L'Amour au temps des chimères

D'Elisabeth Vonarburg, je n'ai encore rien lu : cette nouvelle proposée au sommaire de l'Anthologie des Utopiales édition 2018 était donc la meilleure occasion de faire connaissance avec son oeuvre...
Résumé : 
Djani tient le rôle de la sirène dans le Grand Aquarium. En cette époque troublée, alors que de nouvelles idéologies viennent se superposer aux fissures au sein de la grande famille humaine et que la violence est à fleur de peau, illel est Métame et l'un des seuls stables de son clan sur le point de disparaître. A-t-illel une responsabilité à l'égard des siens ? En a-t-illel une à l'égard de Khim, un jeune homme qui s'intéresse à lui de très près ?
Post-humanisme de bon aloi dans cette nouvelle qui se déroule dans un avenir pas lointain mais pas tout à fait défini : de nouveaux variants à l'humanité ont fait leur apparition, quelques générations plus tôt, et vivent dans le secret - craignant sans doute à juste titre la haine mille fois renouvelée que l'être humain porte à la différence. Djani, le personnage principal de cette nouvelle, a refusé d'endosser le manteau du sauveur pour son peuple qui n'en est pas un : il ne veut rien d'autre que vivre sa vie, heureux et libre autant qu'il le peut.

Peut-on vivre sans aucune forme d'engagement ? Cette question se résout en réalité à travers une autre : capable de quitter son logement pour en trouver un nouveau presque dans l'heure, porté à renoncer à ses relations amicales et familiales, pouvant enfin changer d'apparence à volonté, Djani a-t-il encore une identité personnelle ? Quand plus rien ne vous rattache à une identité reconnaissable par le monde extérieur, l'engagement se fait identité : la volonté d'agir d'une façon ou d'une autre, dans un but ou dans un autre, finit par caractériser l'individu à elle seule. Tel est le corps qu'investit en fin de compte Djani : un corps qu'il choisit en fonction de ses propres désirs de relation à l'autre...

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