Übel Blatt tome 22


Depuis quelques tomes il est manifeste qu'Übel Blatt, la série manga de fantasy d'Etorouji Shiono, est entrée dans son cycle final. Le volume précédent de la série préparait l'ultime confrontation entre Köinzell et son ennemi Glenn : allait-on enfin voir ce dernier tirer sa révérence pour de bon ?
Résumé : 
Ischüdien vient à peine d'être écarté de la route sanglante que Köinzell trace jusqu'à Glenn que de nouveaux sbires se présentent : alors que les deux camps ont déjà consenti à des sacrifices inouïs, ni l'un ni l'autre n'a encore la victoire en vue... Pourtant, Glenn est encore frais et dispos - et la lance céleste qui orne sa forteresse volante pourra bientôt tirer à nouveau, promettant d'abattre alors une bonne fois pour toutes le mur entre l'Empire et Wischtech. Le nouveau monde que les serviteurs de Glenn espèrent voir naître est tout proche - mais si Köinzell parvient à éliminer le fils rebelle de l'Empereur, tout s'effondrera. Tant de soldats et de héros sont morts dans cette bataille et pourtant, la voici qui s'éternise... Ischüdien est-il bien mort ? Quels nouveaux ennemis vont s'interposer entre Glenn et Köinzell ? Et si celui-ci vient à fatiguer, trouvera-t-il des alliés au moment suprême ?
Avec l'approche de la fin de la série, les épisodes se font de plus en plus courts en termes de temps fictionnel : ici, l'intrigue se résume à la difficile progression de Köinzell jusqu'à Glenn - progression toujours perturbée par l'irruption de nouveaux opposants - et aux premiers coups échangés entre les deux antagonistes. Übel Blatt avait habitué son lecteur aux tunnels de combats mais, à ma connaissance, il s'agit de la première fois où un épisode entier se résume à de la baston. Plus que jamais, les héros sont épuisés, n'étant capables de poursuivre leur avancée qu'à force de nouveaux sacrifices, de magie ou même de volonté brûlante. Les ennemis - bien que répugnants - sont dans la même situation : les guerres civiles sont cruelles, c'est connu, et celle-ci est qui mieux est une sale guerre puisque ses racines sont plongées dans le terreau de la trahison. Dans ce conflit dont semble bel et bien s'ouvrir la dernière phase, Köinzell est encore et toujours poussé par sa propre volonté de vengeance, et il n'y a rien de surprenant à ce qu'il ne cesse de se relever malgré les coups portés.

Le premier volume de la série, qui introduisait de façon trompeuse le personnage de Köinzell, offrait au lecteur un véritable "héros avorté" - c'est-à-dire, un personnage positif que le véritable héros allait croiser à intervalles réguliers - à travers Rosen, fidèle du Marquis Glenn devenu au fil des parutions de plus en plus critique à l'égard de son maître. Le présent volume est celui où Rosen trouve enfin son heure de gloire, puisqu'il décide au moment opportun de résoudre son conflit de loyauté : rester neutre dans une guerre civile, c'est faire le choix d'être du côté du plus fort et Rosen n'est pas de cette trempe. Cette résolution est en réalité l'une des seules péripéties d'importance de ce volume : l'intrigue s'étire jusqu'à la frontière du déraisonnable et pour la première fois, un tome d'Übel Blatt semble presque trop long pour son contenu ; les dialogues y sont rares, les cases immenses, et l'on parvient à en lire la totalité en près de quinze minutes contre vingt d'ordinaire. La chose est regrettable, mais ne m'interdira pas de m'intéresser à la suite - en espérant que cette fois-ci, ce soit pour une conclusion magistrale...

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