Antarès tome 1

J'ai déjà chroniqué ici par le passé les tomes 4, 5 et 6 de la série Antarès de Leo (Les Mondes d'Aldébaran) : il était temps que je complète la série par les chroniques des tomes 1, 2 et 3...
Résumé : 
Le projet Antarès, au contraire de ceux d'Aldébaran et de Bételgeuse, a été placé sous le contrôle d'une société privée dont les moyens, s'ils sont importants, ne le sont pas autant que ceux des Nations Unies. Aussi, quand les explorateurs sur place font parvenir à la Terre une inquiétante vidéo témoignant de la disparition d'un animal qu'un étrange halo vert semble avoir dévoré depuis la périphérie, les chefs du projet décident bel et bien de dissimuler la vérité. Pour plus de sécurité, ils décident même de recruter coûte que coûte Kim Keller, alors présente sur Terre : alors que la jeune femme semble décidée à prendre un repos bien mérité, ils lui font une offre qu'elle ne peut refuser. Après une escale sur Bételgeuse, Kim va donc partir explorer une planète nouvelle et plus dangereuse qu'il y paraît au premier abord... Sans savoir encore quelles seront les conséquences pour elle et pour ceux qu'elle aime...
Avec ce troisième cycle des Mondes d'Aldébaran, Leo ouvre un chapitre différent des aventures de Kim. Les deux cycles précédents étaient centrés autour des mantrisses, ces créatures aquatiques énormes qui, établies sur Aldébaran comme sur Bételgeuse, étaient capables d'intervenir sur le fonctionnement des sociétés humaines. Il s'agissait donc pour Leo de promettre un renouvellement et de faire du Leo dans un contexte différent. La narration de ce premier tome semble bel et bien promettre cette nouveauté : l'intrigue suit en parallèle des événements qui se déroulent sur Antarès, la Terre puis Bételgeuse, sur une durée d'environ deux ans. Un mystère extraterrestre est évoqué presque aussitôt, mais prend des formes qui semblent incompatibles avec ce que l'on sait par ailleurs des mantrisses... Que se passe-t-il au juste sur Antarès ? Il est pour le moment tout à fait impossible de le savoir ou même de l'imaginer, Leo procédant comme à l'accoutumée en distillant l'information goutte à goutte...

Il apparaît que cet album d'exposition lui sert avant tout à introduire des personnages nouveaux dans un contexte fort différent de celui des précédents albums. Pour la première fois on découvre Kim sur Terre, interagissant avec des gens ordinaires (ou pas) et qui ne partagent en tout cas pas le moindre élément de son expérience de vie : c'est donc l'occasion pour Leo de montrer un peu à quoi ressemble pour lui le futur pas trop éloigné de notre planète, un futur où l'humanité a survécu à certains désordres au prix de destructions - mais aussi de la quasi disparition des autres grands primates. On est loin ici des univers de danger que sont Aldébaran et Bételgeuse : le monde blessé, peut-être même profané qu'est la Terre a été domestiqué par les machines, la chimie et la pollution, et les seuls prédateurs qui subsistent sont humains. C'est ainsi que se dessine le visage de l'antagoniste principal, celui de Jedediah Thornton, un prédicateur évangéliste au regard inquiétant et impliqué au plus haut niveau dans le projet de colonisation d'Antarès.

Nouveautés dans la narration, nouvel ennemi pour Kim, ce premier album promet beaucoup - sans toutefois ne pas buter sur un écueil. De ses relations avec l'extraterrestre Sven, la jeune femme a gardé un souvenir inattendu : le personnage de Lynn, dont la présentation constitue sans nul doute le clou de l'album, se révèle ainsi tout à fait critiquable d'un point de vue scientifique mais aussi narratif. Le jeu que Leo s'est distribué à lui-même est donc intéressant, mais pas sans défauts : les albums suivants diront ce qu'il a réussi à en tirer...

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