Le Bout du Monde

Accroché un soir sur une proposition du service de streaming auquel je suis abonné, ce film avait a priori tout ce qu'il fallait pour me satisfaire : une intrigue extraterrestre, un contenu fléché à destination du jeune public et une ambiance de coopération en situation de catastrophe... A la faveur d'une soirée sans rien d'autre de prévu, ce n'était pas une si mauvaise idée que de lui donner sa chance.
Résumé : 
Alex, Dariush et Zhenzhen se retrouvent pour des raisons différentes au camp de vacances "Rim of the World". C'est l'été, ils sont dysfonctionnels à un niveau ou à un autre et un énorme vaisseau extraterrestre s'apprête à déclencher une invasion totale. Quand une impulsion électromagnétique fait mourir tous les appareils électroniques de la Côte Ouest, ils découvrent qu'ils vont devoir coopérer malgré leurs différences et leurs défauts s'ils veulent survivre et sauver la planète... mais comment amener à la NASA la clé sécurisée qui permettra de tuer l'invasion dans l’œuf alors qu'ils n'ont que treize ans et que les Marines eux-mêmes se révèlent impuissants ?
Lorgnant vers les films pour gosses des années 80 - de E.T. aux Goonies - Le Bout du Monde propose une bonne idée (j'ai bien écrit : une...) à savoir confronter ses jeunes protagonistes à l'extinction de toute machinerie électronique. Ainsi, la technologie la plus avancée à laquelle ils peuvent se fier dans leur périple remonte aux années 70 : occasion comme une autre de rendre hommage à l'ambiance d'une autre époque où les gosses pouvaient encore vivre leur propres vies sans être suivis par l'intermédiaire de leur téléphone portable. Pourchassés par un prédateur extraterrestre aussi tenace que coriace, et abandonnés dans les faits par le monde adulte - qu'il soit impuissant, maladroit ou hostile - les trois puis quatre personnages doivent réaliser que leurs défauts n'en sont pas toujours, qu'ils ne sont pas inadéquats et qu'en réalité ils disposent de toutes les compétences nécessaires à la résolution du problème. On avait déjà vu ce schéma dans bon nombre de films - ou de séries ! - qui lorgnaient vers la créativité de cette autre époque vieille de trente ans. Le problème, ici, c'est qu'on le met au service d'un contenu encore plus inconsistant que celui d'un Independence Day : Resurgence.

Le Bout du Monde est mauvais à tous points de vue. Son intrigue est d'une rare bêtise. Sa narration est linéaire au possible. Ses personnages secondaires sont inexistants et apparaissent puis disparaissent au fil des besoins du moment. Ses effets spéciaux sont indigents. Quant à ses personnages principaux, qui auraient pu - qui sait - sauver l'édifice du désastre, ils finissent bel et bien par se faire les meilleurs démolisseurs qui soient : insolents, têtes à claques, tour à tour idiots puis géniaux, durs à cuire puis s'évanouissant juste quand il ne faut pas... et vulgaires. Si vulgaires qu'ils m'ont enseigné, à moi l'adulte rabelaisien, une expression si abominable que je ne peux même pas envisager de l'écrire ici. Ces personnages sont en réalité si ratés que je crains bel et bien qu'ils ne causent du tort aux malheureux jeunes acteurs qui ont écopé de ces rôles en bois : pareil festival de stéréotypes et de vulgarité doit se payer tôt ou tard. Hélas !

Commentaires

XL a dit…
ami passe ton chemin... ah ah j'ai bien ri en tout cas à ton commentaire decrescendo !
Anudar a dit…
Sérieusement, je me demande comment un adulte a pu oser faire jouer des rôles aussi atroces à des gosses qui ne lui avaient a priori rien fait...