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La huitième nouvelle de l'Anthologie des Utopiales 2020 est signée Joëlle Wintrebert.
Résumé : 
Eleni vit avec son mari Ianis, atteint d'une forme de démence sénile qui devient dangereuse... en effet, il ne reconnaît plus la femme de sa vie et la blesse quand il la prend pour une intruse. La solution serait-elle de lui fournir un androïde de compagnie à l'image d'Eleni quand elle était jeune ?
La démence sénile est un calvaire pour le patient qui en est atteint - lequel se rend compte que quelque chose ne va pas et en souffre, sans pouvoir mettre les mots sur son mal - comme pour son entourage. La technologie est l'une des principales réponses de l'être humain aux problèmes quand ils sont épineux : une machine peut accomplir les tâches les plus douloureuses, sans se plaindre, et certaines d'entre elles peuvent même faire l'illusion de l'humanité. Il s'agit ici de rendre au malade la femme qu'il aime, telle qu'il s'en souvient... et donc, de l'apaiser.

Mais quelle est la place de la femme de chair dans ce trio bizarre ? L'homme qui ne la regardait plus comme une partenaire de vie mais au mieux comme une domestique et au pire comme une ennemie se met à ne plus la regarder du tout, la femme androïde captivant toute son attention... et cela marche : alors que son état s'améliore, voici que son épouse commence à jalouser l'androïde. La technologie résout les problèmes et en crée de nouveaux par la même occasion. Faut-il être malade pour tomber amoureux d'une machine ? A ce jeu, l'être humain ne peut qu'être perdant. C'est donc une jolie leçon d'humanité qui nous est délivrée ici : bravo !

Commentaires

Christian a dit…
Voilà une auteure qui gagne à être connue.Merci pour la découverte.
Je vais voir ce qu’elle a écrit par ailleurs.
Concernant cette nouvelle que je lirai volontiers, le sujet est intéressant.
Comme quoi il ne suffit pas toujours d’ouvrir la boîte de Pandore Ah Ah.
Anudar a dit…
La question étant bel et bien de savoir comment la refermer - ou bien, selon la version du mythe, comment la refermer *avant* de libérer le pire de tous les fléaux... à savoir, l'espoir qui fait supporter tous les autres !
Christian a dit…
Je suis entièrement d’accord avec ta réponse.
De plus ce texte nous appelle à une certaine vigilance.