Luc Orient tome 4

Dans la série de BD Luc Orient, cet épisode est une suite directe de l'album Le Maître de Terango.
Résumé :
Sectan a connu un revers : sa flotte d'invasion est réduite en cendres et les rebelles ont pour la première fois mis en échec sa Garde Noire. Tout ceci est le fait de Luc Orient et de son équipe de terriens, venus sur Terango pour aider leurs amis rebelles. Malgré cette importante victoire, la rébellion n'est pas prête à lancer un assaut décisif car elle manque d'alliés. Luc Orient et Galax-Ahj sont donc envoyés dans les marais de Borralongo afin d'inviter à se joindre à leur combat les deux autres espèces intelligentes de Terango : les Dragons des Marais et le Peuple des Cimes... Hélas, toutes deux sont ennemies et il faudra les réconcilier. Une opération délicate qui ne sera pas simplifiée par l'arrivée impromptue de deux jeunes femmes en manque d'aventure...
Après un album où ça pétait dans tous les sens, les auteurs n'accordent pas un moment de repos à Luc Orient et l'envoient en expédition dans les marais de Borralango, pour un prétexte quelque peu fallacieux (on imagine mal des peuplades primitives être d'un véritable secours aux rebelles face à la très haute technologie dont Sectan dispose) mais permettant une exploration de l'étonnant environnement de Terango. C'est en effet tout d'abord un bestiaire aussi familier qu'inquiétant, le dessinateur ayant le talent nécessaire pour adapter le connu en inconnu. C'est aussi des paysages dantesques et des manifestations naturelles très inquiétantes, comme ces fumerolles explosives qui scellent à la fin le destin de l'un des antagonistes. Tous éléments qui, dans le même temps, sont absents de la planète Vinéa explorée par Yoko Tsuno à peu près à la même époque : d'un côté, le foisonnement d'une vie et d'une géologie dangereuses, de l'autre, l'aridité minérale où le pire danger devient l'homme ou la machine. Avec ces deux séries emblématiques de la SF en BD franco-belge, on a donc une bonne variété de mondes étrangers menaçants.

En dehors de ces considérations d'ordre esthétique et science-fictionnesque, il faut reconnaître que le scénario n'apporte pas grand-chose, car cette histoire n'est rien d'autre qu'une histoire de révolte contre des potentats locaux sanguinaires. Une révolte qui a besoin, pour s'initier, d'éléments perturbateurs venus de l'extérieur. Oui, bon. Sans doute était-ce acceptable il y a une quarantaine d'années, mais depuis deux guerres censées apporter la démocratie dans des pays qui en étaient privés, ce genre de propos est devenu moins crédible... Même en faisant abstraction de ce détail déplaisant (qui ne l'était pas à l'époque, rappelons-le), cet album aurait un peu tendance à se résumer à une série de bastons à coups de poing, de fouet et autres.

Le plus intéressant, tout compte fait, ça serait presque les dernières images où l'on revoit enfin Sectan : l'infect salopard a semble-t-il déniché une arme ou un allié. J'imagine la tension que cette fin avait dû entraîner chez les jeunes lecteurs du Journal de Tintin. Il leur avait fallu attendre quatre mois pour en savoir plus...

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