Übel Blatt tome 1

Ce tome 1 de la série Übel Blatt n'est en réalité pas son premier volet... Se reporter pour cela au tome 0 !
Résumé : 
Au-delà du mur de silex, dans les marches de l'Empire, un nouveau héros a réduit à néant l'armée des quatre "Lances de la Trahison" : des brigands qui prétendaient être les quatre traîtres de la dernière guerre contre les forces des ténèbres de Wischtech. A présent, Köinzell progresse vers l'Ouest : bien peu de gens le savent encore, mais il n'est autre en réalité qu'Ascheriit, le meilleur escrimeur de tout l'Empire, jadis laissé pour mort par les Sept Héros qui ont usurpé la victoire que ses trois compagnons et lui ont remportée face à Wischtech... Dans la dangereuse ville-forteresse de Velem, à la frontière des Marches, l'ordre des moines-soldats fouille sans pitié les aéronefs qui constituent le seul moyen de franchir le mur de silex : les passeurs parviennent de temps en temps à ouvrir le passage à des réfugiés, mais la plupart croupissent dans les souterrains de Velem. Köinzell trouvera-t-il un passeur à même de l'amener de l'autre côté du mur de silex ? Parviendra-t-il à rencontrer quelques alliés dans sa quête ? Ou bien devra-t-il une fois de plus en recourir à ses talents pour forcer le passage ?
Cette fois-ci, les choses sérieuses commencent. Le lecteur sait désormais qui est Köinzell et pour quelle raison il est sur les routes, et ce volume est celui où il commence à constituer son équipe d'alliés qui se mettront à le suivre pour diverses raisons - par loyauté à l'égard de celui qui leur a sauvé la vie, par conviction... et souvent par amitié : la quête où s'engage le jeune demi-elfe ne sera plus jamais tout à fait solitaire, et si certains de ses amis seront parfois séparés de lui, ce ne sera jamais sans retrouvailles. La noirceur d'Übel Blatt est donc d'ores et déjà contrebalancée par l'abondance des relations humaines de Köinzell : le jeune demi-elfe est fou à lier, il est glaçant de détermination meurtrière, mais il respecte à la lettre son propre code de l'honneur - et au contact de personnages positifs, le voilà qui dévoile des qualités humaines plutôt étonnantes. Écorché vif : c'est ainsi qu'il convient de le décrire, et pour plus d'une raison, lui qui a éprouvé jusque dans sa chair la trahison de ses amis les plus proches.

Décrivant avec succès les premiers moments de la folle vengeance qui commence, l'auteur n'oublie pas de consolider l'arrière-plan d'Übel Blatt : cet Empire est pourri jusqu'à la moelle par la foi que le petit peuple porte aux Sept Héros, comme en témoigne la corruption des moines-soldats de Velem qui se livrent au racket le plus éhonté ainsi qu'aux méthodes de maintien de l'ordre les plus arbitraires. Qu'est-ce qui, dans cette foi, la rend si nécrosante ? Est-ce le fait que les Sept Héros en ont usurpé l'objet - car, si l'Histoire avait suivi son cours légitime, le peuple se souviendrait en réalité d'eux comme des Sept Lâches ? Est-ce le fait même que la stabilité de l'Empire soit fondée sur un mythe dont la sincérité importerait en fait peu ? Devant la scène où les Sept Héros contemplent l'écroulement du mur de silex - dont ils ne savent pas encore que Köinzell, survivant de leur trahison, est le responsable - il est tentant de penser que c'est le recours à l'héroïsme comme ciment d'une culture qui est critiqué : Köinzell serait donc un anti-héros pour plus d'une raison...

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