The Promised Neverland tome 2

Je parlais il y a quelques temps du premier tome de The Promised Neverland, un manga shōnen dystopique à souhait. Toujours motivé par la même personne ainsi que par quelques commentaires reçus ici ou sur les réseaux sociaux, j'ai décidé d'aller un peu plus loin plus vite que prévu : à la faveur d'une visite en librairie je me suis procuré les deux volumes suivants...
Résumé : 
Grace Field House n'est pas un véritable orphelinat... c'est un élevage que "maman Isabella" dirige au profit de créatures ignobles qui vivent au-delà des murs de l'institution ! Emma, Norman et Ray sont pour le moment les seuls à être informés de l'atroce vérité. Ils savent que le moment de leur "livraison" se rapproche un peu plus chaque jour : les résultats scolaires déterminent le moment où la marchandise devient la plus luxueuse... et les leurs sont exceptionnels. Leur projet d'évasion risque pourtant d'être contrarié : avec l'arrivée de "sœur Krone", Isabella n'est plus seule aux commandes et même si son assistante a les dents longues, nul doute qu'elle s'opposera comme elle aux espoirs d'évasion du bétail qu'elles gardent. Les trois petits génies de Grace Field House vont devoir jouer très serré : il va falloir convaincre de nouveaux pensionnaires et surveiller avec méthode les informations qui leur sont transmises... car il se pourrait bien que "maman" ait une taupe toute prête à cafarder...
Enfants au cou tatoué d'un numéro, traceurs implantés dans l'oreille, adultes au sourire vénéneux et orphelinat construit sur un ignoble mensonge : le premier volume annonçait la couleur et le second vient confirmer la tendance, The Promised Neverland est une oeuvre dystopique à caractère cauchemardesque. Le trait, quand il se fait par moments enfantin et en rondeurs, apporte un contrepoint sinistre au propos inquiétant ; à d'autres, il vient au contraire soutenir le caractère glaçant de certains personnages. Ainsi le sourire de Krone est-il volontiers carnassier, ou en tout cas trop grand par rapport à son visage... alors que celui d'Isabella, toujours bénin et bienveillant, souligne sa réelle nature. Un éleveur aura ainsi de l'attention pour son bétail et même lui témoignera certaines formes d'affection... sans jamais oublier pour autant que ce qu'il se trouve à la sortie est le couteau pour la bête et le profit pour l'homme.

En face de ces personnages inhumains car dépourvus de toute forme d'empathie, on trouvera donc tout d'abord un trio puis un groupe de cinq déterminés à s'extraire du piège. La vérité, parfois, est trop atroce pour être dévoilée toute nue sous peine de folie et d'actions inconsidérées : les trois personnages capitaux - l'émotionnelle Emma, l'intelligent Norman et le mystérieux Ray - vont devoir faire preuve de ruse et de mensonge pour obtenir la coopération de leurs amis sans pour autant les rendre incontrôlables. Témoins de l'horreur, les trois savent en effet qu'Isabella est leur ennemie la plus terrifiante puisqu'elle sait dissimuler à la perfection ses pensées comme ses actes les plus monstrueux. L'horreur, dans cet épisode, se fait donc psychologique : la proie connaît l'existence du prédateur, et elle découvre à présent que le système est construit à son avantage. Tout, à Grace Field House, est en réalité organisé autour de l'élevage et de sa sinistre conclusion - et il n'est pas impossible que certains complots soient des éléments de ce système !

Après un premier volume que j'avais jugé pas inintéressant mais pour autant pas exceptionnel, il est certain que celui-ci vient augmenter mon appréciation pour la série : je comprends mieux pourquoi celle-ci m'avait été conseillée au départ !

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