Joar de l'Espace

Un space-op' jeune public dont j'ai eu vent, je crois, sur le blog de l'un d'entre nous, mais je ne sais pas qui... Que le responsable se fasse connaître !
Résumé :
Joar, à quatorze ans, vit seul dans une pénombre perpétuelle. Autour de lui, des plantes fournissent des fruits, une réserve contient des produits manufacturés, une cabane abrite son sommeil. A quelque distance, il y a la Grande Maison - mais Joar ne s'y est pas rendu depuis longtemps, car il y a là-bas les cadavres des morts, ceux qui ont été tués lors de la Révolte... Un jour, Joar voit une lumière à l'intérieur de la Grande Maison : est-il bien le seul survivant à bord de ce qui est en réalité Vega, un grand vaisseau spatial parti de la Terre quinze ans plus tôt ?
Cela commence comme une histoire de child-survivor. Joar a presque tout oublié : pourquoi est-il seul dans cette forêt d'arbres fruitiers, ce qu'est le dôme qui l'environne, la nature de cette Révolte dont il se souvient qu'elle a eu lieu. Il vit comme un animal ou presque, se préoccupant de dormir et de manger hors de tout cycle circadien puisqu'il n'y a plus de lumière, ne mettant plus de vêtements depuis que ceux qu'il portait ne sont plus à sa taille. Un genre de Robinson Crusoé mais en un peu glauque. Dans le combat entre Nature et Culture, le destin tranche assez vite : avec la découverte du Docteur, un infirme dont les jambes furent brisées pendant la Révolte, Joar conçoit de la gêne à vivre à poil et se met à coopérer avec l'adulte pour qu'ils puissent reprendre le contrôle du vaisseau. Puisque l'on parle de Robinson Crusoé, je trouve que la transition est ici rapide, bien rapide même pour un adolescent qui a connu la civilisation à peine quatre ans plus tôt... Ou alors faut-il y voir l'expression du thème selon lequel un enfant est bon au départ et qu'il ne devient mauvais que suite à une corruption ? Thème bien ressassé qui n'est jamais qu'une variation du mythe du "bon sauvage".

Cette idée d'une opposition entre Nature et Culture se retrouve tout au long de l'intrigue. Avec la découverte d'autres survivants à bord du Vega, et la décision de prendre le chemin du retour vers la Terre, la mission de colonisation ayant échoué, de nouvelles péripéties dont certaines un peu inutiles (vers la fin) s'introduisent dans l'intrigue. En fin de compte, on comprend que l'avenir de l'espèce humaine sur Terre va se jouer grâce à une "fusion" entre les différentes communautés qui y subsistent suite à la catastrophe - la formation d'une civilisation nouvelle, incluant l'apport technologique de l'Occident et l'apport spirituel de l'Orient... Pourquoi pas, même si là encore cela n'a rien de très nouveau.

Sans être manqué, ce livre n'est pas un chef-d'oeuvre. Il est inoffensif, sans doute, pour le jeune public, et présente même quelques moments de suspense. Par contre, il est bien difficile de s'identifier à Joar, héros quand même effacé. Quelques illustrations, à intervalles réguliers, viennent soutenir le texte. Sans être exceptionnelles, je dirais qu'elles valent un coup d'oeil en raison de leur graphisme naïf et daté, celle de la couverture donnant une idée de celles de l'intérieur. Par contre, je me demande qui a composé le résumé de la quatrième de couverture : il donne une impression pré-lecture peu compatible avec l'histoire...

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