histoire de coopération pacifique sur la Lune (tu me files de ta vodka, je te donne de mon herbe) n'est déjà pas crédible au début : comme si la NASA ne faisait pas d'analyses de sang à ses astronautes, ou le programme spatial soviétique non plus, pour ce que j'en sais ; après tout, on dépense des millions de dollars (ou de roubles) à envoyer des types sur la Lune, et on ne trouverait aucun moyen pour les empêcher de se murger ou de se défoncer ? Il se trouve que l'aventure tourne vite encore plus mal car la belle astronaute est enceinte d'un robuste cosmonaute (rencontré sur la Mer de la Fécondité, ça ne s'invente pas) et que ça ne plaît guère aux fanatiques de service (notons quand même que l'américain comme le soviétique, de fanatiques, finissent mal, et vite). Après cet épisode à l'eau de rose, la lune de miel prend un tour tragique, à coups de fusées  nucléaires et de pénibles sacrifices. Pénibles pour nous, les sacrifices.

Quelques années plus tard, on découvre un monde où le Mur de Berlin est tombé plus tôt que prévu, dans une série de révolutions "peace and love" ayant frappé aussi le Bloc de l'Ouest. Par contre, il n'y a là aucune exploration des conséquences intéressantes du point de divergence, et c'est là que l'histoire pèche pour la dernière fois : il n'y a là dedans aucune réflexion sur le flux de l'Histoire, les auteurs se dispersant à la place dans une intrigue sentimentalo-déliro-nullesque d'un rare convenu.

Uchronie sans réflexion historique n'est que fiction sans argument.

Commentaires

Mo' a dit…
en tout point d'accord avec ton avis. J'attendais plus de ce tome introductif de série, à commencer par le fait qu'elle me donne le gout de lire les autres tomes. Assez refroidie je dois dire. Je lirais peut-être le second tome mais un commentaire laissé chez moi me précise que le second album n'est pas forcément meilleur ^^
Merci pour cet avis
momo a dit…
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