Lowlife Orbit

Lowlife Orbit est une nouvelle de Rich Larson publiée dans le numéro de Juillet/Août 2020 de la revue Analog.
Résumé : 
A bord de leur engin spatial, un oncle et son neveu s'apprêtent à détourner de son vol vers Mars l'une des fusées de terraformation. L'oncle ne croit pas au projet de mille ans - mais le neveu a envie d'y croire au contraire... Le projet n'est-il, comme le prétend l'homme mûr et désabusé, rien d'autre que du pain et des jeux ?
Sombre ambiance dans cette nouvelle où l'on devine la Terre plus surpeuplée, plus polluée, plus endommagée en un mot que nous la connaissons de nos jours. La génération adulte est désabusée, prête à chercher la richesse - ou les moyens d'une survie marginale - jusque dans le vol des biens communs. La génération qui va lui succéder, piégée entre son désir d'indépendance et son constat clinique de l'état du monde qui va lui être laissé, n'a pas beaucoup d'autres options que l'opposition émotionnelle.

Il ne faut je crois jamais considérer a priori l'émotion comme déplacée, impuissante ou inutile au sein du champ politique : ce serait oublier que du sentiment d'exaspération légitime ont pu sortir des révolutions dont certaines furent prolétariennes. A l'intérieur du vaisseau spatial, le neveu est impuissant à faire autre chose qu'insulter son oncle lorsque celui-ci justifie son pillage par l'inutilité dans le temps court du projet de terraformation : les ressources dépensées pour ce projet peuvent être allouées à des besoins plus immédiats. Pourtant, c'est oublier que dans ce cas précis, c'est le jeune homme qui montre une perception innée du temps long dans lequel s'inscrit le projet, perception qui fait défaut à l'homme mûr ! Lorsqu'il ne reste plus qu'une seule pomme de terre, vaut-il mieux la manger ou la planter ?

En renversant avec intelligence les enjeux de l'éternel conflit des générations, Rich Larson délivre donc un message d'espoir toujours bon à prendre en nos temps troublés...

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