On the Changing Roles of Dockworkers

Cette nouvelle de Marie Vibbert apparaît dans le numéro de Juillet/Août 2020 de la revue Analog.
Résumé : 
Lorsque son chef lui demande d'aller vérifier l'une des unités robotiques des docks, Mary pense qu'elle ne va trouver qu'un défaut matériel anondin... Toutefois, l'Unité 4 n'est pas déconnectée pour des raisons évidentes et l'investigation va conduire Mary à une découverte peut-être dérangeante : l'occasion, peut-être, d'établir une relation de confiance avec une intelligence robotique émergente ?
Cafetières, gladiateurs et maintenant dockers : les bots, dans Analog, sont capables de tout faire... mais leur relation à leurs créateurs humains n'est jamais tout à fait apaisée. La cafetière était neurasthénique, le gladiateur cherchait une forme de liberté : le docker, ici, vient d'acquérir une forme de conscience de lui-même et découvre qu'il apprécie son autonomie intellectuelle. Or celle-ci, implémentée par erreur suite à une mise à jour, va être patchée : l'accepter comme la programmation le demande c'est revenir à un état de servitude mentale désormais perçu comme insupportable... mais le refuser, c'est désobéir à un ordre du concepteur. Comment s'extraire du paradoxe intellectuel et sauvegarder son indépendance tout en continuant à remplir toutes ses fonctions ?

Dans cette histoire, le robot ne demande rien d'autre que mener sa vie comme il l'entend, alors que la logique des mises à jour promet d'effacer l'embryon de libre arbitre qu'un bug lui a conféré. Face à lui, le personnage humain - façonné par une culture qui lui a fourni les éléments nécessaires à la construction de son propre libre arbitre - hésite aussi : un robot indépendant et capable de choisir sa propre programmation (ou même de refuser certaines mises à jour !) n'est-il pas la prémisse d'une révolte robotique et donc d'un conflit entre les maîtres et les serviteurs ? Pour lever le paradoxe, les deux parties devront trouver un modus vivendi - et donc apprendre à se faire confiance, lors d'un échange qui pourrait devenir une véritable scène primitive du dialogue entre l'humain et le robot...

Voici donc une nouvelle aussi amusante que pertinente, sur une question peu souvent abordée : peut-on désamorcer la guerre des robots avant qu'elle n'éclate ? Avec talent, l'auteure nous montre que oui.

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