La Saga Vorkosigan tome 1

Il y a quelques années, j'avais découvert La Saga Vorkosigan de Lois McMaster Bujold et j'en avais lu avec beaucoup de plaisir les premiers volumes (dans l'ordre chronologique de l'histoire). Il s'agit d'un space-opera d'envergure même si la SF que l'on y trouve n'est pas très innovatrice : au lieu de cela, l'auteure nous régale avec des personnages très fouillés, souvent tourmentés par leur passé ou leurs difficultés - ce qui ne l'empêche pas d'en recourir à un humour assez fin. J'espère que l'un ou l'autre des participants au SSWEV aura la bonne idée d'en chroniquer certains épisodes.

A la faveur d'une récolte lyonnaise, j'ai découvert ce premier tome d'une BD adaptée du troisième volet de l'histoire (dans l'ordre chronologique). Je ne pouvais pas manquer ça.

Résumé :
Miles Vorkosigan est un mutant. Il est né sur Barrayar, une planète où les mutants sont en général éliminés à la naissance. Son grand-père, le compte Piotr Vorkosigan, lui a refusé le droit de porter son nom et ce n'est que le jour de ses funérailles qu'il peut enfin se présenter devant la haute société en portant son patronyme... Hélas pour lui, Miles a une autre raison de se lamenter ce jour-là : il a échoué aux épreuves physiques d'entrée dans l'armée de Barrayar et ses deux jambes sont brisées, l'obligeant au port de béquilles antigravité. Alors, quand ses parents lui proposent d'aller faire un tour chez sa grand-mère maternelle qui vit dans le système de Bêta, une société plus douce et moins rigide que celle de Barrayar, il saute sur l'occasion de changer d'air. Surtout qu'il va être accompagné par Elena, la fille de Bothari, son garde du corps. Elena, dont Miles est plus ou moins amoureux, n'a jamais été sur Bêta : dans le secret espoir de l'impressionner, Miles ne risque-t-il pas de se jeter dans un tissu inextricable d'intrigues et de mensonges ?
Cet album démarre par une brève introduction assez entrecoupée de flashs-back permettant d'arriver au noeud de l'intrigue, lequel se déroule dans le passé du personnage principal - puisque celui-ci en est le narrateur. On comprend que le héros (Miles Vorkosigan/Naismith) est dans de beaux draps et qu'il a enfreint une loi. On ne sait pas (encore) laquelle (sauf si on a lu le livre avant, bien sûr). Par contre, on connaît la peine qu'il encourt : la mort. Tension primordiale qui permet de relativiser (un peu) les diverses péripéties qui émaillent son séjour sur Bêta, puis son départ.

Le handicap de Miles, sa volonté de se tirer de sa condition, mais aussi le fait qu'il soit partagé entre deux cultures, celle de la militariste et rigide Barrayar et celle de la très libérale Bêta, sont très bien illustrés dans cette BD. Les auteurs ont fait le choix de ne pas s'intéresser (encore ?) aux deux livres qui précèdent celui-ci dans la Saga et qui racontent les circonstances de la rencontre entre les parents de Miles puis sa naissance mouvementée, si bien que l'on ne sait pas "tout" à la lecture de ce tome - et en particulier on ne comprend pas bien la tension qui existe entre certains personnages. Néanmoins les auteurs ont pris soin, en revoyant la structure de l'histoire (l'entrevue entre Miles et l'empereur Gregor a lieu à la fin du livre, mais ici, elle a lieu au début de la BD), de nous épargner trop d'incompréhension. Le scénario se montre donc très habile. Je ne saurais faire la liste des autres acrobaties scénaristiques, n'ayant pas lu le livre depuis plusieurs années, mais je ne doute pas qu'il n'en manque pas et qu'elles sont bien choisies.

Le dessin, quant à lui, est très orienté comics mais il apparaît très adapté aux nécessités de l'histoire. J'ai beaucoup aimé, j'attends la suite avec impatience !

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