Les enfants de Paradis - Arnauld Pontier

Voici un titre que j'ai repéré grâce à l'aide du Maki, dont la recension m'a convaincu assez pour vouloir lui laisser sa chance.
Résumé : 
Dans un futur pas trop lointain, les nations de la Terre se sont unies en une fédération assez lâche dont l'essentiel des activités collectives tourne autour du voyage spatial. Aussi, quand le commandant Mac Bain de la NASA va visiter l'impensable - un cratère lunaire abritant un scaphandre extraterrestre vide, portant sur son plastron des coordonnées stellaires - et qu'il apprend que deux autres artefacts similaires ont été découverts sur Terre et sur Mars, il sait que ses supérieurs ne vont pas tarder à monter une expédition. A ceci près qu'un précédent vaisseau a déjà été envoyé là-bas, dans l'espace profond... et qu'il n'est jamais revenu du voyage. Aussi, la prochaine expédition terrienne dont le commandement va lui être confié sera plus équipée. Mais cela suffira-t-il à déjouer les pièges de la planète Paradis où lui et ses coéquipiers arriveront au terme du voyage ?
L'espace et les mondes étrangers qui s'y trouvent constituent, c'est certain, l'une des ultimes frontières de l'humanité. Traverser le vide - qu'il soit interplanétaire ou a fortiori interstellaire - nécessite une technologie avancée, que l'auteur de ce roman prend soin de rendre efficace mais pas tout à fait satisfaisante, puisque le voyage spatial y semble devoir se faire à une vitesse infra-luminique. Le trajet, long, va donc impliquer un équipement d'hibernation et en tout cas une impossibilité de communiquer avec la base terrestre. La planète Paradis, bientôt rebaptisée Parasite, correspond à une aberration en forme de piège cosmique : un phénomène - qu'il soit naturel ou non - y capture les vaisseaux spatiaux en visite, en draine l'énergie électrique et conduit les naufragés à devoir vivre sans haute technologie dans un environnement primitif mais pas désagréable. On pourra donc dire assez vite que Les enfants de Paradis est une robinsonnade spatiale, dont les enjeux sont la compréhension des mystères de la planète étrangère... et de ses habitants dont certains ne sont pas sans secrets. S'esquisse en réalité, au cours du récit, une véritable écologie à l'échelle de l'Univers et donc un décor éventuel pour d'autres intrigues.

Résumé ainsi, le schéma de ce livre va faire penser à l'un ou l'autre des textes autrefois produits par des auteurs de l'Âge d'Or et d'après : que ce soit en format court - tel que par exemple La nef engloutie de Iain Williamson - ou plus long - et il suffira de citer le nom de Stefan Wul - les textes reprenant cette idée sont nombreux, et l'on pourra de ce fait admettre Les enfants de Paradis comme un hommage à une SF dont la première fonction était celle du sense of wonder. Si l'on s'en tient à cette approche, il sera possible de lire ce livre avec un certain plaisir, en étant conscient du fait que ce plaisir pourra être amoindri par quelques défauts certes fréquents autrefois mais que la littérature actuelle tend à éliminer. Les rôles féminins sont assez rares dans ce texte, et s'ils ne sont pas caricaturaux il n'en reste pas moins fâcheux que la première femme rencontrée par le lecteur soit presque aussitôt désignée comme étant sans doute la maîtresse du supérieur du personnage principal. En faisant l'effort de passer sur ce premier défaut - lequel peut d'ailleurs être une conséquence de la volonté d'hommage - on pourra en relever un deuxième, qui est lié à l'inscription de ce roman dans une pop culture assez large : de toute évidence, les personnages de ce futur sont amateurs de Star Trek et d'histoires de petits hommes verts - pardon, de petits gris ! Les références faites à la pop culture contribuent à faire sourire le lecteur, sans toujours que leur intérêt intrinsèque ou leur nécessité dans le cadre du roman soient justifiés.

Les enfants de Paradis peut donc se caractériser comme un hommage amoureux à des textes anciens et aux cultures geeks. On ne prétendra pas ici qu'il résume le trajet de son auteur en imaginaire. On dira plutôt que ce texte, malgré ses quelques défauts, n'entrave pas son lecteur dans son voyage et qu'il incite à rêver aux périls et aux possibilités qui nous attendent là-haut...

Ne manquez pas non plus les avis de : Laird Fumble, le Chien critique, ...

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