Un

A nouveau un texte venu du recueil Danses aériennes de Nancy Kress avec Un, ce qui constitue à tout le moins un titre énigmatique !
Résumé : 
Zack n'est pas l'individu le plus fûté de la planète, mais pour lui comme pour n'importe qui ce n'est jamais agréable de subir une opération au cerveau... et quand, au réveil, il se découvre affecté de prémonitions et autres "non-voix", il n'a pas du tout l'intention de se changer en cobaye pour ses médecins. Comment vivre avec un talent qu'il ne comprend pas ? Pourra-t-il en tirer un moyen de subsistance ?
Comme avec les deux nouvelles du même recueil A la mode, à la mode ! et On va y arriver, Nancy Kress tire ici un joli portrait de minable... et s'attaque ici au lumpenprolétariat par l'intermédiaire de Zack, le jeune boxeur qui n'aime pas bien que l'univers soit complexe. Ce qui est agréable : gagner du fric, se poser en compagnie de ses potes, baiser quand et  comme il en a envie. Ce qui ne l'est pas : recevoir des leçons de morale, lire des textes avec des mots compliqués, partager des émotions. Le talent qui lui tombe sur le râble n'étant autre qu'une empathie poussée à l'extrême - puisqu'il devient à un moment capable de considérer les objets inanimés dans leur dimension spatio-temporelle - cette mésaventure se change vite en malédiction, et passé le moment où il réussit à exploiter son talent comme une façon de bien gagner sa vie, le voici très vite à la merci de sentiments et de prémonitions qui occupent son peu de temps de cerveau disponible. L'empathie comme une malédiction : voilà qui n'est pas triste...

Ce qui l'est, en revanche, n'est autre que la façon dont cette nouvelle se traîne en longueur pour en arriver à une conclusion assez prévisible, mais malgré tout pas tout à fait compréhensible. Que faut-il déduire de la disparition apparente du talent de Zack ? Est-il guéri ? Ou bien cette empathie indésirable a-t-elle fini par se fondre dans ses perceptions jusqu'à le rendre plus humain, tout compte fait ? On n'y comprend mie, et on finit en fait par s'ennuyer alors que l'idée initiale était malgré tout si bien trouvée... Quel dommage !

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