Tea time with aliens

Toujours tirée du numéro de Mars/Avril 2019 de la revue Analog, voici une nouvelle signée par Jack McDevitt.
Résumé : 
Un astronaute - c'est bien connu - ne refuse jamais une mission au pied-levé... encore moins lorsque celle-ci implique un objet inconnu mais néanmoins artificiel tout juste arrivé en orbite ! Pour l'équipage de SpaceX, c'est une occasion qui n'arrive jamais dans une vie - celle du premier contact - face à laquelle chacun réagit d'une façon différente. Margo est déterminée à établir le contact alors que Clyde, plus timoré, n'est pas persuadé qu'il ne s'agirait pas d'un vaisseau russe ou chinois non répertorié. Les événements qui vont suivre seront-ils de nature à l'éclairer - non sur le vaisseau étranger mais bel et bien sur sa propre vision du monde ?
A force de Rendez-vous avec Rama et autre Eon, Arthur C. Clarke et Greg Bear m'ont formé à la rencontre incompréhensible avec un objet venu de l'espace profond. Qui est le visiteur ? Qui sont ceux qui - peut-être - se trouvent à bord ? D'où vient-il ? Que cherche-t-il ? Et surtout... quels effets la rencontre pourra-t-elle avoir sur l'espèce humaine toute entière ? Dans un temps fictionnel assez réduit, l'auteur de Tea time with aliens parvient à poser l'ensemble de ces questions et à montrer que la rencontre n'est pas une fin en elle-même : ce qui importe, c'est ce qu'en retireront ceux qui l'auront faite et quel témoignage ils en porteront auprès du reste de l'espèce humaine.

La démarche adoptée par Jack McDevitt est intéressante à défaut d'être tout à fait originale : ce qui se trouve à bord du visiteur n'est pas organique, ce sont des robots qu'une civilisation de machines a chargés d'une mission d'exploration, puisque les intelligences biologiques ont tendance à s'éliminer elles-mêmes de l'échiquier universel. Toutefois, l'Univers étant immense, il arrive de temps en temps que l'intelligence biologique parvienne à se maintenir dans le temps long - et qu'il existe une solution assez simple pour que l'espèce humaine améliore ses chances de survie. C'est ici que l'auteur m'a perdu : la biologie possède certaines lois et si sur Terre la reproduction sexuée repose sur l'existence de deux sexes, ce n'est qu'une conséquence des règles de la mitose et de la fécondation - soit donc des remaniements des caryotypes lors des générations cellulaires. Cette loi découle-t-elle de nécessités présente d'ores et déjà dans la structure même de la matière ? C'est une hypothèse audacieuse écartée de façon implicite par tout auteur ayant imaginé une biologie extraterrestre fondée sur trois sexes ou plus - et à laquelle je n'accorde moi-même pas beaucoup de crédit.

Quoi qu'il en soit et au-delà de ce qui n'est jamais qu'une querelle de croyances - lesquelles n'ont jamais force de démonstration - il est certain que la conclusion de cette nouvelle détruit tout à fait un édifice déjà fragilisé. Qu'il puisse exister une condition nécessaire à la perpétuation de l'intelligence biologique humaine est du ressort de l'imaginaire de l'auteur, mais il existe aussi une chose appelée suspension d'incrédulité du lecteur... laquelle, on le reconnaîtra sans problème, peut se dissiper dès lors que l'auteur propose comme raison d'espérer en l'avenir rien d'autre que l'interminable présence au pouvoir d'Angela Merkel - citée en personne !

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